Espaces des masculinités
153 pages
Français
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Description

L'étude des masculinités est récente dans les sciences sociales. Sa généalogie permet de tirer le fil qui est lié historiquement, épistémologiquement et politiquement à l'ensemble de ce que l'on appelle aujourd'hui « la géographie des sexes, genres et sexualités ». Le positionnement scientifique de cette géographie est simple : les lieux n'ont de sens que parce que des corps s'y trouvent. Un de ces enjeux concerne la production même de la connaissance : la géographie est-elle masculine ?

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Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 17
EAN13 9782296512474
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

L’étude des masculinités est récente dans les sciences sociales. Elle l’est encore plus en géographie. Ce constat ne remet cependant pas en cause sa pertinence. Sa généalogie permet de tirer le îl qui est lié historiquement, épistémologiquement et politiquement à l’ensemble de ce que l’on appelle aujourd’hui « la géographie des sexes, genres et sexualités ». Le positionnement scientiîque de cette géogra-phie est simple : les lieux n’ont de sens que parce que des corps s’y trouvent. Or ces corps sont l’expression de personnes « genrées » et sexuées dont les relations sociales qui les font interagir incluent la sexualité, quand ce n’est pas cette der-nière qui conditionnent les relations sociales. L’étude de la masculinité, puis des masculinités, partagent les débats et les enjeux qui traversent ces thématiques et ces méthodologies de recherche. Un de ces enjeux concerne la production même de la connaissance : la géographie est-elle masculine ? Un autre concerne la pro-duction même de la masculinité : elle n’est pas une mais pluriel et ne relève pas que d’un sexe, mais d’un rapport entre les sexes. Un troisième soulève la question du pouvoir et de la domination, d’un genre sur l’autre, d’un sexe sur l’autre, d’une sexualité sur l’autre, dans et par l’espace.
Géographie et cultures
n° 83, 2012
Charlotte PRIEUR Introduction : les masculinités dans tous leurs espaces et Louis DUPONTmasculinities in geographyStudying the places and spaces of Charlotte PRIEUR État de l’art : géographies et masculinités et Louis DUPONTGeographies and masculinities: a review Anne JÉGOU, Antoine CHABROL Rapports genrés au terrainet Édouard DE BÉLIZAL en géographie physique Gender and îeld work in physical geography Stéphane LEROY « Tu cherches quelque chose ? » : ethnogéographie de la drague et des relations sexuelles entre hommes dans le Bois de Vincennes “Are you looking for something?” Ethnogeography of cruising and sexual intercourse between men in the Vincennes Woods, Paris Gwénola RICORDEAU Prisons : espaces du sexe et sexualisation des espaces et Olivier MILHAUDPrisons: spaces of sex and sexualization of spaces Nicolas BOIVINhédonistes du sexe : Territoires pour une géographie des subjectivations Sex’s hedonistic territories: to a subjective geography Charlotte PRIEUR Luc Provost présente Mado : entretien May I introduce you to Mado? By Luc Provost Karine DUPLAN Les géographies des sexualités et la géographie française peuvent-elles faire bon ménage ? Une revue critique des géographies des sexualités anglophones French geography and geographies of sexualities: how do they match? A critical review of the Anglo-American geographies of sexualities
Illustration de couverture : Charlotte Prieur
83
Les espaces des mascuLinités
Sous la direction de Charlotte Prieur et Louis Dupont
Les espaces des mascuLinités
Revue Géographie
et
Revue soutenue par l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS
±‘‰”ƒ’Š‹‡ ‡– …—Ž–—”‡• 83,automne2012
LESESPACESDESMASCULINITÉS
SousladirectiondeCharlottePrieuretLouisDupont
L’Harmattan
La revueGéographie et culturesest publiée quatre fois par an par l’Association Géographie et cultures et les Éditions L’Harmattan, avec le concours du CNRS. Elle est indexée dans les banques de données Pascal-Francis, GeoAbstract et Sociological Abstract.
