Extension de la théorie de la reconnaissance
204 pages
Français

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Extension de la théorie de la reconnaissance , livre ebook

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Description

La reconnaissance est un concept philosophique qui reste à définir. Ce livre s'interroge sur l'utilisation d'un tel concept dans le cadre du génocide rwandais. Plus de quinze ans après, la reconnaissance est peut-être le concept idoine pour analyser les faits. Mais quelle définition donner ? L'auteur opte pour le "processus perpétuel de l'interprétation des faits", avec une approche triptyque, historique, juridique et philosophique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 35
EAN13 9782296474079
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Extension de la théorie
de la reconnaissance

L’exemple du génocide rwandais
Collection « Pensée africaine »

dirigée par François Manga-Akoa


En ce début du XXI e siècle, les sociétés africaines sont secouées par une crise des fondements. Elle met en cause tous les secteurs de la vie. Les structures économiques, les institutions politiques tels que les Etats et les partis politiques, la cellule fondamentale de la société qu’est la famille, les valeurs et les normes socioculturelles s’effondrent. La crise qui les traverse les met en cause et au défi de rendre compte de leur raison d’être aujourd’hui.
L’histoire des civilisations nous fait constater que c’est en période de crise que les peuples donnent et expriment le meilleur d’eux-mêmes afin de contrer la disparition, la mort et le néant qui les menacent. Pour relever ce défi dont l’enjeu est la vie et la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons aux peuples africains, la collection « Pensée africaine » participe à la quête et à la création du sens pour fonder de nouveaux espaces institutionnels de vie africaine.


Dernières parutions

Charles Jean Marie MINYEM, Descartes et le développement , 2011 .
Thierry AMOUGOU, Le Biyaïsme, Le Cameroun au piège de la médiocrité politique, de la libido accumulative et de la (dé)civilisation des mœurs , 2011.
Koffi Célestin YAO, Création en contexte, Une pratique plastique aux croisements des cultures, 2011.
Berthe, LOLO, Schizophrénie, autrement …, 2011.
Berthe LOLO, Les maladies mentales : logique et construction des signes et des symptômes , 2011.
Jean Claude ATANGANA, Bilan philologique de l’ Esquisse d’une théorie de la pratique de Pierre Bourdieu : étude comparée des éditions de 1972 et de 2000, 2011.
Brice Poreau


Extension de la théorie
de la reconnaissance

L’exemple du génocide rwandais
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55572-3
EAN : 9782296555723

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Avant-propos
J’ai entrepris cette étude il y a plus de dix ans. C’est une série d’articles (reportages) de Rémy Ourdan, publiés dans le Monde qui a été l’élément déclencheur. Je souhaite en dire ici quelques mots. Le reportage a été publié en cinq parties : Au pays des âmes mortes ( Le Monde daté du 31 mars 1998), les yeux fermés ( Le Monde daté du 1er avril 1998), la guerre de l’ombre ( le Monde daté du 2 avril 1998), la réconciliation impossible ( le Monde daté du 3 avril 1998) et enfin, un tribunal loin du Rwanda ( le Monde daté du 4 avril 1998). Ces publications sont dans la rubrique Horizons de l’époque, et se composent d’une photo (comme celle de Luc Delahaye prenant des réfugiés rwandais à Kibumba en mai 1994, agence Magnum), un extrait d’audition devant le TPIR, puis l’article en lui-même comprenant des témoignages, un glossaire et une petite carte géographique. Cette série d’articles a été publiée durant la période où, en France, une mission d’information a été demandée par le gouvernement Jospin « sur les opérations militaires menées par la France, d’autres pays et l’ONU au Rwanda entre 1990 et 1994 ». Mission dont le président était Paul Quilès. Dans ce contexte, Rémy Ourdan réussit à rendre compte et à faire prendre conscience des événements s’étant produits quatre ans auparavant. Voici les premières lignes : « Une colline. Le silence. Des maisons de brique de terre, une végétation apprivoisée, des bosquets de bananiers, des champs de sorgho soigneusement cultivé s… Une colline à première vue ordinaire. À Murambi, il y a eu des tueries, comme partout. » {1} . Description poignante tout au long des articles, Rémy Ourdan analyse aussi finement la situation. Il met, par exemple, déjà en exergue les difficultés rencontrées par le TPIR. Il met aussi en avant, cette « impossible réconciliation ». En 1998, il faut rappeler aussi que le conflit n’est pas terminé, des combats entre extrémistes et pouvoir en place ont encore lieu.
Et aujourd’hui, qu’en est-il de ce conflit interne au Rwanda ?
Chaque année, le Heidelberg Institute for international conflict research du département de sciences politiques de l’université d’Heidelberg (Allemagne) publie un baromètre des conflits. Dans cette synthèse annuelle, l’institut donne une liste exhaustive des conflits par région géographique et par pays. Il donne pour chaque conflit une intensité allant de 1 (conflit latent) à 5 (guerre) et son évolution par rapport à l’année précédente.
Dans le rapport de 2008, voici ce que nous trouvons pour le Rwanda : Rwanda (divers groupes rebelles hutus) ; parties en présence : Interahamwe (milice hutue), ex-FAR (forces armées rwandaises, hutues), FDLR (forces démocratiques de libération du Rwanda, hutues) contre le gouvernement (dont l’actuel président est Paul Kagame) ; début du conflit : 1990 ; évolution : augmentation dans l’intensité ; intensité : 3 (crise définie comme l’une au moins des parties en présence usant de violences lors d’événements sporadiques). Mais nous trouvons aussi un conflit avec la France d’une intensité 2. En effet depuis le 27 novembre 2006, les relations diplomatiques entre les deux pays sont suspendues. Enfin, la synthèse fait état d’un conflit d’intensité 2 avec l’Ouganda depuis 2000. Hormis le conflit mentionné, uniquement pour des raisons diplomatiques, nous voyons que des tensions sont toujours actuellement présentes dans le pays, selon l’institut d’Heidelberg {2} .

