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Reconversion difficile pour Räikkönen Est-ce la triste confirmation que la Formule 1 et le rallye sont définitivement deux disciplines automobiles bien différentes et que le passage de l'une à l'autre n'est pas à coup sûr couronné de succès? Kimi Räikkönen vérifie en tout cas à ses dépens qu'avoir été champion du monde de F1 ne garantit pas une carrière rose, quelle que soit la discipline choisie. Car pour l'heure, sa reconversion - risquée - en rallye après neuf saisons de Formule 1, n'est pas vraiment une réussite. Elle ne démarrait d'ailleurs sans doute pas dans les meilleures conditions. C'est un peu par défaut, et en donnant un peu l'impression que c'était sur un coup de tête, que le pilote finlandais débarquait en rallye début 2010. Ferrari venait de lui arracher des mains son volant pour l'offrir à Fernando Alonso, alors que Räikkönen, pourtant lié contractuellement avec la Scuderia jusqu'en décembre 2010, sortait d'une saison décevante (6e avec 48 points, une seule victoire et cinq podiums, aucune pole- position). Et comme McLaren préférait embaucher le nouveau champion du monde Jenson Button, Räikkönen se retrouvait définitivement "sur le carreau", sans opportunité de participer à la lutte pour le titre pilotes dans l'un des "top-teams" du plateau.

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Publié le 02 avril 2011
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Langue Français

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Reconversion difficile pour Räikkönen

Est-ce la triste confirmation que la Formule 1 et le rallye sont définitivement deux disciplines automobiles bien différentes et que le passage de l'une à l'autre n'est pas à coup sûr couronné de succès? Kimi Räikkönen vérifie en tout cas à ses dépens qu'avoir été champion du monde de F1 ne garantit pas une carrière rose, quelle que soit la discipline choisie. Car pour l'heure, sa reconversion - risquée - en rallye après neuf saisons de Formule 1, n'est pas vraiment une réussite. Elle ne démarrait d'ailleurs sans doute pas dans les meilleures conditions. C'est un peu par défaut, et en donnant un peu l'impression que c'était sur un coup de tête, que le pilote finlandais débarquait en rallye début 2010. Ferrari venait de lui arracher des mains son volant pour l'offrir à Fernando Alonso, alors que Räikkönen, pourtant lié contractuellement avec la Scuderia jusqu'en décembre 2010, sortait d'une saison décevante (6e avec 48 points, une seule victoire et cinq podiums, aucune pole-position). Et comme McLaren préférait embaucher le nouveau champion du monde Jenson Button, Räikkönen se retrouvait définitivement "sur le carreau", sans opportunité de participer à la lutte pour le titre pilotes dans l'un des "top-teams" du plateau. Un peu pris au dépourvu, et sans aucune référence crédible en rallye, le natif d'Espoo ne pouvait plus démarcher une des grosses équipes du WRC, mais obtenait cependant, sans doute grâce à sa couronne de 2007 en F1, le soutien de Citroën et de Red Bull. La firme au chevron officialisait ainsi le 4 décembre 2009 l'engagement pour l'exercice 2010 de Räikkönen au sein de sa filière Junior créée un an plus tôt, et la marque de soda autrichienne apportait un soutien financier important au pilote finlandais sous forme de sponsoring. "J'ai toujours voulu faire du rallye, et particulièrement participer au championnat du monde des rallyes à ce stade de ma carrière", déclarait Räikkönen au moment de cette officialisation. Cette unique année de contrat n'était cependant pas totalement une mauvaise chose pour Räikkönen, qui se conservait ainsi une possibilité de revenir en F1, au cas où une des écuries en lice pour le titre finisse par lui faire un appel du pied. Associé à Kaj Lindstrom, qui avait accompagné le quadruple champion du monde des rallyes Tommi Mäkinen lors de ses dernières saisons en WRC (2002 et 2003), Räikkönen avait donc un atout supplémentaire dans sa manche pour réussir. Mais ses bonnes intentions et sa bonne volonté n'étaient pas vraiment confirmées dans les faits. Ses débuts fin janvier 2010 dans l'Arctic Rally, une épreuve du championnat de Finlande des rallyes, destinés à découvrir la voiture et sa nouvelle équipe, ne se déroulaient pas bien. Räikkönen, sans doute pas encore tout à fait rompu aux différences de pilotage entre une monoplace, sur une large piste en asphalte avec de grands dégagements sur les côtés permettant d'amortir une éventuelle sortie de route, et une voiture de rallye, sur une route plus étroite et au revêtement pas forcément lisse, envoyait sa C4 dans les arbres! Le grand saut, à l'occasion du rallye de Suède du 12 au 14 février 2010, ne se passait pas vraiment mieux. Il part encore à la faute, peut continuer le rallye mais perd beaucoup de temps et achève finalement l'épreuve à la 29e place, alors que Sébastien Ogier, l'autre pilote du Citroën Junior Team disposant du même matériel, terminait huitième. La suite ne sera guère plus probante pour Räikkönen, qui doit attendre la troisième épreuve, en Jordanie, pour marquer ses quatre premiers points. Il fait encore mieux en Turquie, avec une cinquième place, et glane le dernier point mis en jeu au Portugal. Räikkönen, tel l'élève appliqué, essaye tant bien que mal de progresser et de s'accrocher pour atteindre régulièrement le top 10, mais il n'y parviendra qu'à deux reprises, en Allemagne (7e) et en Angleterre (8e) pour le baisser de rideau de la saison. Sorti de la piste lors de sept des six premières épreuves de la saison, dont les deux dernières fois sur asphalte, celui qui est surnommé Iceman remporte en septembre le Rallye Vosgien, épreuve de Coupe de France qu'il survole, davantage pour progresser dans son adaptation à la spécificité du rallye que pour garnir son palmarès. Quelques semaines plus tard, son retour dans l'Est de la France à l'occasion du Rallye de France se passe mal, avec une nouvelle sortie de route et un abandon. Le rallye de Catalogne, avantdernière épreuve de la saison dans des conditions proches de celles d'un Grand Prix de Formule 1 (larges routes en asphalte), ne lui permet néanmoins pas d'en profiter en raison d'un nouvel abandon, survenu cette fois avant même la première spéciale, dans un tonneau pendant le Shakedown (tracé d'entraînement). Et après une huitième place en Angleterre, il achève sa première saison en WRC à la dixième place. Forcément un peu décevant quand on a été champion du monde de Formule 1, mais finalement assez logique quand on connaît les différences majeures en termes de pilotage (le revêtement de la course passe de l'asphalte à la terre, en passant par la neige, et l'adhérence diffère donc d'une épreuve à l'autre), de travail préparatoire des épreuves avec la prise de notes, de cohabitation dans l'habitacle avec un copilote, de concentration (l'alternance parcours de spéciale et de liaison notamment). Mais le rallye a aussi l'avantage d'être un peu moins sous pression, et notamment pendant les épreuves, où les pilotes peuvent un peu plus faire la fête ou échanger entre eux. Ce qui semble mieux correspondre au tempérament de Räikkönen que l'ambiance feutrée, voire aseptisée de la Formule 1. Räikkönen ne semble en tout cas pas découragé par cette première saison compliquée, puisque malgré l'arrêt de la structure Citroën Junior Team, il a créé pour 2011 sa propre structure, ICE 1 Racing, sans le soutien financier de Red Bull cette fois, mais bénéficie toujours de l'apport de la marque française en tant que pilote privé "client". Il confirmait d'ailleurs son attirance pour le rallye lors d'une interview: "Je n'ai aucun intérêt à revenir à la F1. Je ne veux pas parler de Formule 1. Le rallye, c'est ce que je veux faire. Et il est bon pour moi de pouvoir faire une autre saison". Et pour l'heure, le deuxième exercice a mieux débuté que le premier, puisqu'il a achevé le rallye de Suède à une probante et encourageante huitième place et a ensuite pris la 7ème place au Portugal. Mais il ne participera qu'à dix des treize épreuves du calendrier (il a déjà fait l'impasse sur l'épreuve mexicaine), ce qui limite ses chances de bien figurer au classement général. Et cela confirme quelque part que Räikkönen, parti de Ferrari avec un gros chèque équivalent à la dernière année de contrat qu'il n'a pas pu honorer, dispose d'une fortune suffisante pour s'adonner à sa nouvelle passion, mais pas suffisamment pour devenir le premier pilote automobile à devenir champion du monde dans deux disciplines majeures. Et qu'il doit aussi ne compter que sur lui-même, même s'il aurait été approché par Lotus-Renault après l'accident de Kubica (un autre pilote de F1 féru de rallye) pour assurer son intérim.

