De l'argent pour créer

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• Publié par: creation-d-entreprise-magazine
• Publié le: 17 mai 2011
• Nombre de lectures: 50
• Langue: Français

Extrait

De l'argent pour créer

PME, misez relation humaine

D'un ami (Bernard Garbe) antiquaire à Cherbourg : « Les clients viennent presqu'autant pour la discussion que pour voir un meuble ou un bibelot. » Dans Le Parisien, un boulanger de Ploumagoar dans les Côtes d'Armor avoue réussir à conserver ses clients face aux grandes surfaces en maintenant chez lui une relation humaine qui n'existe pas en hyper. À Boulogne-Billancourt, le bistrot Chez Michel, situé en face de nos bureaux ne désemplit pas avec sa cuisine simple et enjouée. PME, misez sur le contact humain et le sens du service rendu. Dans un monde qui se « déshumanise » le service client n'a plus de prix !

S'élever avec le roi des nacelles

Il est formidable David Duclos. Diplômé Arts et Métiers de 48 ans, l'air de rien, il a créé 450 emplois en se payant le loisir de vouloir faire partager partout son culte du « mental positif ». Il vient même d'enchaîner un petit livre, Bonheur et réussite par la pensée positive (1). Tout un programme.

Tout commence en 1991 à Tonneins près d'Agen. Le jeune diplômé partage le bureau d'un ingénieur à la retraite et le convainc d'investir dans la location de nacelles. Vous savez ces petites cabines installées sur des chariots élévateurs et qui, à l'entendre, font baisser « le temps d'intervention sur les chantiers par 7 sans parler de la sécurité ». Pourtant, il y aurait encore en proportion vingt fois moins de nacelles en Europe qu'aux USA (chaque pays ayant sa réglementation propre). En 1997, il crée Access industrie avec 400 000 euros et quelques 10 salariés. Dix ans plus tard, son groupe de location de nacelles fait 60 millions d'euros et emploie 450 salariés face au géant manitou, Pinguely Haulotte. Et Duclos investit maintenant dans la production avec ATM (2 millions d'euros, 15 salariés à Tonneins). Tout n'a pas été rose. En 2002, crise oblige, ce patron, la fleur au fusil, a failli tout perdre... « Mes agences de location avait chacune leur propre crédit. Avec l'entrée du financier William Butler en 2006 - qui a pris 50% - nous avons syndiqué les emprunts et mis en place une trésorerie groupe. » Là encore, le mental a été décisif. Et ses phrases sont telles des sentences. Il ne serait pas PDG, on le prendrait pour un gourou. Jugez-vousmême. « Je me suis concentré sur l'esprit. Celui-ci est comme un jardin dont on est le seul jardinier. Si les mauvaises herbes poussent, alors il faut débroussailler. Si vous n'avez pas le mental, vous êtes foutus. Tout ce que vous faites aux autres c'est comme si vous le faisiez à vous-même. On ne nous apprend pas à s'aimer. Cultivons la satisfaction permanente au lieu de cultiver l'insatisfaction permanente. La France, pays déprimé ? J'enrage car on n'en a jamais eu autant...Tout vient de l'intérieur. » Et pourtant, ne lui parlez pas de religion : « La maternelle de la spiritualité. Pourfendeur de l'égocentrisme, cause de tous nos malheurs », Duclos compare la société à un parc d'attractions « où chacun joue sa partition, bon ou méchant, sans en être dupe ». Et l'avenir monsieur le devin ? « Je suis dans le présent, l'avenir n'existe pas. Si on n'est pas dans le présent, on ne vit rien ». On aime ou on n'aime pas ce genre de précepte. Sauf que le patron d'Access ne se contente pas de parler. Il le met en pratique, et cela donne d'autant plus de valeur à ce qu'il dit. À lire tous les matins par ceux qui créent.

Qu'est-ce qu'une PME ? Une entreprise où le patron connaît tous ses salariés.

L'argent, nerf de la guerre

Avec plus d'argent, le minitel aurait-il pu devenir un produit mondial type Google ? Une chose est sûre, ce dernier n'aurait jamais réussi sans les milliards de dollars investis que seul le capital-risque à l'américaine est capable de mettre en oeuvre. Pour réussir, il y a un moment où courage et dynamisme ne suffisent pas. Autre exemple : la percée fulgurante de Groupon avec un PDG, Andrew Mason, 29 ans, qui a eu l'envie de rassembler des acheteurs pour décrocher les meilleurs prix sur le web. Un peu comme le fait chez nous Tapie junior ou le talentueux Jonathan Besnaïnou avec son site ohmydeal.fr. En deux ans, les ventes de Groupon dépassent les 700 millions de dollars ; la différence c'est que le site US a été lancé avec un million de dollars, argent mis par un autre entrepreneur Eric Lefkofsky, 41 ans, ex-vendeur de moquette qui a été un temps employeur du créateur de Groupon. Cet investissement change tout. Il est temps que nos entrepreneurs comprennent que miser sur des jeunes pousses peut rapporter gros. Un peu comme Bernard Arnault le fit en son temps avec Liberty Surf ou Pierre Besnainou et comme le font actuellement les stars françaises du net européen, Simoncini, Niel et consorts. Charles Beigbeder, l'ex-PDG de Poweo, investit avec Alain Mallart 20 millions d'euros avec Genovation dans une dizaine de start-up technos. « C'est ça le vrai capital risque, aller chercher des start-up dans les laboratoires ou les universités. On ne le fait pas assez en France. C'est même pour ça que les entreprises françaises n'ont pas la rentabilité de leurs homologues américaines. » (2) Comme il a raison !

(1) Éditions Terre des graves (2) Propos recueillis par Bruno Mazurier, Le Parisien 21/03/2011

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