Fondateur: Paul Claval
Directrice de la publication: Francine Barthe-Deloizy
Secrétariat de rédaction: Yann Calbérac Comité de rédaction: F. Barthe-Deloizy, Y. Calbérac, E. Dedenon, H. Dubucs Comité de lecture: A. Berque (EHESS), M. Blidon (Paris I Panthéon Sorbonne), P. Claval (Paris IV), L. Dupont (Paris IV), J. Estebanez (Université Paris-Est Créteil), V. Gelézeau (EHESS), C. Ghorra-Gobin (CNRS), S. Guichard-Anguis (CNRS), C. Guiu (Nantes), C. Hancock (Paris XII), J.-B. Maudet (Pau et des Pays de l'Adour), Y. Raibaud (Bordeaux III), F. Taglioni (La Réunion), A. Volvey (Artois), S. Weber (Paris-Est), D. Zeneidi (ADES-CNRS).
Comité scientifique: G. Andreotti (Trente), L. Bureau (Québec), B. Collignon (Paris I), N. Fakouhi (Téhéran), J.-C. Gay (Montpellier), M. Houssaye-Holzchuch (ENS Lyon), C. Huetz de Lemps (Paris IV), J.-R. Pitte (Paris IV), J.-B. Racine (Lausanne), A. Serpa (Salvador de Bahia), O. Sevin (Paris IV), J.-F. Staszak (Genève), M. Tabeaud (Paris I), J.-R. Trochet (Paris IV), B. Werlen (Iéna).
Correspondants: A. Albet (Espagne, A. Gilbert (Canada), D. Gilbert (Grande-Bretagne), J. Lamarre (Québec), B. Lévy (Suisse), J. Lossau (Allemagne), R. Lobato Corrêa (Brésil) et Z. Rosendhal (Brésil).
Secrétariat d’édition: Emmanuelle Dedenon Cartographie: Florence Bonnaud et Véronique Lahaye Laboratoire Espaces, Nature et Culture(ENeC) – Paris IV Sorbonne CNRS UMR 8185 – 190-198 avenue de France, 75013 Paris – Téléphone : 01 49 54 84 34 – Courriel : revue.geographie.cultures@gmail.com
Abonnement et achat au numéro: Éditions L’Harmattan, 5-7 rue de l’École polytechnique 75005 Paris France. Chèques à l’ordre de L’Harmattan.
Abonnement Prix au numéro
France 55 euros 18 euros
Étranger 18 euros 18 euros
Recommandations aux auteurs : Toutes les propositions d’articles portant sur les thèmes intéressant la revue sont à envoyer au laboratoire Espaces, Nature et Culture et seront examinées par le comité de rédaction.Géographie et culturespublie en français. Les articles (30-35 000 signes) doivent parvenir à la rédaction sur papier et par informatique. Ils comprendront les références de l’auteur, des résumés en français, en anglais et éventuellement une autre langue. Les illustrations (cartes, tableaux, photographies N&B) devront être fournies dans des fichiers séparés en format jpeg et n’excéderont pas 11 x 19 cm.
