Routards en Asie
297 pages
Français

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Routards en Asie , livre ebook

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Description

Entre touristes et voyageurs, ont émergé des catégories plus fines de gens circulant sur divers continents, tels le routard (ou "backpacker). Utilisant les ressources de l'ethnologie, l'auteur a suivi plusieurs circuits de routards en Asie du Sud-est, soulevant quelques interrogations d'ordre sociologique, relevant de leurs comportements, de leurs pratiques et de leurs interactions avec le territoire et la population d'accueil. Quels groupes constituent-ils ? Quels changements générationnels ont-ils connus ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2010
Nombre de lectures 117
EAN13 9782296706637
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Routards en Asie
Du même auteur


Aux Éditions L’Harmattan
L’Apprentissage de la sexualité dans les contes d’Afrique de l’Ouest , 1985.
La Mangeuse d’âmes. Sorcellerie et famille en Afrique, 1988.
La Circulation des enfants en société traditionnelle. Prêt , don, échanges , 1993.
Adoption et mariage. Les Kotokoli du Nord-Togo, 1994.
En collaboration :
Grossesse et petite enfance en Afrique et à Madagascar, Avec O. Journet, D. Jonckers, M. Cros, 1991.
Prix des épouses et valeur des sœurs, avec M. Dacher, 1992.
Chez d’autres éditeurs :
Toi et le ciel, vous et la terre. Contes paillards Tem du Togo , avec Z. Tchagbale, Selaf, 1982.
Enfances d’ailleurs , d’hier et d’aujourd’hui , avec M. Guidetti et M.F. Morel, Armand Colin, 2000.
L’Art d’accommoder les bébés , avec G. Delaisi de Parseval, rééd. Odile Jacob, 2001.


Photos de couverture : S. Lallemand, à Mentawai.
Réalisation de la maquette de couverture : J. Lombard, C. Lallemand.


© L’Harmattan, 2010
5-7, me de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12785-2
EAN : 9782296127852

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Suzanne Lallemand


Routards en Asie

Ethnologie d’un tourisme voyageur
Collection Là-bas
dirigée par Jérôme M ARTIN


Déjà parus :

