De la petite-bastide à la Résistance et au camp de Dachau
158 pages
Français

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De la petite-bastide à la Résistance et au camp de Dachau , livre ebook

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Description

Le livre commence par l'histoire d'une lignée paternelle protestante du Tarn, qui compte un membre interné dans la citadelle de Montpellier et au fort Brescou, deux magistrats (lozérien et gardois) brisés dans leurs carrières lors de l'avènement pur et dur des II° et III° Républiques, l'histoire d'une lignée maternelle catholique vauclusienne illustrée par un ancêtre juif du pape, d'un autre décapité sous la Terreur... C'est ensuite le récit d'une enfance vauclusienne, bouleversée par la crise viticole, par la catastrophe de 1940. Puis c'est une adolescence orientée par un contact discret vers l'Ecole de la Garde de Guéret, aboutissant au combat au sein du Maquis de la Creuse, mais hélas aux camps de Déportation du Struthof, de Dachau et d'Allach.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2010
Nombre de lectures 256
EAN13 9782336256276
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rue des Ecoles
Cette collection accueille des essais, d’un intérêt éditorial certain mais ne pouvant supporter de gros tirages et une diffusion large.
La collection Rue des Ecoles a pour principe l’édition de tous travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc.
Déjà parus
Patrick GERARD, Je n’ai jamais été vieille , 2010.
Sonia KORN-GRIMANI, Un chant d’espoir. Souvenirs autobiographiques d’une survivante de la Shoah , 2010.
Ange Miguel do SACRAMENTO, Ni noir, ni blanc. Une vie atypique , 2010.
Marie-Gabrielle Copin-Barrier, Robert-Espagne, une tragédie oubliée. Une femme de gendarme raconte , 2009.
Nazly SADEGHI, Salut le Paradis. Une jeune Iranienne dans les labyrinthes de l’Occident , 2009.
Gérard GATINEAU, 30 ans de bitume ou les tribulations d’un flic du XXe siècle dans un univers hostile , 2009. Denis PAGOT, Souvenirs d’un marin de la V e République , 2009.
Jean-Louis ORAIN, Des champs de blé noir à l’action humanitaire internationale (1936-1986) , 2009.
Jo ANGER-WELLER, Les Retrouvés. Récit , 2009.
Jean-Claude TRABUC, Comme un jeune arbre qu’on déracine , 2009.
Fernand WEBER, Malbrough s’en va-t-en guerre , 2009.
Hervé TRNKA, Algérie 1956. Des Chtis en Oranie , 2009. Lucien TAUPENOT, Un médecin d’hier se souvient. Hippocrate en Bourgogne , 2009.
Farid MEBARKI, Etre maghrébin et policier. La police, de l’intérieur , 2009.
De la petite-bastide à la Résistance et au camp de Dachau

Véran Cambon De Lavalette
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296111110
EAN : 9782296111110
Sommaire
Rue des Ecoles Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION LES TARNAIS LES LOZÈRIENS LES FRAISSE-SEYFFERTITZ MARGUERITE ET PHILIPPE LA GRANDE GUERRE LA PETITE-BASTIDE RESPONSABLE - LE CHOIX L’ÉCOLE DE LA GARDE DE GUÉRET LA RÉSISTANCE LISTE DES DÉTENUS DE LA CELLULE H4 DÉPORTATION BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
« C’est seulement le soir que l’on peut, véritablement, juger du jour. » (Sophocle)

