Un regard inquiet sur l Afrique Noire
164 pages
Français

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Un regard inquiet sur l'Afrique Noire , livre ebook

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Description

" Pourquoi les économistes ne disent-ils pas sans détour aux gouvernants des pays d'Afrique noire ce qu'il faut faire en définitive pour sortir de l'état de sous-développement ? " A l'aide du réalisme de Balzac, l'auteur fait redécouvrir la clé du démarrage économique de l'Europe du XIXe siècle. Neanmoins, le "déficit moral" caractérisant le comportement des marchés tend à mettre en péril, au Nord, la croissance perpétuelle ; au Sud, il risque d'étouffer le processus de développement lui-même.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 11
EAN13 9782296490468
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un regard inquiet sur l’Afrique noire
Études africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions


Julien COMTET, Mémoires de djembéfola. Essai sur le tambour djembé au Mali. Méthode d’apprentissage du djembé (avec partitions et CD), 2012.
Juan AVILA, Développement et lutte contre la pauvreté, Le cas du Mozambique, 2012.
Jean-Serge MASSAMBA-MAKOUMBOU, Politiques de la mémoire et résolution des conflits, 2012.
Apollinaire-Sam SIMANTOTO MAFUTA, La face occulte du Dieu des Congolais, 2012.
Toavina RALAMBOMAHAY, Madagascar dans une crise interminable, 2 e édition, 2012.
Alphonse Zozime TAMEKAMTA, Eric Wilson FOFACK (dir.), Les urgences africaines, Réécrire l’histoire, réinventer l’État, 2012.
Henri-Pensée MPERENG (avec la collab. de Jerry MPERENG), Histoire du Congo Kinshasa indépendant. Politique économique, 2012.
Julien BOKILO, La Chine au Congo-Brazzaville. Stratégie de l’enracinement et conséquences sur le développement en Afrique, 2012.
Bouyo Kwin Jim NAREM, Microfinance et réduction de la pauvreté de la femme rurale en Afrique. Comprendre la dérive vers le monde urbain, 2012.
Kanel ENGENDJA-NGOULOU, Le développement des industries culturelles au Gabon, 2012.
Francis NKEA NDZIGUE, La procédure pénale au Gabon, 2012.
Moussa BOUREIMA, L’économie agricole au Niger, 2012.
Yaya S Y, Mémoires d’ancêtres, 2012.
Essé AMOUZOU, Mouammar Kadhafi et la réalisation de l’Union africaine, 2012.
Jean-Pierre LEHMANN, Prophètes-guérisseurs dans le sud de la Côte d’Ivoire, 2012.
Melchior MBONIMPA, Guérison et religion en Afrique, 2012.
Jean-Alexis MFOUTOU, La Langue de la politique au Congo-Brazzaville, 2012.
William Bolouvi

