Français de fait et de droit
108 pages
Français

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Français de fait et de droit , livre ebook

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Description

Malgré le refus du général de Gaulle d'accepter la départementalisation du Gabon, en violation de la Constitution de la Ve République, l'auteur a le sentiment d'être resté "de fait" français, "colonisé" malgré lui jusqu'à la moelle épinière. Une situation d'autant plus injuste que la France conserve sa mainmise sur le Gabon. Nous devions parler le français, manger français, acheter français, mais n'avions pas le droit d'être Français. Nous avions des obligations, mais aucun droit.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2013
Nombre de lectures 36
EAN13 9782336666396
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Racines du Présent
Collection dirigée par François Manga-Akoa

En cette période où le phénomène de la mondialisation conjugué au développement exponentiel des nouvelles technologies de l’information et de la communication contracte l’espace et le temps, les peuples, jadis éloignés, se côtoient, communiquent et collaborent aujourd’hui plus que jamais. Le désir de se connaître et de communiquer les pousse à la découverte mutuelle, à la quête et à l’interrogation de leurs mémoires, histoires et cultures respectives. Les générations, en se succédant, veulent s’enraciner pour mieux s’ouvrir dans une posture proleptique faite de dialogues féconds et exigeants. La collection « Racines du Présent » propose des études et des monographies relatives à l’histoire, à la culture et à l’anthropologie des différents peuples d’hier et d’aujourd’hui pour contribuer à l’éveil d’une conscience mondiale réellement en contexte.

Déjà parus

TCHONANG Gabriel, La symbolique trinitaire. Une lecture de Christian Duquoc , 2013.
MANDA TCHEBWA Antoine, Contexte urbain, L’Afrique en musiques, Tome 4, 2012.
MANDA TCHEBWA Antoine, Panorama des instruments du patrimoine africain, L’Afrique en musiques, Tome 3, 2012.
MANDA TCHEBWA Antoine, De l’art griotique à la polyphonie australe, L’Afrique en musiques, Tome 2, 2012.
MANDA TCHEBWA Antoine, Rapport au sacré, à la divinité, à la nature, L’Afrique en musiques, Tome 1, 2012.
MANDA TCHEBWA Antoine, Sur les berges du Congo… on danse la rumba, 2012.
IBALA Yves-Marcel, Chroniques du Congo au cœur de l’Afrique. Suivi de La saga de Tsi-bakaala : Le sabre du destin, 2012.
MANDA TCHEBWA Antoine, Musiques et danses de Cuba , 2012.
Titre
Will Mael NYAMAT






FRANÇAIS DE FAIT ET DE DROIT

Chronique d’une (ré)intégration réussie
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-66639-6
Dédicace

A mes mamans chéries sans qui rien n’aurait été possible.
A toi qui m’as donné la vie, qui n’as pas hésité une seule seconde à me garder alors que tu étais trop jeune pour m’élever.
A toi MA maman adorée. Toi qui nous a nourris et donné une éducation digne, sans jamais te plaindre, alors que nous n’étions pas formellement la « chaire de ta chaire ». Pour moi tu resteras toujours, MA maman chérie.
A toi, mon Papa chéri, toi qui tous les matins à l’aube, t’en allais vérifier l’état des voies du TRANSGABONAIS afin de nous ramener de quoi manger. Grâce à toi, nous n’avons jamais manqué de rien.
A toi capitaine Ntchoréré 1 , toi qui donnas ta vie pour cette France que nous aimons tant. Toi qui fus abattu par l’ennemi au mépris des lois de la guerre, et dont le corps fut broyé par un char allemand à Airaines. Toi qui combattis pour la République sans te poser de questions, car tu savais que tu ne te battais ni pour une terre, ni pour un homme, mais pour les valeurs universelles de notre si douce France . Celle dont on est fier, celle à qui nous devons tant.
A la République française laïque une et indivisible.

