L opposition citoyenne au projet Cigéo
188 pages
Français

L'opposition citoyenne au projet Cigéo , livre ebook

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188 pages
Français

Description

La filière nucléaire projette d'enfouir ses déchets à Bure, en périphérie française. Des citoyen-ne-s, considérés ici comme sachants et dépositaires de la légitimité de décider ce qui doit se faire ou non en termes d'aménagement, argumentent contre ce projet. Cette démarche hétérodoxe de géographie appliquée et impliquée interroge la relation de l'universitaire au Système de Davos qui fait de Cigéo un produit et un symbole de la mutation plausible de nos démocraties en totalitarisme d'un genre nouveau.

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Publié par
Date de parution 15 avril 2017
Nombre de lectures 20
EAN13 9782140035487
Langue Français
Poids de l'ouvrage 20 Mo

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Extrait

L'opposition citoyenne au projet Cigéo
Cadrage géographique et enjeux géopolitiques locaux et globaux
Sous la direction du Prof. Pierre Ginet, Géographe
L'opposîtîon cîtoyenne au projet Cîgéo
© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-11881-9 EAN : 9782343118819
L'opposîtîon cîtoyenne au projet Cîgéo
Cadrage géographîque et enjeux géopolîtîques locaux et globaux
Coectî d’auteur-es Sous a dîrectîon du Pro. Pîerre Gînet, Géographe
AVERTISSEMENTPOURLELECTEUR:
Les éléments développés dans cet ouvrage ne couvrent pas l'ensemble des problématîques lîées au stockage géologîque et pour cause, les moyens, essentîellement bénévoles, quî ont permîs ces approondîssements ne constîtuent nî une approche globale, nî une crîtîque exhaustîve. Le sujet est sî vaste, couvre tant de domaînes et est tant polîtîque que cet efort de crîtîque nécessaîre à l'objectîvîté n'a jamaîs reçu les moyens à la hauteur de son împortance. Cependant, les éléments développés dans le présent ouvrage sont établîs, ouîllés et réérencés. Ils plaîdent en aveur d'un approondîssement nécessaîre sur un ensemble de poînts sensîbles. Sî la aîsabîlîté de Cîgéo a été l'enjeu de démonstratîon des recherches de l'Andra depuîs des décennîes, la thèse de l'înaîsabîlîté n'a jamaîs eu l'écho qu'elle mérîte. Aînsî, cet ouvrage constîtue, d’une certaîne manîère, un plaîdoyer pour une antîthèse. En efet, îl y a désormaîs urgence pour que la communauté scîentîfique se mobîlîse et s'empare, de manîère îndépendante et responsable, de ces sujets. Une contradîctîon argumentée et éprouvée doît voîr le jour, à armes égales avec le consensus actuel sur la aîsabîlîté de Cîgéo, ruît des recherches unîlatérales du maïtre d'ouvrage du projet.
Parmî les axes de recherche quî mérîteraîent approondîssements crîtîques et expertîses îndépendantes, on peut, à notre nîveau, en lîster certaîns quî nous ont semblé être potentîellement en capacîté d'apporter des éléments détermînants en aveur de l'înaîsabîlîté du projet Cîgéo.
