Sécurité Hydrique de la Tunisie
360 pages
Français

Sécurité Hydrique de la Tunisie , livre ebook

360 pages
Français

Description

Le projet hydraulique tunisien a transformé le paysage physique et social du pays et scellé de nouvelles solidarités inter-régionales. Mais la mobilisation quasi totale des ressources hydrauliques, l'eau bleue, marque la fin d'une époque : ce livre montre comment le changement du paradigme de l'eau est devenu une nécessité urgente et apporte des éléments pour de nouvelles politiques adaptées aux possibilités hydriques réelles. Le cas tunisien est un support pour donner au lecteur une information à caractère universel.

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Date de parution 01 octobre 2014
Nombre de lectures 46
EAN13 9782336358109
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Abdekader Hamdane
Mustapha Besbes Jame Chahed Abdekader Hamdane
Sécurité Hydrique de la Tunisie Gérer ’eau en condîtîons de pénurîe Préface de Ghîslaîn de Marsîly
Sécurité Hydrique de la Tunisie
Histoire et Perspectives Méditerranéennes
Sécurité Hydrique de la Tunisie
Histoire et Perspectives méditerranéennes Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les Éditions L'Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le monde méditerranéen des origines à nos jours.
Déjà parus
Kamal CHAOUACHI,La culture orale commune à Malte et à la Tunisie,2014 Abdelaziz RIZIKI MOHAMED,Sociologie de la diplomatie marocaine,2014.Ahmed BENNOUNA,Le crédit-bail au Maroc.Un mode de financement original,2014. Francesco CORREALE,Le front colonial de la guerre 1914-1918, Trafic d’armes et propagandes dans l’Occident maghrébin, 2014. Mustapha HOGGA,Théocratie populiste ou séparation des pouvoirs au Maroc ? Histoire et alternative démocratique, 2014. André-Paul WEBER,Régence d’Alger et Royaume de France (1500-1800). Trois siècles de luttes et d’intérêts partagés,2014. Cyril GARCIA,Trois historiens face à la guerre d’Algérie, 2014. Seghier TAB,Les élus français d’origine maghrébine et la politique représentative, 2013. Mariam MONJID,L’Islam et la modernité dans le droit de la famille au Maghreb, Etude comparative : Algérie, Maroc et Tunisie, 2013. Tahar HADDAD,La naissance du mouvement syndical tunisien, 2013. Geneviève FALGAS,Les Français de Tunisie de 1881 à 1931, 2013. Ismaïl REGRAGUI,: une stratégie deLa diplomatie publique marocaine marque religieuse ?, 2013. Anis BEN ALI,Le rapatriement des Français d’Afrique du Nord dans la presse. Alpes-Maritimes 1955-1962, 2013. Mohamed CHABANE,Heurts et malheurs du secteur agricole en Algérie, 1962-2012,2013 Hosni KITOUNI,La Kabylie orientale dans l’histoire. Pays des Kutuma et guerre coloniale, 2013. Geneviève GOUSSAUD-FALGAS,Les Français de Tunisie de 1881 à 1931, 2013. Jean BISSON,La guerre en Méditerranée 8 novembre 1942-9 septembre 1943. L’histoire revisitée, 2012. Adel BOUSNINA,Le littoral et le désert tunisiens. Développement humain et disparités régionales en Tunisie, 2012.
Mustapha Besbes Jamel Chahed Abdelkader HamdaneSécurité Hydrique de la Tunisie Gérer l’eau en conditions de pénuries Préface de Ghislain de Marsily
© L’HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-03966-4 EAN : 9782343039664
Sommaire
Préface 7Remerciements 11Introduction 13Chapitre 1. Les problèmes de l’eau dans le monde 17 Chapitre 2.Cinquante ans de politiques de l’eau,1960-2010 71 Chapitre 3. Le bilan hydrique national 129 Chapitre 4. Le bilan hydrique intégral : eau bleue, eau verte et eau virtuelle 177
Chapitre 5. La gestion de la demande en eau et les ressources non conventionnelles 221
Chapitre 6. Sécurité hydrique de la Tunisie, les questions en débat 263 Conclusion 317 Postface : La révolution et la gestion locale de l'eau 323 Références bibliographiques 327 Liste des figures et tableaux 343 Liste des acronymes 347 Table des matières 349
