Profession : chercheur d emploi
106 pages
Français

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Profession : chercheur d'emploi , livre ebook

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Description

De l'ANPE à L'AFPA en passant par la SOA, juste avant le RMI, puis l'année CIBC, et celle du CES au CEC... Cet ouvrage retrace le parcours professionnel de l'auteur, ou plus exactement le "vagabondage professionnel" d'un instable trop sensible sur une sorte de manège, celui de notre société actuelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 243
EAN13 9782296683037
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PROFESSION: CHERCHEUR D’EMPLOI

Parcours cahoteux d’un « emploi-zoneur »
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09846-6
EAN : 9782296098466

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
François Chaput


PROFESSION : CHERCHEUR D’EMPLOI

Parcours cahoteux d’un « emploi-zoneur »


L’Harmattan
Histoire de Vie et Formation
Collection dirigée par Gaston Pineau
avec la collaboration de Bernadette Courtois, Pierre Dominicé,
Guy Jobert, Gérard Mlékuz, André Vidricaire et Guy de Villers

Cette collection vise à construire une nouvelle anthropologie de la formation, en s’ouvrant aux productions qui cherchent à articuler "histoire de vie" et "formation’‘. Elle comporte deux volets correspondant aux deux versants, diurne et nocturne, du trajet anthropologique.
Le volet Formation s’ouvre aux chercheurs sur la formation s’inspirant des nouvelles anthropologies pour comprendre l’inédit des histoires de vie. Le volet Histoire de vie , plus narratif, reflète l’expression directe des acteurs sociaux aux prises avec la vie courante à mettre en forme et en sens.

Dernières parutions

Volet : Histoire de vie

Paul SECHTER, Venez nous chercher. Deux petites filles juives dans la tourmente nazie , 2009.
Monique BLOCQUAUX, La Vie sans toit , 2009.
Christian MONTEMONT et Yonida, Curriculum Evitœ. Une écriture biographique accompagnée , 2009.
Jean-Pierre MILAN, Aviateur sans moteur , 2008.
Roger BOLZONI, Vivre debout malgré la maladie et le handicap , 2008.
Zaze ROUX, Les cent papiers de la mariée, ou comment Sarko m’a passé la bague au doigt , 2008.
Jacques LADSOUS, Profession : éducateur. De rencontres en rencontres , 2008.
Claude ROSALES, Journal d’un rappelé d’Algérie. Mai-novembre 1956 : 200 jours entre Alger et Djelfa, 2008.
Philippe BALIN, Voir autrement , 2008.
Gérard LEFEBVRE, Récit d’adoption. Du désert à la source , 2008.
INTRODUCTION
Ce soir la feuille toute blanche me demande… Mais quoi ? Je cherche, je cherche, il faut être bon avec soi, paraît-il, j’ai beaucoup de mal. Pas de travail donc pas de collègues à l’horizon, des copains de loin en loin, je me sens bien seul avec cette existence de chômeur longue durée comme on dit à l’agence Pôle-emploi. Je me souviens de la définition de « emploi » synonyme de « inclus » et un sentiment terrifiant m’envahit : « exclu ».
Etre marginal ce n’est pas pour moi je crois, voilà pourquoi je finis par travailler avec moi, pour donner à lire. J’espère que les Dieux le veulent ainsi. J’écris, je ne crie plus et c’est déjà pas mal ! Aujourd’hui, j’ai rédigé une lettre d’embauche et l’idée de coucher des mots sur le papier me reprend. « Je ne travaille pas et je fume », comme dit la chanson. Finalement, cette nuit je m’y mets pour raconter trente années d’essais infructueux, et je refume une autre Gauloise, pour jouer, travailler en m’amusant comme un homme-enfant, profitons de l’instant. Encore une goutte de pessimisme et le vase bleu va bientôt déborder. Personne ne répond à mes appels, minuit et une nouvelle journée commence. Mon stylo cavale sur le papier, ces petites lettres alignées – pour ne pas rester là sans rien dire et sans rien faire – qui transmettent mon souhait de partager un peu d’espoir et d’humour à travers le récit du parcours cahoteux d’un « emploi-zoneur ».
PREMIERE PARTIE A L’ATTAQUE
Premier chapitre

Le jour va venir


Avec ce que je vis, vois et comprends, il est sans doute normal d’être mal à cette place. A partir d’un certain âge on peut parfois être amené à l’inactivité morale et physique, inactivité marche avec inutilité pour certaines bonnes personnes, et il y a mille raisons qui peuvent vous conduire à rester sur place, ce serait méchant de ma part de souhaiter de telles choses. D’ailleurs, à défaut de n’avoir jamais trop usiné, je me propose ce travail : écrire, lire, même si au départ cela manque apparemment d’intérêt, conclusion : « c’est en forgeant que l’on devient forgeron. »
C’est injuste, ma maman est morte bien trop jeune, une lumière du jour, intelligente, une aide importante car ma vie est un drôle de bled maintenant, quand je repense à ma mère elle devient alors un ultime recours dans la vie du type qui a livré du matériel en tout genre, et maintenant se livre lui-même ; cependant il m’est toujours difficile de vivre tranquille. Enfant, je ne voulais pas faire mes devoirs, puis vint le temps où les bars m’ouvrirent leurs bras, où je fis l’exercice de la picole avec mention passable. Si ce que je ressens n’est pas une profonde dépression cela y ressemble fortement !
Dommage, je pouvais écrire cette nuit et cela me semblait pas mal, mais je ne me suis pas levé pour noter, même à la hâte, des mots qui envahissaient mon crâne de « vilain petit canard ». Surprise ! En avant la musique ! Je dois vivre, écrire pour vivre et vivre pour écrire. Travaille mon gars !
Le pénible de mes manques, peut-être la chance des échecs, mes souffrances du vide laissé par des êtres aimés et disparus, tout cela fait une vie, et mon existence avec ce qu’elle a de plus beau également : mes garçons, mon bonheur de vous voir est tel que tout mon être n’en revient pas. Mon désarroi est si grand, oh maman ! Mes enfants, ne m’en veuillez pas, plus de travail, pas de courage, ne plus fuir me dis-je ! Chaque jour le même cinéma, pas simple, je mange tout seul et me demande comment j’y arrive encore. Et le souvenir de mes jouets aussi ! Si la vie est une route, alors roulons, jouons même, mais dans quelle direction et avec quel métier ? ! Je ne peux faire qu’avec ce que je suis : mon passé, mon présent et mon devenir.
Douce l’oisiveté, dès que l’on me parle travail je me sens mal, et j’ai un poids sur le cœur. Sûrement, les autres doivent comprendre ce que je ne comprends pas. Finalement, j’eus beaucoup de mal à saisir que je n’avais pas de comptes à rendre aux autres, ma seule question est : Suis-je un homme à tout faire refusant le quotidien d’un gentil larbin ? Un factotum ! Fort de cela ma vie est pour ainsi dire une non action, je n’en fais presque rien, je suis devenu un buveur de temps, je l’aspire goutte après goutte, je le meuble d’actions futiles tout au plus. L’espace s’amenuise à chaque instant pour nous rapprocher de la mort, cette certitude ! Voilà, le temps passe, le temps qu’il faut et le temps qu’il fait n’a pas toujours de l’importance, combien de temps je vais mettre pour être dans les temps ? Encore et encore j’ai peur d’étouffer, de mourir. Peur de réussir ? Je suis l’artisan de mes abandons, je me fâche avec tout le monde ou presque, je me sens incompris des autres, d’où mon sentiment de culpabilité et d’inutilité. Sensation de vacherie. Je me retourne et vois un immense gaspillage. Complètement absent à l’école et au boulot, disputes et révoltes avec les uns et les autres la plupart du temps. Et tous ces gens qui condamnent, qui jugent et qui jettent la pierre ! Sur la rive avec papa Pastis me tenant à peine compagnie, alcoolique, encore et encore, la vie est un éclair, vite ! Le jour va venir, on tourne et c’est déjà fini !
Deuxième chapitre

Vie active


« L’homme couché près de son travail
prouve qu’il n’en a pas peur »
Pierre Dac

A l’attaque ! C’est fou comme c’est flou, j’ai un tas d’or avec des torts en or.
Je vais essayer de raconter. Un soir du mois de mars 1979, mon frère, de sept ans mon aîné, me téléphona au domicile de notre père, où je résidais. Chacun s’entendait pour dire que je tournais en rond, lui avait trouvé le remède, un premier emploi à la piscine d’Issy-les-Moulineaux pour mes dix-sept ans, l’âge aussi du début de ma sexualité, pratiquée plus particulièrement avec des professionnelles, à l’époque je ne connaissais pas les saunas et les boîtes à partouzes, oui nous irons bientôt du côté de chez les libertins ! Avec les coordonnées du complexe sportif de la municipalité en question, que mon frère m’avait données, j’obtin

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