Chronique d un empoisonnement annoncé
237 pages
Français

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Chronique d'un empoisonnement annoncé , livre ebook

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Description

Au centre de ce nouveau scandale, qui menace près d'un million de Martiniquais et de Guadeloupéens, le Chlordécone, un puissant pesticide, interdit depuis 1993 : utilisé abusivement pendant vingt ans dans les plantations de bananes des Antilles françaises au mépris de la loi, il est responsable, au-delà de la contamination des sols et des ressources en eau potable, d'un dramatique problème de santé publique (taux anormalement élevé de cancer de la prostate, augmentation des maladies de Parkinson et Alzheimer, infertilité masculine...).

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2007
Nombre de lectures 183
EAN13 9782336282046
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296027596
EAN : 9782296027596
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Des mêmes auteurs Dedicace Prologue Chapitre 1 er - Chronologie d’un empoisonnement Chapitre 2 - Le lobby des latifundistes békés Chapitre 3 - Une catastrophe écologique sans précédent Chapitre 4 - Une grave menace pour la santé publique Chapitre 5 - Responsables et coupables ? Chapitre 6 - Propositions...pour sortir de l’impasse ! Bibliographie
Chronique d'un empoisonnement annoncé

Louis Boutrin
Raphaël Confiant
Des mêmes auteurs
Louis BOUTRIN
Le sport à la Martinique
Approches historique et organisationnelle — Enjeux, Ed. L’Harmattan, 1997
Au-delà des discours — une volonté pour le pays Martinique, Ed. Ibis Rouge, 2005 (Prix Arc-en-ciel du livre 2005)
Raphaël CONFIANT
En langue créole
Jik dèyè do Bondié, nouvelles, Grif An Tè, 1979 (traduction française de l’auteur : La Lessive du Diable, Ecriture, 2000).
Jou Baré, poèmes , Grif An Tè, 1981.
Bitako-a, roman , GEREC, 1985 (traduction française de J-P. Arsaye : Chimères d’En-Ville, Ramsay, 1997).
Kod Yanm, roman , K.D.P., 1986, (traduction française de G. L’Etang : Le Gouverneur des dés, Stock, 1995).
Marisosé, roman , Presses Universitaires Créoles, 1987 (traduction française de l’auteur : Mamzelle Libellule , Le Serpent à Plumes, 1995).
Dictionnaire des titim et sirandanes (devinettes et jeux de mots du monde créole), ethnolinguistique, Ibis Rouge, 1998.
La Version créole, didactique , Ibis Rouge, 2001.
Mémwè an Fonséyè, ethnographie , Ibis Rouge, 2002.
En langue française
Le Nègre et l’Amiral, roman , Grasset, 1988 (Prix Antigone).
Eloge de la Créolité, essai , en collaboration avec Patrick Chamoiseau et Jean Bernabé, Gallimard, 1989.
Eau de Café, roman, Grasset, 1991 (Prix Novembre).
Lettres créoles : tracées antillaises et continentales de la littérature, essai , en collaboration avec Patrick Chamoiseau, Hatier,1991.
Ravines du Devant-Jour, récit , Gallimard, 1993 (Prix Casa de las Americas).
Aimé Césaire, une traversée paradoxale du siècle, Stock, 1993 ; Écriture, 2006.
Commandeur du Sucre, récit , Ecriture, 1994.
Bassin des Ouragans, récit , Mille et Une Nuits, 1994.
L’Allée des Soupirs, roman , Grasset, 1994 (Prix Carbet de la Caraïbe/Prix Shibusawa-Claudel, Japon).
Les Maîtres de la Parole Créole, contes , Gallimard, 1995.
La Savane des Pétrifications, récit , Mille et Une Nuits, 1995.
Contes Créoles des Amériques, contes, Stock, 1995.
La Vierge du Grand Retour, roman , Grasset, 1996.
La Baignoire de Joséphine, récit , Mille et Une Nuits, 1997.
Le Meurtre du Samedi-Gloria, roman policier, Mercure de France, 1997 (Prix RFO).
L’Archet du Colonel, roman , Mercure de France, 1998.
Régisseur du Rhum, récit , Ecriture, 1999.
La Dernière Java de Mama Josépha, récit , Mille et Nuits, 1999.
Canne, Douleur séculaire, ô tendresse ! album, en collaboration avec D. Damoison, Ibis Rouge, 2000 (Prix du Salon du Livre Insulaire d’Ouessant).
Le Cahier de Romances, récit, Gallimard, 2000.
Brin d’Amour, roman , Mercure de France, 2001.
La Dissidence, récit , Ecriture, 2002.
Nuée ardente, roman , Mercure de France, 2002.
Le Barbare enchanté, roman , Ecriture, 2003.
La Panse du Chacal, roman , Mercure de France, 2004.
Adèle et la Pacotilleuse, roman , Mercure de France, 2005.
Nègre marron, récit, Ecriture, 2006.
Traductions
Un Voleur dans le Village, récit , de James Berry, Gallimard-Jeunesse, 1993, traduit de l’anglais (Jamaïque), Prix de l’International Books for Young People.
Aventures sur la Planète Knos, récit , d’Evan Jones, Editions Dapper, 1996, traduit de l’anglais (Jamaïque).
Les Voix du tambour, roman , de Earl Long, Editions Dapper, 1999, traduit de l’anglais (Sainte-Lucie) en collaboration avec Carine Gendrey.
À Pierre Davidas †, écologiste martiniquais de la première heure
Au Professeur Jacques Portécop, pionnier de l’écologie en Guadeloupe
Prologue

