Enfants soldats... enfants sorciers ?
174 pages
Français

Enfants soldats... enfants sorciers ? , livre ebook

-

174 pages
Français

Description

Le nombre d'enfants soldats s'élèverait à 300.000 dans le monde, dont un tiers en Afrique. Cet ouvrage complète une vision trop typiquement occidentale du statut de l'enfant et de la psychothérapie pour aider les ex-enfants soldats ou kadogo, maintenant accusés d'être des "enfants sorciers" et souvent malmenés par la société. Son approche ethnopsychiatrique se fonde sur une connaissance intime de l'histoire et de la diversité culturelle et linguistique de l'Afrique des Grands Lacs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2014
Nombre de lectures 20
EAN13 9782336335384
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Geneviève N’KOUSSOUEnfants soldats… Enfants sorci Ers ?
approche anthropologique
dans l’afrique des Grands l acs
Le nombre d’enfants soldats s’élèverait à 300.000 dans le monde,
dont un tiers en Afrique. Cet ouvrage complète une vision trop
typiquement occidentale du statut de l’enfant et de la psychothérapie Enfants soldats…pour aider les ex-enfants soldats ou kadogo, maintenant accusés
d’être des « enfants sorciers » et souvent malmenés par la
société civile. Son approche ethnopsychiatrique se fonde sur une Enfants sorci Ers ?
connaissance intime de l’histoire et de la diversité culturelle et
linguistique de l’Afrique des Grands Lacs. approche anthropologique
En temps ordinaires, le ndoki ou « sorcier » est un membre du
dans l’afrique des Grands l acslignage maternel ou paternel agissant dans l’invisible pour détruire
un membre de sa famille. Dans le cas des enfants ex-soldats,
les chefs de guerre ont initié ces jeunes à leur proft selon des
rites empruntés à des confréries traditionnelles, mais dont ils ont
perverti le sens. L’auteur propose de les appeler ndoki ya moyi ou
« sorciers agissant au grand jour » par opposition aux ndoki ya butu,
« sorciers agissant dans la nuit ». Son interprétation se fonde sur
les témoignages qu’elle a recueillis dans l’Afrique des Grands Lacs
et auprès de réfugiés en Europe (Allemagne, Belgique, France,
Italie, Pays-Bas et Suisse).
Ethnologue congolaise (DESS de l’université Paris VII - Diderot)
et médiatrice interculturelle pendant une vingtaine d’années au
Centre d’ethnopsychiatrie Georges-Devereux, université de Paris
VIII, Geneviève N’Koussou est la fondatrice du centre pilote
« L’Abeille heureuse » destiné à aider des enfants ex-soldats dits
« sorciers » à se reconstruire, au Congo-Brazzaville.
Préface de Michael Singleton
Illustration de couverture : © Martin Barraud-2010, lauréat du « Projet Kadogo »,
organisé par le lycée Livet, Nantes, « de l’enfant soldat destiné à la mort à l’enfant
se dirigeant vers l’école ».
Collection dirigée par Claudine Brelet
isbn : 978-2-343-02392-2
CultureS et MédecineS17,50 €
Geneviève N’KOUSSOU
Enfants soldats… Enfants sorci Ers ?





Enfants soldats… enfants sorciers ?



















































© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-02392-2
EAN : 9782343023922
Geneviève N’KOUSSOU







Enfants soldats… enfants sorciers ?

Approche anthropologique
dans l’Afrique des Grands Lacs






Préface de Michael Singleton










Cultures et Médecines
Dirigée par Claudine Brelet

Toute médecine est « traditionnelle ». Chacune est le produit d’une
culture, d’une tradition, dont découle une certaine perception du
monde et de l’être humain donnant du sens à la souffrance et à la
maladie, à la naissance et à la mort… De cette vision du monde
dépendent aussi une manière de diagnostiquer, des techniques et
des pratiques, et les normes autour desquelles s’institutionnalise la
relation soignant-soigné au sein d’une même culture. Depuis 1948,
l’OMS a encouragé les soignants formés à la médecine occidentale
classique à tenir compte de l’approche holistique de l’être humain
et du caractère préventif des « ethnomédecines ». La
mondialisation n’est pas qu’économique… À l’instar des musiques
du monde s’enrichissant réciproquement, le pluralisme médical
présenté dans cette collection témoigne comment et pourquoi
soignants et soignés peuvent bénéficier de l’intégration de la
diversité culturelle dans le domaine de la santé.

