Publics et musées
221 pages
Français

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Publics et musées , livre ebook

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Description

Les publics des musées sont silencieux. Il reste très difficile de pouvoir rendre compte de leurs perceptions, de leurs aspirations, de leurs expériences. C'est cependant au nom du public que s'opère la transformation rapide des musées en établissements cherchant à optimiser les relations avec leur clientèle. Les musées souhaitent souvent rompre avec leur dimension institutionnelle au nom d'une pression qui serait exercée par ce public...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2007
Nombre de lectures 255
EAN13 9782336271064
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Communication et Civilisation
Collection dirigée par Nicolas Pelissier
La collection Communication et Civilisation, créée en septembre 1996, s’est donné un double objectif D’une part, promouvoir des recherches originales menées sur l’information et la communication en France, en publiant notamment les travaux de jeunes chercheurs dont les découvertes gagnent à connaître une diffusion plus large. D’autre part, valoriser les études portant sur l’internationalisation de la communication et ses interactions avec les cultures locales.
Information et communication sont ici envisagées dans leur acception la plus large, celle qui motive le statut d’interdiscipline des sciences qui les étudient. Que l’on se réfère à l’anthropologie, aux technosciences, à la philosophie ou à l’histoire, il s’agit de révéler la très grande diversité de l’approche communicationnelle des phénomènes humains.
Cependant, ni l’information, ni la communication ne doivent être envisagées comme des objets autonomes et autosuffisants.
Dernières parutions
Stéphane OLIVESI, Footnotes, une socioanalyse de communication par le bas... de page, 2007.
Jean-Curt KELLER, Le paradoxe dans la communication, 2007.
Pierre ZEMOR, Le défi de gouverner communication comprise. Mieux associer les citoyens ? Conversation avec Patricia Martin, 2007
Corinne MARTIN, Le téléphone portable et nous, 2007. Pllilippe J. MAAREK (dir.), Chronique d’un « non » annoncé: la communication politique et l’Europe (juin 2004 — mai 2005), 2007.
Alberto ABRUZZESE, La splendeur de la télévision, 2006. Ariette BOUZON et Vincent MEYER (dir.), La communication organisationnelle en question : méthodes et méthodologies, 2006.
Philippe VIALLON (Ed.), Communication et médias. En France et en Allemagne, 2006.
Claire NOY, CD-mômes : l’enfant et les technologies éducatives, 2006.
Publics et musées

Joëlle Le Marec
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo. fr diffusion.hartmattan@wanadoo.fr
9782296043381
EAN : 9782296043381
Sommaire
Communication et Civilisation - Collection dirigée par Nicolas Pelissier Dernières parutions Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION LE PUBLIC : DÉFINITIONS ET REPRÉSENTATIONS À LA RECHERCHE DES GISEMENTS D’USAGE DANS LES BIBLIOTHÈQUES ET LES EXPOSITIONS SCIENTIFIQUES LE MUSÉE À L’ÉPREUVE DES THÈMES SCIENCES ET SOCIÉTÉS : LES VISITEURS EN PUBLIC ÉVALUATION, MARKETING ET MUSÉOLOGIE IGNORANCE OU CONFIANCE : LE PUBLIC DANS L’ENQUETE, AU MUSEE, ET FACE A LA RECHERCHE PUBLIC, INSCRIPTION, ÉCRITURE LES MUSÉES EN DEVENIR ? UNE INTERROGATION PARADOXALE MÉDIA ET INSTITUTION : LA GUERRE DES MODÈLES RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTION
Il semble désormais difficile de parler du musée sans mobiliser des thèmes comme le public et la communication. Pourtant ces thèmes étaient absents des enseignements de muséologie au moment où je les suivais à l’École du Louvre en 1982. Aujourd’hui, le souci du public est inscrit dans la récente loi Musée (4 janvier 2002) et la communication est devenue une préoccupation centrale des établissements et des professionnels. Dans la fiche pratique consacrée au métier de conservateur, en ligne sur le site du ministère de la Culture 1 , la mention des publics et de la communication apparaît dès la présentation :

