Les tribulations d Henri en Pologne occupée (1941-1945)
142 pages
Français

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Les tribulations d'Henri en Pologne occupée (1941-1945) , livre ebook

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Description

Les survivants de la Deuxième Guerre mondiale vieillissent. Les témoignages directs se font plus rares. Il est donc essentiel de les recueillir. L'auteur a échappé aux ghettos et aux camps au prix d'une fuite éperdue, renouvelée de nuit en nuit et de jour en jour... Cette archive modeste mais essentielle, ancienne déjà mais animée d'une vie trépidante, mérite sa place dans l'histoire de cette période terrible.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 201
EAN13 9782296708068
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les tribulations d’Henri
en Pologne occupée
Acteurs de la Science

Collection dirigée par
Richard Moreau, professeur honoraire à l’Université de Paris XII
et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille
La collection Acteurs de la Science est consacrée à des études sur les acteurs de l’épopée scientifique moderne ; à des inédits et à des réimpressions de mémoires scientifiques anciens ; à des textes consacrés en leur temps à de grands savants par leurs pairs ; à des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et la pratique de la Science.
Dernières parutions
J BOULAINE, R. MOREAU, P. ZERT, Éléments d’histoire agricole et forestière , 2010.
Jean CÉA, Une vie de mathématicien. Mes émerveillements , 2010.
Bernard FAIDUTTI, Copernic, Kepler, Galilée face aux pouvoirs , 2010.
David HANNI, Rencontres avec des guérisseurs. Magnétiseurs, radiesthésistes et rebouteux en Champagne-Ardenne , 2010.
Richard MOREAU, Pasteur et Besançon. Naissance d’un génie , 2009.
Jean Dominique BOURZAT, Une dynastie de jardiniers et de botanistes : les Richard. De Louis XV à Napoléon III , 2009.
Thomas de Vittori, Les notions d’espace en géométrie , 2009.
René Vallery-Radot, La Vie de Pasteur , 2009.
Roger Teyssou, Une histoire de l’ulcère gastro-duodénal , 2009.
Nausica Zaballos, Le système de santé navajo. Savoirs rituels et scientifiques de 1950 à nos jours , 2009.
Jérôme Janicki, Le drame de la thalidomide. Un médicament sans frontières, 1956-2009 , 2009.
Etienne Mollier, Mémoires d’un inventeur. De la photographie 35 mm au rétroprojecteur 1876-1962 , 2009.
Pierre de Félice, Histoire de l’optique , 2009.
Marie-Thérèse Pourprix, Des mathématiciens à la faculté des sciences de Lille, 1854-1971 , 2009.
Roger Teyssou, Dictionnaire biographique des médecins, chirurgiens et anatomistes de la Renaissance , 2009.
Henri Delorna
Les tribulations d’Henri
en Pologne occupée
(1941-1945)
Témoignage
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-12944-3
EAN : 9782296129443
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Note de l’édition
Les survivants de la Deuxième Guerre mondiale vieillissent. Les témoignages directs se font plus rares. Il est donc essentiel de les recueillir. C’est pourquoi nous publions ce récit tardif d’un survivant des persécutions nazies en Pologne. L’auteur a échappé aux ghettos et aux camps au prix d’une fuite éperdue, renouvelée de nuit en nuit et de jour en jour, selon les termes mêmes de l’Écriture (Dt 28 : 66-67) : Tu trembleras nuit et jour et tu ne croiras pas à ta propre vie ; tu diras chaque matin : « Fût-ce encore hier soir », et chaque soir : « Fût-ce encore ce matin… »
Cette archive modeste mais essentielle, ancienne déjà mais animée d’une vie trépidante, mérite sa place dans l’histoire de cette période terrible. Prenant la suite du récit du professeur André Krzywicki ( Un improbable chemin de vie ) paru en 2006, celui du docteur Delorna montre une fois encore comment, partant des tréfonds d’une cave d’enfer, des esprits courageux peuvent atteindre le meilleur de la Science.
L’enfance slavophone de l’auteur transparait parfois dans son style. Nous l’avons respecté par souci de l’authenticité de ce témoignage.
Richard Moreau,
directeur de la collection
Nous tenons à remercier Mme Régine Chouard pour la part
qu’elle a prise dans l’élaboration du manuscrit de ce livre
Henri Delorna
