Sa-Mana au croisement des bourreaux
87 pages
Français

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Sa-Mana au croisement des bourreaux , livre ebook

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Description

Il existe dans les pays occidentaux une tendance à utiliser une main d'oeuvre bon marché et non déclarée, ainsi qu'à exploiter des femmes et des enfants à des fins de pornographie et de prostitution. Cette forme d'esclavage moderne ne cesse de se développer et ces pratiques font des femmes et des enfants les premières victimes. Ce livre renferme des témoignages vivants qui confirment l'existence de ces pratiques déshonorantes. Sa-Mana est une victime tragique de la forme d'esclavage la plus répandue: l'esclavage sexuel. Ce livre a pour but de dénoncer ces pratiques et d'interpeller l'indifférence.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2005
Nombre de lectures 271
EAN13 9782296421400
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
© L’Harmattan,2005
9782747596442
EAN : 9782747596442
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Ecrire l’Afrique PREFACE Porcelaine Emeraude Chapitre 1 - LES ANNEAUX DE LA SOLIDARITE Chapitre 2 - LES CHAINES DE L’ESCLAVAGE D’AUJOURD’HUI Chapitre 3 - SA-MANA AU NOM DE SA-MANA
Sa-Mana au croisement des bourreaux

Eugénie Mouayani Opou
Ecrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Lottin WEKAPE, Le perroquet d’Afrique, 2005.
André-Hubert ONANA-MFEGE, Mon village, c’est le monde , 2005.
Loro MAZONO, La quatrième poubelle , 2005.
Kamdem SOUOP, H comme h..., 2005.
Sylvie NTSAME, Malédiction , 2005.
Blaise APLOGAN, Sètchémé , 2005.
Bernard ZONGO, Meurtrissures , 2005.
Ivo ARMATAN SAVANO, Dans les cendres du village , 2005.
Charles DJUNGU-SIMBA K, L’enterrement d’Hector , 2005.
Patrick Serge BOUTSINDI, Le Mbongui. Nouvelles , 2005. Aissatou FORET DIALLO, Cauris de ma grand-mère.
Ann BINTA, Mariage par colis .
Ann BINTA, Flamme des crépuscules .
Ida ZIRIGNON, Au nom des pères.
Els de TEMMERMAN, L’enlèvement d’enfants dans le Nord de l’Ouganda.
Denis OUSSOU ESSUI, Le temps des hymnes .
Denis OUSSOU ESSUI, La souche calcinée .
PREFACE
Pendant une longue période, j’ai assumé la présidence du Collectif des Associations Africaines de la Région Rhône-Alpes et du Collectif des Femmes d’Afrique centrale (associations ayant pour objectif d’unir les Africains et de renforcer leurs liens de solidarité). En tant que présidente, j’ai dû soutenir, orienter et aider plusieurs personnes. Maintes fois sollicitée par des particuliers, des institutions administratives ainsi que par des partenaires associatifs, j’ai porté assistance à des personnes en détresse, en particulier à celles issues de l’immigration subsaharienne.
Etre responsable associatif, c’est faire face à toutes les situations qui se présentent qui sont toutes différentes, mais ont un point commun : la détresse. Dans les moments difficiles, chacun de nous recherche un soutien qui ne peut se trouver qu’auprès d’un responsable administratif, en l’occurrence une assistante sociale, ou d’un responsable associatif communautaire.
Les associations communautaires ont un avantage : celui d’être sur le terrain et proche des problèmes que rencontrent les membres de la communauté. Ils ont cependant un point faible : le manque de moyens logistiques et financiers pour faire face à leurs multiples obligations. Le cri de désespoir que lancent les responsables associatifs est incompris des autorités politiques qui ont plus tendance à résoudre les problèmes en réprimandant, là où les responsables associatifs offrent leur écoute.
La communauté immigrée rencontre des problèmes qui ne sont pas communs, alors elle se voit le plus souvent tournée vers les responsables d’associations communautaires pour y trouver du répondant.
Tous les problèmes que j’ai traités jusque-là ont connu un dénouement favorable. Satisfaite de mon apport, je ressentais à chaque fois un soulagement personnel avec la grande joie d’avoir posé des actes positifs et avoir rendu service à autrui.
Porcelaine Emeraude
Toi qui allaites Toi qui luttes Toi qui te prives Toi qui pries Toi qui interpelles Toi qui te rebelles Toi qui erres Toi la réfractaire Ces quelques lignes te sont dédiées.
Femme esclave  ? Non, ce n’est pas une intention C’est une réalité qui dépasse la fiction Esclave hier, esclave encore aujourd’hui Pour quelques euros elle est mise hors circuit Dans les quatre coins du monde, elle se voit trimballée Telle une marchandise prête à être déballée Elle vit de privation Elle connaît la soumission.
