150
pages
Français
Ebooks
2017
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
150
pages
Français
Ebook
2017
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
06 novembre 2017
Nombre de lectures
78
EAN13
9782728925193
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
La lecture du Petit Prince, à dix-sept ans ans, a marqué pour Stan Rougier le début d’une grande « aventure » spirituelle avec Antoine de Saint Exupéry. C’est lui, en effet, qui parvint à le détourner du matérialisme ambiant. En renouvelant le langage de la recherche de Dieu, l’aviateur-poète lui ouvrait les portes de sa vocation religieuse. Durant plus de soixante années, Stan Rougier a pu constater combien les oeuvres de Saint Exupéry répondaient à la soif de sens des jeunes qui « avaient mal de la poussée de leur âme ». L’âme humiliée réclame son dû.
Loin de se contenter d’exprimer une dette personnelle, ce livre est aussi l’occasion, pour Stan Rougier, de restituer toute l’intensité de la quête intérieure d’Antoine de Saint Exupéry et de mettre en lumière la place centrale que les Évangiles y ont réellement prise.
« Que peut-on dire aux hommes ? » est ainsi, tout à la fois, un sillage dans la quête du sens de la vie, une invitation à l’enchantement de l’âme et à la redécouverte d’un des plus grands écrivains français du XXe siècle.
Publié par
Date de parution
06 novembre 2017
Nombre de lectures
78
EAN13
9782728925193
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Stan Rougier
avec la collaboration de Béatrice Guibert
« Que peut-on dire aux hommes ? »
Saint Exupéry en approche de Dieu
Biographie spirituelle
Préface de François d’Agay
Postface d’Olivier de Lestrange
MamE
Tous les titres de chapitre et les intertitres sont des citations d’Antoine de Saint Exupéry.
L’orthographe de son nom, sans trait d’union, est respectueuse de son choix personnel.
Préface
Marie de Saint Exupéry a élevé ses cinq enfants avec douceur et fermeté. Antoine est un enfant turbulent et difficile, mais doué d’une grande sensibilité. Sa mère est son refuge, elle seule peut le calmer, lui rendre la paix. Marie a donné à ses enfants le sens des valeurs humaines, chrétiennes et fondamentales dont ils s’imprègneront, particulièrement Antoine, qui doit beaucoup à sa mère admirable, courageuse et exemplaire et qui s’est donnée toute sa vie à ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.
La mort de son frère François à l’âge de quinze ans a profondément marqué Antoine, il est révolté par cette « injustice » et il est possible que ce drame soit la cause de sa désaffection pour la foi de son enfance.
Antoine de Saint Exupéry est devenu vraiment lui-même le jour où il s’envole de Toulouse, ayant en charge son premier courrier. Il partage alors les mêmes risques que ses camarades pilotes dans un métier qui enseigne le sens précis du mot « devoir ». Il se découvre, il existe, il a trouvé la communauté humaine à laquelle il aspirait.
Il retrouve dans ces missions ce qu’il appelle « la poignante méditation des heures de vol » découverte au temps de l’Aéropostale et les souvenirs reviennent. Antoine s’évade vers son enfance, vers le pays de son enfance. Il lui semblait ne pas avoir vécu depuis ce temps.
Ce pouvoir d’évocation que possède Saint Exupéry est immense. À chacun de ses vols de courrier postal aérien ou de guerre, il engrange et retrouve ses pensées dans le calme de l’escale du soir. Il puise alors dans cette provision de souvenirs pour écrire, il nous laisse son œuvre universelle.
Que peut-on, que faut-il dire aux hommes pour qu’ils s’unissent et non pas se divisent ? Telle était bien la grande inquiétude d’Antoine de Saint Exupéry.
Mais je crois que Le Petit Prince apporte déjà une réponse : écrit avec des phrases composées de mots simples et faciles à comprendre par une grande partie des hommes de la planète, ce petit livre est également une ouverture vers toute son œuvre, qui est elle-même une réponse à cette question.
« Seul l’Esprit, s’il souffle sur la glaise peut créer l’homme 1 . »
*
Vous avez évoqué pour nous, Stan, votre enthousiasme pour cet « aventurier mystique » qui vous a communiqué le goût de la spiritualité et son œuvre universelle a été pour vous la plus grande source d’inspiration. Il vous a « façonné intérieurement ».
Je vous cite, mais qui mieux que vous peut nous parler de votre recherche ?
Votre quête a donné un sens à votre vie. Antoine de Saint Exupéry vous a parlé. Son œuvre tout entière est déjà une réponse à vos questions, à la question qu’il se posait : « Que peut-on dire aux hommes ? »
Il se sentait responsable de tous.
Si Antoine de Saint Exupéry remet sa foi en question, s’il se remet lui-même en question, c’est qu’il en sentait le besoin. Il fait chaque fois un pas, encore un pas vers la lumière. Vous avez réussi à nous faire mieux comprendre la quête spirituelle de Saint Exupéry brusquement interrompue le 31 juillet 1944.
Votre ouvrage est un témoignage, presque une certitude : Antoine de Saint Exupéry était en approche vers ce dieu caché dans la Lumière.
