La Grande Poubelle
409 pages
Français

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Description

Les faits rapportés dans ce Journal ont eu lieu dans l'une des prisons d'Algérie : celle de Berrouaghia. Les personnages cités sont réels. Parmi eux, des personnalités connues, à l'instar de Me Ali-Yahia, l'un des fondateurs de la première Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme. Cet ouvrage a été écrit afin de témoigner des conditions carcérales inhumaines, la férocité de l'administration pénitentiaire et des geôliers tortionnaires...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 304
EAN13 9782296450776
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Grande Poubelle
Smaïl MEDJEBER
Ecrivain, éditeur, ancien détenu politique,
condamné à mort et libéré grâce à :
Commission de l’ONU des Droits de l’Homme,
FIDH, LDH, Amnesty International,
… et Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II


La Grande Poubelle

Journal d’un ancien détenu politique
en Algérie
Du même auteur



ABC AMAZIGH : Une expérience éditoriale en Algérie (1996-2001)
Volume I
ABC AMAZIGH : Une expérience éditoriale en Algérie (1996-2001)
Volume II


Illustration de la couverture : PLANTU
(Caricature extraite de Les cours du caoutchouc sont trop élastiques,
La Découverte, 1982 et « Folio » n°2268)
Avec son aimable autorisation donnée à Smaïl MEDJEBER.

Document annexe : Le carnage de Berrouaghia,
de l’Observatoire des droits humains en Algérie (ODHA).
Etude réalisée par Algeria-Watch et Salah-Eddine Sidhoum.
Avec leur aimable autorisation donnée à Smaïl MEDJEBER


© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13819-3
EAN : 9782296138193

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Je dédie très chaleureusement cet ouvrage :

A Feu Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II,
Au Comité contre la répression en Algérie,
la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme,
la Fédération Internationale des Droits de l’Homme,
la Commission des Droits de l’Homme de l’O.N.U.,
Amnesty International,
Mme Danielle Mitterand, présidente de France-Libertés,
pour leurs actions humanitaires ayant abouti à ma libération
et à celles de mes camarades.

À la Mémoire de Maître Andre-Ali Mecili,
Mohamed Haroun, Mokrane Roudjane.

Au défunt Grand chanteur militant Matoub Lounés,
pour sa chanson « Amehbus-iw » (Mon prisonnier) qu’il m’a consacrée.

À :
Hocine Cheradi, Lounès Kaci, Lahcène Bahbouh, Latamen Metref
Rachid Hammiche, Ahcène Chérifi, Ali Chérifi, Mokrane Yennek, Tahar
Achab, Amrane Chami, Amrane Chihab, Saïd Imekhlef Ali Hamadouche,
Tahar Hammouche,Ali Chiramik, Salah Agag, Madjid Boumekla,
Mohand Hamaz, Brahim Koli et Mouloud Mostephaï.

Aux veuves, orphelins et orphelines de mes compagnons décédés.

À tous mes anciens co-détenus du pénitencier de Berrouaghia.
Parmi eux, Hassan, le poète.

À toutes les victimes du système oppressif et répressif algérien.

À Maître Ali-Yahia Abdenour.

À Samia, mon épouse et, mes enfants, Youba Wissine et Tin Hinan.
À Jean Plantureux dit Plantu,
pour son aimable participation par son excellente caricature
illustrant la couverture de cet ouvrage.

À Nacer Babouche, l’un des personnages de ce Journal,
décédé le 2 mai 2010.
« Libérez la liberté, la liberté fera le reste. » Victor Hugo

« Quand on bâillonne trop de rêves, quand on rentre trop de larmes,
quand on ajoute bois sur bois sur le bûcher : à la fin, il suffit du bout de bois
d’un esclave, pour faire dans le ciel de Dieu et dans le cœur des hommes, le plus
gigantesque incendie. » Mouloud Mammeri, In Le Foehn ou La preuve par neuf.

« Pleure, ô pays bien-aimé, sur l’enfant qui n’est pas encore né
et qui héritera de notre peur. Puisse-t-il ne pas aimer trop profondément cette
terre. Puisse-t-il ne pas rire avec trop de joie lorsque l’eau coulera entre ses
doigts, ne pas se taire trop gravement lorsque le couchant fera flamboyer le veld.
Puisse-t-il ne pas être trop ému lorsque les oiseaux de son pays chanteront,
ne pas donner trop de son cœur à une montagne, à une vallée.
Car s’il donne trop, la peur lui prendra tout. » Alan Paton

« Ceux qui rendent impossible un changement pacifique, rendent inévitable un
changement violent. » Wole Soyinka, Lauréat du Prix Nobel de Littérature 1986.

