Genre, sexe et égalité
142 pages
Français
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Description

La notion de genre est mise en regard du concept de sexe, dont on défend la pertinence politique et d'égalité comme horizon d'une émancipation, d'un bien vivre-ensemble. De nombreux champs sont couverts, de la philosophie politique aux arts contemporains en passant par la théorie littéraire ou la muséologie. Les rapports entre sexe et genre sont remis en perspective historique des anciens Grecs à la pensée politique contemporaine. Parole est ici donnée à Geneviève Fraisse, ainsi qu'à de jeunes talents.

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Date de parution 01 mai 2014
Nombre de lectures 45
EAN13 9782336345994
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Sous la direction de Aline Caillet et Christophe Genin
GENRE, SEXE ET ÉGALITÉ
ETUDE CRITIQUE DE NOS RÔLES SOCIAUX
OUVERTUREPHILOSOPHIQUE
GENRE, SEXE ET ÉGALITÉ
Ouverture philosophique Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau, Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques. Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu'elles soient le fait de philosophes « professionnels » ou non. On n'y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques. Dernières parutions Benoît QUINQUIS,L’Antiquité chez Albert Camus, 2014.Catherine MONNET,La reconnaissance. Clé de l’identité, 2014. Jean PIWNICA,L’histoire : écriture de la mémoire,2014. Jacques ARON,Theodor Lessing, Le philosophe assassiné,2014. Naceur KHEMIRI & Djamel BENKRID,Les enjeux mimétiques de la vérité. Badiou « ou /et » Derrida ?,2014. Pascal GAUDET,Philosophie et existence, 2014. Pascal GAUDET,Penser la politique avec Kant, 2014. Pascal GAUDET,Penser la liberté et le temps avec Kant, 2014. Aklesso ADJI,Ethique, politique et philosophie, 2014. Christian MIQUEL,Apologie de l’instant et de la docte ignorance, 2014.Paul-Emmanuel STRADDA,L’Etre et l’Unité, 2 volumes, 2014. Carlo TAMAGNONE,La philosophie et la théologie philosophale, 2014.Jacques POLLAK-LEDERER,L’Ontologie écartelée de Georges Lukács, 2014.Tahir KARAKAŞ,Nietzsche et William James, Réformer la philosophie, 2013.
Sous la direction de AlineCaillet et Christophe Genin
GENRE, SEXE ET ÉGALITÉ
ETUDE CRITIQUE DE NOS RÔLES SOCIAUX
ACTES DU COLLOQUE À côté du genre
Le présent ouvrage est issu du colloqueÀ côté du genrequi s’est tenu à l’université Paris 1, au Centre Saint-Charles le 24 novembre 2012. Ce colloque formait la première manifestation de la ligne de recherche Études de la culture, dirigée Christophe Genin et Geneviève Fraisse dans le cadre de l’Institut ACTE, UMR 8218. Les textes ici sélectionnés obéissent aux critères de l’édition scientifique et ont fait l’objet d’une double évaluation par un comité de lecture constitué de chercheurs. Ont participé au comité de lecture : Vangelis Athanassopou-los, Augustin Besnier, Maxime Cervulle, Marianne Massin, Évelyne Toussaint.
Présentation générale Par Christophe Genin Le colloque dont cet ouvrage consigne les Actes s’intitulait À côté du genre. Pourquoi donc un tel titre ? D’abord pour rendre hommage au livre ainsi intitulé de Ge-neviève Fraisse, qui eut l’occasion d’exposer son chemin de pensée. Ensuite, parce que ce qu’on appelle aujourd’hui les « études de genre », qui initialement relevaient des théories cri-tiques de la norme et du jugement, ont tendance à être reçues et perçues comme un dogme, quand bien même il ferait polémi-que, comme peut en témoigner la controverse sur l’introduction de la « théorie du genre » dans les programmes scolaires. Contre l’idée reçue d’un « genre » qui serait une théorie consti-tuée et arrêtée, il nous a semblé qu’un pas de côté était néces-saire pour garder un regard critique sur ce concept de genre qui a sa vertu comme ses limites. Le genre, dit au singulier, est un remploi de la notion anglo-américaine degender. C’est initialement un terme de la gram-maire anglaise désignant « le groupement grammatical de mots 1 (noms et pronoms) en classes (masculin, féminin, neutre) » . Il 2 désigne plus communément le sexe . Suite aux recherches et travaux d’universitaires anglo-saxons, la notion degender a tendu à effacer celle desex, postulant que la différence sexuelle, initialement référée à la biologie, était douteuse, justement parce que la biologie était elle-même suspecte de véhiculer des normes sur le genre, au nom d’hégémonies implicites faisant accroire que les rôles sociaux étaient des faits de nature, et dont
1 Cf.Oxford advanced learner’s dictionary of curent english, 1974, p. 362 : «Grammatical grouping of words (nouns and pronouns) into classes (mascu-line, feminine and neuter)» 2 Cf.Harrap’s standard french and english dictionary, t. 2 english-french, 1955.
