De l AFP à la télé, mes 7 vies sur les points chauds du globe
276 pages
Français

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De l'AFP à la télé, mes 7 vies sur les points chauds du globe , livre ebook

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Français

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Description

Par une suite de circonstances exceptionnelles, Claude Brovelli a été entraîné dans une succession d'"aventures" journalistiques. Témoin de faits historiques parmi les plus importants de ces 50 dernières années, il a rencontré des personnages exceptionnels, dangereux, fascinants, du Vietnam au Biafra, du Sénégal au Mali à l'époque de la décolonisation, puis dans l'Italie du terrorisme. Il a également été présentateur vedette des journaux télévisés de TF1 et d'Antenne 2 dans les années 70.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2013
Nombre de lectures 41
EAN13 9782336321394
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Graveurs de Mémoire

Graveurs de Mémoire


Cette collection, consacrée essentiellement aux récits de vie et textes autobiographiques, s’ouvre également aux études historiques
*















La liste des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Titre

Claude BROVELLI








De l’afp à la télé, mes 7 vies sur les points chauds du globe
Copyright

Du même auteur :

La guerre des rapaces , Albin Michel, 1969. Ils ont réussi, France Empire, 1984. Vive la France quand même !, France Empire, 1985.














© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-67148-2
Citation

« Quand la Providence vous donne une tâche, Elle vous donne les moyens de l’accomplir »
Citation de Jean Paul II (voir page 247)
A VANT-PROPOS
Ecrire un livre de Journaliste, c’est facile : je l’ai déjà fait à plusieurs reprises. Tenter d’écrire un vrai livre, cela me paraît être une aventure autrement plus difficile mais le moment me semble venu de le faire en essayant de conjuguer la force de la mémoire et la puissance de la réflexion.
Ce sont ces deux recherches que je vais essayer en permanence d’équilibrer dans mes propos en leur donnant, je crois, un sens qui, du coup, peut avoir sa raison d’être.
C’est vrai que je me suis trouvé au cœur d’évènements de portée majeure, qu’il s’agisse :
– des premières années de la décolonisation en Afrique,
– de la guerre du Biafra,
– de la guerre du Vietnam qui hante encore aujourd’hui la mémoire américaine
– du terrorisme des années de plomb en Italie
– de la succession en 71 jours de trois Papes au Vatican
Mon propos consiste essentiellement à raconter comment un jeune journaliste imprévu des années 60 et 70 – les fameuses glorieuses – a vécu ces évènements parmi les plus importants du vingtième siècle.
Si, en plus, ce livre peut faciliter la compréhension de quelques personnes en mal de repères et perdues dans le fouillis actuel d’idées bidons, de « stars » bidons, d’exemples bidons, de références bidons, tant mieux en se disant : « merde, moi aussi, je peux y arriver en me bouchant les oreilles comme Ulysse ». Après tout, c’est une histoire qui finit bien celle d’Ulysse qui, fuyant les sirènes, retrouva la lumière, l’immensité de l’espace, la liberté, l’amour, le pouvoir et la puissance.
Afin de faciliter une lecture fluide, j’opte pour un récit chronologique et résumé au maximum de tout ce qui a précédé le début de ma Grande Aventure Journalistique et dont on percevra à postériori, j’espère, quelques clés essentielles.
Tout commence par une inimaginable prédiction : vers l’âge de 14 ou 15 ans, ma mère m’avait emmené voir une « tireuse de cartes » comme on disait. Je ne voyais pas bien l’intérêt de la chose mais ma mère était sûre de son fait.
Je me souviens d’une très vieille femme qui nous avait reçus dans la pénombre inquiétante d’un petit appartement rempli jusqu’à la gueule de meubles, de bibelots, d’objets bizarres au rez-de-chaussée d’un vieil immeuble Grande Rue Charles de Gaulle à Nogent-Sur-Marne, ma ville de naissance.
Et la vieille commença à me tirer les cartes : c’était il y a un peu plus de 50 ans et, à l’époque, j’avais du aller une ou deux fois à Paris en bus et en métro, ce qui pour moi constituait le « voyage » le plus important ; c’est là que, tranquillement elle me débita avec assurance, au fur et à mesure de mes pioches :
– Toi mon petit, tu vas faire le tour du monde : tu vas rencontrer les personnes les plus importantes de la planète, Présidents, Rois, Papes, tu vas écrire des livres, tu vas être connu (je pensais en rêvant comme tous les jeunes de mon âge à Alain Delon que j’ai rencontré depuis et que je salue ici), on va t’interviewer, tu vas gagner beaucoup d’argent…
Qui aurait pu la croire ? Même ma mère, qui visiblement venait la voir de temps à autres, trouva qu’elle poussait le bouchon un peu loin. Elle me dit en sortant que s’il y avait un tout petit peu de vrai dans tout cela, ce ne serait déjà pas si mal…
Mes parents, tout récents immigrés italiens qui avaient fui le fascisme en Italie vivaient entre la misère et l’extrême pauvreté, mon père allant chercher chaque matin de l’« embauche » pour la journée comme manœuvre maçon et ma mère faisant la nourrice dans le minuscule 2 pièces où nous habitions à 7…
Nous aurions rêvé à cette époque – nous rêvions – de pouvoir aller habiter dans l’un de ces fameux immeubles construits autour de Paris dans les années 50 avec une vraie cuisine, une vraie salle de bains, de vraies toilettes – un vrai confort quoi – afin, entre autres, de n’être pas contraint de descendre de la chambre mansardée du 3 ème étage en plein hiver pour aller dans les wc à la turque au fond du jardin ! La chambre devait faire au plus 15 mètres carrés et un rideau sommaire séparait le garçon des filles. Il y faisait très froid en hiver et très chaud en été. L’hiver, de nuit, c’était un véritable cauchemar de descendre pour rejoindre ces « toilettes » rudimentaires.
A la maison, mes parents, entre eux, parlaient un patois du Piémont. Ils ne s’exprimaient pas en italien ne connaissant la langue que par bribes. Mais ma mère nous interdisait de parler comme eux :
– Ce grand pays nous a accueillis et il faut que vous parliez français, que vous soyez des Français complètement comme les autres petits français. Elle y tenait absolument et je me suis rendu compte par la suite combien elle avait raison et combien d’ailleurs pour un étranger, la nationalité française se mérite.
(Bien des années plus tard, lorsque, journaliste à la télévision, la direction envisagea de me confier le poste de correspondant permanent à Rome, on fut surpris que, compte tenu de mes origines, je ne parlais pas un mot d’italien ! On s’inclina devant mon explication toute simple ! Je partis quand même pour Rome où j’appris l’italien très vite.)
A l’école, je n’étais pas dans les premiers de la classe mais au moins en sortant de la communale je savais lire, écrire et compter. A 14 ans, puisque c’était l’âge légal pour quitter l’école (il semble qu’on s’en souvienne 50 ans après, c’est pathétique) je commençais à travailler certificat d’études primaires en poche ! Il était exclu que je demeure aux crochets d’une famille nombreuse, plus que modeste.
Pour moi, l’avenir était bouché, inexistant.
Ce fut d’abord un stage rémunéré au strict minimum dans une banque. Trois mois de paperasses. Suffisamment pour me rendre compte que ce n’était pas mon truc. Puis ce furent les tissus ! garçon de magasin chez un demi-grossiste de la rue du Grenier Saint-Lazare, à Paris. Pas la vocation non plus. Mais, il fallait bien pouvoir s’acheter la mobylette tant attendue, l’électrophone Teppaz, les premiers 45 tours.
Enfin ce fut l’usine : une usine de matières plastiques qui venait d’ouvrir dans un hangar de Bobigny : travail de nuit sur des machines infernales, odeurs nocives de polyéthylène, retours au petit matin au milieu des visages hagards et sans expression remplissant les trains de banlieue. Cela, aussi, ne pouvait être qu’une expérience provisoire. Et pourtant, je conserverai le contact avec les générations successives des patrons de l’usine, aujourd’hui à la retraite et, restés amis. Nous faisons la fête de temps à autre.
L’avenir est un mot dont je n’imaginais pas qu’il puisse même avoir un sens.
J’eus une enfance et une adolescence plutôt heureuse et équilibrée et je ne conserve que les bons côtés de cette époque où à travers les yeux du jeune garçon, les gens sont perçus d’une façon spontanée, rapide, immédiate. Je veux simplement me souvenir qu’un 45 tours acheté après des semaines d’économies ou le cinéma du dimanche après midi à Nogent ou au Perreux, suffisaient à équilibrer mon existence d’une façon positive.
J’oubliais ! Comme nous étions un peu les uns sur les autres à la maison dans une seule petite pièce pour toute la famille, j’allais, pour m’aérer un peu, au bureau d’une assistante sociale amie de ma mère, Mademoiselle Mathieu qui m’avait à la bonne. J’avais 13 ou 14 ans et elle me laissait des après-midi entiers « jouer » avec sa vieille machine à écrire,

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