Préface Tout le monde en prend peu à peu conscience, le « problème de l’eau » est en train de devenir un enjeu majeur dans les questions urgentes que devront régler, dans les quelques années qui viennent, les sept milliards d’habitants que compte aujourd’hui notre planète, ou les neuf milliards et demi qui seront présents en 2050. A cela trois raisons principales : la poursuite apparemment inexorable de la croissance démographique, même si le rythme de cette croissance semble décroître, au moins dans certains pays ; l’augmentation des besoins en eau avec le développement économique, la part la plus importante de la consommation en eau étant celle liée à la nourriture, pour laquelle l’évolution des habitudes alimentaires indique une progression démesurée des besoins en eau agricole, qui vont de moins de 3 800 m /an en moyenne par habitant, pour les pays les plus pauvres, à plus de 2000 pour les plus riches ou dispendieux, qui donnent hélas le mauvais exemple au reste du monde ; et enfin, le changement climatique annoncé, qui va vraisemblablement conduire à une répartition fortement modifiée des précipitations, en particulier une probable aridification supplémentaire dans les zones déjà arides, et une plus grande intensité des événements extrêmes. A ces trois menaces sur la quantité, il faut ajouter la dégradation continue de la qualité des eaux, du fait de la dissémination généralisée de produits polluants dans l’environnement par les activités humaines, ou encore de la contamination de l’eau par le sel ou par d’autres éléments naturels comme le fluor et l’arsenic, mobilisés et mis en mouvement indirectement par l’homme. A ces problèmes, tous les pays du Monde sont confrontés, qu’ils soient développés ou en développement. La situation actuelle n’est pas durable, il faut changer nos pratiques. Mais que faire ? Ce livre est une mine de réflexions et d’informations sur ces questions, en partant de l’échelle mondiale pour se focaliser ensuite sur le cas de la Tunisie, qui est le pays au monde de la zone aride qui connaît peut-être le mieux ses ressources en eau et ses besoins, après plus de 50 ans de mise en œuvre d’une politique volontariste de construction d’équipements et de gestion de la ressource, appuyée sur une caractérisation de plus en plus précise du cycle de l’eau, et des réserves disponibles. La zone aride se caractérise par la rareté de la ressource, la forte variabilité interannuelle, une salinité bien souvent élevée, et la surexploitation très généralisée des eaux souterraines, qui se renouvellent lentement. La Tunisie est un cas exemplaire, qui peut servir de modèle à de très nombreux pays du Monde, dont la France, tant pour les aspects techniques de la gestion des eaux que
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pour les aspects de gouvernance, par ses succès comme par les difficultés rencontrées.  Avant d’aborder le problème de l’eau, encore convient-il au préalable d’en définir les contours. Ce livre commence de façon très pertinente par une présentation générale des problèmes de l’eau à l’échelle mondiale, ainsi que des concepts les plus récents en matière de ressources et de consommation d’eau, en distinguant l’eau bleue, celle qui s’écoule dans les rivières ou les aquifères et que l’on peut capter, de l’eau verte, celle qui se stocke dans les sols superficiels et ne peut être utilisée que par la végétation par extraction racinaire. Cette eau verte, celle de l’agriculture pluviale, est généralement omise des bilans en eau, alors qu’elle représente la part essentielle des ressources que nous utilisons. Le concept « d’empreinte eau », qui quantifie les besoins en eau bleue ou verte nécessaires à la production de ce que nous consommons, tant en produits alimentaires qu’industriels ou en eau domestique, sont explicités. Muni de ces outils, les auteurs se livrent à un bilan exhaustif de l’adéquation besoins-ressources en Tunisie, avec un regard sur le passé sur près de 100 ans, un historique de l’aménagement et de la régulation de l’usage de l’eau, et ensuite une réflexion prospective jusqu’en 2050, en proposant des scénarios portant sur l’offre autant que sur la demande, pour arriver à la « sécurité hydrique » de la Tunisie. Dans ce pays aujourd’hui, environ 35 % de l’eau consommée provient en fait d’importations, ce qu’on appelle de « l’eau virtuelle » qui est l’eau contenue dans les produits achetés à l’étranger, principalement des céréales pour lesquelles on compte l’eau qui a été nécessaire pour les cultiver. La sécurité hydrique se décline alors comme la quantité minimum de production alimentaire locale qu’il faudrait garantir pour survivre en cas de crise rendant tout-à-coup impossible les importations. Est-il raisonnable d’aller au-delà de ces 35 % d’eau virtuelle ? Comment faire ? La sécurité hydrique se décline aussi en protection de la ressource et des infrastructures contre les pollutions, les accidents et les actions malveillantes, d’où qu’elles viennent, et l’anticipation des situations hydrologiques extrêmes. Tous ces sujets sont clairement abordés.  