Critiques de la société de l information
266 pages
Français

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Critiques de la société de l'information , livre ebook

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Description

L'expression société de l'information est devenue, ces dernières années, un des labels les plus courants pour désigner l'avènement d'une nouvelle société fondée sur les potentialités des technologies de l'information et de la communication (TIC), ainsi que sur la libre circulation des informations, des idées et des connaissances. Les différents chapitres de cet ouvrage s'interrogent sur ce que le mythe de la société de l'information dit des conflits et des antagonismes qui sont au fondement même de nos sociétés.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2008
Nombre de lectures 68
EAN13 9782336259154
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur ;
Aux Éditions Hermès Science :
GRANJON (Fabien), LELONG (Benoît), METZGER (Jean-Luc) dir., Inégalités numériques. Clivages sociaux et modes d’appropriation des TIC, Hermès Science, Paris, 2008.
Aux Éditions Apogée :
GRANJON (Fabien), L’Internet militant. Mouvement social et usages des réseaux télématiques, collection Médias et nouvelles technologies,
Apogée, Rennes, 2001.
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296070318
EAN : 9782296070318
Critiques de la société de l'information

Eric George
Fabien Granjon
Sommaire
Page de Copyright Page de titre INTRODUCTION - Des critiques de la société de l’information PARTIE 1 - Critiques du déterminisme technique et des formes du capitalisme
CHAPITRE 1 - Gatesisme et informationnalisation sociale : alternatives à la société de l’information ? CHAPITRE 2 - La société de l’information : un dédale obligé pour l’examen des dynamiques sociales ? CHAPITRE 3 - Ambiguïtés de la société de l’information et ambivalences de la société civile : le révélateur SMSI CHAPITRE 4 - La participation africaine à la société de l’information : pour une théorie critique CHAPITRE 5 - Pluralisme des valeurs et société mondiale de l’information CHAPITRE 6 - Capitalisme, démocratie et pouvoir dans la société globale de l’information : vers une « gouvernementalité spectaculaire »
PARTIE 2 - Présence marxienne
CHAPITRE 7 - Une revue critique des théories de la société de l’information CHAPITRE 8 - Pour une critique matérialiste de la société de l’information CHAPITRE 9 - Que cache l’idéologie de la société de l’information ? CHAPITRE 10 - Production immatérielle, travail et valeur. Éléments pour une analyse de l’économie de la connaissance CHAPITRE 11 - Travail, information et connaissance dans le nouveau capitalisme. La thèse du capitalisme cognitif
CONCLUSION - Du mythe de la société de l’information au mythe de la résistance Les auteurs Questions Contemporaines
L’illustration de couverture a été réalisée à partir de contenus sous licence creative commons, issus du site de partage de photographies flickr ( http://www.flickr.com/photos ...).
Les auteurs de ces contenus sont :


