MediaDiv
240 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

MediaDiv , livre ebook

240 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Aujourd'hui, plus de 400 media des diversités et émissions participent au dynamisme du paysage médiatique national. Ils ouvrent des regards sur des mondes bien souvent ignorés, donnent à voir, à entendre ou à lire la diversité et la complexité de la société française. Ils constituent également de formidables lieux de visibilité et d'expression des différentes composantes sociales et culturelles du monde contemporain. Présentés sous forme de fiches, ces media ont été classés en fonction de leurs supports de diffusion, puis selon leur publics cibles et projets éditoriaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 177
EAN13 9782336276724
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MediaDiv

Institut Panos
Cet ouvrage a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne, l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (L’Acsé), le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) et la Région Île-de-France.
Direction : Reynald Blion, directeur du programme Mime – Migrations internationales & media
Coordination : Nedjma Meknache-Boumaza , chargée de projets Maquette de l’ouvrage : Nancy Cossin
Relecture : Pascale Naquet
Avec la collaboration de toute l’équipe du programme Mime – Migrations internationales & media

Pour plus d’information :
Institut Panos Paris
10, rue du Mail – 75002 Paris
Tél. : + 33 1 40 41 05 50
Fax : + 33 1 40 41 03 30
Courriel : mediamigration@panosparis.org
Le contenu de cette publication relève de la seule responsabilité de l’Institut Panos Paris et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne, de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (L’Acsé), du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) et de la Région Île-de-France.
© Institut Panos Paris et Éditions L’Harmattan, Paris 2007
Pour la présente édition
9782296038653
Toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consentement des auteurs ou de leurs ayants droit ou ayants cause est illicite (Code de la propriété intellectuelle, art. L. 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le Code pénal. Seules sont autorisées (art. L. 122-5) les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, ainsi que les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, pédagogique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles sont incorporées, sous réserve, toutefois, du respect des dispositions des art. L. 122-10 à L. 122-12 du même code, relatives à la reproduction par reprographie.
Aux media des diversités…
Préfaces

Bouger les regards
Qu’on remonte l’histoire et l’on voit qu’une presse de l’immigration existe depuis plus d’un siècle en France. Une presse née des convulsions du monde, avec les différentes communautés étrangères qui se sont succédé par vagues, fuyant la misère, la guerre, les génocides et les massacres. Presse écrite d’abord, éditée en arménien, en espagnol, en yiddish…, d’une réelle richesse et diversité, reprise par divers ouvrages et événements 1 . Quotidiens arméniens tels Haratch , créé à Paris en 1925 (et qui existe encore !), journaux polonais de l’entre-deux-guerres, bulletins dactylographiés par les réfugiés espagnols dès 1939, périodiques maghrébins, revues littéraires noires, ces publications ont accompagné la vie, les combats, les difficultés de ces populations venues d’ailleurs.

Depuis, le paysage de l’immigration a changé. Le mouvement s’est accéléré à partir des années 1980. De nouvelles vagues sont arrivées, issues pour beaucoup d’entre elles de l’ancien empire colonial. Les enfants qui sont nés – Français dorénavant – ont définitivement fait souche. Ces nouvelles générations, minorités visibles et moins visibles, ont fondé elles aussi non seulement des journaux, mais également des radios (sur la bande FM et le Web), quelques télévisions (via le câble, le satellite et le Web) et, depuis peu, des sites Internet. Parallèlement, des migrants continuent à arriver, chassés par d’autres malheurs ailleurs (Chine, Inde, Asie). Que ces media s’adressent à une communauté en particulier ou, au contraire, cherchent à servir de lien avec les habitants d’un quartier ou d’une ville, qu’ils parlent arabe, chinois, bangladeshi ou français, qu’ils fournissent des informations pratiques, proposent de la musique, des chroniques de cinéma, des forums politiques…, ce sont autant d’histoires, de projets, d’objectifs différents, mais un besoin pour tous de se voir, de s’identifier. De parler et de se faire entendre. Les media des diversités existent parce que les hommes et les femmes auxquels ils s’adressent ne se retrouvent pas dans les media grand public.

