Les souffrances sociales
254 pages
Français

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Les souffrances sociales , livre ebook

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254 pages
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Description

À l'heure de la mondialisation et des crises à répétition, les problèmes sociaux inquiètent. Mais, pour mieux comprendre le contexte actuel, ne devrait-on pas plutôt parler de souffrances sociales ? Pourquoi ces souffrances sont-elles souvent tolérées ? En quoi sommes-nous tous un peu complices de cette situation ? Il ne suffit pas de chercher des boucs émissaires. Le changement ne viendra pas d'en haut, mais de la société civile - syndicats, associations - et de chacun d'entre nous.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2014
Nombre de lectures 14
EAN13 9782336347899
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland
et Jean-Paul Chagnollaud
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Dernières parutions

Jean-Pierre BOISARD, Travail, on t’aime trop ! , 2014.
Roger BAILLET, De Gaulle et Machiavel , 2014.
Alain JENNY et Hervé MAUROY (dir.), Évolution et Histoire. Les modèles du devenir , 2014.
Gilbert ANDRIEU, Etre, paraître, disparaître , 2014.
Gilbert ANDRIEU, A la rencontre de Dionysos , 2014.
Angela BARGENDA, La communication visuelle dans le secteur bancaire européenne. L’esthétique de la finance , 2014.
LUONG Cân-Liêm, Le réfugié climatique. Un défi politique et sanitaire , 2014.
Gilbert CLAVEL, La gouvernance de l’insécurité , 2014.
Djilali BENAMRANE, L’ONU : source ou frein au droit public international ? , 2014.
Mario ZUNINO, Quand le JT de TF1 fait son cinéma , 2013.
Delphine DELLA GASPERA, L’économie moderne au risque de la psychanalyse, pour un développement plus sain , 2013.
Jean–Christophe TORRES, Quelle autonomie pour les établissements scolaires ?, Réflexions sur la liberté pédagogique dans les collèges et les lycées , 2013.
Frédéric JONNET, Officiers : oser la diversité. Pour une recomposition sociale des armées françaises , 2013.
Stéphane CHEVRIER, Gérard DARRIS, Les résidents secondaires à l’âge de la retraite , 2013.
Mohamed Amine BRAHIMI, Réflexion autour d’Alain Badiou et Toni Negri. Pour une sociologie des intellectuels révolutionnaires , 2013.
Alain CHEVARIN, Former sans déformer ni conformer , 2013.
Bruno COQUET, L’Assurance chômage, une politique malmenée , 2013.
Nesmet LAZAR, Peut-on encore sauver la France ? , 2013.
Michel PERALDI, Ils ont volé la décentralisation ! Pamphlet argumenté pour que la décentralisation soit rendue aux citoyens , 2013.
Titre
Copyright

© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-69800-7
Citation

L’espoir d’un véritable changement, ne peut venir que du résultat d’une patiente « révolution intérieure », une révolution permettant à un nombre de plus en plus important d’acteurs sociaux de porter un regard nouveau sur leurs propres pauvreté et richesses. Seule cette vision les conduirait, non seulement à ne plus participer à la production de misère, mais aussi à comprendre tout le bénéfice qu’il y aurait à réinventer toutes les grandes traditions de simplicité et de convivialité en les adaptant aux exigences de la vie moderne.

Majid Rahnema, Quand la misère chasse la pauvreté
Introduction
S’accorder sur les causes des problèmes sociaux n’est pas facile tant elles sont multiples. D’aucuns évoquent un décalage entre les élites et le peuple, d’autres relèvent des déceptions consécutives à des attentes non satisfaites. Plus généralement, ce sont les responsables politiques qui sont remis en cause. Pour autant, nous avons besoin de ces élus et leur manque actuel de légitimité pèse sur notre vie démocratique et sociale.

Mais, existe-t-il de véritables relais entre les élus et les populations ? Nous avons en effet tendance à oublier qu’il y a aussi le mouvement social, avec des syndicats et des associations, alors que c’est surtout la classe politique qui concentre la majorité des attentions des médias, spécialisés dans les questions sociales. Ce contexte contribue à expliquer le manque de visibilité des investissements de nombreux acteurs sociaux qui ont des difficultés à mobiliser.