Dernières parutions

Mourad MERDACI, Anthropologie de la souffrance psychique et sociale.
Le contexte psychosocial algérien, 2012.
Claudine BRELET, Anthrop’eau. L’anthropologie de l’eau racontée aux
hydrologues, ingénieurs et autres professionnels de l’eau, 2012.
Nicolas KOPP, Marie-Pierre RETHY, Claudine BRELET et
François CHAPUIS (Sous la dir. de), Ethique médicale interculturelle.
Regards francophones, 2006.
Bony GUIBLEHON, Les Hommes-panthères. Rites et pratiques
magicothérapeutiques chez les Wè de Côte d’Ivoire, 2007.


Enfants soldats… enfants sorciers ?



Préface

1Michael Singleton
Professeur émérite d’anthropologie
Laboratoire d’anthropologie prospective
Université catholique de Louvain, Belgique



Grâce à l’inventaire de l’Autrefois et de l’Ailleurs réalisé par
ses archéologues, ses historiens et ses anthropologues,
l’Occident a pris conscience de la diversité phénoménale de
l’anthropogenèse. Mais le fait qu’Eux, « les Autres », aient été
et restent encore différents de Nous, les Occidentaux, est
diversement apprécié. En revanche, pour ceux qui ne jurent
que par le caractère absolu de la révélation divine ou de la
raison humaine, tout le monde devait être ou bien chrétien,
ou bien musulman, ou bien encore se réclamer du progrès
démocratique, économique et technoscientifique. Dans le
meilleur des cas, la dimension culturelle cadre avec la réalité
(sur)naturelle des choses et devrait être au premier plan ;
dans le pire, elle la contredit et serait à proscrire. Pour
certains, en revanche, les cultures faisant figure de « Touts »
et fonctionnant chacune comme une totalité dont le
mouvement perpétuel finit par les métamorphoser
profondément, la pluralité interculturelle représente un
phénomène positif, aussi irréductible qu’irréversible.

Pour les premiers, à l’instar d’autres réalités aussi
fondamentales que le mariage ou la mort, le phénomène de
l’enfance abordé dans cet ouvrage devrait, en principe,
bénéficier, largement et identiquement, de la même

1 http://www.uclouvain.be/421837.html Approche anthropologique dans l’Afrique des Grands Lacs


signification quels que soient la période ou le peuple ciblés.
Lorsque ce ne fut pas le cas, ou ne l’est pas toujours, c’est
que les cultures n’ont pas pu ou su respecter les droits
naturels, voire surnaturels, de l’enfant. Pour les seconds
(ceux qui se réclament de la Modernité), dont l’approche est
de toute évidence fondée sur l’expérience et l’observation, il
y a eu et il y a encore autant de vécus et de conceptions de
l’enfance qu’il y a de cultures. Si certaines de ces réalités et
leurs expressions sociohistoriques se chevauchent
marginalement (aujourd’hui un enfant anglais n’est pas
vraiment différent de son homologue français), d’autres sont
non seulement incompressibles, mais aussi incompatibles.

Ce fut déjà le cas au sein la seule tradition occidentale.
Dans son ouvrage L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien
2Régime , Philippe Ariès montre à quel point il serait ambigu
de considérer que, par nature, c’est le même Enfant qui
s’éclot graduellement à travers le temps quand tout parle
d’enfances différentes selon les époques et les
environnements. À ce constat d’historien, le sociologue
ajoute son grain de sel : loin de représenter un apogée
définitif, ce que certains prennent pour l’Enfant par
excellence, sinon par essence, n’est, en fait, que l’enfant
provisoirement propre à un certain monde occidental. À
moins que je ne me trompe, le livre de Geneviève
N&

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