Omer LUFTI, D’Istanbul à Capetown. Pérégrinations d’un Turc en Afrique du Sud (1862-1866) , 2010.
Jean-Marc HUGUET, Voyager l’Arctique (Préface de Jean Malaurie) , 2010.
Maria LANCEROTTO, Voyageurs français en A.E.F. (1919-1939), 2009.
Jaël GRAVE, L’imaginaire du désert au XX e siècle , 2009.
Annie BLONDEL-LOISEL, La compagnie maritime Allan de l’Écosse au Canada au XIX e siècle , 2009.
Marcel G. LAUGEL, Sur le vif , 2008.
Bruno LECOQUIERRE, Parcourir la terre , 2007.
Eric DESCHAMPS, La cuisine des révoltés du Bounty , 2007.
J. A. MEIJN VAN SPANBROEK, Le voyage d’un gentilhomme d’ambassade d’Utrech à Constantinople . Texte présenté et annoté par C. VIGNE, 2007.
Louis GIGOUT, Syracuse , 2007.
Aline DUREL, L’imaginaire des épices, 2006.
Henri BOURDEREAU, Des hommes, des ports, des femmes , 2006.
Gérard PERRIER, Le pays des mille eaux , 2006.
Fabien LACOUDRE, Une saison en Bolivie , 2006.
Arnaud NOUÏ, Beijing Baby , 2005.
INTRODUCTION {1}
Puisque l’industrie du voyage et du tourisme serait, paraît-il, la première du monde, il importe d’esquisser l’image d’une partie de ses acteurs ; on pourrait les qualifier actuellement d’atypiques, malgré les nombreuses recherches en sciences humaines que les gens, objet d’un voyage de loisir, ont pu occasionner et le vaste registre des typologies qu’elles ont produites. Les acteurs en question semblent avoir été peu ciblés en tant que clientèle potentielle jusqu’à une époque assez récente, laquelle remonte à une quinzaine d’années environ.. Les industriels les ont dédaignés et les gouvernements intéressés par le développement économique de leur patrimoine touristique ne s’en étaient bien souvent préoccupés que de manière suspicieuse, voire coercitive. Les politiques s’en sont méfiés. De leur côté, ces gens ne tenaient guère à être répertoriés en tant que consommateurs ou comme éléments subversifs et préféraient certainement l’indistinction et l’indifférence relative dont ils furent l’objet de la part des autorités de pays en voie de développement. Ils ne sont pas toujours nommés. Lorsqu’ils le sont, on les appelle routards en français, backpackers et budget travellers en anglais, rygsaeker en danois, backpackere en norvégien, mochileros en hispano-américain. Ils peuvent être définis par leur étymologie et leurs traductions : des itinérants, sac au dos, peu dépensiers.
Pourquoi l’Asie ?
Il y a quarante ans, les jeunes gens voyageaient beaucoup. Avec des trajets effectués en train, à bicyclette, en stop ou à pied, ils parcouraient divers recoins d’Europe. Ils se glissaient sous la tente ou logeaient dans les dortoirs des auberges de jeunesse et, quand l’occasion s’en présentait, ils acceptaient de grand cœur l’hospitalité de l’habitant. Mais entre les sacs à dos de 1960 et ceux des années 1990, moment où débute notre enquête, existe un saut qualitatif : ce n’est plus son propre pays ou un morceau de son sous-continent qui fait l’objet de l’investigation, mais le monde entier, et particulièrement le « bout du monde », c’est-à-dire, par rapport à l’Europe, les lieux du globe qui en sont les plus éloignés. Or, entre l’appétit dévorateur de la jeune génération et la mise en acte de ses intentions, existe un ensemble de pays qui s’y montrent propices : ce que les spécialistes du tourisme appellent « l’émergence des pays du Sud » et « l’envolée asiatique ».
Selon G. Cazes (1989,38), les pays en voie de développement ont accueilli avec empressement les arrivées de voyageurs venus des grandes régions industrialisées du Nord. Les progressions enregistrées entre 1960 et 1985 ont été multipliées par sept aux Antilles, douze à quatorze au Moyen-Orient et celles de l’ensemble Asie de l’Est-Pacifique par cinquante-quatre ! Soit, pour cette partie du monde, plus de 39 millions de personnes. Ultérieurement, durant les vingt années suivantes, malgré de violents conflits politiques et des désastres écologiques, l’expansion touristique a continué d’y être importante, et de nouveaux pays de l’Asie de l’Est se sont ouverts au tourisme (Chine, Birmanie, Laos, Vietnam…).
Depuis plus de quarante ans, les pays d’où sont issues les populations en quête de loisirs exotiques sont grosso modo les mêmes : Europe de l’Ouest et du Nord, États-Unis et Canada (outre le disparate trio du Japon, de l’Australie, et de la Nouvelle-Zélande). Nous ne nous étonnerons donc pas de retrouver, tant dans les publications spécialisées qu’ in situ à Sumatra lorsque débuta notre enquête en quatre-vingt-dix, les mêmes types de voyageurs accueillis. Les statistiques officielles et l’échantillonnage présenté ci-dessous, lequel est strictement tributaire des hasards de la rencontre, tendent heureusement, on le verra, à coïncider. Et si les jeunes sacs au dos sont nombreux dans « ces divers ensembles continentaux et insulaires qui jalonnent cet arc asiatique », toujours selon G. Caze, c’est parce que l’on peut supposer, à l’inverse des idées reçues, que là où croît l’industrie touristique, il y a aussi et même beaucoup de voyages d’un style plus informel. De ces espaces très investis dans l’accueil des étrangers, le routard aussi est à sa manière, amateur.
Fait non négligeable, le niveau de vie du voyageur dans les pays d’Asie du Sud-Est en voie de développement est généralement plus fort que celui dont il dispose dans son pays d’origine en matière de biens et de services touristiques. Quand il se contente de produits alimentaires ordinairement préparés, des moyens de transport locaux et d’hébergements non étoilés, lorsque ses exigences de confort s’alignent non pas sur celles des pays d’où il vient, mais sur les biens et services consommés par les couches laborieuses de populations locales, ce pouvoir d’achat augmente singulièrement. Aussi les jeunes itinérants occidentaux post-adolescents dépendant économiquement de leur famille, étudiants, fils de prolétaires ou eux-mêmes travailleurs intermittents guettés par le chômage se retrouvent-ils tout à coup disposant de moyens financiers très supérieurs à la moyenne des habitants asiatiques de leur âge, et des autres ! Situation relativement inattendue pour un routard débutant, situation différemment perçue et appréciée par les gens des pays hôtes.
L’anthropologie sociale du tourisme et du routard
L’ethnologie ou anthropologie a décrit des populations souvent exotiques, quelquefois en voie de disparition. Mais elle peut aussi discerner la formation ou l’évolution de groupes sociaux internes à la société industrielle ou, se projetant hors de celle-ci, leurs réseaux et leurs systèmes de valeurs. En ce qui concerne le phénomène touristique, selon Nash et Smith (1991, p. 12-25), l’intérêt des ethnologues s’est surtout porté

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