Des femmes d'honneur, Des

Lise Payette

Description

Autobiographie de Lise Payette, féministe, grande communicatrice, femme politique et scénariste québécoise.

Sujets

• Political
• Lettres et linguistique
• Biography
• Appelez-moi Lise
• Autobiography
• Journalisme
• Autobiographie
• Féminisme
• Politique

Informations

• Publié par: Québec Amérique
• Date de parution: 06 mai 2014
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782764427590
• Langue: Français

Extrait

De la même auteure

Le Mal du pays , Lux Éditeur, 2012.
Prix Pierre Vadeboncoeur
Des femmes d’honneur (tomes 1, 2 et 3), Libre Expression, 1997 à 1999.
Le Chemin de l’égalité , Fides, 1996.
La Bonne Aventure , Québec Amérique, 1986.
Le Pouvoir ? Connais pas ! , Québec Amérique, 1981 (Réédité en 2010 Athéna Éditions).
Témoins de notre temps , Éditions du Jour, 1971.
Recettes pour un homme libre , Éditions du Jour, 1969.


Projet dirigé par Ophélie Delaunay, éditrice

Adjointe éditoriale : Sabrina Raymond
Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en page : Andréa Joseph [[e-mail]]
Correction d’épreuves : Chantale Landry
Montage numérique : Francis A. Beaupré
En couverture : © Parti québécois (photographe anonyme)

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Payette, Lise
Des femmes d'honneur
(Dossiers et documents)
Autobiographie.
Édition originale : Montréal : Libre expression, c1997-1999.
ISBN 978-2-7644-2743-9 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-2758-3 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2759-0 (ePub)
1. Payette, Lise. 2. Femmes - Québec (Province) - Conditions sociales. 3. Québec (Province) - Politique et gouvernement - 1976-1985. 4. Écrivains québécois - Biographies. 5. Femmes ministres - Québec (Province) - Bio­graphies. 6. Animateurs de télévision - Québec (Province) - Biographies.
I. Titre. II. Collection : Dossiers et documents (Éditions Québec Amérique).
PN1990.72.P39A3 2014 791.45092 C2014-940669-X

Dépôt légal : 2 er trimestre 2014.
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2014.
www.quebec-amerique.com


À Flavie.

À la douce mémoire de mes amies Nicole Duchêne, Louise Jasmin, Pauline Julien, Christine Tourigny, Michèle Verner et Denise Leblanc-Bantey.