« Lorsque les voies démocratiques ne fonctionnent plus, alors l’action hors-la-loi
devient légitime : la résistance à l’oppression est un Droit de l’Homme. »
Professeur Gérard Soulier, In Nos droits face à l’Etat.

« Avant tout, je suis fils de combattant, j’ai vécu la guerre dans ma chair.
Savez-vous que la maison qui a abrité le premier congrès du FLN à Ifri
(Ouzellaguen) appartient à ma propre tante Ouardia Haroun ?
Très jeune, j’ai été déjà prédestiné et conditionné pour mener un combat
pour la liberté et contre l’injustice et ce, d’où qu’elle vienne. »
Haroun Mohamed, In Le Pays n° 17 du 24 au 30 août 1991

« Blues aux longues courbes qui disent les vies blanches ou les vies noires ;
les vies-pas-vies du tristement célèbre pénitencier de Berrouaghia. »
Nabil Farés, In Le Monde du 21 août 1985

« Connaissez-vous un pays où une élection présidentielle n’intéresse personne ?
En Algérie, rien ne fonctionne. Les seules choses qui marchent sont
l’armée, la corruption et les services secrets. »
La chaîne de télévision ARTE, Reportage sur l’Algérie, avril 2009

« [La prison de] Lambèse est emblématique de ce qu’est devenue l’Algérie depuis
1962 : c’est une grande prison. … Jusqu’aux années 80, on ne voyageait à
l’étranger qu’avec une autorisation, on ne pouvait rien faire, on n’avait aucune
liberté politique, c’était l’enfermement. L’arrivée des islamistes a encore aggravé
la situation : non seulement on pouvait nous mettre physiquement en prison,
mais intellectuellement, spirituellement aussi, l’Algérie était une prison.
Hélas, c’est comme ça.
En situant mon histoire à Lambèse, c’est l’Algérie. L’enfant fou de l’arbre creux
peut symboliser le peuple algérien qui était infantilisé par des discours
extrêmement primitifs. Il est enchaîné, aveuglé… L’arbre creux, c’est cette Algérie
dont on a enlevé toute la richesse, toute la substance, c’est un arbre sec. »
Boualem Sansal, auteur de L’enfant fou de l’arbre creux (Editions Gallimard )
(Entretien avec Ali Ghanem, Quotidien d’Oran, 24. septembre 2000)

« Ce qu’il faut comprendre, c’est la mentalité très particulière de ces généraux,
que j’ai côtoyés de près : pour eux, la vie des gens du peuple [algérien] n’a
rigoureusement aucune valeur ; … Dès 1994, j’ai pu constater que les hommes du
DRS avaient pris l’habitude de torturer et tuer leurs concitoyens comme s’il
s’agissait de simples insectes .… » Mohammed Samraoui, ex-colonel, ex-cadre de
la Sécurité militaire, In Chronique des années de sang. Algérie : comment les
services secrets ont manipulé les groupes islamistes, Denoël, Paris, 2003.

« Cet événement [Le carnage de Berrouaghia, en novembre 1994] n’est
pas un fait passager, mais une petite image de la nature de ce régime corrompu,
méprisant la dignité humaine et qui s’appuie sur le crime et le terrorisme dans
sa gestion quotidienne. Il n’est pas permis à une personne digne ou propre
de travailler au service de ce régime.
Capitaine Ahmed Chouchène, ancien prisonnier politique, Londres. août 2003

« Berrouaghia : peu sont les Algériens à ne pas avoir entendu parler de cette
prison, qui renfermait les combattants de l’ombre durant la guerre d’Algérie dans
les années 1950, les militants des mouvements amazighs et des Droits de l’Homme
dans les années 1980, et les leaders et militants islamistes dans les années 1990.
Face à elle, il est impossible de ne pas ressentir un sentiment de peur. Une peur
injustifiée, peut-être, mais Berrouaghia est un lieu de légendes, où des hommes ont
vécu et sont morts, où des poèmes ont été écrits et des chansons composées.
Berrouaghia était comparée dans le temps à ces prisons de triste mémoire, comme

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