La précarité quotidienne en Afrique de l Ouest
156 pages
Français

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La précarité quotidienne en Afrique de l'Ouest , livre ebook

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156 pages
Français

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Description

Cet ouvrage propose des tranches de vie prises sur le vif dans la population, plutôt urbaine, de Côte d'Ivoire, de Guinée et du Niger. A l'issue de 33 séjours riches de rencontres collectives et individuelles, l'auteur s'interroge : comment vivre au jour le jour dans le manque permanent, seulement soucieux de manger à sa faim, de sauvegarder une santé précaire, de confier ses enfants à des écoles surpeuplées, de vivre dans l'insécurité d'un pays où l'état de droit n'est qu'une illusion ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2015
Nombre de lectures 26
EAN13 9782336374178
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Dernières parutions

Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen

Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.

Dernières parutions

Joseph Marie NOMO, L’envers de l’argent, 2015. Françoise UGOCHUKWU, Bribes d’une vie nigériane. Mémoires d’une transformation identitaire , 2015.
Athanase RWAMO, La rue, refuge et calvaire , 2015.
Judicaël-Ulrich BOUKANGA SERPENDE, Et si brillait le soleil…, 2015.
Abdoulaye MAMANI, À l’ombre du manguier en pleurs, suivi de Une faim sans fin , 2014.
Baba HAMA, Les amants de Lerbou , 2014.
Parfait DE THOM ILBOUDO, L’Amante religieuse , 2014. Mamady KOULIBALY, Le miraculé des bords du fleuve Mano : Souga , 2014.
Jean-Célestin EDJANGUÉ, La République des sans-souci , 2014.
Casimir Alain NDHONG MBA, Au dire de mes aïeux. Une facette du passé des Fang du Gabon, 2014.
Darouiche CHAM et Jean EYOUM, Mon continent À Fric, Un essai à deux voix sur l’attractivité du continent Africain et de sa jeunesse , 2014.
Marie-Françoise MOULADY-IBOVI, Étonnant ! Kokamwa !, 2014. Réjean CÔTÉ, Un sorcier africain à Saint-Pie-de-Guire , 2014.
Mamadou DIOP, Rahma, l’école d’une vie , 2014.
Simon DIASOLUA, Entre ciel et terre, Les confidences d’un pilote de ligne congolais , 2014.
Kasoum HAMANI, Niamey cour commune , 2014. Roger KAFFO FOKOU, Les cendres du temps , 2014. Pierre FREHA, Chez les Sénégaulois , 2014.
Patrick BRETON, Cotonou, chien et loup , 2014.
Titre

Jules Ernoux






La précarité quotidienne en Afrique de l’Ouest

Culture et développement


Préface de Michaël Singleton
Copyright





























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72428-7
Dédicace

À Thérèse, femme comme nulle autre, épouse complice.

Aux femmes et aux hommes de Côte d’Ivoire, de Guinée et du Niger qui se reconnaîtront sous les noms d’emprunt : ils m’ont appris l’Afrique.
Préface
« Ex Africa semper aliquid novi » – mais il n’est pas dit que l’inédit offert par l’Afrique soit toujours gratifiant ! Anthropologue, formé dans les années 1950 et me trouvant sur le terrain tanzanien à la fin de la décennie suivante, j’ai connu une Afrique quelque peu surréelle : pacifiée par le carcan colonial, elle profitait enfin des quelques miettes tombant de la table de ses maîtres impérialistes. Mais la beauté du Bon Sauvage était trop factice pour rester durablement vraie ! En tant que syndicaliste plus participant au struggle for life que l’anthropologue programmé pour l’observer, mon ami Jules Ernoux a, de toute façon, fréquenté une Afrique contemporaine rentrée dans la normalité humaine.

Les intellectuels européens qui, à la sortie de la Seconde Guerre, s’étaient engagés avec des militants indigènes pour la libération des Damnés des Terres australes, ont dû en partie déchanter, une fois des pays du Sud devenus indépendants. À part l’une ou l’autre exception (tel un Nyerere ou un Mandela), les Noirs n’étaient ni mieux ni pires que les Blancs.

