L homme terrible de la ville
228 pages
Français

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L'homme terrible de la ville , livre ebook

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Description

Ce livre est une rétrospective sur le rôle décisif qu'a joué une personnalité des plus originales dans la critique artistique et la vie intellectuelle du Liban. Nazih Khater, à côté d'autres grandes figures, a régné un demi-siècle sur l'empire du quotidien an-Nahar. Il est une mémoire de Beyrouth, un témoin de ses années d'or. L'homme terrible de la ville est le récit d'un voyage avec Nazih Khater. Voyage au coeur de sa vie. Je discute avec lui, je m'aventure dans les secrets d'un homme aux multiples visages. Ambivalent. Paradoxal. Controversé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2015
Nombre de lectures 27
EAN13 9782336391953
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright
























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-74206-9
Titre


NADINE ABOU ZAKI





L’HOMME TERRIBLE
DE LA VILLE

Nazih Khater : témoin, acteur et inspirateur
de la vie culturelle de Beyrouth de 1960 à 201 4
Les éléments biographiques


Les éléments biographiques de ce livre ont été recueillis à travers mes entretiens avec Nazih Khater et les artistes, collègues et amis qui l’ont connu :
( par ordre alphabétique )
Issam ABDALLAH
Chawki ABOU CHACRA
Rami ABOU ZEID
Yvette ACHKAR
Nidal ACHKAR
François AKL
Badra ALAWA
Rafic ALI AHMAD
Roger ASSAF
Sami AYOUB
Nicolas BAAKLINI
Abido BACHA
Saleh BARAKAT
Ahmad BAZZOUN
Nadine BEGDACHE
Abbas BEYDOUN
Abdel Halim CARACALLA
Fawzi CHALAK
Mohammed CHAMSEDDINE
Paul CHÉOUL
Walid CHMAIT
Monah DABAGHI
Rachid DAIF
Renée DEEK
Hrair DERBOGHOSSIAN
Fatima EL HAJJ
Waddah FARES
Mona GHANDOUR
Nicole HARFOUCHE
Joseph ISSAOUI
Yehya JABER
Raymond JBARA
Nora JOUMBLATT
Hassan JOUNI
George KAADI
Diane MANSOUR
Odile MAZLOUM
Jamil MOLAEB
Omar RAJEH
Rima NAKHEL
Rita NAKHEL
Nada RUBEIZ
Ibrahim SALAMÉ
Naim TALHOUK
Refaat TARABAY
Joseph TARRAB
Zahi WEHBE
Moussa WEHBE
Du même auteur


Du même auteur
De femme à homme. Sur la condition féminine, Récits et correspondance avec Pierre-Marie Hasse , Marsam, deuxième édition, Rabat, 2014.
De femme à homme. Sur l’actuel féminin, Récits et correspondance avec Pierre-Marie Hasse , L’Harmattan, Paris, 2012.
Le lieu et le corps. Du lieu délocalisé à la perte du corps : vers la dé-mondialisation , L’Harmattan, Paris, 2010.
Introduction aux épîtres de la sagesse. L’ésotérisme druze à la lumière de la doctrine de Çankara , L’Harmattan, Paris, 2006.
Remerciements

Un grand merci à Rachid Daif pour avoir cru en ce projet depuis le début. L’idée de cette biographie est née de nos discussions un an avant la disparition de Nazih. La motivation qu’il m’a insufflée m’a été plus que précieuse.
Merci aussi à Joseph Issaoui. Ses paroles m’ont donné le courage et l’élan pour me plonger dans l’écriture sans plus attendre. « Fais-le pour Nazih, pour nous tous ! » J’ai laissé ma vie en suspens. J’ai commencé.
Je dois en particulier ma reconnaissance la plus sincère à Pierre Collomby pour son voyage dans ce texte. Voyage enrichissant qui m’a fait redécouvrir le goût des mots et de l’écoute…
Dédicace

À Rima Nakhel
Citation

« C’est étonnant de savoir que tu vas rester après ta mort, avec les choses lisibles, tangibles, tout en ne faisant que passer. C’est la mort et le triomphe sur la mort . »
Nazih
L’homme terrible de la ville