CES AXES PRINCIPAUX SONT :
- L'enouîssement de matîères dangereuses dans e monde, état des îeux et retour d'expérîence - Les rîsques au dégagement d'hydrogène et à a radîoyse - Les ouvrages d'aîmentatîon en énergîe et a nécessîté de ventîatîon et de pompages permanents sur une pérîode au moîns sécuaîre - La perméabîîté des mîîeux compexes et racturés de ’Oxordîen et du Dogger et es rîsques d’întrusîon d’eau vîa es descenderîes et es puîts - La nature non argîeuse des terraîns du Haut Caovo-Oxordîen et son împact en tant que sînguarîté, sur es prévîsîons de temps de mîgratîon des radîonucéïdes - La stabîîté mécanîque des argîes du Caovo Oxordîen - Les zones endommagées par e creusement - Les sceements - Les rîsques îés à a concommîtance des travaux et de 'expoîtatîon sur une pérîode au moîns sécuaîre - La ressource géothermîque et a mémoîre du sîte - La mîcrobîogîe dans e centre de stockage - Le comportement des matérîaux (béton, verre, er, argîe, bentonîte...) en souterraîn et a probématîque thermîque - Les rîsques et nuîsances îés au transport - Les împacts hydroogîques des exhaures - Les înstaatîons en surace et es aspects oncîers - L'împact du projet Cîgéo sur 'îmage des produîts du terroîr (Champagne, Mîrabee de Lorraîne, Brîe de Meaux…) - La nature des actîs dédîés au provîsîonnement du projet Cîgéo et eur vaeur financîère à ong terme - Le prîncîpe d'actuaîsatîon des charges utures dans e cas du projet Cîgéo - La responsabîîté et a pérennîté des structures garantes du financement et de a sûreté sur une pérîode au moîns sécuaîre - Le stockage géoogîque dîrect des combustîbes usés - Le projet Cîgéo au regard des dîférents scénarîos de poîtîque énergétîque - La sîtuatîon post accîdentee et Cîgéo - Les aspects socîétaux et démocratîques
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CHAPITRE INTRODUCTIF Cîgéo : projet contre projet
CONTEXTE HISTORIQUE Hîstoîre d’enouîr les déchets nucléaîres
1. Enjeux et rIsques technologIques
Rîsques lîés à l’înrastructure et à son exploîtatîon
Le haut du Callovo-Oxordîen n'est pas de l'argîlîte maîs du calcaîre marneux Conséquences scîentîfiques et polîtîques ?
SOMMAIRE
L'accîdent tragîque du 26 janvîer 2016 au laboratoîre de Bure révèle la problématîque de la zone endommagée par les creusements (EDZ)
La ressource géothermîque ou l’hîstoîre d’une scîence dévoyée
EST 433 : un orage catastrophîque
2. Enjeux et rIsques socIo-économIques et terrItorIaux
Déchets nucléaîres, la quête de l’acceptabîlîté socîétale
Débat publîc, un sésame pour Cîgéo ?
Cîgéo, cheval de Troîe de la nucléarîsatîon à marche orcée d’un terrîtoîre
Transport atomîque à haut rîsque, împact sanîtaîre et culture du secret
L’outîl jurîdîque, réelle neutralîté ou dévolutîon au système ?
L’îllusoîre financement du projet Cîgéo
CHAPITRE CONCLUSIF Cîgéo, arteact d'une géographîe de la domînatîon, révélateur d'une Géographîe académîque domînée ? Contextualîsatîon, enjeux démocratîques et perspectîves scîentîfiques
BIOGRAPHIES
CHAPITRE INTRODUCTIF Projet contre projet.
Pîerre Gînet Géographe, Proesseur des unîversîtés Unîversîté de Lorraîne - Laboratoîre LOTERR Présîdent de a Commîssîon de Géographîe appîquée du CNFG (2013-2016) Coordînateur scîentîfique de 'ouvrage
Le secteur du nucléaire contribue au positionnement de la France comme grande puissance depuis plus d’un demi siècle. Il est censé lui conférer son indé pendance énergétique grâce à un parc de 19 centrales (58 réacteurs) qui fournis sent 80% de l’électricité nationale à un tarif encore exceptionnellement concur rentiel. Il est au cœur de la défense natio nale et concourt à l’affirmation d’une recherche de renommée internationale. Pour accomplir l’ensemble de ces mis sions, la filière nucléaire rassemble des ac teurs publics et privés du plus haut niveau. Elle est engagée avec une déter mination inébranlable et une redoutable efficacité dans la promotion de son pro jet, au point d’être parfois soupçonnée de chercher à servir avant tout ses propres intérêts et de demeurer sourde aux reven dications, contestations ou interrogations d’une partie croissante de la population, alors même que cette dernière est pour tant la seule habilitée à pouvoir valider l’orientation dudit projet. Le secteur du nucléaire révèle ainsi, c’est notre hypo thèse, un conflit opposant une aristocra tie technique, politique et financière qui décide, communique et revendique sa légitimité, à une population priée de se cantonner au rôle de consommateurs et d’électeurs invités à reconduire les mem bres d’une classe politique qui leur adresse la maréchaussée lorsqu’ils se rassemblent pour la questionner, comme c’est le cas à Bure où un projet d’enfouis
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sement de déchets nucléaires de moyenne et haute activité est envisagé. Analyser et comprendre les termes et les enjeux de ce conflit d’aménagement impose un chan gement d’échelle à la fois spatial et tem porel :  Spatial, car l’opposition visible à Bure n’est pas spécifique au terrain meusien : Bure ne se réduit pas à « un trou où creuser un trou » (Ginet, 2007) mais constitue un « fait social total » (Mauss, 1924) ; Cette contestation, qui se retrouve ailleurs, est en effet révélatrice d’un rapport d’ordre plus général entre des citoyens de plus en plus éclairés, et un système géopolitique qui exerce son emprise à tous les échelons géogra phiques (cf. le chapitre conclusif de l’ouvrage).  Temporel, car si aujourd’hui tout semble montrer que la filière nucléaire s’arcboute sur ses points forts : communication maîtrisée, intégration de ses acteurs, budget monumental, acteurs publics acquis à sa cause, « meilleurs » chercheurs engagés dans ses projets d’ex pansion, etc., cet engagement jusqu’au boutiste durera encore quelques décennies, avant solde de tout compte de la filière. Pour l’homme et la femme de la rue, ce laps de temps peut sembler long, mais il ne représente que très peu au regard de l’héritage mortel que l’his toire de l’éphémère industrie nucléaire laissera à toutes les générations humaines à venir. Avec encore cinquante années de réserves d’uranium à exploiter, des dizaines de nouveaux réacteurs en
construction dans les pays émergents et d’anciennes centrales qui soulèvent déjà la question de leur démantèlement, la question des déchets nucléaires conduit à des orientations d’importance majeure au vu de la dangerosité infinie des maté riaux dont elle traite. Cette questionlà a été soulevée pour la première fois en France il y a près de trois décennies. La réponse retenue par l’État est celle de l’« évacuation en couches géologiques profondes » (Ocde, 2000). Depuis lors, l’espace proche du petit village de Bure, au cœur de la région Grand Est, où cette perspective prend forme de façon accélé rée, oppose les promoteurs du projet à des citoyens qui, à force de se voir fermer les portes, d’obtenir des réponses par tielles à leurs interrogations, de constater les politiques d’intéressement utilisées par l’administration, d’assister à des interven tions brutales de la force publique, ont fini par douter et par s’interroger sur l’ac ceptabilité (cf. C. François) et la réalité démocratique du processus de construc tion de ce grand équipement. Les pro moteurs du projet rassemblent l’État et ses administrations spécialisées, l’Andra (Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs) en particulier, mais aussi un vaste ensemble d’administrations publiques acquises à sa cause. On compte parmi ces dernières des collecti vités territoriales qui exploitent le filon du « développement local », notion aux vertus lénitives démontrées qui permet d’ailleurs souvent le maintien en place de roitelets de campagne, voire même un certain développement... de leur clientèle électorale. Les opposants au projet rassemblent quant à eux des individus isolés, des associations, des collectifs, et certains élus. Tous mettent en avant une falsification du débat public (cf. R. Vir rion, C. François, S. Delalande), la mauvaise foi du lobby nucléaire (cf. C. François), l’inconséquence d’une dé
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cision de stockage souterrain en raison de l’impossibilité d’assurer une maîtrise du risque à très long terme (cf. B. Thuillier, A. Godinot, R. Virrion), l’incapacité à financer cette infrastructure sur les délais prévus pour son « exploitation » (cf. R. Virrion), ou encore le saccage irrémédia ble causé à des ressources naturelles re nouvelables présentes localement (cf. E. Ambroselli, M. Frachisse, R. Virrion). Or, dans le discours qui voit se confron ter promoteurs et citoyens dubitatifs ou opposés, seule la voix de l’État nucléaire porte vraiment. Celle des citoyens porte peu, dès lors qu’ils s’engagent dans un discours qui n’est pas celui d’une simple adaptation du projet, mais serait suscep tible de conduire à son abrogation. Or ce qui n’est encore qu’un projet, transforme déjà le paysage de la Meuse et de la HauteMarne : la route de contourne ment du site de Bure est aménagée, les projets de tracés ferroviaires qui doivent transformer des centaines d’hectares de terres agricoles en plus grand terminal nucléaire au monde serpentent dans le territoire, la forêt destinée à alimenter le projet Syndièse, usine de production de biocarburants qui dévorera les forêts du Grand Est suit son cours, l’Andra multi plie le financement d’opérations de sensibilisation à son discours dans les éta blissements scolaires, et, dans un périmè tre plus large que celui du projet Cigéo, les champs d’éoliennes constellent la Meuse malgré un potentiel éolien réduit, l’ensemble donnant, vu au travers du prisme des médias régionaux, l’aspect d’une dynamique de développement territorial globalement vertueuse. Or l’analyse des articles rassemblés dans cet ouvrage démontre qu’il n’en est rien.
