Le défi de gouverner communication comprise
269 pages
Français

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Le défi de gouverner communication comprise , livre ebook

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Description

La communication est l'échange et le partage de l'information ou du savoir. Elle implique la considération de l'autre, le dialogue. Subtil enjeu de pouvoir, elle est aussi la clé du compromis social. Réduite à la promotion publicitaire, aux raccourcis médiatiques et aux manipulations politiques, elle aggrave le désintérêt pour la chose publique. La démarche proposée à la démocratie est de mieux informer les citoyens et de les faire plus participer grâce à une communication bien comprise et intimement intégrée à l'action publique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2007
Nombre de lectures 219
EAN13 9782336277141
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Communication et Civilisation
Collection dirigée par Nicolas Pelissier
La collection Communication et Civilisation , créée en septembre 1996, s’est donné un double objectif. D’une part, promouvoir des recherches originales menées sur l’information et la communication en France, en publiant notamment les travaux de jeunes chercheurs dont les découvertes gagnent à connaître une diffusion plus large. D’autre part, valoriser les études portant sur l’internationalisation de la communication et ses interactions avec les cultures locales.
Information et communication sont ici envisagées dans leur acception la plus large, celle qui motive le statut d’interdiscipline des sciences qui les étudient. Que l’on se réfère à l’anthropologie, aux technosciences, à la philosophie ou à l’histoire, il s’agit de révéler la très grande diversité de l’approche communicationnelle des phénomènes humains.
Cependant, ni l’information, ni la communication ne doivent être envisagées comme des objets autonomes et autosuffisants.
Dernières parutions
Corinne MARTIN, Le téléphone portable et nous , 2007.
Philippe J. MAAREK (dir.), Chronique d’un « non » annoncé : la communication politique et l’Europe (juin 2004 - mai 2005), 2007.
Alberto ABRUZZESE, La splendeur de la télévision , 2006.
Arlette BOUZON et Vincent MEYER (dir.), La communication organisationnelle en question : méthodes et méthodologies , 2006.
Philippe VIALLON (Ed.), Communication et médias. En France et en Allemagne , 2006.
Claire NOY, CD-mômes : l’enfant et les technologies éducatives , 2006.
Sébastien GENVO (sous la dir.), Le game design des jeux vidéo , 2005.
Guy LOCHARD (dir.), Les débats publics dans les télévisions européennes , 2005.
Stéphane OLIVESI, la communication selon Bourdieu , 2005.
Serge AGOSTINELLI (sous la dir.), L’éthique des situations de communication numérique , 2005.
Le défi de gouverner communication comprise
Mieux associer les citoyens?

Pierre Zémor
Patricia Martin
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296029828
EAN : 9782296029828
A tous ceux qui sont candidats... ... à mieux parler avec les citoyens.
Aux élus et aussi aux médias qui préfereraient la politique autrement.
Sommaire
Communication et Civilisation - Collection dirigée par Nicolas Pelissier Page de titre Page de Copyright Dedicace AVANT-PROPOS - Cessons de nous méprendre sur le rôle de la communication dans l’action publique I. Crises et méprises de la communication politique
1 - Les errements de la communication politique, lorsqu’elle se dissocie de l’action publique 2 - La représentation, la loi et la démocratie dévoyées 3 - Aznar, la communication de crise, les peurs, George Bush, l’Irak, Blair, le doute et la défiance 4 - Les dérives médiatiques et le défi de communiquer pour les médias
II. Tentatives pour en sortir ou le devoir de parler juste
5 - Michel Rocard ou le parler vrai entravé 6 - Les institutions publiques enfin descendues de leur piédestal pour écouter et dialoguer 7 - Outreau plaide pour l’exercice de la justice communication comprise
III. Avenir d’une démocratie plus communicante ?
8 - La leçon de Pierre Mendès France pour mieux associer les citoyens aux décisions 9 - L’apprentissage du débat public et le bon usage de la démocratie participative 10 - Diderot, modèle utile pour la communication de la société de l’information ? 11 - Prise comme critère de démocratie, la communication mérite des réponses politiques
CONCLUSION - Communication comprise
AVANT-PROPOS
Cessons de nous méprendre sur le rôle de la communication dans l’action publique
On regarde de travers la communication.

