Chasseurs, Office National des Forêts et écolos : le trio infernal
210 pages
Français

Chasseurs, Office National des Forêts et écolos : le trio infernal , livre ebook

210 pages
Français

Description

La chasse met-elle les animaux sauvages en danger ? Risque-t-elle de faire disparaître certaines espèces ? Est-elle une menace pour l'environnement ? L'office National des Forêts répond que la chasse, loisir traditionnel et démocratique, est écologique. Or L'ONF n'a qu'un seul souci : la rentabilisation maximale. Cet essai dénonce sa gestion purement mercantile de la chasse, qui va jusqu'à organiser des chasses guidées dans les réserves nationales. Comment se fait-il qu'un organisme public chargé, en principe, de la conservation du patrimoine naturel le dilapide ainsi ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2009
Nombre de lectures 252
EAN13 9782296234079
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INTRODUCTION

Ecrireun petitpamphlet contre letrèsofficielOffice
National des Forêts,s’intéresser à ses relations avecles
chasseursde grand gibier touten parlantdecongélateur
peut sembler trèsétrange de lapartd’amoureux comme
nousdeMontaigne etdeDescartes, deDiderotetde
Rousseau, deQueneauetdeSartre.
Untelsujetn’est-il pasdérisoireau regard desgrands
problèmesd’aujourd’hui:lafaim dansle monde, les
guerres, leterrorisme?Nous répondonspar un oui franc
à cettequestion.
On pourraitcroireque nous
sommesdesmilitantsécologistesouanti-chasse,
desdéfenseursdesdroitsdesanimauxouencore des végétariens.Ce n’estpaslecas.
C’est un ensemble d’expériences que nousavons
vécuesdepuis1990, pendantlesgrandes vacances,qui nous
adécidésàécrire,troptardivement,ce livre danslequel
nouscommençonspar raconter tout simplementcequi est
arrivéauxphotographesanimaliers que nous sommesen
juilletetenaoût.Nonseulementce n’estpasbanal,ce

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n’est pas uniquement surprenantouincompréhensible,
mais c’estdésespérant.
Plutôtoptimistesparnature et surtout très curieux,
nousavonscherchéavec acharnementà comprendre les
causes,aupremierabordcomplètementopaquesetdé-
nuéesdesens, de nosmésaventuresetde noséchecsen
multipliant, envain,comme on leverra, leshypothèsesles
plusdiverses.Alors que nousétions toutprêts
d’abandonner, nous avonseu commeunerévélation en
examinantd’un peuprèslanature deL’ONF cequi nous
a conduitsàessayerdecomprendrequelsliensmystérieux
reliaientétroitementcetorganisme d’Etatà cesgens,
étrangesetexotiquespournous,quesontleschasseurs.A
vrai dire nousnecomprenionspasdu tout,audébutde
notre enquête,cequeceux qui ontcommetravail de
prendresoin desforêts,venaientfaire dansla chasse.Puis
nousavonsappris que lerôle de l’ONFétaitdegérerla
forêt,c’est-à-dire,cequi ne nous seraitjamais venuà
l’esprit, laflore (lesarbres)etlafaune(le gibier).Qui dit
gestion dit rentabilité etlarentabilitése doitd’être laplus
grande possible.Que lecommerce duboisdoive
êtrerentable,çavadesoi.Maiscequi nevapasdesoi,c’estde
direque«la chasse est une productioncommeune
autre».C’estalors que nousavonsdécouvertle dogme
central de l’ONF :ily a trop de grand gibier, doncil faut
enrégulerlespopulationspourleur bien etpourlebien
commun.Etc’estprécisémentlerôle de la chasse.Le
chasseurdevient alorsl’auxiliaire indispensable de
l’ONF.Qu’ilsoitnécessaire dechasserpourlebien des
forêts, dupublicetdugibierlui-même,voilàqui demande
desargumentsmassues.Maisle gestionnaire
ouletechnocrate n’estjamaisà courtd’argutiesetn’estpasàune
contradiction près.
Ainsi, par unbiaisimprévisible, nousnous retrouvions
en pleineactualité:on pourrait résumernotre époque par

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la maxime «Silence, on gèrpe ! »arcequerien ou
presque n’échappeàune prétendue
gestiontechnocratique devantlaquellec’est un devoir, nonseulementde
s’inclinermais qu’on doiten plusapplaudir:on organise
unréférendum enIrlandesurlaratification du traité de
Lisbonne et, lorsque lescitoyens répondent« non », ilsont
évidemment tort, ils sont tropbêtesoumusparde
mauvaisesintentions.
Mais sices argumentsmassues sontefficaces,c’est
que les technocrates,àforce derépétition ont réussiàles
faire pénétrerdans toutesles cervelles.Ilsfontpartie
désormaisde l’idéologie, de lapenséeunique, du
cinégétiquement correct quisemblebienavoireu raison de
l’esprit critique etdulibre examen,quirendtoutle monde
idioten faisantadmettre, parexemple,commeune
évidenceque leschasseurs sontlesmeilleursdesécologistes,
que la France estàlapointe duprogrès surcettequestion
et qu’elle doitdoncservirde modèleàl’Europe.