Femme d’ailleurs, femme d’ici Femme de tout continent et de tout pays Femme, d’Asie , d ’ Australie , d’Afrique Femme d’Europe et d’Amérique
Ouvres tes yeux et regarde Tends tes orseilles et prends garde Dis que tu ne vois rien Ne dis pas que tu entends bien Tu entendrais sonner le glas Tel un maillet brisant le verglas Dans le silence des agneaux Le bris des chaînes d’anneaux Qui retiennent ton semblable prisonnier Contre son gré et sous l’emprise d’un forcené Qui l’a placé sous sa ligne de mire Condamné à souffrir le martyr.
Fais attention à toi, Emeraude
Prédateur comme un vautour, il rôde A travers villes et villages A la recherche de victimes, quel que soit leur âge.
Silence ! Le bourreau avance A grands pas de velours Prêt à frapper d’un coup sourd Armé de peines et d’angoisses Avant de se fondre dans la masse.
N’oublie pas Ce que tu ne sais pas C’est que le bourreau tue deux fois En agressant la première fois En implosant le silence la seconde fois .
Retiens ceci Notre société souffre de cécité Elle n’est qu’hypocrisie et mensonge Refusant de voir les vices qui perturbent nos songes. L’innocence fréquemment violée L’intimité chaque jour dévoilée La dignité sans cesse bafouée On se retrouve toujours floué .
Plus fort encore C’est Porcelaine qui s’endort Indifférente , plongée dans la pénombre Ecoutant les vrombissements des ténèbres Se voilant la face Refusant de regarder la réalité en face.
Sois forte Emeraude Etre libre, c’est oser Pour ne pas se laisser abuser Si tu aspires à vivre en toute liberté Et en toute égalité
Je t’invite à venir rejoindre le camp des faibles Pour un combat rude mais noble Pour transformer l’enfer sur terre En un paradis terrestre C’est une épreuve de laquelle nous sortirons vainqueurs Sans haine, sans rancune, sans rancœur.
Eugénie Mouayini Opou
Chapitre 1
LES ANNEAUX DE LA SOLIDARITE
Après avoir interpellé en vain les pouvoirs publics sur la nécessité de la création d’une structure d’accueil d’urgence et faute de locaux appropriés : Je vois ma boutique se transformer au fil du temps en un lieu d’accueil. Je reçois des appels à longueur de journée n’ayant aucun lien avec mon domaine de travail. Je me suis mise à gérer simultanément la boutique « Elle-Ebène 1 » dont je suis la gérante, et les affaires courantes ayant trait à la détresse des uns et des autres mais aussi à informer et orienter tous ceux et toutes celles qui m’en faisaient la demande.
Force est de constater que je suis devenue malgré moi, la confidente idéale de tous ceux et toutes celles qui ont un besoin de se confier et que j’ai le bonheur de retrouver sur mon chemin. J’ai fait de la solidarité, mon cheval de bataille. Je reste à l’écoute de ceux qui en exprime le besoin en leur apportant autant que faire se peut un soutien moral, matériel et logistique. Je leur offre la chaleur humaine et le réconfort moral.
J’écris pour ne pas oublier et surtout pour laisser un témoignage lourd d’émotions et riche d’enseignements.
Témoignage 1 :
Un après-midi, une dame d’un certain âge poussa la porte de ma boutique. Je la saluai avec chaleur comme on sait le faire en Afrique. Je savais qu’à la boutique « Elle-Ebène » il n’y avait rien qui pouvait l’intéresser. Si elle était là c’est qu’il y avait une raison. Je discutai avec elle pendant un moment. Elle me raconta sa vie, le beau et le mauvais temps, la société d’aujourd’hui et ses manquements, bref, nous avons fait le tour d’horizon.
- « Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, dit-elle, je dois vous embêter avec mes histoires, et puis j’ai besoin de me reposer un peu, je me sens si fatiguée.
- Non, pourquoi dites-vous cela, vous ne m’embêtez nullement.
- Tu es si gentille ! oh excusez-moi, je vous ai tutoyée.
- Ce n’est rien, en Afrique, on a l’habitude de se tutoyer, cela ne me gêne guère.
- Alors on peut se tutoyer, je me prénomme Bernadette et toi ?
- Eugénie.
- L’impératrice Eugénie, un prénom extraordinaire ; Eugénie signifie : bien né, tu le sais ?
- Non !
- Eh bien, tu le sais maintenant. Au revoir, Eugénie
- A bientôt, Bernadette ».
Avant de rentrer chez elle, elle me confia que cela faisait des mois qu’elle n’avait parlé à personne, non pas parce qu’elle ne voulait pas, mais parce qu’elle n’avait personne à qui parler. Elle ajouta qu’elle était très heureuse de mon accueil, que j’étais une personne bien, puis elle me conseilla de ne rien changer à ma manière de me comporte

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