Les médias à table
248 pages
Français

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Description

Il a fallu plusieurs décennies pour que, peu à peu, la cuisine, en tant que pratique sociale, trouve sa place dans les journaux. Mais il faudra attendre la deuxième moitié du XXème siècle pour qu'elle s'impose réellement, jusqu'à produire de la presse spécialisée. Aujourd'hui, la cuisine confine à la "gastrolâtrie", et les chaînes de télévision l'accommodent à toutes les sauces. De la presse écrite à Internet, en passant par la radio et la télévision, cet ouvrage suit l'évolution de la présentation et des contenus des programmes consacrés à la cuisine. Il en interroge les ressorts historiques, et parfois politiques, mais il constitue surtout un miroir de l'évolution de notre société.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2016
Nombre de lectures 22
EAN13 9782140019067
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MarieChristine Allart JeanPaul Visse
LES MÉDIAS À TABLE La cuisine dans la presse, la radio, e e la télévision et l’internet duXIXauXXIsiècle
Les médias à table
Questions alimentaires et gastronomiques Collection dirigŽe par Kilien Stengel
Cette collection d’ouvrages culturels, économiques, historiques, sociologiques, anthropologiques, ou techniques, contribue aux progrès de la recherche et de la réflexion sur les cultures alimentaires et gastronomiques. Ouverte sur le monde, elle permet de mieux comprendre les rapports entre l’homme et son alimentation. Ici, il n’est pas seulement question de cuisine, on se positionne à la frontière de ce qui rapproche ou sépare l’alimentation de la gastronomie, les représentations du bon et du bien-manger, le patrimoine et l’authenticité, le terroir et les identités alimentaires. Autant d’imaginaires qui hantent nos assiettes, comme nos verres.
Dernières parutions Philippe CICLAIRE,Les cuissons alimentaires au Moyen Âge, 2016. Sylvie BRODZIAK, Sylvie CATELLIN, Vincent MARCILHAC (dir.),Le patrimoine en bouche, nouveaux appŽtits, nouvelles mythologies,2016. Kilien STENGEL et Jean-Jacques BOUTAUD (dir.),Cuisine du futur et alimentation de demain,2016. Brigitte de LAROCHELAMBERT,Evolutions lexicales, sociales et sociŽtale s de l’univers culinaire, 2016. Marika GALLI,La conqute alimentaire du Nouveau Monde, Pratiques et reprŽsentations franco-e e italiennes des nouveaux produits du XVI au XVIII sicle, 2016. Benoît PERRAT,La Hongrie gourmande, 2015. José FALCE,La bire. Une histoire de femme, 2015. António José MARQUES DA SILVA,La dite mŽditerranŽenne, 2015.Kilen STENGEL (dir.),Des fromages et des hommes. Ethnographie pratique, culturelle et sociale du fromage, 2015.
Marie-Christine Allart Jean-Paul Visse
Les médias à table
La cuisine dans la presse, la radio, la e e télévision et l’internet du XIX au XXI siècle
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-09883-8 EAN : 9782343098838
AVERTISSEMENT
Un livre sur les industries agroalimentaires m’a conduite au salon du livre de cuisine,Festin d’auteurs, organisé tous les deux ans à Beynat en Corrèze ; un salon très convivial aux contacts enrichissants qui donnait l’envie d’y revenir, d’y présenter un nouvel ouvrage. Les livres vus, les conférences écoutées et les réflexions sur le trajet du retour m’ont entrainée de l’agriculture mon domaine de prédilection vers la cuisine. Parallèlement, je m’intéressais depuis longtemps à la presse, la presse rurale et agricole au sein de l’association « Les amis de Panckoucke » cofondée par Jean-Paul Visse, un spécialiste de la presse, plus particulièrement de la région Nord-Pas-de-Calais, directeur de la revueL’Abeilleconsacrée à l’histoire des médias de cette région. Nous décidâmes de nous mettre au travail en duo.
Après avoir, très tôt, informé de notre projet Kilien Stengel, le commissaire du salon de Beynat, un auteur gastronomique, qui enseigne au sein de l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation à l’Université François Rabelais de Tours, ce dernier nous proposa une préface, naturellement orientée sur la gastronomie, un signe d’encouragement dont nous vous livrons la lecture.
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POURQUOI MEDIATISER LA GASTRONOMIE ?
Quand on parle de la gastronomie, ne nous le cachons pas, l’élitisme, le chauvinisme ou le luxe nous viennent souvent à l’esprit. Et ces trois représentations à l’emporte-pièce sont difficiles à ôter du champ de vision de l’émetteur de l’information comme du récepteur, entendons du média et du consommateur, ou plutôt, devrions-nous dire, des consommateurs tant les moyens et attentes de chacun sont diversifiés. La première représentation, bien qu’élitiste, reste plutôt sympathique. Elle consiste à assimiler les plaisirs de la table à un rêve à la portée de tout un chacun, mais dont la réalisation est réservée à une élite. Le chef, qui appartient à une caste à laquelle on aime s’assimiler, apparaît comme un artiste à notre service, un cuisinier qui a de belles idées créatives, lesquelles se révèlent souvent irréalisables une fois que nous sommes revenus à la maison. La deuxième image est, elle, déjà moins rassurante, car elle est souvent identifiée comme un défaut d’ouverture d’esprit. En effet, l’amour de son patrimoine gastronomique, de son authenticité et de ses traditions et rituels, conduit parfois à trop l’apprécier et à ne valoriser que celui-ci. On s’enferme alors dans un bonheur alimentaire microgéographique et macroéconomique, partagé avec les gens pensant à l’identique, quitte à critiquer, voire bannir les autres. Ce qui paraît incommensurable dans une société pluriethnique et pluriculturelle. Troisième idée rattachée à la première : le luxe avec ses strass et paillettes, ses couverts en vermeil et ses verres en baccarat. Un univers qui nous donne l’occasion de nous interroger : Suis-je réellement dans mon élément quand je réserve une table au Ritz ? Dans un souci purement social, le délire d’interprétation et la peur de l’inconnu apparaissent. D’autant que la peopolisation existe également au sein des
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