L insertion professionnelle des jeunes de milieu populaire
146 pages
Français

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L'insertion professionnelle des jeunes de milieu populaire , livre ebook

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Description

À partir d'un travail ethnographique ce livre aborde l'insertion professionnelle des jeunes de milieu populaire vivant à la périphérie des grandes villes. Illustré par des entretiens d'une population de 16 à 25 ans défavorisée sur le plan social, économique, scolaire et fréquentant les missions locales, il met en
avant leurs difficultés spécifiques d'accès à l'emploi. De quelles manières les jeunes, sortis tôt du système scolaire sans réelle qualification, négocient sur le marché de l'emploi leur situation et leur statut ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 125
EAN13 9782336250199
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296140226
EAN : 9782296140226
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Remerciements PREFACE INTRODUCTION I / LE PARCOURS DES JEUNES AVANT L’ENTRÉE EN MISSION LOCALE II/ LE PARCOURS EN MISSION LOCALE DES JEUNES DES BANLIEUES III/ LE DEVENIR DES JEUNES CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES
L'insertion professionnelle des jeunes de milieu populaire

Doris Mandouele
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Rahma BOURQIA, Culture politique au Maroc, A l’épreuve des mutation s, 2011.
Louis MOREAU DE BELLAING, Claude Lefort et l’idée de société démocratique , 2011.
Elisabetta RUSPINI (sous la dir. de), Monoparentalité, homoparentalité, transparentalité en France et en Italie. Tendances, défis et nouvelles exigences , 2010.
T. DJEBALI, B. RAOULX, Marginalité et politiques sociales , 2010.
Thomas MIHCAUD, La stratégie comme discours , 2010.
Thomas MICHAUD, Prospective et science-fiction, 2010.
André PETITAT (dir.), La pluralité interprétative. Aspects théoriques et empiriques , 2010.
Claude GIRAUD, De la trahison, Contribution à une sociologie de l’engagement , 2010.
Sabrina WEYMIENS, Les militants UMP du 16 e arrondissement de Paris , 2010.
Damien LAGAUZERE, Le masochisme, Du sadomasochisme au sacré , 2010.
Eric DACHEUX (dir.), Vivre ensemble aujourd’hui : Le lien social dans les démocraties pluriculturelles , 2010.
Martine ABROUS, Se réaliser. Les intermittents du R.M.I, entre activités, emplois, chômage et assistance , 2010.
Remerciements
Que soient remerciés :
Toute ma famille particulièrement ma mère et mon père, Yves et Katia ainsi que Nicolas et David.
Mes amies ; Jennifer, Sarah, Divina, Gwenaëlle, Afiwa, Aline.
Fanfan pour sa patiente relecture.
Jocerand et Mélinda pour leurs encouragements.
Toutes les personnes qui pendant des années m’ont accompagnée dans la réalisation de ce travail,
La Mission Locale M pour sa collaboration, ainsi que tous les jeunes qui ont accepté de répondre à mes questions.
PREFACE
P. CINGOLANI
Professeur de sociologie à l’université de Paris X
« Je n’étais pas sérieux en cours, je suis allé jusqu’à la terminale et après j’ai arrêté. En fait, c’est lorsque ma mère est morte du coup, je n’ai même pas repassé mon bac… Et comme mon père n’avait pas les moyens pour assumer pour moi et mon petit frère, je suis allé travailler ».
Une enquête qui dit : « je… ». Non pas le « je » de la jeune sociologue, mais le « je » des interviewés dans ce qu’il nous énonce d’une histoire tout à la fois banale et tragique où se confondent aléas biographiques et déterminismes sociaux. « J’ai été mal orientée », « ça ne m’a pas plu ». Les échecs, les regrets, les justifications, qui tantôt sonnent vrais et tantôt faux, s’enchaînent dans la confrontation à l’institution scolaire qui décide de l’avenir socioprofessionnel et bien souvent transforme cet avenir en destin.
La plupart des interviewés, nous est-il rappelé, sont sans diplôme et vivent plus cette « période moratoire », que serait la jeunesse, sous les traits du désœuvrement et du mal-être que sous celui d’une construction de soi par essais et erreurs. En même temps le livre n’est pas que le recueil de témoignages de ces parcours maladroits et malheureux de jeunes des cités, il vient les rencontrer dans cette mission locale où, tant bien que mal, ils essaient de repartir et qui, manifestement, fait sont possible pour leur donner les conditions concrètes ou accrocher leurs désirs.