Nés d’un irrépressible besoin de communiquer entre eux et avec la société française, ils ont dû se battre pour survivre dans un univers médiatique qui n’était pas forcément accueillant. Ils ont évolué, progressé, certains ont disparu brusquement, mais qui aurait imaginé une telle éclosion et tant d’effervescence ? Il existe près de 250 media des diversités en France : plus de 80 titres de presse écrite, plus de 80 radios, une dizaine de télévisions et une soixantaine de sites Internet, secteur en pleine croissance.

Figures d’une France plurielle, ces organes de presse, pour la plupart modestes, mais dont certains sont déjà des media de référence (avec une portée nationale ou internationale), amènent d’autres sons, d’autres images, d’autres visages, et sont porteurs de nouvelles questions. Quotidiens généralistes, magazines féminins ethniques, radios et sites citoyens, communautaires, communautaristes, laïcs, confessionnels, culturels, multiculturels, qu’ils se battent pour l’égalité des droits, le droit à la différence, qu’ils luttent contre les discriminations, ils contribuent au pluralisme démocratique. « La grande presse », qui les a longtemps ignorés, commence à les découvrir. L’Institut Panos Paris a contribué à cette reconnaissance en initiant, à travers son programme Mediam’Rad, des ateliers, des prix, des rencontres.

Aux Rencontres européennes qui ont fait travailler ensemble plus de 60 professionnels des media grand public et des media des diversités (les 22 et 23 juin 2006) au Conseil de l’Europe à Strasbourg, j’ai moi-même expérimenté avec surprise et enthousiasme cette aventure qui a modifié les regards des uns et des autres. Mêmes niveaux de compétence, savoir-faire et regards différents. L’expérience était aussi interactive que « bousculante ».

Puisse ce répertoire contribuer à faire prendre conscience de la richesse de cette presse trop peu connue encore, permettre d’autres échanges d’égal à égal, et faire bouger les perspectives et les regards.


CATHERINE HUMBLOT

Journaliste au Monde pendant trente ans, Catherine Humblot a successivement collaboré au service culturel, puis au service communication, avant de participer à la création du supplément Radio-Télévision, dont elle fut un temps responsable. Elle a également travaillé avec différents journaux, comme Politique Hebdo, Libération, Jeune Afrique ou MediaMorphoses . Elle a suivi avec attention le débat concernant la représentation des immigrés et des minorités dans les media, ce qui l’a conduite à participer à de nombreux colloques. Coauteur de La peau des murs , un ouvrage sur le peintre Ernest Pignon-Ernest, elle a également réalisé avec Yves Billon un documentaire sur la musique noire à Paris, « Paris Black Night ».

Anecdotes
Lorsque TF1 a officialisé le recrutement d’Harry Rozelmack pour la présentation de son journal télévisé, tout le monde a salué ce grand pas vers la diversité dans le paysage audiovisuel français : un Noir, présentateur du journal de 20 h de la première chaîne française ! Au lieu d’être content, mon cousin Abdoulaye n’arrêtait pas de râler : « Ce n’est pas possible ! Tout ce bruit pour un Noir qui va présenter le journal télévisé. Mais il n’y a que ça en Afrique ! » Et moi, à chaque fois, j’ajoutais : « … Et aussi sur les chaînes du câble, du satellite et du web ! »

Mon cousin Moussa a participé au marathon de Londres. J’ai eu beau écouter les tranches d’informations de nos radios périphériques, regarder les journaux télévisés des « grandes chaînes », aucune trace de Moussa. Tous parlaient du marathon de Londres, mais simplement pour donner les résultats des coureurs français, notamment d’un qui avait battu le record de France en terminant tout de même à la 372 e place ! Finalement, je n’ai appris le classement de Moussa que tard le soir sur une radio FM africaine écoutée par le chauffeur du taxi qui me ramenait à la maison.

Ma voisine Florine a dansé comme une folle sur les derniers tubes à la mode lors de ses vacances en Colombie. Salsa, reggaeton, coumbia, elle ne connaissait que vaguement ces danses auparavant. Aujourd’hui, pour retrouver les rayons de soleil de ses souvenirs de vacances, elle navigue sur les fréquences tropicales de la FM parisienne.

Mon oncle Ali, qui adore… J’arr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents