Le panafricanisme est un humanisme
274 pages
Français

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Le panafricanisme est un humanisme , livre ebook

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Description

Passée au crible du coup de frappe multiectique, l'humanité actuelle va mal. Une certaine idéologie dite humaniste l'a plongée dans la déchéance axiologique, source de décrépitude existentielle. A vrai dire, l'humanisme impérialiste de la fameuse mission dite civilisatrice d'essence nordique est comptable de cet état de fait. Il est raciste, esclavagiste, criminel, thanatogène, génocidaire, terroriste. L'urgence est donc signalée. Il faut rapidement trouver, en faveur de notre humanité exsangue, une médication choquante à la hauteur du choc reçu. A cet humanisme impérialiste essentiellement anthropophage, cosmophage et biophage, nous substituons l'humanisme panafricaniste dont la vertu pacifiste en fait une sagesse de la confraternité universelle, une pensée de la résurrection anthropologique et une maxime de la reconstruction cosmique mais pas avant d'avoir procédé à la démystification de l'être en vue de l'édification du devoir-être. Telle est la sentence que vous trouverez dans cet ouvrage à l'issue du contentieux éthique qui oppose l'humanisme panafricaniste à l'humanisme impérialiste.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2020
Nombre de lectures 58
EAN13 978-995650648
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE PANAFRICANISME EST UN HUMANISME
Jean Jacques Ayotta
LE PANAFRICANISME EST UN HUMANISME
Tous droits de représentation, de traduction ou de reproduction, réservés pour tous les pays. © Éditions de Midi 2020, Tél: +237 697 44 90 82 Yaoundé-République du Cameroun /juillet 2020 editionsdemidi@yahoo.fr ISBN : 978-9956-506-48-4
INTRODUCTION
« Je trouve dans mon cœur inscrites en caractère ineffaçable par la nature des règles », disait Jean Jacques Rousseau. Ces règles, en principe, c’est celles de la raison humaine commune à tous les hommes en tant qu’elle devrait irradier leur entendement et gouverner leur conduite. L’une de ces règles, c’est que nul n’a, par nature, le droit de transformer l’autre en esclave, en objet ou en gadget mo-derne à jeter après utilisation. E. Kant lui-même pense que ces règles ont un fon-dement rationnel. Elles sont supérieures et antérieures aux faits. Des contradictions peuvent surgir au niveau morphologique, physique, géographique, culturel, politique, social, économique ; mais les hommes demeurent fondamen-talement égaux en droit. Ces règles, c’est un ensemble de conditions a priori sous lesquelles l’essence de chacun est liée à celle de l’autre selon une loi générale de la raison. L’humanité ce n’est pas l’animalité, ce n’est pas la choséité, c’est la rationalité, c’est la moralité. La règle générale qui parle sous la forme sévère du devoir est celle-ci : « Tu ne tueras point ». Cinq siècles avant E. Kant la charte er du Manden proclamée à Kouroukan Fouga sous le règne du 1 souverain du Mali Soundiata Keita qui vécut de 1190 à 1255 portait déjà des inscriptions sur le ca-ractère sacré de la vie, le respect de la dignité humaine en tout homme. Nous pouvons y lire : « Une vie est une vie », « Une vie n’est pas plus ancienne ni plus respectable qu’une autre ; de même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie » ; « Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin, que nul ne cause du tort à son prochain, que nul ne martyrise son semblable ». Cela signifie que la
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vie d’un être humain, de tout être humain est quelque chose de sacré, et l’homme n’a pas le droit de détruire la vie de l’autre. Mais, de façon factuelle, nous consta-tons que l’humanisme de la fameuse « mission » dite « civilisatrice » d’essence occidentale est un humanisme criminel, une anthropophagie en bonne et due forme qui a détruit et qui continue de détruire des vies humaines. Il faut même plutôt parler d’antihumanisme. Contrairement à Marc-Aurèle qui, dans ses pen-sées, nous enseigne que « les hommes sont faits les uns pour les autres » et à Vol-taire qui pensait, dans Candide, que les hommes ne sont faits que pour se secourir les uns les autres, voici l’impérialisme raciste, terroriste, prédateur, criminel oc-cidental, qui instruit que les hommes sont faits pour se tuer, s’égorger, se bom-barder, se terroriser les uns les autres. Comme le pense A. Césaire, il faut tout reprendre. Puisque c’est l’homme, la valeur fondamentale, qui est menacé de disparition, il faut reprendre les choses à zéro en faisant de la question de l’homme une préoccupation fondamentale. Il faut placer l’accent critique au pouvoir de l’absolu. Il faut recommencer la construction de ce monde désenchanté où le visage de l’homme est pétrifié par l’angoisse, la douleur, l’incertitude. Un monde où la cosmocratie criminocratique thanatocratique impérialiste gouvernante, cet odieux directoire maffieux du monde, alias ‘’communauté internationale’’ autoproclamée, a fait du reste de la planète son marchepied et son paillasson. Elle a rendu les cœurs aveugles et l’es-prit humain misérable. Elle est responsable de la dégénérescence des valeurs et de la déchéance de l’humain en général. Ce qui compte, pour elle, c’est les res-sources de la planète à piller et ses intérêts à sauvegarder. La cosmocratie crimi-nocratique thanatocratique impérialiste avec son cortège de pratiques prédatrices inhumaines, cette véritable « boîte de Pandore », est un véritable scandale pour le bon sens. Puisqu’elle détruit l’homme, elle s’attaque même au fondement des choses. Il faut tout recommencer. Il faut une nouvelle opinion internationale forte, dressée contre la mégalomanie anthropophage de la cosmocratie thanatocratique génocidaire, terroriste, esclavagiste, impérialiste actuelle. L’humanisme panafri-caniste devient la pensée de la reconstruction cosmique et surtout de la résurrec-tion anthropologique. Elle est iconoclaste par essence puisqu’il faut mettre un terme au non-sens ambiant, à l’aberration rationalisée, aux théories du chaos, aux idéologies du déluge, aux pratiques du pire. Ce monde est une réalité fausse