Enfin, je veux reprendre ici cet éditorial du journal Le Monde daté du 31 mars 1998 qui s’intitule « Tout dire sur la Rwanda » : « Il ne faut pas oublier le Rwanda. Il ne faut pas oublier le génocide qui fit près d’un million de victimes, en premier lieu parce que les événements de 1994 ne cessent pas de hanter ce pays des âmes mortes. Il faut avoir en tête non seulement ce chiffre et ce printemps maudit, mais aussi les souffrances que continue d’endurer ce pays et ses difficultés à sortir de l’infernale spirale de la mort. ».
Cet ouvrage se veut enfin un travail de mémoire, quinze ans après les faits, mais qui devra être poursuivi par les générations futures. Le monde actuel se veut « international ». La « mondialisation », bien réelle, ne peut être qu’économique. Elle peut aussi être historique et juridique. L’humanité peut retrouver ici une Histoire commune. Dans cette Histoire commune, le génocide rwandais ne doit pas être oublié.
Introduction
« Mais aucun des auteurs classiques (à la grande exception de Hegel, naturellement, devenu sous cet angle un précurseur solitaire) n’a fait du principe de la reconnaissance, en tant que telle, la pierre d’angle d’une éthique ; quelle que soit la portée indirecte qu’on lui a donnée ici et là, le concept est toujours resté dans l’ombre d’autres définitions, considérées comme plus fondamentales. » {3} . La théorie de la reconnaissance développée notamment par Axel Honneth a pour but l’utilisation du concept de « reconnaissance » dans la philosophie morale actuelle.
En effet, si la « reconnaissance » est employée dans de nombreux domaines sociaux comme revendication, le concept reste hétérogène quant à sa définition. Cette pluralité des acceptions possibles pose la question d’une théorie « unificatrice » de la reconnaissance. « (…) le concept de « reconnaissance » n’est fixé en aucune manière, ni dans la langue quotidienne, ni dans son acception philosophique ; de nos jours, ceux qui veulent étayer l’idée d’une éthique féminine utilisent ainsi ce concept pour caractériser cette forme d’attention et de bienveillance empreintes d’amour dont le rapport de la mère à l’enfant fournit le modèle concret (…) ; dans le contexte de l’éthique de la discussion, en revanche, la « reconnaissance » doit désigner ce type de respect mutuel portant à la fois sur la singularité et sur l’égalité de toutes les autres personnes (…) ; enfin, ceux qui tentent de développer le communautarisme utilisent aujourd’hui la catégorie de « reconnaissance » pour caractériser les formes d

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