Politiques d équipement et services urbains dans les villes du Sud
427 pages
Français

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Politiques d'équipement et services urbains dans les villes du Sud , livre ebook

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Description

Cet ouvrage se propose de confronter des villes à l'histoire bien différente mais unie ici par la thématique des équipements. Toute déambulation dans une ville africaine, antillaise ou chinoise met en évidence les disparités d'équipement entre les quartiers et la difficulté des pouvoirs publics à faire face à la demande en eau et en électricité des habitants. C'est la genèse de cette situation et ses caractéristiques que les chercheurs souhaitent explorer, en mettant l'accent sur les villes-ports.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2005
Nombre de lectures 193
EAN13 9782336252414
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2004 ISBN : 2-7475-7425-3 EAN : 9782747574259
9782747574259
Politiques d'équipement et services urbains dans les villes du Sud
Étude comparée

Chantal Chanson-Jabeur
Catherine COQUERY -VIDROVITCH
Odile GOERG
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Table des Figures INTRODUCTION SERVICES PUBLICS, ETATS ET PRIVATISATIONS PREMIERE PARTIE - UNE ELECTRIFICATION TARDIVE ET PARTIELLE
LA POLITIQUE DE RESEAUX D’ELECTRIFICATION EN AFRIQUE : COMPARAISON AFRIQUE DE L’OUEST/AFRIQUE DU SUD L’ÉLECTRICITÉ À DAKAR SOUS LA COLONISATION : AUX ORIGINES DE LA POLITIQUE URBAINE L’ÉLECTRIFICATION D’UN ESPACE URBAIN : LA VILLE PORTUAIRE DE POINTE-A-PITRE ÉLECTRIFICATION ET ÉLECTRICITÉ DANS LA VILLE DE BOUAKÉ (1955-1972) ÉLECTRIFICATION DE LA VILLE PORTUAIRE DE FORT-DE-FRANCE : ENJEUX SOCIAUX ET INTERNATIONAUX ÉLECTRICITÉ ET AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE AU BURKINA FASO
DEUXIEME PARTIE - QUELLES PRIORITES POUR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU ?
USAGES ET USAGERS DE L’EAU A TAMATAVE PENDANT LA PERIODE COLONIALE (1896-1960) LA QUESTION DE L’EAU DANS LA COMMUNE REUNIONNAISE DU PORT DE 1895 AUX ANNEES 1960 LES ÉQUIPEMENTS EN EAU À DIEGO SUAREZ : UN ÉCHEC DE L’URBANISME COLONIAL LA POLITIQUE DE L’EAU A TUNIS (1860-1940)
TROISIEME PARTIE - DU LITTORAL VERS L’INTERIEUR :
LES ÉQUIPEMENTS URBAINS À CONAKRY DE LA FIN DU XIX e SIÈCLE À L’INDÉPENDANCE USAGES ET USAGERS DE L’EAU ET DE L’ELECTRICITE DANS TROIS QUARTIERS DE CONAKRY ELECTRICITY AND WATER SUPPLY IN LAGOS (1861-2000) ELECTRICITÉ ET EAU DANS LES VILLES DE COTONOU ET PORTO-NOVO (BÉNIN) (1945-2000) INFRASTRUCTURES ET POLITIQUE À XIAMEN (AMOY) : LA MISE EN PLACE D’UN RÉSEAU D’ADDUCTION D’EAU ET D’ÉLECTRICITÉ DANS UN PORT « OUVERT » CHINOIS 1913-1933
Table des Figures
Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4
INTRODUCTION
Odile GOERG

EQUIPEMENTS URBAINS ET DYNAMIQUE SOCIALE
Cet ouvrage se propose de confronter des villes à l’histoire bien différente (émergence ancienne ou non d’une bourgeoisie locale, circulation de modèles étrangers, forme et durée de la domination coloniale, site et activités économiques...) mais unie ici par la thématique des équipements. Toute déambulation dans une ville africaine, antillaise et chinoise met en évidence les disparités d’équipement entre les quartiers et la difficulté des pouvoirs publics à faire face à la demande en eau et électricité des habitants. C’est la genèse de cette situation et ses caractéristiques que les divers chercheurs, dont les contributions sont ici rassemblées, souhaitent explorer, en mettant l’accent sur les villes-ports.