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISSN : 1165-0354 ISBN : 978-2-336-00471-6 EAN : 9782336004716
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SOMMAIREIntroduction : les masculinités dans tous leurs espaces Charlotte PRIEUR et Louis DUPONT
État de l’art : géographies et masculinités Charlotte PRIEUR et Louis DUPONT
Rapports genrés au terrain en géographie physique Anne JÉGOU, Antoine CHABROL et Édouard DE BÉLIZAL
« Tu cherches quelque chose ? » : ethnogéographie de la drague et des relations sexuelles entre hommes dans le bois de Vincennes Stéphane LEROY Prisons : espaces du sexe et sexualisation des espaces Gwénola RICORDEAU et Olivier MILHAUD Territoires hédonistes du sexe : pour une géographie des subjectivations Nicolas BOIVIN Luc Provost présente Mado : entretien Charlotte PRIEUR Les géographies des sexualités et la géographie française peuvent-elles faire bon ménage ? Une revue critique des géographies des sexualités anglophones Karine DUPLAN Film/sérieLaurence Anywaysou le corps trans dans ses espaces Skins: quand la télévision met en territoire les sexualités adolescentes RecensionsChrystelle Grenier-Torres,L’identité genrée au cœur des transformations : du corps sexué au corps genré Sylvie Ayral,: sanctions et genre auLa fabrique des garçons collège Andrew Turner,Queer visibilities: space, identity and interaction in Cape Town
INTRODUCTION   2    
ͳ CharlottePRIEURLaboratoireCNRSEspace,NatureetCultures(ENeC)UFRdegéographie,UniversitéParisǦSorbonneʹ LouisDUPONTLaboratoireCNRSEspace,NatureetCultures(ENeC)UFRdegéographie,UniversitéParisǦSorbonneSi une photo vaut parfois dix mille mots, il peut arriver qu’aucune, faute de lentilles adéquates, ne puisse rendre compte d’un phénomène. C’est le cas de la masculinité dont l’étude oblige rapidement à reconnaître la diversité des formes et des expressions au-delà du corps sexué et de la norme genrée. Un ensemble de pictogrammes, différents par la forme, la couleur et la quantité nous a ainsi semblé plus à même de montrer explicitement les masculinités et, implicitement, leurs géographies. L’idée est venue d’une confusion, suivie d’une hésitation : sur une porte de toilette d’un bar, un pictogramme masculin normé sous lequel on pouvait lire l’inscription « Toilette des femmes ». Du reste, avons-nous découvert, ces pictogrammes ainsi que l’agencement des toilettes dans les espaces publics sont au cœur de plusieurs études et discours dans toutes les disciplines des sciences humaines 3 et sociales (droit, sémiotique, géographie) . Cette diversité des masculinités, Charlotte PRIEUR la pose d’entrée dans le premier article de ce numéro spécial :Ainsi, je[vois] l’intérêt du pluriel des masculinités non seulement en tant que contestation d’un modèle normatif posant cette dichotomie[masculin/féminin] mais aussi pour montrer qu’au-delà des men’s studies, ce sujet des masculinités appelait les queer studies et les trans studies qui prennent en compte la prolifération des genres. Louis DUPONT cosigne cet article qui présente un état de l’art sur les géographies des masculinités, l’hégémonique bien sûr, mais aussi d’autres, « inclusive », « dominée », périphérique, etc., qu’incarne une variété de personnages : ledur-à-cuire, lemacho, lespartiate, le «gay 1 Courriel : charlotte.prieur@paris-sorbonne.fr 2 Courriel : duponlouis@aol.com 3 Voir notamment : http://www.rue89.com/2010/09/19/sur-la-porte-des-wc-des-panneaux-qui-font-mauvais-genre-166388?page=6%2C0;http://law-journals-books.vlex.com/vid/coming-closet-segregated-bathrooms-65019823 ; http://www.academia.edu/526193/2012_The_Semio tics_of_World_Waste_Cultures_-_On_Travel_Toilets_and_Belonging
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efféminé», legarçon manqué, «l’homme rose» (le féministe), etc. Les deux auteurs ont examiné plus de 50 textes de revues spécialisées de la géographie anglo-américaine et d’autres sciences sociales, sur le thème des masculinités, de ses espaces, lieux et territoires. Le texte, à deux voix, exprime deux trajectoires et positionnements dans le savoir, qui n’en dégagent pas moins un espace commun. Nécessairement sélective, la bibliographie permettra aux intéressé.e.s de mieux connaître les travaux à teneur géographique qui se réclament de l’étude des masculinités.
Si la discipline géographique était un espace, ne conviendrait-il pas d’en étudier les rapports de genre, ou comment se manifeste et se joue la masculinité ? C’est ce qu’ont fait Anne JÉGOU, Antoine CHABROL et Édouard DE BÉLIZAL dans « Rapports genrés au terrain en géographie physique ». S’appuyant sur un questionnaire, des entretiens, mais aussi sur leur expérience et leurs observations, ces derniers posent que le géographe physicien constitue traditionnellement une figure masculine, notamment par son rapport au terrain. Figure aux dimensions sportives, d’authenticité et de contacts avec la nature, et qui doit aussi savoir faire preuve d’un certain dépassement. Pourtant, comme l’affirment les auteurs, […]les différences de genre entre les chercheurs sont gommées sur le terrain au profit d’un statut neutre du chercheur, en fait plutôt masculin, dans une performance de genre. On ne peut que se réjouir d’un tel article qui questionne l’invisibilité des rapports de genre dans la production même du savoir géographique.