Une victoire... en Coupe de France

Pilote privé en 2011

Champion du monde de F1 puis de rallye?

Kimi Räikkönen est devenu le premier ancien champion du monde de Formule 1 à participer à un rallye WRC. Mais d'autres pilotes de Formule 1, ou de monoplace, avaient avant lui goûté à cette discipline ou au rallye-raid. On pense notamment à Stéphane Sarrazin, vice-champion de France de Formule 3, qui a lui pu intégrer l'écurie juniors de Prost Grand Prix en F3000 et était pilote d'essais dans la firme française, ce qui lui a permis de disputer le Grand Prix du Brésil en 1999 avec Minardi, puis de poursuivre le développement des Prost en 2000 et 2001 avant de faire de même chez Toyota. En 2004, il abandonne les monoplaces pour devenir pilote de rallye, via le défi Subaru-FFSA qui lui permet de disputer toute la saison du championnat de France, qu'il remporte. Il est aujourd'hui pilote en Le Mans Series, et a d'ailleurs remporté ce championnat en 2007 et 2010. Il y a aussi le cas Jacky Ickx, qui après avoir disputé 114 Grands Prix de Formule 1, pour 8 victoires et deux deuxièmes places dans le championnat du monde pilotes (1969 et 1970), se reconvertit en rallye-raid (une victoire au Paris-Dakar en 1983) puis en Endurance (6 victoires aux 24 heures du Mans). En revanche, aucun ancien rallyeman n'a, pour l'heure, fait le trajet dans l'autre sens. Plusieurs rumeurs ont fait état d'une possibilité de voir Sébastien Loeb quitter sa discipline pour venir tenter sa chance en F1, et le Français a même essayé une Red Bull en 2008, réalisant une performance très honorable relançant les rumeurs, avant que Loeb ne ferme définitivement la porte à cette possibilité. Räikkönen pourrait donc bien devenir le premier champion du monde de F1 à le devenir ensuite en rallye. Même si avant lui, John Surtees, multiple champion du monde en moto, l'est devenu en Formule 1 (1964).

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