De la mouvance ronde de l’enfance, de sa chrysalide délicate, l’adolescent se déploie, fragile et maladroit. C’est l’âge des bravades, des défis, de ce passage tumultueux, avant d’accéder à une maturité en devenir. En quête d’identité, simplement pour se prouver qu’ils existent, certains adolescents, par des conduites à risque ritualisées et répétitives, éprouvent le besoin de se confronter au jugement implacable de l’Ordalie, mettant ainsi leur vie en péril.
Pour Henri, la réalité cruelle d’un quotidien sans répit a excédé de loin la fiction pubertaire. Sous prétexte d’appartenance à une race que des prédateurs fous avaient décidé d’annihiler, l’adolescence d’Henri, à peine sorti de l’enfance, s’est égarée dans les méandres cauchemardesques d’une course désespérée contre la mort ; aventure inhumaine qui dépasse l’entendement. Peut-on s’habituer à la peur permanente qui s’agglutine à soi, d’une hantise de la mort, à chaque instant ?…
Il faut une foi, une espérance dans la vie, pour survivre à une telle tragédie.
Mon amitié s’est émue de la tragédie de tout un peuple et de la dramatique histoire d’une enfance et d’une adolescence brisées.
Régine Chouard, juillet 2001
Lwow : la famille d’Henri
P ENDANT DES SIÈCLES proie fréquente de ses puissants et voraces voisins, la Pologne, indépendante depuis 1918, va connaître jusqu’à l’invasion allemande et russe en 1939-1941, une paix toute relative, puisqu’entrecoupée par la guerre polonosoviétique de 1919-1921. Depuis longtemps appartenant à l’Autriche, la Galicie va lui être restituée. Dans sa capitale, Lwow, se côtoient environ deux cent mille Polonais, cent trente mille Juifs, soixante mille Ukrainiens, quelques milliers d’Allemands autrichiens et quelques centaines d’Arméniens.
18 juillet 1930, une chaude quiétude s’est emparée de Lwow, troisième ville de Pologne. L’ancienne capitale de la Galicie étale ses grandes artères regorgeant de soleil, des fiacres, quelques rares taxis, ses immeubles cossus aux façades classiques ou tortueuses d’un baroque prodigue. Dans un de ces derniers naît un petit garçon, Henri, enfant unique d’une famille juive aisée, de taille plutôt petite, mais de stature massive et forte, surtout de personnalité affirmée. Léon, père d’Henri, s’erigera, au cours de cette période dramatique, en bastion protecteur et sécurisant pour l’enfant, puis pour l’adolescent. Cette forme superbe, il l’entretient par le sport à l’instar de ses deux beaux-frères Jacob et Jean, frères de son épouse, qui, tous les deux, appartiennent au club sportif juif de Lwow : Hasmonea. Frapper du pied un ballon rond, affronter un adversaire dans la lutte gréco-romaine ou simplement courir en longues foulées légères sur une grande distance, Léon s’y exerce assidûment. Mais la responsabilité de ses deux magasins de pièces détachées d’automobiles ne lui laissera plus aucun loisir sportif. Car, même la nuit, il peut être appelé. La beauté délicate de Frédérique Beigel, mère d’Henri, s’entourera de l’aura rayonnante et fantomatique d’une disparition précoce et tragique. À l’époque, elle s’active à aider son époux dans les magasins.
La force impressionnante de Léon est un héritage direct de son père. Au cours d’un spectacle de cirque, un certain Bamboula exhibe avec orgueil sa musculature bombée et dure de lutteur invincible. Le présentateur interpelle le public : « Qui va oser défier notre gaillard ?… » Le grand-père d’Henri sans hésiter affronte le Goliath… et avec sa vigueur tranquille le cloue au sol. Il lui en vaut de gagner une pièce autrichienne (couronne d’or). L’arrière-grand-père paternel tenait une distillerie d’eau-de-vie dans la petite localité de Stanislawow. Après son décès, son frère, mauvais gestionnaire ou trop dépensier dilapidera sa fortune. Le père de Léon recevait dans son restaurant, face au tribunal, toute la gente de la justice. Il décédera en 1935, des suites d’une hémiplégie, survenue après avoir sauté d’un tramway en marche. Henri a connu ce grand-père, trapu et impressionnant pour le petit garçon. La grand-mère paternelle, très pieuse, sera, comme une grande partie de la famille, exterminée par les Allemands nazis.
Léon a six frères et sœurs. Mobilisé en 1914 dans l’armée d’Autriche-Hongrie contre celle du Tsar, David, avocat, mourra au combat en tant qu’officier. Son corps restera, enfoui dans l’humus d’une terre labourée par de terribles batailles sans qu’

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