Fonctionnaire ou touriste?
377 pages
Français

Fonctionnaire ou touriste? , livre ebook

-

377 pages
Français

Description

L'auteur appartient à la première génération qui, après la guerre de 1939-45, eut la possibilité de parcourir le monde. Ses diverses activités professionnelles l'ont fait travailler dans plus de 80 pays et il en a visité par intérêt personnel environ 70 autres. les personnages qu'il a rencontrés constituent une étonnante galerie de portraits du siècle passé que l'auteur décrit avec humour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 376
EAN13 9782296244351
Langue Français
Poids de l'ouvrage 26 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

@ml`rfmll]fpb ms rmspfqrb n
G0kmfpbq a~sl dim^b rpmrrbp
Gf`ebi G]iebp^b
@ml`rfmll]fpb ms rmspfqrb n
G0kmfpbq a~sl dim^b rpmrrbp
F~B]pk]rr]l
M <"80C=0EE0>Y=&&' ^dtY fiX WX _"$Vc_XdAc_nhXV[b\eiX *t^&&^ASf\g
errn6zzvvvoif^p]fpfbe]pk]rr]lo`mk afccsqfmloe]pk]rr]lyv]l]ammocp e]pk]rr]l2yv]l]ammocp
CN0H 6 +td=d=+id2&it+di ?%H 6 +t==+i&+2&it+i
%t]lrdnpmnmq
Diplomates, magistrats, douaniers, enseignants, contrôleurs des impôts… les fonctionnaires civils français sont près de cinq millions, y compris plus de deux millions d’employés des collectivités locales, régions, départements, mairies ou du secteur hospitalier ainsi que 400.000 qui ne sont pas titulaires, mais sont le plus souvent destinésà passer, eux aussi, toute leur carrière au service de l'État. En bref, en y ajoutant les militaires, c’est environ unFrançais sur quatre qui est au service d’une administration ou d’une autre, c’est-à-dire au service du public, pour le meilleur ou pour le pire. Cette multiplicité et cette diversité découragent toute description systématique.D’ailleurs, est-il vraiment intéressant d’énoncer des idées générales sur cette vaste population disparate ou d’accumuler des études monographiques sur telle sous-espèce de fonctionnaires ? D’autres s’en chargeront peut-être.Pour ma part, je préfère décrire ce que j’ai vu au cours d’une « carrière » parfaitement incongrue.Le lecteur en tirera toutes les conclusions qu’il voudra : peut-être souhaitera-t-il que ses enfants entrent au noble service de l'État, peut-être voudra-t-il noyer tous les parasites.J’essaierai moi aussi de donner mon opinion. Mais nous n’en sommes pas encore là, commençons par quelques éléments d’information.
Fbq e]q]paq ab i] l]fqq]l`b
Je ne savais pasà ma naissance, il y a près de 80 ans, que je serais fonctionnaire.Si j'avais eu assez de recul, j'aurais cependant dû m'en douter. Il y a tout un environnement familial qui prédispose à un tel destin.Mais évidemment, ce n'est que bien plus tard qu'on perçoit la fatalité. Hormis quelques souvenirs, épars et mal situés dans le temps, de nounours, de débarbouillage et d’auto-papoum (nous habitions à côté de la caserne des pompiers), ma première prise de conscience datée avec précision remonte à mes 4 ans.Sur la carpette de l'entrée de l'appartement de mes parents, je pris pesamment conscience des responsabilités de mon âge et découvris qu’avoir 4 ans, c'est être déjà bien vieux.Cela m'a tant marqué que je m'en souviens encore. Bien des aspects de la vie de cette époque ont disparu, vraisemblablement à jamais.Au marché, le beurre ne s’achetait pas en paquets mais en coupant la quantité désirée avec un fil à couper le beurre.Ma mère faisait remmailler ses bas chez une brave dame qui recousait soigneusement les trous en plaçant le bas sur un œuf en porcelaine.Ala campagne, les femmes allaient laver leur linge au lavoir, ce qui était une bonne occasion de papoter.Dans les villes, on faisait la lessive une fois par semaine dans une grande lessiveuse où l’on faisait bouillir le linge.Les enfants jouaient au cerceau, ce que j’ai toujours trouvé sans intérêt.Ils suçaient des sucettes ‘Pierrot gourmand’ et il ne fallait pas courir avec, de peur de s’empaler sur le bâton de la sucette.Les rues comptaient autant de voitures à chevaux de livraison que d’automobiles.On faisait encore souvent la cuisine au charbon de bois et l’on s’éclairait parfois avec des lampes-tempête.Il n’y avait pas de frigidaires, ce qui obligeait de faire le marché tous les jours (pour ma mère). LaTSF(la radio,TélégraphieSansFil) n’utilisait déjà plus