L’origine de ce livre remonte à nos réflexions pionnières sur la notion de « conflit » d’aménagement (Ginet, 2007) construites à partir de l’étude de l’espace
de marge formé par la Champagne sèche, le Perthois et le Vallage, qui accueillent des grands équipements que notre monde en urbanisation accélérée réclame, mais que les villes ne désirent pas près d’elles (Lac du Der, Europort de Vatry, Labora toire nucléaire de Bure). Nous avions montré que ces équipements, en partie liés à l’expression du processus de métropolisation parisien, en rupture avec l’histoire longue de territoires devenus des périphéries, bouleversent leurs pay sages, leur économie et la vie locale. L’ana lyse de cette transition géographique et géopolitique, prenant la forme d’une colonisation interne du territoire, ouvrait alors des perspectives, analysées dans le présent livre sous l’angle d’une Géogra phie critique, encore très minoritaire parmi la communauté des géographes, perspectives que notre implication dans la Commission de Géographie appliquée du Cnfg (Comité National Français de Géographie) de 2013 à 2016, nous avait permis de relancer (Ginet et al., 2014). Une intervention lors du colloque « Mé moire et identité » sur l’instrumentalisa tion de la mémoire par le politique, à Liège, en 2015, nous a servi de banc de test pour un premier échange autour d’éléments de réflexions publiés depuis (Ginet, 2016), sur la nécessité, toujours actuelle, de rendre la Géographie aux ci toyens et de l’extirper de « l’emprise des professeurs et des étatsmajors » (Lacoste, 1976), selon le constat porté il y a presque un demisiècle, et dont elle n’est toujours pas sortie. Enfin, la construction du pos ter scientifique présenté au Festival In ternational de Géographie (Ginet, 2015) nous a conduit, dès janvier 2015, à nouer contact avec la coordination Burestop (C. François) puis à engager ensemble la construction de cet ouvrage associant monde universitaire et citoyens interpellés par le projet Cigéo. Une démarche éga lement justifiée par le contraste entre le
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nombre de recherches universitaires fi nancées par l’Andra, et donc forcément suspectes de collusions d’intérêts, et l’ab sence de recherches articulées à des mou vements citoyens c’estàdire reconnais sant ces derniers comme des acteurs à part entière du champ scientifique et non pas comme de simples objets d’étude, comme c’est le cas habituellement. Ce vide est maintenant comblé. Cet ouvrage cherche en effet à rendre audible une parole citoyenne et à soulever les importants questionnements éludés par l’Andra. Leur portée dépasse l’en fouissement des déchets nucléaires et concerne l’idée même de démocratie. Le prisme Cigéo fait en effet ressortir cette notion, de plus en plus visiblement, c’est notre hypothèse, de par son ins trumentalisation, comme une vaste escroquerie en réunion, infiltrant tous les échelons géographiques et compromet tant toutes les sphères sociétales. La parole développée ici se veut cependant dépassionnée et neutre, loin de tout dis cours militant, simplement construite au tour de constats et d’hypothèses de travail scientifiquement fondés et prenant dans sa globalité la forme d’un avertissement lancé à la population et d’une requête adressée à l’État nucléaire, colosse aux pieds d’argile mais élément d’un système plus vaste à la puissance encore écrasante et aux capacités de nuisance gigantesques. Une parole nécessaire et urgente face à celle d’un appareil d’État et d’institutions disposant de personnels et d’un budget hors de proportion avec celle de popula tions, locales et lointaines, toutes concer nées par ce projet. Pour atteindre ce but, ce livre est devenu l’espace de rencontre inédit de deux logiques ordinairement considérées comme antagonistes : Celle de l’universitaire d’une part, porteur d’un projet scientifique nécessairement rigou reux, mais paradoxalement supposé faire abstraction de sa position de citoyen et