Difficile de la regarder en face. Elle est partout, dans tout. Elle s’impose et se dérobe. Triviale, chacun en est expert. Elle est à la croisée des chemins. A l’instar de son dieu Hermès, à la fois messager divin, parangon du commerce entre les hommes, patron des marchands et protecteur des voleurs. Celui aussi qui, dans une mythologie grecque misogyne, est censé avoir donné à Pandore le mensonge et la ruse.

Ambiguë comme le langage, la communication est faite pour se comprendre et pour tromper.
Interpersonnelle, au sein d’un groupe, dans le quartier et la cité, dans le pays ou sur la planète, la communication établit une relation entre des personnes, des lieux, des machines. Elle permet d’échanger des données, des messages, de l’information, des annonces et des nouvelles, les résultats de réflexions, des sentiments, des images, des opinions, les projets et les décisions de l’action publique. Elle est l’essence même de la démocratie, fondée en Occident sur le discours et la conviction. La quête d’une vérité commune sous-tend en permanence la communication d’intérêt collectif.

Le sens ne se partage que si une relation existe entre l’émetteur et le récepteur. L’esprit a besoin d’un partenaire pour mieux s’exprimer. Raymond Devos aurait pu dire : « La communication ne peut avoir un vrai sens, le bon sens, que si elle va dans les deux sens ».
Grâce à la communication, on passe des émotions à la raison. « Les hommes, en se communiquant leurs idées, cherchent à se communiquer leurs passions », lit-on dans le Discours préliminaire de l’Encyclopédie . Avec, pour Diderot, la mise en garde que « l’Eloquence impose silence à la raison même ». Craintes prémonitoires que les formes d’une com’, mieux apte à la démagogie qu’à la pédagogie, ne passent avant le fond politique du message.

Car société de consommation rime avec communication de promotion. Et société de compétition avec information de manipulation. Le compromis et la vérité commune ressortent de rapports de forces de plus en plus violents. L’information s’installe dans la concurrence des apparences ou des vérités hâtivement instruites.
Le silence de l’autre handicape l’information. La relation est dissymétrique. Seul l’échange peut garantir la connaissance acquise. La valeur, toujours discutable, du savoir ajouté. Comme l’inscription dans la mémoire commune. L’information ne peut se contenter d’avancer dans l’ombre de la rumeur. De se placer sur le terrain du “plus vieux média du monde”. De s’en tenir aux apparences.
Marshall Mac Luhan aurait sinon raison : « Le médium est le message ». Le message ne serait-il plus que le média ?
Avec alors le refrain de la faute aux médias !

Devait-on, pour conjurer un sort funeste et repousser l’actualité du désastre annoncé, exécuter le porteur de la nouvelle de la défaite de Marathon ? Entré à bout de souffle, après plus de 40 km de course, dans l’univers symbolique, ce messager n’a rien dit pour sa défense. La transparence se paie quand elle n’est qu’effacement, silence, absence de valeur apportée. Mal traitement de l’information.

Il faut admettre deux choses.
La responsabilité de médiation et le libre exercice du journaliste requièrent des liens et des échanges que seule la communication est capable d’instaurer. Cessons l’hypocrisie de ces polémiques archaïques qui opposent, dans quelques salles de rédaction encore, la pureté de l’exercice d’information aux miasmes de la communication !
Second point. Le devoir d’informer la vie de la cité s’impose d’abord à la communication de l’Etat et des institutions publiques. Sans attendre de voir invoquée, par les médias d’ailleurs, la stipulation du Préambule de la Constitution à l’article 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen que « La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ». Il n’est pas bon qu’une démocratie élude ses responsabilités de communication...
... d’échange de l’information et de débat public.

En France, plus qu’ailleurs, notre histoire institutionnelle et notre culture ont favorisé une emprise sur la communication, tant de la part des pouvoirs que des médias. L’information est transcendante, descendante et condescendante.

L’information de l’action publique, octroyée par des pouvoirs plutôt portés à la rétention et au secret ou soumise au parti pris des élites de

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