Stéphane LEROY signe ensuite : « Tu cherches quelque chose ? Ethnogéographie de la drague et des relations sexuelles entre hommes dans le Bois de Vincennes ». Si le rapport masculin/féminin structure les rapports de genre, l’homosexualité masculine sert souvent de révélateur du pouvoir normatif de la masculinité hégémonique. Dans cette perspective, LEROY a mené une enquête pendant plusieurs années sur l’organisation et l’évolution spatioǦtemporelle des pratiques de drague et d’interactions sexuelles anonymes entre hommes dans le Bois de Vincennes. Il constate que : […] débarrassés des interdits sociaux et moraux, et en quête d’un même plaisir furtif, les acteurs qui s’adonnent à d’illicites jeux du sexe et du hasard dans l’espace public en pervertissent l’usage et transgressent la norme hétérosexuelle qui l’a façonné.Son analyse s’inscrit assez bien dans lesgay studies, qui en soi précèdent l’apparition desmen’s studieset où le caractère subversif de cette forme de masculinité est plus particulièrement étudié.
Dans « Prisons : espaces du sexe et sexualisation des espaces », la sociologue Gwénola RICORDEAU et le géographe Olivier MILHAUD explorent l’articulation, en prison, du sexe et de l’espace. On y apprend qu’en prison les pratiques sexuelles sont formellement interdites. Mais, image populaire aidant, l’on sait tout autant que des pratiques de « compensation » ou de « substitution », volontaires ou violentes existent.
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Les auteurs soulignent comment certains espaces ont sexualisés et comment les politiques pénitentiaires, dans leurs déclinaisons spatiales, ont l’ambition de contrôler les pratiques sexuelles :En prison, les espaces du sexe sont très divers : là, le sexe est quasi-inexistant, ici, il est toléré, ailleurs, il est réprimé… On peut donc tracer les frontières du sexe en détention, non seulement entre les différents régimes de détention (maison d’arrêt, établissement pour peines), ou entre les détentions masculines et féminines, mais aussi au sein même d’un établissement.dires des auteurs, [l] Aux a prison apparaît dès lors comme un excellent révélateur des représentations des rôles sociaux de sexe, largement partagées dehors.
L’article suivant porte sur les « Territoires hédonistes du sexe pour une géographie des subjectivations ». Nicolas BOIVIN, posant que les lieux sont le support des désirs et des plaisirs, se penchent sur les fondements épistémologiques de la géographie du sexe. Pour ce faire, il propose de lire la fabrique territoriale née des pratiques sexuelles, en partant d’une description de ces dernières, puis en proposant une lecture foucaldienne à partir de la notion de subjectivation. S’appuyant sur les travaux de chercheurs anglophones et francophones, BOIVIN fait d’abord un état des lieux des territoires et échelles de la géographie du sexe. Il se demande ensuite :Comment appréhender les phénomènes spatiaux des plaisirs si les géographes se contentent de reprendre les catégories édictées par nos cultures ? La déconstruction s’impose comme préalable, et c’est avec Foucault que l’auteur l’entreprend. Pour ce faire, il se penche sur les systèmes de subjectivations développés par le philosophe dans le deuxième tome deHistoire de la sexualité. À son avis, ces schèmes, au nombre de quatre, […]peuvent être considérés aussi comme des systèmes de fabriques territoriales. Cet article est bien relayé par l’entretien qui suit avec Luc PROVOST, alias MADO, célèbredrag queenMontréal, réalisé par de Charlotte PRIEUR, avec la collaboration de Marie-France PRIEUR. Luc PROVOST est un homme, gay, unedrag queen, mais aussi un montréalais (d’un quartier ouvrier canadien-français) ; son personnage est populaire dans l’ensemble du Québec, chez les « hétéros » comme chez les « homos ». Son existence, et surtout le récit que fait Luc de Mado, est en soi une déconstruction par subjectivité kaléidoscopique :Mado… ce n’est pas une recherche de la féminité qu’elle fait, ce n’est pas non plus une recherche de la perfection.[…]Mado, ce n’est pas un homme, ce n’est pas une femme, c’est une chose intelligente.