Un regard inquiet sur l’Afrique noire
Le triomphe du vice dans l’économie mondiale
L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo. fr
ISBN : 978-2-296-96225-5
EAN : 9782296962255
À mes enfants
À mes amis dont l’amitié
est devenue fraternité
« Celui qui reconnaît consciemment ses limites est le plus proche de la perfection. »
Wolfgang von Goethe (1749-1832)
***
« Aucun peuple ne pourrait vivre sans d’abord fixer des valeurs. »
Friedrich Nietzsche (1844-1900)
***
« On peut toujours faire quelque chose de ce qu’on a fait de nous. »
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
REMERCIEMENTS
À tous ceux qui m’ont encouragé à reprendre la rédaction de cet ouvrage après la perte du premier manuscrit de 2010, j’adresse l’expression de ma très sincère reconnaissance.
Je remercie mon frère Charles pour son soutien permanent et indéfectible à la cause de la connaissance et de la vérité.
À Emmanuel qui m’a fait l’amitié de m’ouvrir ses archives personnelles, je dis également merci. À mes parents Philippe, Jules et Théophile, je dis merci du fond du cœur.
Enfin, que la personne dont la modestie ne souffrirait pas que son nom soit cité trouve ici l’expression de mon attachement et de ma gratitude pour ses encouragements constants et son appui moral.
INTRODUCTION
Les beaux jours du développement sont certainement derrière nous, et tout nous porte à croire que l’“occidentalisation” s’essouffle. Tout ce qui a commencé à un moment donné de l’histoire est voué à une fin. Nous sommes au début de la deuxième décennie du troisième millénaire, et voici que le monde se trouve confronté à de nombreux autres défis que celui du risque écologique identifié à grand bruit dans les deux dernières décennies comme le plus pressant des besoins de l’humanité.
La plupart des économistes qui ont été proches des pouvoirs politiques dans la dernière décennie rappellent sans cesse que le monde occidental est aujourd’hui en face de trois défis de taille : rétablir une demande globale assez forte pour assurer le plein-emploi ; reconstruire le système financier mondial ; restructurer les économies en tenant compte de l’évolution technologique et des déplacements d’avantages comparatifs au niveau mondial. Les crises économiques se superposent dans les Amériques et en Europe.
Contrairement à des pays comme le Japon, les pays de l’Afrique décolonisée n’ont pas compris la nécessité de se doter d’infrastructures sociales nationales : école, santé publique, aménagement du territoire et justice. C’est l’un des aspects du mauvais départ que l’on a reproché à l’Afrique noire. En économie, ne faut-il pas « courir pour pouvoir rester sur place » ? Comme l’écrivait récemment le professeur d’économie Daniel Cohen de l’École Normale Supérieure de Paris, l’Empire romain, en son temps, est mort pour s’être enfermé dans une coquille d’indifférence cognitive au monde de la production.
Cinquante ans après la décolonisation, sont curieusement apparues dans le monde deux catégories de pays de niveaux très inégaux. Pour expliquer la divergence, plusieurs analyses ont été proposées. Celle qui semble faire autorité est que des États modernes capables d’organiser un processus de développement n’ont pu se mettre en place là où les Européens sont restés une minorité. À l’inverse, des institutions modernes et des conditions minimales d’un développement économique ont été importées, clé en main, dans les États où les colons se sont installés en communauté fermée. En Afrique subsaharienne, les anciennes colonies anglaises continuent de marquer fièrement chaque jour la différence d’avec les colonies françaises.
Les pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), couvrant près de 3 500 000 km2 et comptant une population de plus de 80 000 000 habitants, se sont félicités en 2011 d’avoir prévu pour l’année 2012 un taux de croissance de 6,4 %. Le FMI et les grandes institutions économiques internationales n’ont eu de cesse de crier l’exploit. Mais, on a oublié que dans la zone, pour un produit intérieur brut de près de 24,5 milliards de FCFA, le taux d’inflation est d’au moins 4,3 % et que la population y croît à un taux bien supérieur à 3 %.
L’on a également prévu pour l’ensemble de l’Afrique un taux de croissance de 5,8 % en 2012. Ce taux, très flatteur pour le Conseil des ministres de l’Union, cache certaines extrémités pourtant criardes. En effet, pendant que l’Angola, le Ghana et la Lybie atteindraient respectivement des taux de 11,1 %, 11 % et 16 % grâce aux investissements étrangers dans le secteur minier et dans les infrastructures publiques, le Congo, Madagascar et le Togo ne réaliseraient que 3,1 %, 2,0 % et 3,9 %. Dans le même temps, les résultats escomptés des campagnes agricoles dans les pays du Sahel, les chiffres dérisoires des échanges intra-régionaux et les comportements spéculatifs divers soulèvent de grandes inquiétudes.
S’il est vrai que certains pays tels que le Ghana, l’Angola, le Nigeria et la Tanzanie ont fait dans la dernière décennie des avancées remarquables dans l’amélioration de plusieurs indicateurs de développement, d’autres par contre, piétinent ou régressent. Il semble que dans le peloton de queue des pays où croît la pauvreté, s’alignent, comme par enchantement, les États où le pouvoir, dans l’incapacité d’être autonome et populaire, continue à tenir sa légitimité des armes et des armées nationales. Or, nous l’avons dit en d’autres circonstances, le pouvoir capable de susciter les grandes mutations économiques doit être “autonome”, compétent et porteur d’éthique.
Dans un sursaut de fierté, certains pays africains ont entrepris une vaste campagne de modernisation de leurs capitales. Ils ont certes réussi à construire quelquefois de belles “petites mégapoles” qui flattent l’orgueil et la vue, mais les résultats ainsi obtenus sont venus rendre encore plus scandaleux l’état de misère et d’extrême pauvreté des populations rurales du continent.
À l’aube du 21 e siècle, pris de compassion pour les pays pauvres, et particulièrement pour ceux d’Afrique subsaharienne, les membres des Nations Unies ont généreusement fixé huit objectifs à atteindre avant l’année 2015. Faut-il encore rappeler ces fameux OMD ? 1°) Réduire l’extrême pauvreté et la faim ; 2°) assurer l’éducation primaire pour tous ; 3°) promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes ; 4°) réduire la mortalité infantile ; 5°) améliorer la santé maternelle ; 6°) combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies ; 7°) assurer un environnement humain durable ; 8°) mettre en place un partenariat mondial pour le dév

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