Images et éthique
196 pages
Français

Images et éthique , livre ebook

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196 pages
Français

Description

Ces rencontres de chercheurs libanais, arabes et européens, autour de l'image et son rapport à la société ont permis de réfléchir sur les liens entre production d'images à différents niveaux (photographie, peinture, cinéma, télévision) et l'usage qui en est fait. La problématique de l'éthique et de la production d'images est aussi abordée, ainsi que d'autres interrogations : quelle limite entre l'éthique et la censure, voire l'autocensure, l'irruption des images dans le quotidien et ses effets, les images de guerre et de massacre et leur rapport avec l'éthique.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 181
EAN13 9782296451681
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Images et éthique
©L’Harmattan,20105Ͳ7,ruedel’Ecolepolytechnique;75005Parishttp://www.librairieharmattan.comdiffusion.harmattan@wanadoo.frharmattan1@wanadoo.frISBN:978Ͳ2Ͳ296Ͳ13983Ͳ1EAN:9782296139831
Collection « Ethiques de la création » Images et éthique Coordonné par Elie Yazbek L’Harmattan
La collectionEthiques de la Création, créée parl’Institut Charles Cros(www.institut-charles-cros.eu) est coéditée avec l’Harmattan, sous la responsabilité éditoriale de Sylvie Dallet, Georges Chapouthier et Emile Noël. L’Institut Charles Cros traite et expérimente les relations des arts avec les nouvelles technologies et les sciences, dans une dimension qui ouvre sur les usages de société et questionne la transmission des savoirs. Cette collection rassemble des textes de combat aux formes diverses, dans une dimension éthique et interdisciplinaire conjuguée qui valorise une « recherchecréation » attentive aux mutations contemporaines.Titres disponibles : -S:ylvie Dallet, Georges Chapouthier, Emile Noël (dir) La Création, définitions et défis contemporains, 2009 -Elie Yazbek (coordonné par) :Images et éthique, 2010
Remerciements maquette et couverture « Images et Ethique » : Suzy Tchang :Bleu, papier marouflé, technique mixte, 2010 La plasticienne Suzy Tchang a exposé son travail sur cœurs de fleurs et messages de paix à l’occasion de deux manifestations produites par l’Institut Charles Cros :Orient Occident, des passerelles Arc en ciel(2009) et le festival de création contemporaine,Les Arts ForeZtiersLa (2010). peintureBleua été choisie par l’artiste pour illustrer le thème de l’ouvrage.Josiane Lépée, graphiste (josianelepee@ateliermetiss.eu)
Sommaire
-Préface d’Elie Yazbek .........................................................................
7
- Alby James : Y aurait-il un compromis entre la vérité et le traitement de l’éthique dans la réalisation filmique? .................................................... 9
- Jad Hatem : L’image est la vie ...................................................................
- Sylvie Dallet: L’éthique, une révolution du récit? .................................
17
27
- Anca Manolescu : Une manière d’exposer le mal, le Musée du Paysan à Bucarest .................................................................................................... 43
- Alain Tasso: Les fins de l’image ...............................................................
55
- Jacqueline Nacache: Montage interdit : discours critiques et éthique de la représentation .......................................................................................... 69
- Patricia Pisters : Logistics of Perception 2.0: Multiple Screen Aesthetics in Iraq War Films ......................................................................................... 87
- Elie Yazbek : Téléréalité et éthique. Images de l’intime? .......................
111
- Hamid Aidouni: Images des « années de plomb », témoignage et éthique 121
- Hady Zaccak............................................................ 133: Censures au Liban
- Joseph Korkmaz: Ethique de l’image et image de l’éthique................... 147
- Eric Thouvenel................: Cinéma expérimental, l’éthique à la marge
159
- Nathalie Maroun : Ethique, rhétorique et culture de masse : Les séries télévisées aux frontières de l’art et de l’industrie......................171
- Béatrice Fracchiolla:: Anthropologie de la violence à l'égard des femmes images, représentations et mises en abyme spectaculaires dansLa Journée de la Jupe.....................................................................................................183
6
Préface
Dans le cadre des célébrations de son vingtième anniversaire, l’Institut d’études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques (IESAV) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban a organisé 1 en décembre 2008 le colloque « Images et éthique » . Ce premier colloque, suivi d’une série de rencontres autour de l’image et son rapport à la société, à permis de réfléchir dans un premier temps sur les liens entre la production d’images à différents niveaux (photographie, peinture, cinéma, télévision…) et l’usage qui en est fait. Il s’est ensuite penché sur la problématique de l’éthique et de la réception des images.
Dans l’histoire des peuples comme dans le vécu intime, l’éthique, entendue comme « science ayant pour objet le jugement d’appréciation en tant qu’il s’applique à la distinction du bien et du 2 mal », a souvent vécu une relation ambiguë avec l’image qui est tout à la fois expérience, fixité, mouvement, mais également « vérité et mensonge » pour reprendre les termes du réalisateur Orson Welles.