Or, à défaut de ces acteurs, le politique n’a comme interlocuteur que les pouvoirs économique et financier. Pour bien des personnes, ce climat incite plus à des replis catégoriels qu’à des luttes collectives pour sortir de notre contexte social douloureux. Ce qui ne facilite pas une véritable visibilité de l’ensemble des problèmes par les populations.

Depuis quelques années, mes investissements syndicaux et associatifs m’ont interpellé sur ce dernier aspect. Les problèmes sociaux n’ont pas l’importance qu’ils méritent et passent sous les fourches caudines du discours économique et politique et des ambitions de leurs représentants. Le résultat c’est que les syndicats, auparavant critiqués sont actuellement quelque peu ignorés.

Il est souvent question de problèmes sociaux, alors que l’on devrait plutôt parler de souffrances sociales. En effet, ce premier terme relève souvent des outils habituels d’analyse, ceux du discours et des idéologies, comme une sorte de mécanique qui a besoin de réglage. C’est sans doute le cas lorsqu’un président de la république invoque sa boite à outils ou encore la croissance pour remédier aux problèmes actuels.

Au contraire, la souffrance sociale fait appel à l’humain qu’il faut soigner, à l’émotion, sans pour autant négliger la réflexion. Cette expression suscite souvent l’empathie et parfois même un changement de comportement. Les mots ont un sens. N’avons-nous pas besoin aujourd’hui de nous interroger sur un certain vocabulaire et plus encore sur nos approches sociales ?

Revisiter nos façons de communiquer et de penser, peut nous permettre de mieux comprendre les comportements des populations et des acteurs sociaux. En effet, la société s’est morcelée, et l’accélération de la mondialisation a ajouté son lot de complexité aux questions sociales. Un contexte nécessitant encore plus aujourd’hui qu’hier, un travail des syndicats et des associations, car leur proximité avec les populations leur donne la possibilité de jouer un rôle de sensibilisation à la citoyenneté, et de promotion d’alternatives aux mesures actuelles.

D’autre part, si les critiques sur le capitalisme dans ses expressions néolibérales actuelles sont nécessaires, elles restent insuffisantes. Pour produire tous leurs effets, il semble qu’il faille poursuivre ces analyses par d’autres, sur les faiblesses et les erreurs de jugement du mouvement social dans son ensemble. A contrario, se priver de cette revisite critique reviendrait à conserver nos certitudes, et nous satisfaire de discours souvent stéréotypés, en contradiction avec nos comportements.

Plus que le politique, le mouvement social retient ici tout notre intérêt car il est bien plus proche de nous. N’y-a-t-il pas une certaine hypocrisie à montrer ses faiblesses et ironiser sur telle ou telle de ses organisations ? Ses contradictions ne sont-elles pas aussi les nôtres, celles des militants mais aussi des populations ?

Avant de répondre à ces questions, il est sans doute nécessaire de regarder de plus près une certaine réalité de ces souffrances sociales, trop souvent ignorée dans notre contexte médiatique. Nombre d’entre elles sont passées sous silence. Une véritable compréhension de celles-ci est pourtant nécessaire. Ce qui exige de rassembler, autant que faire se peut, une variété représentative de ces différentes souffrances. Une recherche qui, dans un contexte de mondialisation, nous incite à ne pas nous cantonner à la France mais à relater également d’autres réalités vécues dans les « pays en voie de développement ou émergents » que nous appellerons pays du Sud.

Ce premier travail nous interpelle sur les réactions des populations qui s’opposent de multiples façons à ces souffrances, par des grèves ou des manifestations de solidarité. Par contre, les situations de tolérance ne sont-elles pas bien plus fréquentes ? De plus, les contextes économique et politique actuels justifient-ils toutes ces souffrances ? L’ensemble de ces questions occupent une première partie intitulée : « Des souffrances sociales souvent tolérées ? »

Cette approche ne cherche pas à relativiser certaines souffrances sociales par rapport à d’autres plus importantes. C’est la raison pour laquelle, le lecteur constatera que celles qui sont vécues en France sont placées au même niveau que celles qui existent dans des pays du Sud. Du reste, c’est peut-être parce que nous n’avons qu’une vision très incomplète des souffrances sociales, que des personnes qui en sont affectées les nient ou les rejettent. Ils se disent que d’autres se trouvent dans une plus mauvaise situation, ainsi du salarié à temps partiel imposé ou souffrant de mauvai

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