Une part importante et très originale de l’ouvrage est dédiée à l’examen détaillé de la quantité d’eau consommée en Tunisie par l’agriculture pour la production alimentaire, en cultures pluviales ou irriguées. Ces chiffres, pratiquement jamais estimés, conduisent à une conclusion surprenante : l’essentiel de la production alimentaire tunisienne provient de l’agriculture pluviale, les cultures irriguées viennent largement en second, même si elles permettent de fabriquer des produits à haute valeur ajoutée exportables. Au moment où la mobilisation des ressources disponibles pour l’irrigation a atteint ses limites, les auteurs montrent qu’il faut continuer à investir dans l’amélioration de l’efficience des systèmes
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hydrauliques mais que c’est sur l’optimisation des rendements de l’agriculture pluviale qu’il faut désormais faire porter les efforts ! Cette conclusion a priori surprenante est très soigneusement étayée et argumentée.
 L’ouvrage aborde d’autres questions très importantes, comme la place à donner au dessalement des eaux saumâtres ou de l’eau de mer, à l’utilisation des eaux usées traitées, aux économies d’eau dans tous les secteurs d’activité, à la fraction de l’eau disponible à laisser aux écosystèmes naturels, à l’adduction d’eau en milieu urbain et rural, à l’assainissement, etc. Mais une part majeure est consacrée à la gouvernance, c’est-à-dire à la façon dont le pouvoir central organise la gestion de l’eau, et à la participation nécessaire du public à la prise de décision ou à la gestion locale des ressources. Ces questions sont fondamentales pour une bonne administration de l’eau. La Tunisie est là aussi un cas d’école, avec un pouvoir central fort et une administration compétente et très active, ayant cependant fait une tentative de délégation de gestion à des Associations d’Usagers de l’Eau (GDA), dont certaines ont très bien fonctionné, d’autres moins. La révolution de Janvier 2011 est ensuite passée par là, avec un affaiblissement de l’autorité de l’Etat, conduisant à des abus qui ont fragilisé encore plus une ressource déjà rare, comme des branchement illégaux sur des conduites d’adduction d’eau, ou des forages non déclarés dans des zones interdites pour cause d’excès de prélèvements. Le difficile équilibre entre l’autorité centralisée, la délégation de pouvoir et la gestion participative par les usagers, l’anticipation et la gestion des conflits, sont abondamment discutés. Mais un préalable à cette gestion participative est, selon les auteurs, l’éducation et la formation du public à la connaissance des réalités de l’hydrologie et de la gestion des eaux. La place de la recherche pour éclairer les choix politiques est aussi abordée.  Cet ouvrage, écrit dans un langage très pédagogique et d’une remarquable clarté, fourmille de données et d’informations réfléchies, scientifiques et pertinentes, qui éclairent d’un jour nouveau le lancinant problème de l’eau. Tous ceux qui s’intéressent à l’eau y trouveront une source d’idées originales, pour aborder la question des choix pour l’avenir, en Tunisie comme ailleurs, car l’exemple tunisien n’est qu’un support pour donner au lecteur une information à caractère universel. Je félicite les auteurs pour ce travail remarquable et exhaustif, et en recommande très chaudement la lecture par tout public intéressé par l’eau. Paris, le 1° Juin 2014 Ghislain de Marsily Académie des Sciences et Université Paris VI, Paris
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