Saisons de guerre
206 pages
Français

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Description

Gabriel Balique (1891-1980) a participé à la totalité de la Première Guerre mondiale. Mobilisé comme simple soldat, promu caporal, sergent puis lieutenant, il a reçu la Croix de guerre et la Légion d'honneur. Ses notes de combattant, écrites sur le théâtre d'opérations, offrent un regard saisissant sur l'évolution du conflit et permettent de mieux comprendre comment plusieurs millions de combattants ont pu accepter l'inacceptable et accomplir, avec un courage inouï, leur devoir de patriote.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 38
EAN13 9782296985599
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Mémoires du XX e siècle

Déjà parus

Jean DUCLOS, Notes de campagne 1914 – 1916 suivies d’un épilogue (1917 – 1925) et commentées par son fils, Louis-Jean Duclos Collectif-Artois 1914/1915, 2012.
Odette ABADI, Terre de détresse. Birkenau – Bergen-Belsen , nouvelle édition, 2012.
Sylvie DOUCHE, Correspondances inédites à des musiciens français. 1914-1918 , 2012.
Michel RIBON, Jours de colère , 2012.
François MARQUIS, Pour un pays d’orangers, Algérie 1959-2012, 2012
Jacques RONGIER, Ma campagne d’Algérie tomes 1 et 2, 2012.
Michèle FELDMAN, Le Carnet noir, 2012.
Jean-Pierre CÔMES, Algérie, souvenirs d’ombre et de lumière , 2012.
Claude SOUBESTE, Une saison au Tchad , 2012.
Paul OLLIER, Algérie mon amour , 2012.
Anita NANDRIS-CUDLA, 20 ans en Sibérie. Souvenirs d’une vie , 2011.
Gilbert BARBIER, Souvenirs d’Allemagne, journal d’un S.T.O , 2011.
Alexandre NICOLAS, Sous le casque de l’armée , 2011.
Dominique CAMUSSO, Cent jours au front en 1915. Un sapeur du Quercy dans les tranchées de Champagne , 2011.
Michel FRATISSIER, Jean Moulin ou la Fabrique d’un héros , 2011.
Joseph PRUDHON, Journal d’un soldat, 1914-1918. Recueil des misères de la Grande Guerre , 2010.
Arlette LIPSZYC-ATTALI, En quête de mon père , 2010.
Roland GAILLON, L’étoile et la croix , De l’enfant juif traqué à l’adulte chrétien militant , 2010.
Jean GAVARD, Une jeunesse confisquée, 1940 – 1945 , 2007.
Titre
Gabriel Balique






SAISONS DE GUERRE

Notes d’un combattant
de la Grande Guerre

août 1914 – décembre 1918

Documents présentés par Nicolas Balique







L’Harmattan
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-98559-9
EAN : 9782296985599
Préambule

G abriel Balique est un jeune étudiant en droit de 23 ans lorsque, dans les lourdes chaleurs orageuses de l’été 1914, le premier conflit mondial éclate. Originaire de Solre-le-Château (Nord), il est incorporé le 12 août à Avesnes puis effectue ses classes en Dordogne où son statut de sursitaire lui permet d’échapper aux combats extrêmement meurtriers des premiers mois de guerre.

Comme la plupart des soldats mobilisés, il pense que la guerre sera courte, mais en raison des très lourdes pertes enregistrées, son régiment, le 417 ème d’infanterie, est jeté dans la mêlée sur le front de l’Aisne, entre Compiègne et Soissons, dès la fin de l’année. Il le rejoindra en avril 1915.

Batailles de l’Aisne, Picardie, Verdun et Champagne, Chemin des Dames : Gabriel Balique sera de tous les combats, ne quittant l’infanterie que pour une brève et peu convaincante expérience d’aviateur au printemps 1918. Durant plus de quatre ans, il partagera avec ses compagnons de tranchées, dont beaucoup disparaîtront, le rata 1 , le quart de vin, la boue, les rats, les gaz et les obus. Des années durant, leur sifflement si caractéristique avant l’impact hantera ses nuits. Jamais il n’en parla.

Seuls témoins de cette jeunesse volée, huit petits carnets que Gabriel Balique a pris soin de rédiger au jour le jour et qui ont peut-être suffi à exorciser de sa mémoire le traumatisme vécu. Ironie de l’histoire peut-être, puisque Solre-le-Château fut l’une des premières communes françaises où l’on vit surgir les Uhlans 2 en août 1914, les manuscrits originaux ont été détruits au cours des pillages qui suivirent une autre offensive allemande, celle de mai 1940. Fort heureusement, leur auteur avait pris soin d’en rédiger, dès la fin de la Première Guerre mondiale, une copie, précisément celle qui est livrée ici.