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les discours protestataires devaient déconstruire les présupposés 3 culturels . Le genre ne serait donc pas une normativité, confé-rant des places sociales à l’un ou l’autre sexe, mais une perfor-mativité, désignant des rôles assignés, et tenus bon gré mal gré, par une hégémonie masculine, hétérosexuelle, et même phallo-crate. En cela, il est impropre de parler « du » genre, comme si c’était un absolu hors contexte, là où il y a des genres en situa-tion et en acte. Dégrouper le genre du sexe permet ainsi d’affirmer une nouvelle classe de vie sexuelle et affective, non conditionnée par l’hétérosexualité, rassemblée sous l’acronyme de LGBT (lesbian-gay, bisexual, and transgendered people) qui permet à des minorités de se fédérer politiquement pour réduire leur souffrance et réformer le corps social par des processus de reconnaissance. Si l’on entend bien le souci d’égalité (gender equality), de parité (gender parity), d’émancipation d’une telle protestation, si l’on comprend la demande de reconnaissance de minorités, il n’en demeure pas moins que la question du genre ne saurait passer par pertes et profits la notion de sexe. Ne serait-ce que parce la notion de sexe reste la référence de pensée (lebi-sexual), qu’on veuille s’en démarquer ou non. Il y a au moins de simples raisons de langue. Chaque langue porte avec elle l’histoire et la singularité d’une pensée liée à la culture de ses usagers. Certes, on peut suspendre le concept de sexe, lesgender studiestraduisent « études de genre » en se français,studi di genere(université de Padoue) en italien, mais Geschlechterforschung, en allemand, soit des recherches sur les 4 relations entre les sexes . Le mot « sexe » en français s’il dénote bien les organes reproducteurs, connote outre des facteurs phy-siques, des éléments psychiques, sociaux, voire esthétiques. Le « beau sexe » est assurément un rôle social dont maintes per-sonnalités se sont attachées à assurer le triomphe en corrigeant 5 des préjugés pourtant tenace . Quant au « sexe fort »,
3 Cf. Tina Chanter, New York,Gender, Continuum, 2006. 4 Cf. Angsar Nünning,Grundbgriffe der Kulture theorie und Kulturwissens-chaften, Stuttgart, J.B. Metzler, 2005. 5 Cf. Vve D. Le Sage,Le triomphe du beau sexe sur les hommes, Hambourg, 1719, (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1025062c).
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l’expression est suffisamment éloquente pour voir que parler de « sexe », c’est d’emblée être jeté au cœur des rapports de domi-nation, des sujétions structurant les rapports sociaux. Depuis Aristote posant dans laPolitique Il’autorité de l’homme et mari sur la femme et épouse, la vie sexuelle, et partant la vie domes-tique, la vie éducative et la vie politique, sont marquées du sceau de la domination masculine et de l’omission féminine, comme si toute femme devait reprendre à son compte la sen-tence de l’Annonciation :ecce ancilla Dominivoici la ser-, « vante du Maître ». D’être « à côté du genre » nous permit donc d’aborder les re-lations entre le masculin et le féminin, comme les rapports entre les divers genres de vie sexuelle, sous divers aspects regroupés en deux axes : 1-La place et la voix des femmes dans le champ de la pensée politique et des savoirs, avec les exemples de la l’Allemagne, du Mexique et de la France, dans les domaines de la philosophie, des sciences politiques ou des études littéraires. 2-Les genres dans les divers modes de représentations culturelles et artistiques, que ce soient les institutions muséales ou la production de jeux vidéo, ou les identifications indécises dans les arts plastiques et le cinéma. Sans être exhaustifs, nous espérions couvrir ainsi un champ suffisamment large pour articuler théorie et pratique, cons-cience des héritages lointains et implication dans le temps pré-sent. Nous espérons que ces Actes contribueront ainsi à lever les bandeaux des préjugés, à rompre les chaînes de l’assujettissement, et à instaurer la dignité et l’égalité de cha-cun.e
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