INSECURITÉ, POLICE DE PROXIMITÉ ET GOUVERNANCE LOCALE
175 pages
Français

INSECURITÉ, POLICE DE PROXIMITÉ ET GOUVERNANCE LOCALE , livre ebook

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175 pages
Français

Description

Les problèmes créés par les problèmes d'insécurité, dans les grandes agglomérations urbaines, font aujourd'hui l'objet de réflexions convergentes centrées autour des notions de " police de proximité ", de " police communautaire ", de " police d'expertise ", de " police de résolution ". Ce texte s'attache à dégager les orientations concrètes qui résultent de ces approches théoriques, et constitue un document particulièrement éclairant sur la façon dont ces questions se posent dans la plupart des sociétés urbanisées et sur la manière dont on tente aujourd'hui de les résoudre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2001
Nombre de lectures 73
EAN13 9782296258716
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSÉCURITÉ
POLICEDE PROXIMITÉ
ET GOUVERNANCELOCALECollection SECURITE ET SOCIETE
dirigée par
Michel Bergès et Jean-louis Loubet dei Bayle
La collection "Sécurité et Société" publie, en relation avec les
activités du Centre d'Etudes et de Recherches sur la Police de
l'Institut d'Etudes politiques de Toulouse, les travaux de
chercheurs de toutes disciplines intéressés par les problèmes de
sécurité. Elle se propose d'aborder ces questions en toute liberté
de problématique et de méthodologie, en étudiant notamment le
développement des fonctions et des institutions policières et
militaires, les politiques publiques de sécurité intérieure et
extérieure, les manifestations de violence individuelle ou collective,
les phénomènes de réaction sécuritaire, les formes de corruption
sociale, économique et politique qui menacent les sociétés
contemporaines, les risques techniques et les systèmes de
protection qu'ils suscitent.
Cet ouvrage est édité en collaboration avec LE FORUM
EUROPEENPOUR LA SECURITEURBAINE,organisation
nongouvernementale associant environ 250 collectivités
territoriales européennes. Lieu de dialogue, de réflexion et de
coopération, le Forum Européen contribue à stimuler et à orienter les
politiques locales, nationales, et communautaires en matière de
prévention de l'insécurité urbaine et de réduction de la
délinquance.
Déjà parus dans la collection
M. Bergès, Le syndicalisme policier en France, (1880-1940)
F. Dieu, Politiques publiques de sécurité
O. Philippe, La représentation de la police dans le cinéma français
F, Dieu, P. Mignon, Laforce publique au travail
H. Matelly, Gendarmerie et crimes de sang
G. Carrot, La garde nationale (1789-1871). Uneforce ambiguë.
M. Sabatier, La coopération policière européenneMaurice CHALOM
Luce LEONARD
INSÉCURITÉ
POLICE DE PROXIMITÉ
ET GOUVERNANCELOCALE
Préface de Dominique Monjardet
L'Harmattan L 'Harmattan Inc. L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
55, rue Saint-Jacques5-7, rue de l'École-Polytechnique Hargita u. 3 Via Bava, 37
75005 Paris Montréal (Qc) CANADA 1026 Budapest 10214 Torino
France H2Y lK9 HONGRIE ITALIE(Ç)L'Harmattan, 2001
ISBN: 2-7475-1207-XPREFACE
DU BON USAGE DE LA COMPARAISON
INTERNATIONALE
Il y a peu de temps, Maurice Chalom nous donnait,
avec Le policier et le citoyen, un bref et stimulant ouvrage,
excellent et clair plaidoyer "pour une police de proximité". Son
présent essai, en compagnie cette fois de Lucie Léonard, est
plus ambitieux - puisqu'il entend dresser un vaste panorama
international - et par là même plus risqué. Posons d'entrée de
jeu le double paradoxe que semble développer sa démarche, et,
au-delà de celle-ci, l'ensemble des programmes qui importent
et développent aux quatre coins du monde occidental, si ce
n'est sur les six continents, des analyses similaires.
Nos systèmes policiers sont excessivement divers.
Municipaux et atomisés aux Etats-Unis, à tel point que nul n'y
est assuré de leur nombre exact, étatisés et centralisés en
France, au point qu'on y postule l'existence d'une seule "police
d'Etat", régionalisés ailleurs (Allemagne, Royaume-Uni,
Suisse), mixtes en Espagne (où la police d'Etat coexiste avec de
nouvelles polices régionales), voire, dans certains cas (comme
la Belgique), additionnant tous ces modèles à la fois, police
d'Etat, polices régionales et municipales. Les arrangements
institutionnels sont ainsi les plus variés, mais ne sont nullement
le fait du hasard: la classe politique française répète unani-INSECURITE, POLICE DE PROXIMITE ET GOUVERNANCE LOCALE