Ce numéro se termine sur une revue critique des géographies des sexualités anglophones. Comme le titre de l’article l’indique, Karine DUPLAN a entrepris ce travail en se demandant si [l]es géographies des sexualités et la géographie française peuvent[…]faire bon ménage? Pour y répondre, l’auteure présente […]un état des lieux critique de ces géographies des sexualités, longtemps délaissées par la géographie
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française. La publication d’un numéro inédit sur les masculinités ne l’atteste-t-il pas ? Ce texte permet d’ailleurs de mieux situer l’étude des espaces dans les masculinités dans un champ où existent inévitablement des débats théoriques, épistémologiques et idéologiques. En mettant l’accent sur la multiplicité des influences depuis le tournant culturel, DUPLAN montre qu’elles ont donné forme à autant de savoirs concomitants qui ont contribué à la construction de ce champ. Trois moments sont identifiés : une géographie de l’homosexualité, une géographie des femmes, la théorie et les études queer en géographie des sexualités. La bibliographie constitue une importante contribution à la connaissance des travaux, surtout anglophones, de ce champ de recherche en expansion dans la production du savoir géographique. Enfin, les lecteurs.trices apprécieront les recensions qui complètent ce numéro. Les responsables tiennent à remercier les membres du comité de rédaction de la revue, plus particulièrement Francine Barthe et Emmanuelle Dedenon pour leur patience et leurs remarques, ainsi que tous les membres du comité de lecture de la revue et les évaluateurs.trices anonymes des articles.
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ÉTATDEL’ART
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ͳ CharlottePRIEURLaboratoireCNRSEspace,NatureetCultures(ENeC)UFRdegéographie,UniversitéParisǦSorbonneʹ LouisDUPONTLaboratoireCNRSEspace,NatureetCultures(ENeC)UFRdegéographie,UniversitéParisǦSorbonneRésumé:Cetarticlefaitl’étatdel’artdesrecherchesengéographiesurlethèmedesmasculinités.Aprèsavoirétudiélesarticlesfrancophonesetsurtoutanglophones,lesdeuxauteursprennentlaparoleàtourderôlepourcommenterlesrecherchesdansledomaine,àpartirdeleurexpérienceetleurpositionnementderecherche.LouisDupontsesitueplutôtdansuneapprochedegéographiedesgenres.Ilétudieplusparticulièrementlesmasculinitéshégémoniquesetlesnormesdegenredansunesociétépatriarcale,alorsqueCharlottePrieurprendlepartid’étudierlesmasculinitésalternatives(féminines,queerettrans)danslalignéedesgéographiesqueers.MotͲclés:masculinités,géographie,genre,queerAbstract:Thisarticleisareviewofthegeographiesofmasculinities.Afterstudyingfrancophoneandanglophoneworks,thetwoauthorsgivetheirrespectiveviewofthisfieldstemmingfromtheirexperienceandpositionnality.Inlinewithageographyofgender,LouisDupontstudiesmoreparticularlyhegemonicmasculinitiesandgendernormsinapatriarchalsociety,whereasCharlottePrieur,intonewiththesubͲfieldofqueergeographies,focusesonalternativemasculinities(feminine,queer,trans).KeyͲWords:masculinities,geography,gender,queerL’étude des masculinités est récente dans les sciences sociales. Elle l’est encore plus en géographie. Ce constat ne remet cependant pas en cause sa pertinence. Sa généalogie permet de tirer le fil qui est lié historiquement, épistémologiquement et politiquement à l’ensemble de ce que l’on appelle aujourd’hui « la géographie des sexes, genres et sexualités » (Duplan 2012, 1 Courriel : charlotte.prieur@paris-sorbonne.fr 2 Courriel : duponlouis@aol.com
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