L École du regard dans Les Yeux d Elsa d Aragon et dans Les Yeux fertiles d Eluard
142 pages
Français

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L'École du regard dans Les Yeux d'Elsa d'Aragon et dans Les Yeux fertiles d'Eluard , livre ebook

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Description

Que se noue-t-il et se joue-t-il autour des thèmes de l'oeil et du regard dans les oeuvres d'Aragon et d'Éluard que sont respectivement "Les Yeux d'Elsa" et "Les Yeux fertiles"? En quoi ce thème, par-delà la vue, concerne-t-il tout autant la femme aimée, la France, l'histoire et la posture du poète? Problématiques ici investies par E. Mansfield qui, d'un recueil à l'autre, place dans la lumière un sujet crucial pour deux auteurs qui plaident pour une autre appréhension de l'Autre et du monde. Dans la continuité de "La Symbolique du regard", ce nouvel essai d'E. Mansfield interroge la vision et l'oeil, ici dans la poésie française de la première moitié du XXe siècle. Et l'auteur de développer, tout au long du rapprochement des recueils aragonien et éluardien, une analyse féconde et sensible, enrichie par une imposante bibliographie qui ne manquera pas de nourrir les recherches des uns et des autres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2012
Nombre de lectures 94
EAN13 9782748390155
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’École du regard dansLes Yeux d’Elsad’Aragon et dansLes Yeux fertilesd’Éluard
Du même auteur Au bout des avicennia morts, Éditions le Vert-Galant, poésie, 2007. L’École du regard dansLes yeux d’Elsad’Aragon, etLes yeux fertilesd’Éluard, Éditions Thélès, 2008, réédition éditions Publibook 2012. La Symbolique du regard-regardants et regardés dans la poésie antillaise d’expression française, Martinique, Guadeloupe, Guyane, 1945-1982, Éditions Publibook, 2009. L’Oiseau du paradis, Éditions Persée, 2009.
Eric Mansfield L’École du regard dansLes Yeux d’Elsad’Aragon et dansLes Yeux fertilesd’Éluard Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0117585.000.R.P.2012.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012
queje consomme desyeux etquijamais ne se con-sume…La seulequi n’estpas éphémère, lapassagère, régu-lière comme mes jours, à jamais suivis de nuits. Le vide, je le sais, succède à l’extase, aux minutes intenses, aux exis-tences torrides…, la mort de l’être, de ses mots de ses lettres car mes phrases meurent quand personne ne les entend.Je n’ai plus d’avis précis sans cette contradiction : le non-féminin est négationfraîche et les raisons en sont ancestrales. Elles datent de l’époque oùfurent imposés par l’homme le oui patriarcal, l’approbation de la terreur, laprostitution, le violpar voies divines.Cellequeje consomme desyeux etquijamais ne se consume…Ne ditpas oui, elle m’ouvre les bras sans ouvrir la bouche, une formule efficace.Je la serre contre moi etje respire…Parfois, dans la pénombre, elle m’ouvre ses jambes et là, l’obscurité devient salut car de cet anglefertilejaillit une lumière tellequ’ellepourrait aveugler un homme déjà perdu dans le noir de ses yeux plus sombres que la nuit : les nuits d’amour sont blanches.
Amazigh Kateb
Introduction Nous partons d’un constat très simple : la récurrence du mot yeux qui interpelle le chercheur. Les yeuxFERTILESd’Éluard Les yeux d’ELSAd’Aragon Surtout que nous retrouvons cette thématique dans d’autres œuvres essentielles : Donner à voir :Éluard Les yeux et la mémoire: AragonSerait-ce, comme dit John Held dansL’Œil duPsycha-nalyste, que « le mot magique surréalisme attire le 1 regard » .En tout cas, Éluard apprend à éduquer son œil : « Ferme l’œil et regarde : ce que tu as vu d’abord n’est 2 plus ; et ce que tu verras ensuite n’est pas encore » . Cette éducation de l’œil fermé et de l’œil ouvert : « […] la douceur étant la conjonction d’un œil fermé avec un 3 œil ouvert » est conjointe avec l’obsession de la vision qui tour-mente Éluard : « Dans les textes qui suivent, je suis passé sans presque m’en apercevoir, de la lumière physique à la lumière intérieure, mo-1 John Held,L’Œil du Psychanalyste,Éditions Payot, p. 5. 2 Anthologie des écrits sur l’art, Lumière et morale, 2, Paris. 3 L’Absolue Nécessité, in :Capitale de la douleur, t. 1, p. 190.
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rale, de l’esthétique du dehors, pour citer REVERDY, à l’esthétique du dedans. Je n’ai eu qu’à suivre la pente naturelle de tous ceux que le problème de la vision, au sens le plus com-plet du mot a, consciemment ou non, préoccupés, voire 4 tourmentés » . Constatons qu’après la mort de Nusch Éluard écrit : «Mes yeux ne sont plus de ce monde Je suis passée tout est passé 5Je suis une ombre dans le noir». Si M. Saint-Amour dit qu’il est fort probable que le su-jet poétique soit un personnage féminin, le rapprochement qu’il fait en rattachant ces vers à la première strophe du poème qui suggère un personnage féminin, Nusch, morte en novembre, montre bien quel état de désespérance pour-rait subir Éluard : «Les draps humides de novembre M’ensevelissent pour toujours Le temps me file entre les doigts 6La terre tourne en mes orbites». On trouve des coïncidences étranges avec Aragon. En 1928, celui-ci fait une tentative de suicide à Venise, et revient à Paris désespéré. Un an après, le 5 novembre 1928, il rencontre Elsa Triolet, juive d’origine russe. Quelles sont les implications de ces rencontres au ni-veau poétique, au niveau de la thématique du regard ? Ce sera l’objet de notre étude.
4 Introduction à l’Anthologie des écrits sur l’art,op. cit.5  Cité par Paul Saint-Amour, in :Éluard et les yeux,Thèse de IIIe cycle, université de Nice, p. 349. 6 Op. cit., p. 349.
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