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où l’humanisme esclavagiste, prédateur, impérialiste, criminel, terroriste fait tour-ner les hommes à la manière d’horloges bien réglées, leur ôtant leur substance vitale, zombifiant leur être, vampirisant leur énergie, les dépouillant de leur di-gnité et de leur sens critique. Le panafricanisme est un humanisme. Nous le répétons à satiété, courageuse-ment. Le panafricanisme est un humanisme. Ce n’est ni une bombe destructrice, ni un cliquetis d’expressions sonores, ni un assemblage fortuit de mots vacants, tintinnabulants, ni une blague, ni une affirmation gratuite, ni un pis-aller. Nous pesons bien le sens des mots que nous utilisons par ces temps dangereux de va-cuité sémantique et d’indigence morale. En réalité, de quoi parlons-nous avec fière allure ? Regardons dans quelles té-nèbres, dans quels périls se passe le temps. N’entendez-vous pas le cri de la sa-gesse ? Que demande-t-elle ? Une seule chose : que l’humanité soit exempte d’impérialisme terroriste, criminel, anthropophage, bref cosmocide et qu’elle jouisse d’un sentiment de bien-être sans inquiétude, sans peur, sans terreur. Le panafricanisme est un humanisme. L’analyse à faire ici impose de procéder par discrimination conceptuelle. Laissons un tant soit peu de côté le terme pana-fricanisme. Il vient de naître. Il est nouveau dans l’univers conceptuel œcumé-nique. Prenons plutôt en charge réflexive celui d’humanisme. Il est aussi vieux que l’homme sur lequel il porte. Le vieux continent autoproclamé, ‘’le continent européen’’ nous fait savoir que son humanisme commence avec la figure emblé-matique de Socrate car, depuis que Socrate a fait descendre la philosophie du ciel sur la terre, l’homme est devenu une préoccupation particulière de la pensée per-formative. Avant Socrate, tout se passait comme si la question de l’homme allait de soi et ne devrait plus faire l’objet d’une préoccupation particulière sérieuse. L’homme s’était alors quelque peu oublié. Il s’intéressait plutôt à la connaissance de tout ce qui n’est pas lui ou même de tout ce qui est en dehors de lui par, exem-ple la nature, les cieux, les dieux, etc. Alors, parler encore de l’humanisme au-jourd’hui, cela ne semble-t-il pas un vieux sujet dépassé ? Pire, nous en faisons la vertu exclusive du panafricanisme, antithèse de l’impérialisme. N’est-ce pas perdre totalement la tramontane ? Mais qui sommes-nous ? Avons-nous cessé d’être des êtres essentiellement telluriques, habitants de ce monde endiablé, siège de prédateurs impérialistes, de génocidaires racistes, de pyromanes terroristes
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internationaux misanthropes, d’êtres criminels, belliqueux aux mains gantées de cestes, vivant sur cette terre dont St-Exupéry pense être curieusement celle des hommes, témoins engagés ou résignés des faits qui s’y passent et de la façon dont les schèmes comportementaux se construisent et se détruisent ? De quelle époque sommes-nous ? Avons-nous cessé d’être de l’époque séculière prise en otage existentiel par le néo-esclavagisme terroriste, criminel, prédateur, impéria-liste, thanatogénique américano-occidental ambiant ? De quoi parlons-nous et pourquoi ? De qui se moque-t-on ? Ce monde rivé à d’autres préoccupations a-t-il encore les oreilles disposées à entendre l’appel de l’humanisme véritable ? Ne nous traitera-t-on pas de maboul ? Un être apatride ? Un inadapté mondial ? Ce monde endormi, ensorcelé sortira-t-il jamais de son sommeil dogmatique ? Ce monde envoûté, berné, illusionné laissera-t-il jamais tomber ses illusions des-séchantes ? Le célébrissime philosophe Nietzsche le relevait déjà fort pertinem-1 ment : « Il y a plus d’idoles que de réalités dans le monde » . Et si le monde pouvait se rendre compte de ce que, jusqu’ici, il vit dans la fausseté et non dans la vérité et qu’il s’est trompé depuis belle lurette ? Que tout ce qu’il tient comme absolu n’est que relatif, que tout ce qu’il prend pour valeur n’est que non-valeur ? Et si un courageux invétéré s’élevait d’entre les hommes et prenait sur lui la lourde responsabilité de dire la vérité à ce monde ? Qui le consolerait de ses larmes infinies, de ses regrets et de ses remords ? Ou alors faut-il qu’on le laisse éternellement voguer dans l’éclaircie de l’illusion, de la fausseté, du mensonge, du vice, de peur d’éveiller sa conscience et ne pas pouvoir supporter les embête-ments de ses remords ? C’est assez curieux et même insolite de parler de l’humanisme dans un monde où l’homme n’est pas, tué par la mondialisation de la terreur, la sécularisation du thanatos, la criminalité internationale portée par la cosmocratie anthropophage moderne. Après avoir tué Dieu, l’homme se retourne contre lui-même et se dé-vore. Diogène le cynique, en plein jour, au cœur de la Grèce de l’époque, sa lan-terne allumée en main, continue de chercher l’homme en tant que homme dans
1 F. Nietzsche, Crépuscule des idoles, suivi de Le cas Wagner, Flammarion, Paris 1985, P. 85-88
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