« ... Madame ou monsieur le futur président de la République, vous devez parler vrai à nos concitoyens. Vérité sur le diagnostic, vérité sur la thérapie ! Quoi qu’il vous en coûte, cessez de dire ce que l’opinion a envie d’entendre. Ne faites plus l’autruche. Ne masquez plus les réalités. Affirmez haut et clair que notre avenir commun est en jeu. »
Nicolas HULOT, Pour un pacte écologique, novembre 2006.
Au mois d’octobre 2002, le quotidien Libération publie une nouvelle en apparence tout à fait anodine mais qui fera éclater au grand jour un véritable scandale : une tonne et demie de patates douces en provenance de la Martinique sont saisies par les services de la répression des fraudes sur le port de Dunkerque. Ces légumes, qui ont été aussitôt incinérés, présentaient une forte contamination par le Chlordécone, un puissant pesticide couramment utilisé aux Antilles françaises dans la lutte contre le charançon de bananier et interdit en France depuis 1993.

L’annonce de cette incinération suscita bien des remous dans le monde agricole et dans les services de l’Etat, mais tout ce beau monde a fini par penser qu’il s’agissait d’une affaire réglée, les faits s’étant déroulés depuis le 23 août 2002. Or, ce que l’on oublie souvent de préciser c’est que les patates douces incriminées avaient été contrôlées depuis la Martinique et que pendant que l’on détruisait le stock de Dunkerque, les pouvoirs publics avaient autorisé la mise sur le marché martiniquais de ces mêmes légumes, mais aussi des dachines 1 , des ignames, du toloman 2 , des oignons-pays, des poireaux, et d’autres végétaux qui, issus des mêmes sols contaminés, contenaient de facto du Chlordécone. Situation intolérable pour laquelle ni le principe de précaution, ni le principe de prévention n’ont été appliqués.

Même si l’article du quotidien Libération a eu le mérite d’alerter le microcosme politique parisien et de faire bouger certains services de l’Etat, il est bon de rappeler que durant des années, en Guadeloupe comme en Martinique, régnait la loi de l’omerta.
Beaucoup, à l’instar de feu Pierre Davidas, écologiste martiniquais de la première heure et l’un des fondateurs de l’Assaupamar 3 , ont tenté vainement de rompre le silence. D’autres personnalités, mais aussi des associations écologiques, la presse et les médias locaux se sont fait l’écho d’atteintes répétées à notre environnement déjà fragile. Le magazine La Tribune des Antilles, à travers des dossiers ou sa rubrique « Ecologie » a souvent interpellé les autorités responsables sur les risques graves de pollutions liées à l’utilisation des pesticides en agriculture et leur présence régulière dans l’eau des rivières à des valeurs dépassant les seuils réglementaires. Ces rejets diffus mais permanents de produits phytosanitaires ont entraîné une contamination des sols, des rivières et des sources à des doses telles qu’en Martinique, 12 des 14 sources en usage ont dû être fermées. En Guadeloupe, les résultats des analyses pratiquées dans le Sud Basse-Terre en 1999/2000 ont révélé la présence de molécules d’organochlorés à des taux très élevés, dépassant parfois massivement les normes autorisées 4 . Parmi ces organochlorés on retrouve la Dieldrine, le HCHβ et le Chlordécone, trois pesticides dangereux et respectivement interdits à la vente depuis 1972, 1987 et 1993. Leur seule présence dans la ressource aurait dû déclencher un plan d’urgence, un renforcement des contrôles sanitaires et la mise en place de dispositifs préventifs, ce qui n’a nullement été le cas.

Face à certaines carences de l’Etat, la profession agricole elle-même, à travers les Chambres d’Agriculture notamment, aurait dû prendre ses responsabilités. Cette affaire ainsi que la dénonciation régulière par certaines associations de trafics de Chlordécone, corroborée par la collecte de 9,5 tonnes en parfait état de conservation en juin 2003, font douter de la sérénité affichée par certains responsables agricoles. C’est à

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