Je pense à toi.
1. Né à Libreville au Gabon en 1896 et mort pour la France en 1940 à Airaines lors de la bataille de la Somme, le Capitaine Ntchoréré fut l’un des seuls officiers noirs de l’armée française durant la Seconde Guerre mondiale. Sa couleur de peau lui valu d’être exécuté par l’ennemi nazi alors même que selon les lois de la guerre et en tant qu’officier, il aurait dû être fait prisonnier. La France ne lui a jamais rendu hommage pour son courage et sa bravoure au service de la nation.
Préambule

Je suis né au Gabon et y ai passé toute mon enfance et mon adolescence jusqu’à l’âge de dix-neuf ans. Enfant, mes parents ne m’ont éduqué que dans une seule langue, une seule culture, la culture et la langue françaises. Il faut dire que le Grand camarade 2 n’a jamais voulu de l’indépendance du Gabon. Nous sommes donc restés des Français, colonisés jusqu’à la moelle épinière, malgré le « refus du Général » d’accepter la départementalisation du Gabon en violation de l’article 76 de la constitution de la cinquième République . Je suis donc le produit de cette présence française qui a tant façonné la terre de mes ancêtres. Je n’en ai pas honte pour autant, je le revendique même. Nous devions parler le français, manger français, acheter français et parfois même étudier la France, mais nous n’avions pas le droit d’être français. Nous avions des obligations, mais aucun droit. La République, elle, avait des droits sur le Gabon, mais en réalité pas grandes obligations, mise à part celle d’y maintenir son influence . Tout était réservé aux autres. A ceux qui avaient la chance de faire partie du premier cercle, à ceux qui étaient bien nés. Je décidai très jeune, de mener le combat de ma vie. Celui de récupérer la citoyenneté française que l’on m’avait volée, pour enfin faire coïncider le fait avec le droit. J’y suis parvenu et maintenant je me sens mieux, je me sens épanoui, je me sens MOI.
2. C’est ainsi que les Gabonais surnommaient le président Omar Bongo du fait de sa fonction de chef suprême du parti démocratique gabonais PDG, parti unique créé durant la guerre froide.
INTRODUCTION
Ma passion pour la France et ma détermination à m’impliquer dans la destinée de ce pays que j’aime, m’ont persuadé depuis mon plus jeune âge que quelle que soit ma carrière, mon engagement politique serait omniprésent. Il me paraît donc indispensable pour comprendre cette détermination et ma situation actuelle, de connaître ce qu’ont été mon enfance et mon parcours jusqu’à ce jour.
Je suis né le 4 juin 1984 à Libreville au Gabon. Depuis l’Indépendance, le pays subit un monopartisme imposé pour cause de guerre froide par le « Général », puis par la totalité de ses successeurs jusqu’à la chute du mur de Berlin dans les années quatre-vingt-dix. Le « Général » auquel je fais référence plus haut est bien entendu le Général de Gaulle. C’est ainsi que nous l’appelions affectueusement à cause de l’admiration sans bornes que lui vouaient les Gabonais et de « l’amitié indéfectible entre la France et le Gabon ». J’ai compris plus tard que la seule amitié qui existait entre la France et le Gabon, était en réalité un lien de corruption entre Omar Bongo et les dirigeants de la cinquième République, plutôt qu’un véritable lien entre les deux peuples.
Dans la société matriarcale gabonaise en particulier et africaine en général, l’Enfant appartient à la mère. La mienne, trop jeune lorsqu’elle me mit au monde n’était pas capable de m’élever, et mon géniteur qui avait cessé d’étudier pour subvenir à mes besoins dut partir travailler très tôt. Ce sont donc ma tante, la sœur de ma mère et son mari qui ont pris soin de moi, dès les premiers instants de ma vie. Ce sont eux que j’ai appelés maman et papa, eux qui ont entrepris de m’éduquer, eux qui ont subvenu à tous mes besoins élémentaires, eux que je considère comme mes parents (sans renier évidemment ma mère génitrice qui n’a jamais été une mauvaise mère, et qui ne voit aucun inconvénient à cette situation…). C’est à eux que je fais référence quand je parle de mon père ou de ma mère dans ce récit.

Ma petite enfance se déroula à Boué dans le centre du pays, puis mon père fut muté à Ndjolé où j’ai passé plus de neuf années de ma vie, avant de partir pour Libreville durant mes années lycée. Mon périple s’achèvera en France après l’obtention de mon baccalauréat. Mon combat puise ses racines profondes dans ces années passées au Gabon avec le sentiment d’avoir été floué sur notre statut d’Indépendance par la République 3 . Le « Général » avait décidé de donner aux pays d’Afrique francophones leurs indépendances sur le papier d’une main, tout en maintenant la domination de la France sur cette partie du conti

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