PROBLEMATIQUE GENERALE
Le modèle organisateur des villes coloniales, à l’instar dans ce domaine des villes européennes, repose sur la mise en avant d’un discours hygiéniste alliant obsession des fièvres et des « mélanges ». Mélanges de populations -promiscuité intercommunautaire- mais aussi mélanges de flux. C’est sur ce paradigme que fut fondé l’ordre urbain, en terme de répartition des activités et des hommes. La distribution des fonctions dans l’espace ainsi que la définition des rapports entre colonisateurs et colonisés, dominants et dominés, les gens d’en haut et les autres, en découlent. Toutefois, entre discours et pratique, le décalage est considérable.
Le rôle des équipements urbains comme marqueur spatial a été mis en évidence dans de nombreuses études, notamment celles portant sur le XIX e siècle lorsque les modifications techniques favorisent l’accélération de la croissance urbaine. De manière générale, les contrastes d’équipements entre les quartiers renvoient à la perception des rapports sociaux par les diverses instances politiques. Dans cette perspective, quelles sont les logiques qui président au choix des équipements dans les villes coloniales, dans les enclaves coloniales des villes chinoises, et leurs héritières ? Au-delà des contraintes financières, comment sont opérées les prises de décision et quelles en sont les raisonnements justificatifs ? Comment s’effectuent les négociations, les compromis entre les responsables administratifs ou techniques et les populations ? Par ailleurs, quelles sont, dans ce contexte, les attentes des habitants ainsi que leurs réactions, leurs demandes ou leurs initiatives face à la pénurie effective des infrastructures urbaines ou à leur inadéquation ? Quels sont les usages privilégiés par les urbains, en fonction de leur situation sociale, de leur âge, de leur activité professionnelle ou de leur genre ?
Dans quelle mesure les projets d’équipement en électricité sont-ils liés à une volonté d’industrialisation, de « développement » ? Les cas de figures sont extrêmement variés et les situations très contrastées, selon les villes et les continents. Dans la majorité des villes d’Afrique au sud du Sahara, il faut attendre les années 1950 ou même les dernières décennies du XX e siècle pour que la liaison soit faite et que des usages artisanaux ou industriels soient envisagés. L’exemple du Burkina Faso est symptomatique d’une évolution récente.
En Chine, l’électricité entre dans les programmes de « modernisation » dès la fin de l’empire. En 1912, la production totale est estimée à environ 50 millions de kilowatt heure ; elle atteint pratiquement 4 000 millions trois décennies plus tard. L’usage de cette production est plus difficile à préciser dans le détail. Selon Tim Wright, en 1936, 31% seulement de cette production est destinée à l’industrie (1234 millions de kWh) 1 . Elle approvisionne principalement les complexes industriels étrangers, japonais en Mandchourie et occidentaux à Shanghai.
Au Maghreb et notamment en Algérie et en Tunisie, l’apparition de l’électricité est concomitante de sa mise en place en France, c’est-à-dire dès la fin du XIX e siècle et dans les toute premières années du XX e siècle. La première centrale électrique de La Goulette en Tunisie, centrale thermique, est construite pour la fourniture d’électricité nécessaire aux tramways urbains, électrifiés dès 1899. Parallèlement, l’éclairage public des rues de Tunis passe progressivement du gaz à l’électricité à partir de cette même période et l’électrification va se faire ainsi du nord au sud : Tunis et banlieue d’abord (1900 et 1905), Sousse (1905), Sfax (1907) 2 .

La problématique des équipements urbains est appliquée ici essentiellement aux villes qui jouent le rôle d’interface entre l’économie coloniale et l’économie mondiale par leur rôle dans l’exportation. Ces villes sont souvent en même temps chefs-lieux ou capitales. Il s’agit donc de voir en quoi la double caractéristique de ville-port et de capitale administrative ou économique a un impact sur les choix d’équipement, notamment dans le domaine de l’adduction d’eau, de la fourniture d’électricité ainsi que des égouts ou de l’évacuation des ordures et, plus marginalement, des transports. Vu l’échelle des villes d’Afrique sud-saharienne, soit quelques dizaines de milliers d’habitants en général, la question des transports urbains ne se pose que rarement avant la deuxième guerre mondiale dans cette zone 3 . Elle est par contre omniprésente ailleurs et peut jouer un rôle moteur dans l’équipement électrique des villes du Maghreb (cas de Tunis par exemple) ou de Chine.

Évolution démographique des villes Début des années 1950 Début XXI e siècle Bouaké (Côte d’Ivoire) 47 112 habitants (1958) 461 618 1998 habitants Conakry (Guinée) 50 000 environ 1 500 000 environ Cotonou (Bénin) 21 299 658 572 (2002) Diego Suarez (Madagascar) 25 300 1950 entre 70 000 et 80 000 Douala (Cameroun) 50 899 (1947) 108 150 (1954) 2 500 000 Fort-de-France (Martinique) 43 000 (1927) 117938 Lagos (Nigeria) 276 400 (1951-1953) 665 246 (1960-1963) Le Port (La Réunion) 7232(1946) 38 134 Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) 27 966 (1960) 20 948 1999 Tamatave (Madagascar) 36 000 (1950) 170 000 Tunis (Tunisie) 448 820 (1946) 1 800 000 ( 1994) Xiamen (Chine) 203 317 (1949) 1 247 000 (1997)
Le changement de la taille des villes dans les années 1950 modifia 1 es données dans ce domaine, dans un contexte qui donnait désormais la priorité sous la pression des lobbys pétroliers aux transports automobiles -et non plus aux tramways-, en l’occurrence aux bus.

Cette recherche, qui souhaite mettre en évidence les implications des choix et les usages sociaux des équi

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