Les missions liées à sa fonction de chef d’établissement se sont en effet considérablement diversifiées et multipliées, au moment même où les musées s’ouvrent à de nouveaux publics et font appel à des techniques sophistiquées de communication et de gestion, où les problèmes de personnel et de formation rejoignent ceux de l’étude (inventaire, publication), de la restauration et de la valorisation des œuvres et collections.
Ceux qui guettaient anxieusement les signes d’un intérêt pour ces questions au moment où ils démarraient leur vie professionnelle devraient s’en réjouir : nous avions donc raison de nous intéresser à ces questions puisque désormais, elles sont devenues incontournables.
Ce n’est pas le cas : l’intérêt pour le public n’est pas si évident en dépit de l’abondance des discours et des dispositifs de tous ordres développés pour lui ou en son nom. Injonctions de résultats, multiplication des offres de services et produits : le public est à la fois l’instrument de mesure de la performance culturelle, donc l’arbitre à son insu de nombre de dispositifs d’évaluation et de contrôle, et le destinataire d’une offre de produits et services en développement continu, donc moteur à son insu de sa requalification en client et usager bénéficiaire des établissements culturels. Mais il n’est pas certain que les dispositifs de contrôle répondent à des attentes effectives du public, ni que les produits et services répondent à des besoins exprimés. Plus encore, il n’est pas certain que le public construise sa relation aux institutions sur la base des attentes et des besoins qu’on lui prête : ces aspects de la relation entre publics et musées ne sont en tout cas pas ceux qui ont été mis en évidence par les enquêtes et les travaux sur le fonctionnement des musées depuis plusieurs décennies.
Par contre, les références obsédantes au public et à l’importance de la communication finissent par jeter le soupçon sur la nature des enjeux qui sous-tendent leur transformation en mots d’ordre. La volonté d’améliorer, d’optimiser, de développer l’offre, semble s’autonomiser par rapport à la nécessité de comprendre les attentes, pratiques, représentations des publics.
Tout se passe comme si nous perdions la maîtrise des raisons qui inspirent l’intérêt pour les thèmes du public et de la communication, avec l’accélération presque énigmatique d’une autonomisation de secteurs d’activité spécialisés dans le traitement de le communication et du public et avec la prolifération des innovations suscitées par ces secteurs : professionnalisation et autonomisation des activités de communication liées aux musées, recours systématique aux études de public à des fins d’évaluation et, tout récemment, développement des dispositifs dits participatifs.
On pourrait cependant formuler une hypothèse positive : les études d’évaluation et les recherches sur les pratiques des publics menées dans la décennie 80 n’ont-elles pas contribué à la prise de conscience de l’importance des questions concernant le public ? Il est fort possible que ces travaux, conduits dans un contexte de dialogue permanent entre équipes de recherche, professionnels de l’évaluation et professionnels des musées, aient de fait contribué à créer une sensibilité à la relation aux visiteurs 2 . Mais dans l’ensemble, ce ne sont pas ces travaux ni cette culture de la relation au visiteur qui ont déterminé les formes qu’a pris le traitement de la question du public dans l’évolution des institutions muséales. Celui-ci est en effet largement délégué à des professionnels externes à la conception et à la médiation, issus de la communication professionnalisée et du marketing. La vogue des dispositifs participatifs ne débouche guère sur la prise en compte de la parole ainsi recueillie, mais plutôt sur la performance consistant à parvenir à mettre en œuvre ce type de « technologie » sociale complexe 3 .
En réalité, le public et la communication comme mots d’ordre constituent à leur tour un phénomène qui reste à explorer en tant que tel, par exemple dans le cadre de ce qui pourrait être une analyse de discours professionnels sur le public et sur la communication 4 . Crow (1972) a ainsi montré, à propos de l’émergence d’un public du Salon dès le milieu du XVII e siècle, que le public avait été un argument très convoité par l’ensemble des instances appelées à développer une parole publique sur le phénomène du Salon : artistes, commanditaires, critiques. La conception muséale proprement dite a également pu être décrite et analysée comme l’articulation et la confrontation des pratiques et des positions d’un ensemble d’acteurs pour lesquels l’argument du public est un enjeu stratégique (Triquet et Davallon, 1993).
Mais la critique d’un usage de la notion de public ne dissout pas le sentiment que les questions soulevées par les phé

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