Terre nourricière
190 pages
Français

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Terre nourricière , livre ebook

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Description

Aborder le sujet de la "Terre Nourricière", c'est parler de l'avenir de l'homme et de son alimentation. Pour résoudre le problème de l'alimentation mondiale, l'homme doit modifier extrêmement rapidement ses modes de consommation et de production en mettant fin au pillage des biens communs de l'humanité : le climat, la terre nourricière, les éléments minéraux non substituables, comme les phosphates et la potasse. Le danger le plus immédiat se nomme dérèglement climatique. Voici une invitation pressante à la vie prudente, honorable et juste, pour préparer "l'écolocène".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 69
EAN13 9782296466920
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TERRE NOURRICIÈRE
Si elle venait à nous manquer
Robert Levesque
TERRE NOURRICIÈRE
Si elle venait à nous manquer
Halte au pillage des biens communs
Préface d’Hubert Cochet

© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris


http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55452-8
EAN : 9782296554528
« La prudence est plus précieuse même que la philosophie, et c’est la source naturelle de toutes les autres vertus : elle enseigne l’impossibilité de vivre agréablement sans vivre prudemment, honorablement et justement »
Epicure, lettre à Ménécée
A Annie, Louis, Antoine et Pierre
A mes parents
Je remercie Lucette Barthélémy, Eric Chantrel, Bruno Delécolle, Pierre Gelli, Sylvain Huet, Bernard Marlier, Françoise Valet-Guiol, pour leur soutien.
PREFACE
Le livre de Robert Levesque résonne comme un cri d’alarme. Non pas à la manière d’un oiseau de mauvaise augure ni comme pourrait le faire un nième communiqué émanant d’un groupe conversationniste, mais à la façon d’un agronome spécialiste des questions foncières. En tant que Directeur du bureau d’études Terres d’Europe, lié à la Fédération Nationale des SAFER, Robert Levesque s’inspire notamment de son expérience en matière de régulation du marché des terres agricoles dans un pays comme la France tout en élargissant considérablement son propos à l’échelle de la planète tout entière. Il montre que la question alimentaire mondiale concerne tout un chacun et non pas les seuls agriculteurs. Aussi le livre s’adresse à un large public, tout autant aux politiques qu’aux aménageurs, urbanistes ou économistes, préoccupés par l’avenir de l’homme.
Il y a évidemment urgence. Il n’est désormais plus possible d’envisager l’avenir de l’humanité comme un chemin unilatéral vers le « développement », la « croissance » - à laquelle toutes les énergies humaines seraient consacrées - étant supposée conduire à une satisfaction toujours plus grande et toujours plus élargie des besoins. Plus personne ne peut aujourd’hui croire ou feindre de croire que l’accroissement de la consommation d’énergie fossile, de fertilisants minéraux extraits (sources de phosphates et de potasse pour les plantes cultivées) ou de synthèse (azote), que celui de terrains à bâtir ou à bitumer et que l’extension des terres agricoles enfin, pourra se poursuivre encore longtemps au même rythme et selon les mêmes modalités sans provoquer de très graves conflits et faire courir d’énormes risques à l’humanité.
Alors même que les besoins alimentaires de base d’un milliard d’humains ne sont pas aujourd’hui satisfaits et qu’il nous faut trouver les moyens d’en nourrir deux ou trois milliards supplémentaires d’ici l’horizon 2050, l’urbanisation et l’emprise des voies de communication grignotent les meilleures terres arables de la planète ; les rendements agricoles n’augmentent plus et parfois même régressent depuis une ou deux décennies là où les progrès avaient été les plus spectaculaires pendant la deuxième moitié du XX e siècle ; l’eau d’irrigation manque dans de nombreuses régions, non seulement pour accroître les surfaces irrigables mais aussi pour maintenir sous irrigation des terres qui en furent pourvues dans le passé, la salinisation et l’érosion entament le potentiel des sols sur de vastes surfaces ; le tarissement prévisible des ressources en énergies fossiles conduit à affecter une part croissante des terres agricoles à la production d’agrocarburants.