les postes à galène (un minerai de plomb) mais les postes avaient le volume d’une vieille e télévision duXXsiècle et le fading (variation de l’intensité) rendait souvent l’audition improbable. L; il fallait en tout cases distractions de l'époque étaient limitées commencer par apprendre à lire.Comme la télévision n'existait pas à cette époque, mes parents se préoccupaient beaucoup de mon éducation.Ils jugèrent bon, peut-être pour que je ne sois pas en retard au jardin d'enfants ou bien pour jauger leurs talents de pédagogues, de me faire découvrir l'alphabet.Je répétais donc sagementAetBaprès qu'ils m'eussent montré les lettres correspondantes.En revanche, je me refusais obstinément à dire "BA" pour la combinaison de ces deux lettres ; je trouvais cet exercice idiot
et dégradant et mon mutisme causabeaucoup d'inquiétude à mes parents sur les aptitudes de leur rejeton.Quelques mois après, au jardin d'enfants, je ne me souviens pas d'avoir appris à lire tant c'est venu spontanément.Il faut dire que notre alphabet est plus simple que celui du malayalam. Mes premiers contacts avec la société des autres enfants furent mitigés.Je trouvais charmante une petiteAntoinette mais renonçais à l'épouser car elle avait toujours un mouchoir humide dans sa poche.Côté garçons, je manifestais déjà une allergie définitive à la bêtise en volant dans les plumes d'un benêt,PhilippeCh., qui ne comprenait pas assez vite.Après 2 ans au coursStMichel, 53Avenue desTernes, j'entrais auLycéePasteur, àNeuilly, également situé à vingt minutes à pied de mon domicile de laPorte Champerret. Ma mère m'accompagnait évidemment pour les quatre trajets, ce qui lui permettait ainsi de se faire des amies.Le grand jour de l'entrée au lycée, mes parents m'expliquèrent qu'une classe est formée d'un bon nombre de cancres et qu'il ne faut pas en être.D'où la marche à suivre : ne pas se laisser influencer par des camarades (à ne choisir qu'après accord des parents) et surtout se placer au premier rang pour ne pas voir les autres faire les imbéciles, se retourner étant évidemment exclu.C'est dire que j'étais paniqué à l'idée d'avoir un 8/10 de conduite et que j'étais très inquiet. Les vacances se passaient chez mes grands-parents àSaintBrieuc, mon occupation principale consistant à creuser dans les 200 m² du jardin un réseau de tranchées pour mes soldats de plomb. Mon grand-pèreLeBourdais, pour qui j'avais beaucoup d'affection, aimait prendre son chapeau et sa canne pour me promener en ville ou dans la "vallée".Je saluais poliment les notables auxquels il était fier de me présenter.Il me racontait des tas de choses sur les étoiles, les animaux et son envie mythique d'aller un jour auxIndes. Une de mes occupations favorites était le massacre des mouches au pistolet à flèches à bout de caoutchouc.Les victimes se comptaient par centaines dans un après-midi, les mouches écrasées devant, je suppose, attirer leurs congénères.Ce goût pour le tir ne se limitait pas aux mouches : en visite àDinan, auPrieuré, chez mon parrainMarcelBarast, je pris pour cible une paisible poule qui, surprise de ma précision, s’enfuit en caquetant horriblement.Le propriétaire s’en prit à mon grand-pèreLeBourdais qui, riant aux larmes, se contenta de dire que je visais bien. C'est en classe de neuvième auLycéePasteur deNeuilly que je me fis mes premiers camarades.SergeOrl., un peu plus âgé que moi (il est né le 12 octobre 1929), avait, je pense, davantage de maturité et s'intéressait à
8
fabriquer de ses mains des voitures et des bateaux en bois ainsi que des canons lanceurs de crayons pour renverser les soldats de plomb ; ce fut ma grande époque du bricolage.Je trouvais également très sympathique un certainJacquesCordier, rouquin aux cheveux plaqués en arrière.Je fus invité à goûter chez lui, rueMarbeau, à côté de laPorteMaillot, et y découvris le monde de la grande bourgeoisie.Nous avions en particulier du jus de pamplemousse, ce qui m'était complètement inconnu et dont le goût me parut désagréablement acide.En revanche, j'étais très impressionné par les verres de cristal et l'hôtel particulier.Cordier partit versToulouse pendant la guerre et je n'ai jamais réussi à reprendre contact.
9
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents