Et si la Chine s éve veillait au tennis?
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Et si la Chine s'éve veillait au tennis?

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Et si la Chine s'éve veillait au tennis? Vainqueur de Roland-Garros, Na Li est l'arbre qui cache la forêt. 5 juin 2011, finale du simple féminin de Roland-Garros. Battue en finale de l'Open d'Australie deux mois et demi plus tôt par Kim Clijsters, Na Li bat la tenante du titre, Francesca Schiavone, et confirme ainsi ses très grandes qualités. L'occasion pour elle de braquer les projecteurs et les caméras, et indirectement sur son pays, qui obtient là une nouvelle preuve de sa force, y compris dans le sport. D'autant que cette victoire fait de Na Li la première asiatique à remporter un tournoi du Grand Chelem, au nez et à la barbe des Japonais, qui sont pourtant présent sur le circuit féminin depuis plus longtemps. Un succès de plus pour l'Empire du Milieu par rapport à son voisin et ancestral rival, après les bons résultats apparus en 2004, avec la victoire au tournoi de double féminin des J-O d'Athènes de Li Ting et Sun Tiantian, puis celle, à celui de l'Open d'Australie 2006, de Yan Zi et Zheng Jie. Et ce, alors que quatre joueuses étaient déjà dans les 100 premières au classement de la WTA.

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Publié le 21 janvier 2012
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Et si la Chine s'éve veillait au tennis? Vainqueur de Roland-Garros, Na Li est l'arbre qui cache la forêt.

5 juin 2011, finale du simple féminin de Roland-Garros. Battue en finale de l'Open d'Australie deux mois et demi plus tôt par Kim Clijsters, Na Li bat la tenante du titre, Francesca Schiavone, et confirme ainsi ses très grandes qualités. L'occasion pour elle de braquer les projecteurs et les caméras, et indirectement sur son pays, qui obtient là une nouvelle preuve de sa force, y compris dans le sport. D'autant que cette victoire fait de Na Li la première asiatique à remporter un tournoi du Grand Chelem, au nez et à la barbe des Japonais, qui sont pourtant présent sur le circuit féminin depuis plus longtemps. Un succès de plus pour l'Empire du Milieu par rapport à son voisin et ancestral rival, après les bons résultats apparus en 2004, avec la victoire au tournoi de double féminin des J-O d'Athènes de Li Ting et Sun Tiantian, puis celle, à celui de l'Open d'Australie 2006, de Yan Zi et Zheng Jie. Et ce, alors que quatre joueuses étaient déjà dans les 100 premières au classement de la WTA. Li Ting a en tout remporté dix titres en double entre juin 2000 (Tachkent, associée à Na Li) et septembre 2006 (Canton, avec Sun Tiantian), Zheng Jie (48e mondiale) s'est elle offert trois tournois en simple (Hobart en 2005, Estoril aux dépens de Na Li en mai 2006, Stockholm face à Myskina en août 2006), et quatorze en double (entre janvier 2005, et mai 2011 à Rome, avec Yan Zi pour les onze premiers, la Taïwanaise Chan Yung-Jan, la Russe Maria Kirilenko et Peng Shuai pour les trois autres), et Peng Shuai, quatorzième joueuse mondiale depuis août 2011 (17e fin 2011), n'a pas encore remporté de tournois en simple (sept en double), mais s'est offert plusieurs succès de prestige face à Petrova, Myskina, Dementieva ou Clijsters. " Nous montrons que le tennis chinois a un bon niveau", déclarait ainsi Li Ting en 2006 pour commenter la victoire de ses compatriotes. " Mais cela ne veut pas dire que nous sommes parmi les meilleures. Nous devons travailler très dur pour jouer au plus haut niveau". La victoire de Na Li, cinq ans plus tard, semble donc montrer que la Chine est sur la bonne voie. L'ATP et la WTA ne s'y sont d'ailleurs pas trompés en plaçant trois tournois majeurs en Chine dans leur calendrier respectif : l'Open de Chine (ATP 500 et Premier WTA), organisé à Pékin depuis 1994 (pas d'épreuve hommes entre 1998 et 2003), l'Open de Canton (Guangzhou, International WTA) qui existe depuis 2004 et remporté les deux premières années par Na Li et Yan Zi), et bien sûr, le Masters 1000 ATP de Shanghai, huitième des neuf Masters de l'année, créé en 1996 et remplacé par les World Tour finals de 2005 à 2008.

95 millions de personnes à la télé pour suivre Na Li à Roland-Garros

Tout cela a contribué à créer un engouement dans le pays, à tel point que les exploits de Na Li à Roland-Garros ont rassemblé entre 14 et 25 millions de personnes devant leur télévision pendant la demi-finale gagnée contre Maria Sharapova, et 65 millions ont regardé une partie de la retransmission sur CCTV-5, qui n'a pas hésité à déprogrammer un match de tennis de table, qui est pourtant LE sport roi au pays. Ils étaient même 95 millions deux jours plus tard pour la finale face à Schiavone ! Pourtant, le tennis, quasiment inconnu dans les années 90, est encore très loin de détrôner celui pratiqué en salle avec un petit filet. Notamment parce qu'à part ces quelques résultats encourageants chez les filles, et principalement Na Li, le tennis chinois semble être une immense forêt où aucun autre arbre ne parvient à réellement grandir et fleurir. Principalement parce que sur place, à Pékin, Shanghai ou Canton, il y a peu de structures pour faire éclore les joueurs désireux d'imiter leur illustre compatriote. Le Français Charles Georg a créé en février 2004 une structure privée destinée à faire progresser des joueurs ou des groupes. Il est donc bien placé pour nous parler du tennis en Chine, et à Shanghai en particulier : " Contrairement à la France ou à l'Europe, il n'est pas vraiment organisé. Il n'y a pas de clubs, juste des terrains privés que les gens peuvent louer à l'heure ou à la journée. Il n'y a pas de tournois, il n'y a pas de classements, la fédération chinoise ne gère d'ailleurs que les professionnels, mais pas du tout les joueurs amateurs. Les quelques tournois qui existent sont organisés par des sponsors, des marques". Mais bien sûr, pour devenir professionnel, il faut d'abord être amateur, et même débutant. Les plus prometteurs sont certes repérés sur place, et totalement pris en charge par la Fédération, mais pour atteindre le top niveau mondial, sont souvent obligés de partir à l'étranger. C'est par exemple ce qu'a fait Na Li, après avoir débuté à huit ans dans son pays et domestiqué la raquette par une plus fine, et plus légère, en jouant au badminton, autre discipline encore davantage prisée que le tennis.

Le meilleur joueur est... 292ème à l'ATP

Il y a bien quelques clubs qui se montent à Pékin, la chaîne chinoise CCTV parlait de 2000, dont une dizaine en intérieur, dans un article sur son site Internet en français au printemps dernier. Des entraîneurs étrangers, à l'image du Tunisien Aymen Ouerteni, ont même été embauchés par des structures privées sur place (Best Do Academy, puis Broadwell Tennis Club), dans un pays pourtant réputé en Occident pour être relativement fermé sur lui-même. 130 millions de Chinois (soit 13% de la population seulement) s'intéresseraient au tennis selon la WTA, mais sans doute davantage aux performances des filles qu'à celles des garçons. Et pour cause, le meilleur joueur, Ze Zhang, était classé 292e à l'ATP au 26 décembre 2011. Trois autres, Zhe Li (374e), Mao-Xin Gong (395e) et Di Wu (421e) sont ainsi parmi les 500 premiers, et les dixneuf autres joueurs chinois professionnels sont classés au-delà de la... 700e place ! Cette disparité entre garçons et filles n'aurait cependant rien de gouvernementale, dans un pays qui prône la politique de l'enfant unique (et garçon de préférence), ou qui centralise beaucoup de choses, régime communiste oblige. Elle serait simplement culturelle, selon Charles Georg : " Je ne peux pas vous dire pourquoi il y a une telle différence. C'est principalement culturel. Ce sont essentiellement les filles qui jouent au tennis, elles sont prises très jeunes en charge, à partir de cinq ans et jusqu'à quinze ans, les garçons préfèrent le tennis de table ou le badminton." Ce n'est donc pas demain qu'un Chinois se hissera en finale d'un Grand Chelem ou en remportera un. Ni même que la Chine gagnera la Coupe Davis ou la Fed Cup. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître pour un pays communiste, les équipes de Chine de Coupe Davis et de Fed Cup n'ont pas vraiment les résultats des joueuses en individuel ou en double. L'équipe masculine, créée en 1924, n'a jamais passé le Groupe II de la zone Asie-Océanie, et elle est aujourd'hui considérée comme la 30e nation mondiale. Aujourd'hui dans le Groupe 1, elle a perdu sa demi-finale le 10 juillet dernier contre l'Australie, qui cherchait, elle à retrouver le Groupe Mondial. Des résultats finalement logiques avec des joueurs aussi mal classés. Ceux de l'équipe de Fed Cup, créée elle en 1981, sont plus surprenants. Malgré la présence dans l'équipe ces dernières années de Na Li (meilleure joueuse avec 32 victoires et 10 défaites avec l'équipe nationale), celle-ci est également dans le Groupe I de la zone Asie-Océanie. Sans doute parce que les joueuses utilisées actuellement, Jing-Jing Lu (3 victoires, 4 défaites), Hao Chen Tan (4-3), et Ran Tian (0-3), sont beaucoup moins bien classées. Pourtant, avec des joueuses aussi performantes en double sur les Grands Chelems ou aux J-O, le pays a du potentiel. Espérons que Na Li fasse des émules.

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