Certes, de vastes surfaces pourraient être gagnées à la culture, plusieurs centaines de millions d’hectares surtout au détriment des actuels savanes et pâturages d’Afrique subsaharienne et d’Amérique du Sud, mais Robert Levesque nous fait remarquer à juste titre que cet accroissement des surfaces cultivées ne peut pas être envisagé sans mesurer les conséquences sans doute considérables d’un tel changement d’affectation des sols sur le changement climatique. Les dégagements de dioxyde de carbone (CO 2 ) qu’il provoquerait immanquablement, sans même parler des surfaces qui pourraient être gagnées sur la forêt, viendraient accélérer les phénomènes en cours à l’origine du changement climatique, phénomènes dont les conséquences les plus probables iraient dans le sens d’une réduction de la production agricole mondiale, malgré les gains possibles enregistrés dans les régions les plus septentrionales.
Sans verser pour autant dans un malthusianisme pourtant revigoré aujourd’hui par la prise de conscience du caractère fini des ressources de notre Terre, Robert Levesque propose plutôt de renouveler notre rapport à la nature et d’asseoir cette renaissance sur un ensemble de politiques foncières pensées à l’échelle mondiale et visant à réguler l’utilisation du sol dans le sens de l’intérêt général et partagé de l’humanité. Il écarte, non sans raison, les tentatives de marchandisation de la nature qui, au nom d’une « valorisation » de cette dernière et pour en promouvoir le meilleur usage possible, affectent un prix, mesuré en unités monétaires, à la nature. Parce qu’un tel calcul financier implique nécessairement de se soumettre à la tyrannie de l’actualisation, il conduit de facto à sacrifier le long terme au court terme, alors même que les services multiples apportés par la « terre nourricière » dans le futur n’ont pas moins de valeur que ceux qu’elle est en mesure d’apporter aujourd’hui.
Par ailleurs, les injonctions parfois adressées aux pays en voie de développement de ne pas suivre les chemins empruntés par les pays du Nord étant à la fois irrecevables et illégitimes, ces derniers étant tout autant responsables d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre que de la promotion à l’envie d’un modèle de développement conduisant à l’impasse, ce nouveau rapport de l’homme à la terre passerait en priorité par une répartition plus équitable des ressources, notamment foncière, à l’échelle de la planète.
C’est là que réside l’espoir porté par ce livre. Le potentiel de production de l’agriculture familiale n’est plus à démontrer. De nombreux plaidoyers « pour » l’agriculture dite « familiale » ont vu le jour ces dernières années, émanant tout autant de groupes militants (le réseau via campesina , par exemple, au niveau mondial), d’instituts de recherche, de groupes de pays dans le cadre des négociations internationales (Europe, Japon, Suisse, en soulignant la multifonctionnalité de cette agriculture familiale) ou même d’organisations internationales comme la Banque Mondiale qui découvre ses vertus. Dans de nombreuses situations, l’agriculture familiale a largement démontré son efficacité notamment en matière de création de richesse par unité de surface grâce à des combinaisons de facteurs de production plus intensives, notamment en travail, en matière de création et de maintien de l’emploi, notamment en assurant le plein emploi de la force de travail familiale sollicitée tout au long de l’année agricole par une diversité des tâches à accomplir au sein de systèmes de production souvent complexes et diversifiés, en matière de productivité du travail également à condition que les producteurs aient accès au capital nécessaire, en matière enfin de gestion des agro-écosystèmes complexes grâce à la connaissance du milieu par les agriculteurs et leurs savoir-faire historiquement acquis.
Dans de nombreuses régions du Monde dominées par cette agriculture familiale, un accès trop inégal aux ressources – terres arables, eau d’irrigation, intrants et outillage, crédit – a souvent empêché ce potentiel de s’exprimer, les gains de rendement et de productivité ayant alors été plus faibles qu’ailleurs. C’est donc en misant aujourd’hui sur ces centaines de millions d’exploitations familiales de petite tailles (quelques hectares à quelques centaines d’hectares en fonction des contextes régionaux) que s’entrouvrent les chemins d’un développement plus conforme à l’intérêt général, moins consommateur d’espaces que les très grandes exploitations souvent moins productives à l’unit&

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