Inséparables compagnons de tranchées, témoins des courts moments de joie comme des inconsolables peines, ces carnets, éclats des sombres saisons de guerre, offrent un regard saisissant dont le contenu, d’une valeur historique indéniable, permet aussi de mieux comprendre comment plusieurs millions d’hommes ont pu accepter l’inacceptable et accomplir, avec un courage inouï, leur devoir de patriote. On sent, tout au long de leur lecture, la fragilité, les doutes, mais aussi la force d’un homme ordinaire plongé dans un enfer terrestre dont il livre une version dantesque lors du récit de l’offensive du 6 septembre 1916 au bois Fumin, à Verdun. La foi de l’auteur en fut profondément ébranlée. Elle en sortit renforcée.
1 Abréviation de ratatouille, le rata désignait pour le soldat un vague ragoût généralement servi avec un morceau de viande et des haricots.
2 Eléments de la cavalerie légère allemande. Equipés de lance, ils étaient généralement utilisés comme éclaireurs. Ils inspiraient la terreur dans les régions qui les avaient déjà connus en 1870.
Citation

L’auteur de ces mémoires, qui est si cher à ses enfants, livre, face à la mort qui le guettait à chaque minute, les secrets de son cœur. Aussi convient-il de les lire avec une grande délicatesse, et garder pour soi tout ce qu’il a ressenti et exprimé de plus personnel. Ce qui peut être dit malgré tout, c’est l’expression de son espoir en Dieu et ses convictions religieuses profondes malgré son éloignement de l’Eglise, sa mystérieuse conviction qu’il s’en sortirait, son affection pour ses parents, pour son frère Francis.
Gabriel Balique, 1980
PREMIERE PARTIE
Reverrons-nous le printemps ?
25 août 1914 – 14 septembre 1915
REPERES CHRONOLOGIQUES
1914

28 juin : assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche – Hongrie par un nationaliste serbe.
28 juillet : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.
30 juillet : mobilisation générale en Russie.
31 juillet : assassinat à Paris du leader socialiste français Jean Jaurès.
1 er août : l’Allemagne déclare la guerre à la Russie. Mobilisation générale en France.
3 août : l’Allemagne déclare la guerre à la France.
4 août : entrée des troupes allemandes en Belgique. L’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne.
7 août : première offensive française en Alsace.
19 août : offensive française en Lorraine.
23 août : Echec de l’offensive en Lorraine. Repli général français vers la Seine.
26 août : formation du gouvernement « d’Union sacrée » de René Viviani.
29 août : défaite russe à Tannenberg.
2 septembre : le gouvernement français se replie à Bordeaux.
3 septembre : les troupes allemandes sont à moins de 50 kilomètres de Paris.
6–12 septembre : Bataille de la Marne. L’armée française repousse les Allemands jusqu’à l’Aisne.
3 octobre – fin novembre : Course à la mer. Les deux adversaires tentent de déborder par l’ouest afin de prendre le contrôle des ports. Après la bataille de l’Yser, le front se stabilise de la mer du Nord à la frontière franco-suisse.
1 er novembre : Entrée en guerre de la Turquie aux côtés des Empires centraux.
8 décembre : retour du gouvernement français à Paris.

1915

15 février : première offensive franco-britannique en Champagne.
19 février : expédition alliée dans les Dardanelles.
18 mars : échec de l’offensive en Champagne.
22 avril : première utilisation des gaz asphyxiant par les Allemands sur le front occidental.
23 mai : l’Italie jusqu’alors neutre entre en guerre contre les Empires centraux.
Chapitre 1 L’exil
Mardi 25 août 1914, de passage à Soissons (Aisne), 17 h : réveil en sursaut, dans la nuit, vers 2 heures. Ca court et ça crie dans les étages. C’est l’affolement général dans toute la caserne car on quitte Avesnes et le Nord devant les Allemands. Un énorme convoi de camions automobiles est arrivé dans la cour, on nous a distribué à la hâte un fusil Gras 3 , des cartouches, quelques vivres, et en route…

Un peu plus tôt dans la journée, une section 4 d’alerte est partie pour une destination inconnue, peut-être Seclin ou Lille. Des hommes ont aussi été envoyés en patrouilles, un peu partout sur les routes avoisinantes, car des aéros et des autos ennemis étaient signalés.

Départ en train, au matin à 8 heures, entassés pêle-mêle dans un wagon à bestiaux non aménagé. Voyage pénible avec une diarrhée continuelle due à la mauvaise nourriture des jours précédents et que les secousses continuelles du convoi n’arrangent pas. Assis sur un tas de paille que nous partageons à trois dans un coin sombre d

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