Préface
Il y a belle lurette qu’on ne l’appelle plus Lise. C’est pourtant elle que lectrices et lecteurs s’apprêtent à suivre dans les prochaines pages. La femme d’avant la vedette - la ministre - l’auteure - la chroniqueuse, et qui deviendra tout cela parce que portée par « sa » Marie-Louise et une succession d’événements, choisis ou subis, mais qui expliqueront que rien ne sera rectiligne dans cette vie-là. Il y en aura des choses à raconter.
Quelque part dans cet ouvrage, au terme de son court mais dense passage en politique, Lise Payette explique qu’elle n’aurait pu retourner à l’animation qui avait fait son succès. La politique l’avait trop changée. En fait, sa vie a été une constante réinvention d’elle-même. Et je me disais, en parcourant de nouveau ces Femmes d’honneur où elle se révèle tellement, que c’est aussi le sort de ce livre : on ne le lit plus comme à son lancement il y a plus de quinze ans. En une décennie, Lise Payette-la-célébrité-que-tout-le-monde-connaît a encore changé. Elle fut une personnalité, elle est devenue un personnage du Québec moderne qu’il importe de faire découvrir aux jeunes. Elle a été populaire, elle est devenue une sage qui partage son regard pénétrant sur la société, commentatrice à part, que Le Devoir accueille avec plaisir, dans la catégorie pourtant bien encombrée des chroniqueurs médiatiques. Elle est maintenant « Madame Payette », à qui on témoigne respect et reconnaissance.
Ses Femmes d’honneur doivent donc désormais s’arrimer à cette image respectable d’elle-même. Le mesure-t-elle ? S’en amuse-t-elle ? S’en agace-t-elle ? Elle doit se dire : « Sage, vous me trouvez sage ? Mais allez donc voir vous-mêmes mes moments de doutes, de désarroi, de peine, de peur aussi ! Je n’ai pas que rigolé doucement dans ma vie, n’ai pas été que la femme audacieuse qui a osé couronner le plus bel homme du Canada, qui a défié le Canadien dans ses filets, qui a instauré de se faire appeler “la” ministre. Pas été que la femme assez forte pour faire passer des projets de loi qui m’ont mis la moitié du Québec à dos ou qui plongera dans l’écriture télévisuelle sans même avoir fait mes gammes et qui trouvera au détour un vrai et large public, fou de mes dames de cœur… Et j’étais loin d’être libre à l’heure d’être mère de famille dans une banlieue parisienne d’où mon volage époux s’absentait si souvent. »
Non, dirait Lise Payette, la vie n’est jamais si lisse, jamais si belle que les robes longues d’Yvon Duhaime qu’elle portait au petit écran le soir, quand elle faisait se coucher tard tout le Québec qui l’adorait. L’amour populaire ne protège pas des rebuffades.
Ce sont pourtant la force, l’audace, la liberté, et ce vif appétit de foncer, toujours, qui se dégagent de ses souvenirs. La petite fille de Saint-Henri a fait son chemin, dans une vie si pleine de mouvement et de revirements qu’on en passe encore sous silence un grand bout, ce qui ne manque jamais de m’étonner. Un exemple ? Il y en a plein.
Je ne comprends toujours pas qu’on ne dise jamais que sans elle, il n’y aurait pas eu de « Gens du pays », chanson découverte par tous les Québecois en même temps ; pas eu de Ginette Reno pour livrer la plus grande interprétation de sa carrière ; pas eu en fait de 24 juin inoubliable au Mont-Royal. C’était quand même elle qui était à la tête de la fête la plus mythique et la plus inclusive que le Québec ait connue. Les pages qu’elle y consacre dans ce livre sont toutes traversées de l’âme frémissante que fut la Fête nationale de 1975 et on comprend que ce n’est pas un hasard s’il y eut un tel sentiment de célébration partagée.
Je ne comprends pas non plus pourquoi le courage de Lise Payette, au soir de la défaite référendaire de 1980, alors qu’elle était la seule ministre sur scène avec René Lévesque, n’a jamais été souligné. Silence qui me semble emblématique de sa carrière politique. Il a fallu beaucoup de détermination à bien des ministres du premier gouvernement Lévesque pour défendre des projets de loi qui brassaient la cage, de la loi 101 à celle protégeant le territoire agricole. Lise Payette avait sa propre montagne à gravir : établir le régime d’assurance automobile. Elle l’a fait avec le soutien du premier ministre, mais en se butant à ses collègues. Isolée dans un monde d’hommes guère empressés de lui venir en aide tant ils étaient apeurés par le lobby juridique qui voyait son gagne-pain menacé, elle a travaillé comme une folle, n’a pas bronché. Courageuse, quoi. Et bien seule. « Il n’y en a plus comme elle », me dira des années plus tard un de ses conseillers de l’époque qui a toujours trouvé que son travail n’avait pas été reconnu à sa juste valeur.
Je me désole (sans me surprendre, bien sûr) qu’elle se soit retrouvée sans filet en quittant volontairement la politique, tenue de rentrer dans ses terres alors qu’un homme qui aurait été aussi populaire qu’elle et aussi expérimenté aurait vu tous ses réseaux s’agiter pour le replacer. Méchante souverainiste pour les uns, responsable de la défaite référendaire pour bien d’autres. Ne lui devait-on pas la saga des Yvettes ? On est décidément bien implacable pour les femmes. Comme l’écrit Lise Payette dans ce livre : cet incident a créé d’énormes remous, mais il n’eut pas existé que les forces du Non auraient trouvé une autre façon de s’exprimer. Ainsi le voulai