Les sans-abri à La Rochelle de nos jours
163 pages
Français

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Les sans-abri à La Rochelle de nos jours , livre ebook

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Description

Dans les années 1990, des jeunes de 18 à 20 ans sont arrivés dans la rue à La Rochelle et sont devenus très nombreux à entrer dans le commerce des drogues. Pourquoi étaient-ils dans la rue ? Quelle était leur logique d'exclusion ? L'auteur a été en contact avec la population des sans-abri dans le cadre du Secours Catholique et répond à ces questions dans le présent ouvrage, grâce à une enquête statistique et une enquête de terrain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 197
EAN13 9782296703872
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les sans-abri à La Rochelle
de nos jours
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
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Françoise C HASSAGNAC


Les sans-abri à La Rochelle
de nos jours
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12462-2
EAN : 9782296124622

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Remerciements
Ce livre a bénéficié des conseils de Bertrand Geay professeur de sociologie à l’Université d’Amiens. Je dois beaucoup à son amicale confiance, à son indulgente compréhension. Qu’il veuille bien trouver ici le témoignage de ma vive et respectueuse gratitude. Qu’il en soit très vivement remercié.
En 1994, j’ai vu arriver dans mon bureau du Secours Catholique, un couple de 17-18 ans, très correct et vivant dans la rue. Du jamais vu. Avant cette date il n’y avait que des SDF plus âgés, de 30 ou 40 ans ou davantage. Or ces jeunes sont devenus de plus en plus nombreux. Et j’ai décidé de les étudier dans le cadre du Secours Catholique où ils venaient chercher des colis alimentaires
.Ils n’avaient pas un sou pour vivre puisqu’il fallait avoir 25 ans pour toucher le RMI, ils faisaient le commerce de la drogue et échappaient le plus souvent aux investigations des travailleurs sociaux. Personne ne s’occupait d’eux et ils ne demandaient rien à personne. Ce sont les plus défavorisés parmi les plus défavorisés. Cette population fait l’objet de mon étude.
Pendant plus de 10 ans, celle-ci est restée à La Rochelle. C’est très rare de voir des sans-abri aussi longtemps au même endroit. En général, au bout de deux ou trois ans ils disparaissent.
A La Rochelle, on a laissé les SDF tranquilles ; les arrêtés municipaux contre la mendicité de 1995 n’ont pas été appliqués Mais les jeunes avaient de gros chiens qui effrayaient la population. Un arrêté municipal a été pris en 2004 contre les chiens qui pouvaient être mis en fourrière. Les jeunes ont quitté petit à petit la ville à cette époque.
Ma problématique a été de savoir pourquoi les jeunes sont dans la rue, comment ils sont devenus sans-abri, quelles sont les causes de leur exclusion. Ce qui est fondamental, c’est non seulement de restituer la toile de fond socio-historique d’un tel événement qui pourra être déchiffré par une enquête statistique mais aussi de comprendre à partir de leurs paroles dans une enquête de terrain comment peuvent se construire des logiques subjectives d’exclusion.
Ils ont été rejetés par la société mais très vite dans la rue ils retrouvent leurs semblables. Leurs relations s’établissent par affinités. La précarité partagée induit une solidarité mais ils refusent collectivement l’ordre social. Ils se retrouvent dans les associations où on les aide, le plus souvent en leur donnant des colis alimentaires. MON ETUDE SERA MENEE DANS LE CADRE DU SECOURS CATHOLIQUE où les sans-abri ont l’habitude d’aller, de se reposer, de faire leur toilette de se retrouver entre amis.
Le mot SDF, sans domicile fixe, a succédé au terme de sans-abri, apparu après la Seconde Guerre mondiale et à celui de sans-logis employé par l’abbé Pierre au cours de l’hiver 1954. Le terme SDF, d’abord très technique, s’est répandu dans le public français et le langage courant à cause de la croissance du phénomène.
C’est une longue tradition de gestion de la pauvreté et de la mendicité. Les méthodes employées pour lutter contre celles-ci ont profondément évolué. Une première théorie mettait l’accent sur la responsabilité de l’individu. Si un homme devient vagabond, c’est qu’il l’a bien voulu. Ces premières théories entraînent un remède essentiellement répressif. Ce fut le cas sous l’Ancien Régime ; c’est ce qu’ont exprimé le code pénal de 1810 et les arrêtés municipaux de La Rochelle.
Les théories du second type sont sociales, en ce sens qu’elles mettent l’accent sur la responsabilité collective. Ce sont des lois édictées en faveur des sans-abri et la mise en œuvre de ces politiques à La Rochelle qui se veut une ville phare en matière de politique sociale. De tout temps, elle a attiré les vagabonds, les mendiants dits étrangers. Ils étaient très nombreux. Grâce à l’activité du port, ils espéraient un embarquement : un leurre bien souvent.
Au XIX siècle, les pauvres, d’après les données du bureau de bienfaisance de La Rochelle, sont toujours nombreux et comptent beaucoup de femmes et d’enfants. Ces derniers sont soit abandonnés soit orphelins.
La loi ne s’est jamais désintéressée des « personnes sans résidence stable ».
L’exclusion face au droit : le code pénal
Les infractions du vagabondage et de la mendicité furent mentionnées dans le Code pénal de 1810. Dans l’article 270, une définition du vagabond est donnée : « déclarons vagabond et gens sans aveu ceux qui n’ont ni profession, ni domicile fixe, ni lieu pour subsister, qui ne sont pas avoués et qui ne peuvent certifier de leurs bonnes intentions et mœurs par personnes dignes de foi ».
La mendicité était interdite par l’article 274. Etait visée par ce texte « toute personne qui ne peut subsister que grâce à une aide parce qu’elle est sans emploi et qui aura été trouvée mendiant dans un lieu pour lequel il existera un établissement public afin d’obvier à la mendicité ».
Jusqu’en 1993, il existe un délit de mendicité et de vagabondage qui peut être réprimé par la police. Mais cela était tombé en désuétude. Le développement d’une conscience morale débouchera lors de l’élaboration du nouveau code pénal sur une dépénalisation en droit du vagabondage et de la mendicité. Les deux délits ont disparu du Code pénal entré en vigueur le 1 er mars 1994.
La dépénalisation de la mendicité a été mise en cause à La Rochelle, des mesures cœrcitives ont été prises dès 1995 vis-à-vis des SDF mais n’ont pas été appliquées.
LES ARRETES MUNICIPAUX DE LA ROCHELLE
La population rochelaise en avait assez de voir les SDF faire la manche dans la ville. Des dames âgées se sont plaintes auprès du maire et cela a occasionné l’arrêté anti-mendicité de 1995. Puis les chiens des jeunes ont effrayé la population et cela a donné lieu à l’arrêté de 2004.
Arrêt

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