-Aturkus : (.../aturkus/377697748/ ) -Bru76 : (.../bru/ ) -Foraggio Fotographic : (.../foraggio/ ) -Guillermo Esteves : (.../gesteves/ ) -Grpe amén. num. du territoire : (.../amenagement numérique/ ) -Martin Kingsley : (.../coyotejack/ ) -Ernst Moeksis : (.../16961193@N06/ ) -Mathias Pastwa : (.../mpastwa/ ) -Torley : (.../torley/ ) -Tortuga767 : (.../tortuga767/ ) -Luis Villa : (.../maguisso/ ) -91RS : (.../digital1/ )
INTRODUCTION
Des critiques de la société de l’information
Éric GEORGE Fabien GRANJON
Dans toute idée, il faut chercher à qui elle va et de qui elle vient ; alors seulement on comprend son efficacité.
Bertolt Brecht, Me Ti, livre des retournements .
Les textes ici rassemblés font pour partie suite à la tenue d’un colloque sur la société de l’information qui s’est déroulé dans le cadre du Congrès 2006 de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS), à l’Université MeGill de Montréal 1 . Cette initiative fut suivie par un grand nombre de chercheurs africains, européens et nord-américains. Son évident succès nous a logiquement amené à donner une suite éditoriale aux discussions et débats animés que nous avions eus à cette occasion. La réflexion s’est donc poursuivie durant les mois qui ont suivi le colloque et s’est ouverte à des chercheurs qui n’avaient pu être présents lors de notre rencontre québécoise. Le présent ouvrage rassemble les textes qui, dans une perspective critique avérée, ont eu pour point commun de penser la nécessité d’une mise au jour des ordres de domination qui sont au principe des mythologies libérales de la société de l’information. Les contributions ici réunies sont donc le fruit d’une activité scientifique dont l’une des caractéristiques est le refus d’opposer le savant au politique, la distanciation à l’engagement. Elles sont ici livées telles qu’elles ont été envisagées par leurs différents auteurs, comme autant de manières de s’opposer aux thuriféraires des sociétés capitalistes avancées qui font de la société de l’information le dernier mythe en date d’un ordre mondialisé, cherchant sans cesse à légitimer l’exercice d’une domination pluridimensionnelle permettant d’assurer l’assise de leurs positions sociales avantageuses. Ces discours sur la société de l’information servent par ailleurs de prêt-à-penser à d’autres agents sociaux dont les professions consistent à proposer un sens aux actes et tensions de l’existence (journalistes, universitaires, etc.). Sous leurs plumes et dans leur bouche, le monde contemporain devient un rassurant village planétaire fondé sur l’essor des réseaux de communication et de la mondialisation des économies. La propagation de cette vision faussement irénique sert bien évidemment d’abord à légitimer la place de choix qu’ils pensent pouvoir tenir au sein de nos sociétés actuelles. Celles-là mêmes où, nous disent-ils, les problèmes et les antagonismes sociaux seraient in fine solubles dans les eaux troubles de la communication.

Les mythologies de la société de l’information
Ces dernières années ont donc vu le syntagme société de l’information devenir un des labels les plus courants pour désigner au sein de discours médiatiques, politiques et scientifiques, l’avènement d’une nouvelle société fondée sur les potentialités des technologies de l’information et de la communication (TIC) et la libre circulation des informations, des idées et des connaissances. Deux Sommets mondiaux (SMSI) organisés par l’Union internationale des télécommunications (UIT) sous les auspices des Nations Unies, en 2003 à Genève et en 2005 à Tunis ont même mis au cœur de leurs questionnements l’émergence de cette supposée société nouvelle. Les propos sur la société de l’information ne sont pourtant pas si nouveaux. Sans remonter aux idées saintsimoniennes qui accordaient déjà la part belle aux réseaux comme technologies sociales, rappelons-nous le succès de la cybernétique pendant les années 50, alors que les gros calculateurs et les premiers ordinateurs étaient en plein développement. Le père de la cybernétique, Norbert Wiener, n’expliquait-il pas que les échanges d’informations pourraient largement contribuer à piloter de façon juste et rationnelle nos sociétés ? La circulation d’informations à l’intérieur de tous les systèmes n’allait-elle pas favoriser systématiquement les situations d’homéostasie, d’équilibre et la concorde sociale ?
Dans les années 70, ce sont les théoriciens libéraux tels que Friedrich von Hayek, Daniel Bell, Edward Shils, Raymond Aron ou Alain Touraine qui ont contribué à faire exister la société postindustrielle. Celle-ci était censée marquer la fin des modèles et des conditions de production industrielle (épuisement du régime fordiste), des idéologies, de la lutte des classes et des formes d’action collective héritées du mouvement ouvrier, caractéristiques des sociétés modernes de masse . Selon les moments, les termes mis en avant ( village global, société câblée, société post-fordiste, etc.) ont été différents, mais ils ont toujours eu vocation à désigner une société caractérisée par la multiplication des échanges de données et d’informations dans un contexte d’innovation rapide et d’accroissement accéléré des marchés. En la matière, les années 90 sont apparues particulièrement riches dans la production de discours d’accompagnement de l’innovation technique (notamment du réseau Internet), affirmant la prépondérance de l’économie de service, du travail immatériel, de la tertiarisation de l’emploi, l’importance des manipulateurs de symboles, du savoir, de la connaissance, de l’intellectualité de masse , etc.
Les références à un modèle communicationnel des rapports de production, &

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