D’entrée en matière, Jules Ernoux annonce sa couleur : il se (re) présente comme un témoin. Témoigner n’est pas théoriser. À tort plutôt qu’à raison, le théoricien, s’imaginant avoir découvert La Vérité et non pas sa vérité, l’impose plutôt qu’il ne la propose. Le témoin, par contre, dit tout simplement ce qu’il a cru vivre. Libres à ceux qui recueillent son témoignage de l’accueillir ou pas. Il importe néanmoins de bien comprendre la portée de ce qui est rapporté. Le récit ethnographique (car les vignettes esquissées par l’auteur relèvent de ce genre-là) ne va pas sans épistémologie critique. Il serait si simple si (faire) savoir était (faire) voir la signification substantielle des choses telle qu’elle existe en et pour elle-même avant toute approche subjective. Or (mal) heureusement, cela ne se passe pas de manière aussi simpliste.

C’est pourquoi, le lecteur non Africain comme le lecteur Africain risquent de se tromper : le premier en pensant que les réflexions de Jules Ernoux sur ses rencontres rejoignent la réalité même de l’Afrique et le second, en prétextant qu’elles s’en éloignent. On ne peut être à côté de la plaque que si plaque il y a !

Or, si l’Afrique donne à penser, une Afrique toute faite, cela n’existe pas. Je connais des compatriotes belges qui s’énervent quand des journalistes étrangers pontifient sur ce que la Belgique est ou n’est pas. À l’université, j’ai eu affaire à des Orientaux et des Africains exaspérés par les élucubrations des orientalistes et des africanistes à leur propos. Avec toute la sympathie qu’on peut éprouver pour cette susceptibilité indigène à l’égard de l’emprise du regard expatrié, pour éviter que la baignoire et non seulement le bébé ne soit jetée avec l’eau du bain, il faut résister à la tentation objectiviste tendue par la naïveté d’une certaine extraversion empirique. Si la Belgique, si l’Orient, si l’Afrique étaient déjà pleinement et parfaitement présents dans toute leur splendeur significative, alors oui, ceux qui se trouvaient congénitalement auprès d’eux auraient le droit naturel de faire un tri apodictique entre des points de vue subjectivement erronés et objectivement exacts.

Or, de nouveau, ce n’est pas le cas. Si, expatrié ou indigène, on peut être ou ne pas être d’accord avec le témoignage de Jules Ernoux, ce n’est pas parce que, comme « accompagnateur militant » lui ferait défaut la prétendue sérénité de l’observateur neutre ou la connaissance rapprochée de la réalité que possède d’emblée et d’office le natif, ce n’est même pas parce que l’Afrique est objectivement plus compliquée que ne le laisserait comprendre une expérience limitée aux quelques pays où l’auteur a séjourné, c’est tout simplement parce que l’Afrique, « ça » n’existe pas ! En excluant, comme il se doit, la mauvaise foi et l’erreur manifeste, mieux vaut admettre qu’il y a autant d’Afriques que d’Africains et d’Africanisants. Ce n’est qu’en admettant volontiers qu’en définitive, le point de vue produit ce qui est vu, qu’on pourrait profiter à fond et positivement de ce que les récits que voici donnent à penser sympathiquement et à faire solidairement.

Michaël Singleton
Professeur émérite d’anthropologie
Université Catholique de Louvain.
Pourquoi ce témoignage ?
Trente-trois fois depuis quinze ans, je suis parti en Afrique de l’Ouest pour accompagner trois syndicats : Dignité en Côte d’Ivoire, la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et la Confédération nigérienne du travail (CNT).

Durée de mes séjours : trois à quatre semaines, un temps relativement court par rapport à des coopérants européens vivant plusieurs années en Afrique mais nettement plus long que celui de syndicalistes qui assurent occasionnellement des formations de quelques jours ou ont de brefs contacts ne leur permettant pas souvent de connaître ni les gens ni le terrain.

Faute de pouvoir loger chez l’habitant, j’ai choisi de loger dans de petits hôtels, mes deux exigences étant d’avoir de l’eau et un climatiseur plus ou moins en bon état de marche. Solution peu coûteuse donnant l’avantage aussi de rencontrer de très nombreuses personnes en dehors du travail proprement dit : syndicalistes que j’invitais le soir, personnes du voisinage, gens de passage et évidemment, travailleurs de ces logements. Ultimes précisions et non des moindres : dégagé de contraintes professionnelles et familiales, j’ai du temps et une totale liberté d’agir puisque j’ai la confiance de la Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC) pour laquelle je travaillais auparavant. Je suis bénévole mais celle-ci prend en charge les trajets en avion et les frais d’h

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