Cette pensée du tragédien grec me revient souvent à l’esprit. Attaché à la petite troupe des survivants à l’enfer nazi, je constate que c’est seulement depuis quelques années que s’expriment par l’écriture nombre de camarades, jusqu’ici silencieux.
Au camp, nous voulions tenir, obsession de tout combattant ; mais aussi par devoir de révéler au monde ce qui, en raison d’une mort programmée dans un univers fermé, risquait de rester un secret éternel : l’horreur absolue, inconcevable dans une société civilisée. Nous n’imaginions cependant pas la revoir un jour.
Libérés, les questions involontairement et affectueusement naïves et les réponses trop réticentes, mettaient un écran entre la lumière retrouvée et les ombres d’un cruel passé. Seuls quelques écrivains et penseurs ont alors pu s’ouvrir. L’un des plus connus (mais trop tardivement en France), l’Italien Juif et Résistant, Primo Lévi, écrivait qu’il faudrait inventer des mots nouveaux, un langage nouveau, pour exprimer pleinement la réalité profonde ressentie, cachée au fond des cœurs.
Et puis, pouvions-nous imaginer que nos récits, en alarmant ceux que nous aimions, devaient être indispensables à un monde proclamé définitivement libre et démocratique. Revenir à la vie, se refaire, corps et âme blessés, accepter le bonheur offert par une femme aimante, par l’arrivée d’enfants innocents, faire face à une vie d’hommes et de femmes libres, que de priorités ! Quelques occasions m’ont été données de m’exprimer en public. C’est avec un sentiment de pénible étonnement que j’ai reçu l’ « aimable » commentaire d’un candidat auditeur : « Vous allez nous faire pleurer ! »
Changement de décor : du génocide du Cambodge, des tueries sauvages du Rwanda suivies de l’ignominie des enfants soldats ou esclaves sexuels en République Démocratique du Congo (sic), jusqu’aux armes ultra-modernes et apocalyptiques d’anéantissement des tours de New-York, en passant par le charnier européen de Srebrenica, le sang humain n’a pas cessé de couler à flots. Les adolescents de 1944 se souviennent et rencontrent chez les j eunes de nos lycées un écho nouveau. À l’échelle de l’humanité.
Au moment où mes camarades de maquis me demandaient de régler ma dette envers l’Histoire, j’héritais d’une valise remplie de documents familiaux remontant aux siècles passés. Le passé est la source du présent. J’ai découvert parmi mes aïeux un Languedocien, huguenot victime des Dragons du Roy pour défendre sa foi, un Carpentrassien, guillotiné en place d’Orange pour l’attachement de son fils à son Église catholique, une famille issue du triste ghetto de Carpentras sous le règne des Papes avignonnais, un général autrichien luttant pour défendre sa patrie contre l’Armée napoléonienne.
L’épreuve de ma jeunesse n’est pas unique dans le temps et dans le monde. Elle intéresse chacun de nous. Je la dédie à tous les lecteurs. Puisque « ce n’est que le soir... » , c’est au soir de ma vie que je l’offre à mes enfants qui, en plus de mon sang franco-autrichien, ont reçu d’une mère briarde quelques gouttes de crus bourguignon et auvergnat, à mes petits enfants bénéficiaires à leur tour d’apports britannique, indien et grécoturc, et à mon arrière-petite-fille qui, à toutes ces gouttes, a mêlé 50% d’un sang serbe, victime expiatoire des dernières haines intra-européennes.
LES TARNAIS

Origines
Deux noms, l’un patronymique, l’autre géographique, sont attachés aux origines protestantes et tarnaises de la famille Cambon de Lavalette. L’exclusion des listes d’état civil frappant les protestants rend difficile la recherche d’une filiation au delà du XVIII ème siècle. L’édit de Tolérance de Louis XVI permit à mon aïeul au 4 ème degré, Pierre Cambon de Lavalette, fils d’un autre Pierre Cambon, de faire inscrire sa famille en 1778 dans les registres de l’église paroissiale Notre-Dame de Gijou-lès-Viane, dans l’actuel Département du Tarn.
Pour la période antérieure, il existe une tradition familiale relative à une famille de Cambon et une étude locale, fondée sur des actes notariés, portant sur une lignée Cambon, de Lacaune.

Une tradition familiale
La tradition familiale est matérialisée par une lettre d’un cousin, Alexis Cambon de Lavalette, dernier représentant d’une branche aînée actuellement éteinte, adressée à mon grand-père Jules. Les Cambon de Lavalette seraient une branche, devenue protestante, d’une famille de Cambon.
L’existence d’une famille catholique de Cambon, originaire de Toulouse, est prouvée par des documents authentiques. En 1664, des quittances pour Pierre de Cambon, garde du corps de monsieur frère unique du Roy, duc d’Orléans, pour paiement des gages de la Compagnie des Gardes, portent sa signature. Le 6 août 1669. Dame Gabrielle de Pré ... (illisible), veuve de Balthazar de Cambon, Conseiller au Parlement de Toulouse, assista au contrat de mariage de Jean de Cambon, son fils. On retrouve cette famille tout au long du XVIIIème Siècle. Parmi ses membres, François Tristan fut évêque de Mirepoix. Ses armes correspondent bien à la description d’Alexis. « Porte de gueules à un lyon d’or et un chef cousu de sinople chargé de trois étoiles d’argent ».
Plus près de nous, un Premier Président de Cambon aurait siégé à la Cour d’Appel de Montpellier au début de ce siècle. D’autres pistes sont possibles. Une ordonnance rendue le 26 novembre 1700 par les Commissaires Généraux du Conseil, députés sur le fait des armoiries, enregistre à l’armorial de Bordeaux celles de Guillaume Cambon, bourgeois de Bordeaux « d’azur à une rose d’argent ». Mais Bordeaux est loin de Lacaune et l’hypothèse de Toulouse est moins hasardeuse bien que non démontrée.
Aucun document officiel connu ne prouve actuellement l’exactitude de cette tradition orale. Avis aux « chercheurs ».

Les Cambon, de Lacaune
En l’absence d’un état civil protestant, il est possible de reconstituer une lignée de Cambon de cette religion, résidant à Lacaune. Au début du XVIème siècle, Jean C

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