de ses convictions, quand bien même la capacité à défendre une thèse constitue le socle de sa carrière ; Et celle de citoyens éclairés d’autre part, habitants, salariés, professionnels dans leur domaine, dispo sant de convictions parfois revendiquées dans le militantisme, mais considérés comme illégitimes lorsqu’il s’agit de s’en gager dans la construction d’argumen taires, et moins encore de contreargu mentaires scientifiques. Or ce clivage historique entre citoyens et experts a perdu de son acuité et s’avère même op posé, sauf à être entretenu par un système qui tire profit d’une telle sclérose, face aux évolutions démocratiques nécessaires à nos sociétés bousculées par la globali sation néolibérale. La reconnaissance puis l’explicitation de l’influence qu’exerce le champ social sur la pratique du scienti fique permettrait d’évacuer le mythe de sa prétendue neutralité qui, au final, sert son instrumentalisation par le système, puisque cette neutralité est impossible dans le champ des sciences sociales. Inversement, encourager les citoyens de plus en plus documentés, diplômés, com pétents, intéressés par et engagés dans les affaires de la cité et du monde, à se mêler de science en recourant aucrowdsourcing constituerait une avancée inédite et dé cisive sur le plan démocratique. L’idéal étant bien sûr d’aboutir à la réconciliation de ces deux mondes, académique et ci
toyen, le premier donnant parfois l’im pression qu’il se referme sur un pré carré qui n’existe plus en réalité, amené à cela par des logiques politiques supérieures, le second se voyant fermer les portes de la connaissance ou accusé d’incompé tence et d’illégitimité quand il en réclame l’ouverture et quand il formule des hy pothèses considérées comme subversives par l’ordre établi. Dans une perspective de décloisonnement intellectuel, notre projet a donc consisté à pousser jusqu’au bout notre engagement secondaire, celui de scientifique pour les citoyens auteurs des articles qui constituent l’essentiel du contenu de ce livre, et celui de citoyen pour le scientifique responsable de sa coordination que nous sommes, tout en affirmant également notre engagement primaire, respectivement de citoyen ou de scientifique. Il convient enfin de noter qu’aucun financement n’a été sollicité pour la réalisation de cet ouvrage, ce qui ne nous a pas empêché de développer une posture suffisamment étayée pour ouvrir le chantier de réflexions approfon dies, rigoureuses, transparentes et collé giales sur le traitement souhaitable des déchets nucléaires et, audelà, sur le sens et la mise en œuvre de la notion même de démocratie.
Article achevé de rédiger en décembre 2016
Bîbîographîe Ginet (Pierre), "La mémoire au prisme de l’aménagement. Une perspective géographique pour lire le monde", inMémoires déclinées : représentations, actions, projections, Stavelot, Luc Pire, coll. « Voix de la mémoire », 2016, pp183200. Ginet (Pierre), "Bure 2150 : Une fiction géographique ? L’enfouissement des déchets nucléaires, du forcing institutionnel ème à la catastrophe" (Poster scientifique), inInternational de Géographie,26 Festival St DiédesVosges, 2015. https://hal.archivesouvertes.fr/hal01407914/ Ginet (Pierre) etal., 2014, "Avenir de la géographie, avenir de la planète et des territoires: même combat !", inDiploweb, la revue géopolitique. http://www.diploweb.com/Avenirdelageographieavenirde.html Ginet (Pierre), "Bifurcation de trois trajectoires rurales sous influence périmétropolitaine: La vallée de la Marne entre Champagne, Perthois et Vallage", Montpellier, Actes du colloque international « Héritages et trajectoires rurales en Europe », FRE 3027 MTE (Mutations des Territoires en Europe), 6 et 7 septembre 2007. https://hal.archivesouvertes.fr/hal01326718 Mauss (Marcel),Essai sur le don, Paris, PUF, 2012, [1924], 252p. Ocde, 2000, n°51436, p.34 : Le point sur l’évacuation des déchets radioactifs en formation géologique, Ocde 2000, n°51436.
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