Merci Stan pour « cette mise à jour » qui nous touche profondément.
François d’Agay,
neveu et filleul d’Antoine de Saint Exupéry,
Agay, le 26 janvier 2017.
Prologue
« Celui-là n’habite point le même univers, qui habite ou non le royaume de Dieu 2 . »
Antoine de Saint Exupéry est un diamant aux facettes multiples. En parcourant plus de trois mille pages de sa main et une trentaine de biographies, je le découvre voyageur de commerce, pilote de ligne, pilote de l’Aéropostale, pilote de guerre, inventeur patenté (onze brevets déposés en France et un aux États-Unis), écrivain, poète, philosophe, dessinateur, expert en tours de cartes, éternel amoureux, ami exigeant et indéfectible, prêt à risquer sa vie pour sauver celle d’un collègue en difficulté… j’en passe ! Un « touche-à-tout de génie ». Beaucoup s’accordent pour dire qu’il avait énormément de charme et que son sourire était irrésistible. Annette Doré, journaliste de Montréal, lui trouvait une « tête de batracien rêveur ».
Une lettre d’Anne Morrow Lindbergh tombe sous mes yeux :
Je viens de lire la deuxième partie de Pilote de guerre . Ce livre exprime toute l’angoisse de notre époque. Tel un saint Christophe, Saint Ex en accepte tout le poids.
Au cours de ce magnifique « credo », je me suis sentie pardonnée. Tout ceci n’est que la vieille expérience religieuse : être touché par « la Grâce » 3 .
J’animais il y a quelques jours, dans une ancienne chartreuse, une session sur l’ouvrage Citadelle . Une des participantes, arrachée au matérialisme ambiant des années soixante par la lecture de Saint Exupéry, dévoila : « Lorsque cela n’allait pas bien, lorsque je me heurtais à une difficulté, à une épreuve, j’ouvrais Citadelle et aussitôt la lumière se faisait en moi. Je trouvais la solution. Saint Exupéry m’a réconciliée avec la quête spirituelle. Il m’a guérie des bavardages de l’époque. Je n’aurais jamais lu cet auteur s’il avait été catholique ! »
Combien ont éprouvé, à la lecture d’Antoine de Saint Exupéry, un sentiment analogue à celui d’Anne Morrow Lindbergh ! Le poète-aviateur avait trouvé le langage qui convenait à leur sensibilité pour leur permettre d’avoir accès à Dieu et, par Lui, au sens de la vie… Renée Zeller, à la fin des années quarante, adressait à Saint Ex ces mots : « Je connais tel homme qui, vous ayant lu, Saint Ex, a quitté le monde et s’est fait apôtre pour être jardinier des âmes 4 . »
J’en connais également un… moi-même.
*
Dans un livre collectif d’hommages à Saint Exupéry, Roger Stéphane résume la trace que le pilote-écrivain a laissée dans son esprit : « C’est lui qui m’a mené à la tentation communiste 5 . » J’ai attendu d’avoir publié près de quarante livres avant de relater aujourd’hui comment, par ses écrits, Antoine m’a conduit à la « tentation chrétienne ».
Je ne m’attarderai pas sur ce que fut sa vie, ses liens, sa façon d’enchanter les cercles d’amis les plus divers, ses relations avec ses copains du groupe de reconnaissance 2/33 à Orconte, en Sardaigne, en Corse, ou avec des hommes de lettres dans les cafés de la rive gauche parisienne. Tout cela, une cinquantaine d’ouvrages l’ont consigné à merveille. Le but de ma démarche est de dire comment cet auteur a pu chambouler, par sa parole, toute mon existence. Chaque matin, durant soixante ans, j’aurais pu dire : « Je ne serais pas là aujourd’hui, avec les différentes missions qui sont les miennes, si un aumônier ne m’avait pas offert Citadelle la veille de mon départ pour dix-huit mois en Afrique, durant lesquels ce livre constituerait mon unique lecture ! »
Les pages qui suivent sont un hommage et un témoignage. Aucun auteur n’écrit pour lui-même. La vie et l’œuvre de ceux qui nous ont lus, voilà qui semble justifier la passion d’écrire.
« La seule question qui m’angoisse et me pèse, la seule réponse qui me peut ranimer et aider et servir : que devient mon livre chez qui le lit 6 ? » À cette belle question, Antoine, les pages qui suivent souhaitent répondre.
Dans cet ouvrage, je viens raconter une étonnante aventure, au sens qu’Antoine donne lui-même à cette expression : « L’aventure repose sur la richesse des liens qu’elle établit, des créations qu’elle provoque 7 . »
Je souhaite, à travers ces lignes, rendre compte de la paternité spirituelle que les paroles de cet écrivain ont eue sur le jeune homme que j’étais. Il a posé sur mes yeux les mots qui m’ont relié à la Révélation de l’existence de Dieu et de Sa relation aux hommes. Je rêve depuis un demi-siècle de mettre au jour la quête spirituelle du célèbre aviateur-prophète.
*
L’œuvre de Saint Exupéry n’était pas pour moi un banal ensemble de textes de sagesse et de poésie. L’homme de lettres m’est devenu très vite un contemporain capital. Je me su