mement que sécurité et donc police sont des attributs régaliens
par nature, et qu'ils ne sauraient donc échapper au contrôle
direct de l'Etat, et il s'agit bien là du repoussoir contre lequel
se sont développées les polices locales dans le monde
anglosaxon, où l'on considère d'ordinaire que la police est chose
trop sérieuse, et trop dangereuse, pour la confier au pouvoir
central. Or, c'est bien sur ce fond de choix politiques et de
constructions institutionnelles tout à fait opposés que sont posés
des diagnostics étrangement similaires, donnant lieu à des
traitements étrangement comparables.
Dans tous les cas est dressé le même constat d'un
découplage quasi complet entre police et population, prestation
policière et demande sociale de sécurité. Ici, ce sont les vitres
brisées qui ouvrent la voie aux incivilités et à la délinquance, là
ce sont les zones de "non-droit" qui s'étendent dans la banlieue
comme la marée noire sur la côte atlantique... Dans tous les cas
la police est absente, son intervention jugée trop tardive, ou
inappropriée. Le légendaire "que fait la police ?" échappe au
dictionnaire des idées reçues pour devenir question lancinante
et interpellation de plus en plus sévère. Au-delà de la mise en
question des prestations du service policier, se déploient
d'inquiétants palliatifs, la sécurité privée pour ceux qui ont les
moyens de s'offrir un service marchand supplémentaire (et fort
coûteux), la recréation anarchique de polices municipales au
professionnalisme hasardeux. Comment peut-il se faire que le
même découplage, une inadaptation sem,blable, puissent se
déployer dans des systèmes policiers que tout sépare par ailleurs,
dont les uns certes sont saturés par les priorités propres de leur
employeur étatique, mais dont les autres, recrutés et
commandés localement, sont supposés plus proches des soucis de
leurs concitoyens? Et si précisément l'arrangement
institutionnel et la référence territoriale ne font pas différence, d'où
proviennent des dysfonctionnements aussi universels?
Paradoxe du constat, mais tout autant paradoxe du
remède, puisque les prescriptions se révèlent très largement
- 6 -PREFACE
identiques aux quatre coins du globe, alors même que leur
principe commun est la redécouverte du local, de ses propriétés
propres, de ses spécificités, bref de sa singularité. Etrange
démarche qui nous dit dans le même souffle qu'il faut partout et
de la même façon, avec des procédés similaires, retrouver
l'irréductiblement différent.
La vertu du paradoxe qui fonctionne ici comme
objection à prétention radicale, est d'obliger à approfondir
l'analyse, à aiguiser le scalpel, et par là à se débarrasser des idées
trop sÙnples, qui sont souvent des idées fausses. Ainsi
s'agissant du premier ici repéré: il n'est pas vrai que les
arrangem.ents institutionnels policiers soient anodins ou indifférents,
mais la différence pertinente entre une police municipale et une
police d'Etat, par exemple, n'est pas nécessairement là où on
croit la trouver. Les policiers municipaux, recrutés localement
et qui vont effectuer sur place la totalité de leur carrière sont
sans doute beaucoup mieux informés de leur environnement,
connaissent - pour aller au plus simple - beaucoup mieux la
ville où ils exercent que les fonctionnaires de passage d'une
police nationale, originaires d'ailleurs, formés ailleurs et fort
désireux de repartir au plus vite ailleurs. Le fait est
incontestable, il n'en découle nullement que les uns soient plus
attentifs que les autres à la demande locale de sécurité et soient
mieux armés pour y répondre. Autrement dit, la familiarité
n'est pas gage de disponibilité.
L'explication du paradoxe requiert deux étapes. En
premier lieu, il faut admettre que, quels que soient le dispositif
institutionnel et les raffinements des contrôles hiérarchiques, le
policier de base, patrouilleur ici, constable là, gardien de la
paix ailleurs, dispose dans tous les cas d'une grande autonomie
professionnelle. Premier intervenant sur le terrain, il est par le
fait même le seul détenteur de l'information pertinente sur
l'événement, son importance, les moyens et le temps requis
pour le traiter. À partir de cette information, et du jugement
qu'il porte sur la situation, c'est lui qui va organiser sa tâche,
- 7 -INSECURITE, POLICE DE PROXIMITE ET GOUVERNANCE LOCALE
et décider de ce dont il rendra compte. En d'autres termes, seul

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