Beyrouth. Rue Hamra. Des pas lents. Silencieux. Décidés. Une silhouette mince rôde sur la ville. L’homme au béret entre au café. S’installe sur sa chaise. Avec noblesse, élégance, dignité. Le visage imperturbable. Le sourire doux. Menaçant. Les gestes assurés. Il regarde autour de lui sans rien dire. Comme pour suspendre l’angoisse. Pour surprendre. On lui apporte son café. Avec soin. Il verse le canderel, le tourne avec une tranquillité suspicieuse. Il sort ses papiers bruns. Son feutre. Intransigeant. Libre. Il sculpte ses mots. Sur mesure. Minutieusement. Méticuleusement. Qui sera la prochaine victime ? Et le prochain élu ? Son texte, tout Beyrouth l’attend. Texte terroriste, autoritaire, agressif. Texte effrayant. Impartial. Les critiques guettent. Ils n’osent pas encore écrire. L’artiste attend la sentence. Cette nuit-là, il ne dort pas.
On se chuchote. On insulte sa « plume empoisonnée ». Quel homme « rancunier » ! « Il promène sa rancune sur le trottoir de Hamra , comme quelqu’un qui promène son chien. » Quel personnage frustrant !!! Combien de fois n’est-il pas arrivé qu’on l’agresse ? Dans la rue. Au café. Au théâtre. Au Nahar . Avec un poing. Une chaise. Un soulier. Mais l’homme au béret aime les bleus. Se faire des ennemis le stimule. Il a horreur de voir la vie linéairement. Horreur de la neutralité. De la médiocrité. De la platitude. Des gens sains. Il aime provoquer. Des relations tendues, conflictuelles. Provoquer l’œuvre qu’il critique. Personnage angoissant. Complexe. Ambigu. Controversé. Redouté. Respecté.
Nazih Khater est le fils de la guerre. Un fils insolent. Agressif. Violent. Un fils romantique. De Beyrouth. De ses guerres. De ses paix. Un fils rebelle. Qui bouscule les limites, les certitudes. Un agitateur. Toujours assoiffé d’absolu. De vérités absolues. Sentiments absolus. Amitiés absolues.
Nazih Khater est une des mémoires culturelles de Beyrouth. Son œil acerbe. Pointu. Le témoin de ses années d’or. Beyrouth des années soixante et soixante-dix. Beyrouth capitale culturelle du monde arabe. Beyrouth laboratoire d’expérimentation du monde arabe. Il est le patriarche qui a régné 50 ans, à côté d’autres grandes figures, sur l’empire d’ An-Nahar , premier quotidien libanais. Référence incontournable de la scène contemporaine. Clé pour comprendre la ville culturelle. École de critique d’art plastique et théâtral, depuis Beyrouth jusqu’au monde arabe.
Nazih Khater est le critique assidu qui a dédié toute sa vie à l’art. À suivre. Voir. Écouter. Détecter les nouveaux talents. Encourager les nouvelles initiatives. L’orientaliste curieux qui se faufile dans chaque chose. En douceur. Qui cherche ce qui sort de l’ordinaire. Qui fouille dans l’archéologie. Pointe sur un détail. Pour découvrir les cellules de la vie dans une cigarette ou dans une fleur. Qui veut connaître l’âge d’un bâtiment au Yémen. L’archéologie et les vieilles maisons à Bagdad. Le Sahara tunisien. Voyageur aux multiples regards. Aux multiples visages.
Nazih Khater est l’enfant de la montagne. Loyal. Intègre. Généreux. Entier. Fidèle à ses principes et à lui-même. Orgueilleux. Têtu à la limite de l’arrogance. L’esprit vif. En alerte. Passionné. Intense. Qui voit avec son cœur, sait choisir ses amis, ses repas, sa table. Léger, discret, agréable, doux. Obscur, secret. Réservé. Proche et distant. Une foi profonde en la vie.
AVEC ELLES…

Avec elles. Ensemble, dans ton village à Roisset el-Naaman . Ce village tant chéri, tant rêvé, tant fantasmé. Ce village que tu tenais à tout prix à revoir avant de mourir. Que tu n’as pas revu. Avec elles. Ensemble, face à ta tombe. Face au silence. Après la mort, au delà de la mort, malgré la mort. Nous aussi, on ne se quittera plus. On s’est juré de poursuivre ta présence. Elle est en chacune de nous. Il fallait te rassembler.
Avec elles … Qu’est-ce que je fais ici avec elles ? Essaierais-tu de me manipuler ? Même après ta mort ? Je m’amuse à penser que ce roman que j’écris, c’est encore une de tes malices. Et comment m’en empêcher ? Notre amitié n’a pas été un long fleuve tranquille. Plutôt une mer orageuse. Nos guerres n’étaient jamais déclarées. C’est vrai. Je dirai même qu’elles avaient des allures presque sereines. Je restais sourde à tes tentatives de manipulation. Je te tenais tête. On est tous les deux de ces êtres qui ont horreur de se résigner. Deux volontés en lutte perpétuelle. Qui ne capitulent pas. En état de déchirement. Permanent. Qui aiment se sentir écorchés. En quête d’autre chose. En quête de tout. Du tout.
Et si ce livre était ton dernier don ? Au fur et à mesure que j’écris, c’est le sentiment que j’ai. Le don d’une fidélité à toute épreuve. D’une générosité sans limites. N’y a-t-il pas d’aventure plus passionnante que l’écriture ? Encore plus s’il s’agit d’écrire le roman que tu n’as jamais écrit ? Ne m’avais-tu pas dit : « J’aurais dû le faire, mais c’est une chose que je ne veux pas faire et que je n’aime pas faire. » ? Pour toi, éc

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