Au-delà du travail de commentaire qui, tout en revenant sur les récits, c’est je crois d’abord la sensibilité de Doris Mandouélé qui donne un éclairage vif et frais à ces fragments d’histoire et qui aussi, au seuil de ce passage difficile à l’âge adulte, les inscrit dans le style des enjeux biographiques de notre temps. Les entretiens pourraient sembler peu nombreux, mais il y a comme derrière un travail d’empathie qui met la jeune chercheuse en sensibilité avec quelques thèmes sociologiques forts bien mieux que n’ont pu le faire quelques lourdes enquêtes pleines de présupposés.
1°) Le point de non-retour entre la communauté ouvrière et ceux que, reprenant une expression imagée de S. Beaud, elle désigne comme les « jeunes à casquette ». Les postures nostalgiques qui regrettent l’identité ouvrière refusent de saisir les transformations sociopolitiques qui font que les modes de socialisation de la jeunesse, avec leurs conséquences sur le rapport au corps et sur les sociabilités, n’ont plus de commune mesure avec la communauté ouvrière. La politique populaire est ailleurs. Elle doit s’appuyer sur ces nouvelles expériences et ces nouvelles socialisations légitimement défiantes à l’égard des formes historiques de la représentation politique ouvrière.
2°) Au confluent de la socialisation professionnelle, de la socialisation scolaire, par la médiation des agences qui ménagent la transition socioprofessionnelle des jeunes mais pas seulement, naissent des espaces intermédiaires. A distance des grandes institutions du classement et du placement se cherchent et se tentent des activités où peuvent se rejouer les parcours et les histoires, se glisser des opportunités d’emploi dans le salariat ou le travail indépendant. Ces espaces d’entre-deux, entre deux activités, travail et études, travail et loisir, sont des lieux d’expérience fondamentaux car ils permettent, comme le dit Doris, de nourrir une construction identitaire et une réalisation de soi qui, à cet âge, apparaissent plus importantes que l’accès à un statut définitif.
3°) A l’opposé des préjugés disqualifiants sur les jeunes et leurs relations au travail, ultimes avatars du conflit des générations, les jeunes, et notamment ceux et celles des cités, aspirent à travailler, mais eu égard aux contraintes et aux rigueurs du travail hier, supportées et soutenues souvent par la communauté et la solidarité ouvrières, ils aspirent à un travail qui les réalise et qui les épanouisse. Entendre cela peut paraître bien banal, pourtant cet aspect n’en constitue pas moins une dimension fondamentale du processus de déplacement des identités dans nos sociétés. Il démontre un besoin de réalisation dont le travail et plus généralement l’activité sont les conditions, là où hier l’austérité disciplinaire de l’usine était assumée collectivement. Cette aspiration à la réalisation se paie parfois de mots, elle peut être souvent vouée à l’échec, mais comme le rappelle Doris Mandouélé c’est peut-être bien la tâche des institutions d’intermédiation vers l’emploi que de préciser et d’élaborer l’objectif du jeune en le rendant réaliste.
4°) Autour de cette dynamique identitaire et de réalisation de soi, il est temps de mettre en place d’authentiques politiques de seconde chance, c’est de ce dont témoigne fortement ce livre. Les conséquences rédhibitoires du verdict scolaire sur les espérances et le devenir socioprofessionnels d’un jeune en France engendrent aujourd’hui de graves souffrances parmi les nouvelles générations dans le processus de leur construction identitaire. Le ressentiment pitoyable contre l’école qui se manifeste de plus en plus dans « les quartiers » à l’occasion d’émeutes ou d’incidents s’explique sociologiquement par les effets désastreusement dirimants de la sélection scolaire sur l’avenir des individus. Cesser de faire de cette institution la clef de tous les avenirs où se cristallisent toutes les haines, tous les espoirs et toutes les frayeurs, en permettant à ceux qui ne sont pas diplômés une réelle seconde chance, une réelle possibilité de se reconstruire à la fois scolairement, socialement et professionnellement me semble être un des enjeux décisifs des politiques publiques en France. D’autres pays n’ont pas cette crispation sur l’école. Ils laissent bien mieux aux jeunes le temps de se construire, et

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