Alors,que faire?
Pasgrand-chosetant sontprégnantsl’idéologie, le
conformisme etlapenséeunique.Maisl’espoirfait vivre:
cetessai est uncri d’alarmecontretouteslesformesde
technocratie;peut-êtresadénonciationcentrale,celle du
méprisde ladémocratie,sera-t-elleun jourentendue.

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PREMIERE PARTIE

PARADISE LOST

;h`qiuse 2o

m`vwset deopvt

Nousaimons laphotographie etcraignons la chaleur.
Aussi, depuis deux décennies, passons-nous les vacances
d’étéen montagne.Lavarappe n’est pas trop de notre
goût, d’où lesPyrénées.Même danslamontagneàvaches,
nousn’aimonspasmarcher sansbut,têtebaissée, histoire
dese faireunsommet(danslesPyrénées,tuparles…):
nousnous sommesdonc astreints, entreautres,àdécouvrir
leslacs.
C’étaitenaoût1990:dansle lieuditCamporeils,qui
fourmille de lacs, nous cheminions versl’étang duCanard.
Tout à coup,unbruitde feuillesfroisséesnousfaitnous
retourner.Etqu’apercevons-nous ?Troisisardsen léger
surplomb àvingtou trente mètres.Vision
fugitivequiallaitdéciderde notresort, pourle meilleuretpourle pire,
dansles15ans qui devaient suivre.

Fet it`sdt tvs vo ql`ue`v

Lesisards, pensions-nousàl’époque (etnousen
pensions, des sottises!),ce n’étaitpaspournous:ils
seterraient ;toutaupluspouvait-on envoiràladérobée,
commecette fois ; quantàlesobserveràloisir…
Pourtant, nousnous sommes renseignés:oui, ilyavait
bien desisardsdanscetendroit, plutôtde l’autrecôté…
(C’est toujourspareil: auxinnocentslesmainspleines).

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Nous sommesdonc allésde l’autrecôté.Hélas,quand
on n’apaslafoi ni lesavoir, onse plante:nousn’avions
pasemporté le300mm, faute d’y croire, etnousavons vu
150à200isards!Etnousavons tenté de lescourseravec
un70mm !En plus,c’étaitnotre dernierjour.
Qu’à celanetienne:l’annéesuivante, nousrevenons
mieuxéquipés(d’un 500mm etd’un doubleurpourle
300).Résultat trèshonorable:descentainesde photos
dont une dizainetirablesen30x40.Notreapproche n’était
pas si mauvaise (entre30et50m);maiselle présentait un
défaut:nous surprenionscesbêtes sauvages,qui
s’enfuyaientillico, en ne nouslaissantletemps que de
quelquesphotos, etnouslessurprenionsdansdesendroits
difficiles, notammentpourlalumière.Trop decontre-jour
encetteannée 91, maiscelafitauboutducompte de
beauxpastels.
92fut toutautre.Pourlecomprendre, il faut savoir que
lesiteque nousarpentions,comporteunesorte de plateau,
qui monte enréalité, mais qui estdécouvertetoùdoncon
peutapercevoirdesisardsde fortloin:400mètres.Nous
avonsdécidé de lesapprocherlà :lafoi était venue etle
savoirallait suivre.Notrerecord futde 17mètres(foi
d’objectifrusse).Etce, pendantaumoins une heure,ce
quichangetout.Voira ainsi deux
sensouplus:fugitivement,c’est tout auplus apercevoir ;àloisir,c’est
contempler, mettreaupoint,choisirl’angle,voire lapose.
Hélas, lesavoirnevientpasd’uncoup:nousnous
étionsdit qu’il ne manquait qu’unechoseà ces chèvresde
roche, oudumoinsà ceque nous saisissionsd’elles, le
mouvement, etnousnousétionsmunisd’uncaméscope.
Bonne idée, mafoi, mais un peu courte:sachantpasmal
dechosesen photo, mais trop peuencore en isards, nous
avionsprévupourassurerlastabilité de l’imageune
crosse.Jamaisil ne nous serait venuàl’idée d’apporter un
pied, incrédules que nousétions quantàune observation

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durable,commequoi il faut quelquefoisprésumerdeses
capacités.Résultat:prèsde 8 h devidéo etbeaucoup de
bougé.Quantàlaphoto,un millierdeclichésetmêmeun
isard en planaméricain.
Qu’à celanetienne:en 93, nousrevenonsavecun
pied et un nombresuffisantdecassettes(pourne pasnous
fairerançonnerparle photographe local,comme lafois
précédente).Dansnotre euphorie, nousavionsinvité des
amisàpassernous voir, fût-ceun jour,biencertainsde
leurfairevoir, de prèsetlongtemps, noschèresbestioles.

~l tvffiu de t~`qqspchesq

Nousdevonsàlavéritéunaveu:nousnesommespas
devenusdujouraulendemain dequasi-prosgrâceàun
bon matérielsinon, ilsuffiraitde dépenser une petite
fortuneàla FNACpour avoirdesisardspleincadre.Ici, nous
devons beaucoupauhasard.Nosphotosde 91 n’étaient
pasfameusesmaisnousétionstrèsfiersd’av

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