C’est cette ambiguïté qui rend nécessaire la «demande d’éthique», telle que formulée naguère par Paul Ricœur, dans la relation nouvelle « des mutations qui affectent la nature profonde, la qualité de l’agir humain à l’âge présent des sciences, des techniques et de la 3 vie politique » . Les interventions de chercheurs libanais, arabes et européens, accompagnées de projections d’images et d’extraits de films, se sont penchées sur ce sujet, pensé à travers de multiples interrogations : sur les limites entre l’éthique et la censure, voire
1 Le comité scientifique du colloque était composé de Jocelyne Gérard, Jad Hatem et Elie Yazbek. 2 Lalande, André :Vocabulaire technique et critique de la Philosophie [16ème édition], Paris, PUF, 1988. 3 Ricoeur, Paul :Lectures 1, Autour du politique, Paris, Seuil, 1991.
l’autocensure, sur l’irruption des images dans le quotidien et ses effets, sur les images de guerre et de massacres et leur rapport avec l’éthique, sur l’éthique de la représentation…
La publication de ces textes, retravaillés après le passage oral, vise à élargir le débat autour de cette thématique, débat devenu incontournable dans un monde envahi par des images de toute sorte et par la démocratisation (démesurée ?) des moyens de communication. Il est nécessaire et urgent aujourd’hui de créer des passerelles entre les spécialistes de l’image, qu’ils soient des praticiens ou des chercheurs, et un large public qui était, jusqu’à très récemment, un simple consommateur et récepteur, mais est devenu également un producteur d’images diverses à supports multiples. L’IESAV, dans le cadre de sa mission pédagogique, s’inscrit dans cette perspective et se veut un lieu d’échange, d’observation, de recherche et de travail pour tout ce qui concerne l’image et son rapport à l’homme et à la société.
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Elie Yazbek Directeur adjoint de l’IESAV
Is There a Trade Off Between Truth and Ethical Treatment in filmmaking?Alby James
My answer to this question is “yes”, but I want you to question with me, “Does this matter?” And Ipose this challenge to you because, first, I no longer believe that there is one, cardinal truth which is the same from whichever point of view one looks at itno, I am clear now, based on my experience of life, that ‘the point of view of the observer orreporter’ makes all the difference to what we reveal to be the truthand, second, we here in this room are in the business of providing information, education and entertainment. Even in the least value-laden of these three words, ‘information’, I believe there is a pact between interlocutors about ‘context’ or point of view. I’m talking about the difference between watching BBC, ITV, Sky News, Al Jazeera, CNN or the Fox Network for one’s daily news consumption on television or between reading The Times or The Guardian newspapers. The reporter is speaking and writing for an intended audience; the viewer or reader wants to be able to trust the source of their news and information and will be more sceptical of information and news learned from an untrustworthy source.
This is what I mean about a ‘trade-off between truth and ethical treatment in filmmaking. The audience does not want the truth under any circumstances. It wants the truth on its own terms; it wants the truth to be palatable.
For example, let’s look at an excerpt from Michael Haneke’s film, Funny Games.The film opens with a happy middle-class family
mother Anna, father George and son Georgieas they are on their way to a summer vacation home. Upon arrival they do the typical things families do to get ready for their vacation, including getting the boat in the water. Enter Peter, a neighbor stopping by to borrow a few eggs. Even though Peter is polite and deferential, there's something creepy about his manner. He is soon joined by Paul who is just as polite but with an even more unsettling manner. It doesn't take long before the violent side of the newcomers is revealed when they give George a serious leg injury and take the family captive. Their motivations are unclear but they have nothing to do with robbery or material gain. They're playing a game and bet that by 9:00 the next morning, Anna, George, and Georgie will all be dead.
This is a monster in the house thriller and we all know how these are supposed to turn out but Haneke is not about fulfilling audience expectations. He defies audience expectations not only indirectly through a story that refuses to follow Hollywood conventions, but by some "fourth wall" breaking when Paul makes asides directly to the audience. And he even goes so far as to employ a rewind sequence to show both way a scene could evolve the crowd-pleaser routeand the non-crowd pleasing one he prefers.
Let us look at a 3-minute excerpt. This will be the second act climax which is 1 hour and 34 minutes into the film.
This film is emphatically not entertainment. Haneke's ultimate point is that violence is something to be feared and despised, not relished and applauded and because we sympathize with the victims not the killers, there is no catharsis at the end. Anna does not grab the gun and wipe out her captors, as the "rewound" portion of the film suggests would happen in the Hollywood version ofFunny Games. Instead she is casually thrown overboard from the sailboat as the two heartless white-dressed youths travel to the friends of Anna and George to start all over again.
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