Arthur Koestler
122 pages
Français

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Description

Les germanistes accordent généralement peu de place à Arthur Koestler (1905-1983). Pourtant, le rôle de Koestler fut loin d'être négligeable dans les "années brunes", ce qui lui valut d'ailleurs d'être "brûlé" par les nazis, puis incarcéré en Espagne et en France, avant de s'établir en Angleterre. Dans cet essai, Hanania Alain Amar s'attache à restituer ce que fut la "réalité" de ce personnage hors du commun, aussi bien admiré que bafoué pour son combat, certes contre les fascismes, mais aussi contre tous les totalitarismes. L'originalité de l'étude du Dr Amar réside dans le repositionnement de Koestler parmi les intellectuels de langue allemande, partis pour l'étranger, dont la lucidité, l'engagement et le courage comptèrent au XX° siècle. Thierry FERAL.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 52
EAN13 9782296807693
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ARTHUR KOESTLER
La rage antitotalitaire
Allemagne d’hier et d’aujourd’hui
Collection fondée et dirigée par Thierry Ferai

L’Histoire de l’Allemagne, bien qu’indissociable de celle de la France et de l’Europe, possède des facettes encore relativement méconnues. Le propos de cette collection est d’en rendre compte.
Constituée de volumes facilement abordables pour un large public, tout en préservant le sérieux et l’érudition indispensables aux sciences humaines, elle est le fruit de travaux de chercheurs d’horizons très variés, tant par leur discipline, que leur culture ou leur âge.
Derrière ces pages, centrées sur le passé comme sur le présent, le lecteur soucieux de l’avenir trouvera motivation à une salutaire réflexion.

Dernières parutions

Laura GOULT, L’enlèvement d’Europe. Réflexion sur l’exil intellectuel à l’époque nazie, 2010.
Jacques DURAND, Le roman d’actualité sous la République de Weimar , 2010.
Thierry FERAL, Le « nazisme » en dates, novembre 1918 novembre 1945, 2010.
Marie-Amélie zu SALM-SALM, Témoignages sur les échanges artistiques franco-allemands après 1945, 2009.
Alexandre WATTIN, Rétrospectives franco-allemandes, 2009.
Maud DUVAL, L’Influence de la s œ ur chez Goethe, Kleist, Brentano et Nietzsche , 2009.
François WETTERWALD, Les morts inutiles, présenté, annoté et commenté par Thierry Feral, 2009.
Véronique FLANET, La RAF : vie quotidienne d’un groupe terroriste dans l’Allemagne des années 1970, 2009.
Olivier SCHMITT, La R.F.A. et la Politique Européenne de Sécurité et de Défense, 2009.
Florence PACCHIANO, Le Jumelage Bordeaux-Munich (1964-2008), 2009.
Ludwig KLAGES, De l’Eros cosmogonique, traduit de l’allemand et présenté par Ludwig Lehnen, 2008.
Hanania Alain Amar


ARTHUR KOESTLER

La rage antitotalitaire

Essai
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54798-8
EAN : 9782296547988

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
À Agnès


À Chipie et Minnie


À Thierry Feral


À tous ceux que j’aime et qui m’aiment
Avant-propos
« Connaître » Arthur Koestler est sans conteste fort prétentieux. Pour tenter d’approcher l’homme et son oeuvre considérable, le meilleur chemin, selon moi, est de lire, sinon la totalité de ses écrits, du moins les livres majeurs de ce prodigieux écrivain et penseur. C’est d’ailleurs à travers ceux-ci que je me propose de retracer les combats de cet éternel insoumis. C’est sans doute là son plus beau titre de gloire, lui qui ne recherchait ni les honneurs ni les diplômes, ni les congratulations hypocrites, mais menait une quête de l’Absolu, semée de difficultés, d’exclusions et de rumeurs malveillantes abondamment entretenues en France. Il tenta une quête somme toute désespérée. Tous ceux qui se sont attelés à cette rude épreuve, sont chers à mon coeur et lorsque la rumeur aveugle et excessive les attaque, je ne peux que me sentir leur avocat. Koestler fera de la « flèche dans l’azur », Pfeil ins Blaue, de son enfance le symbole de toute une vie.
Arthur Koestler, que j’ai admiré dès ma quinzième année, est pour moi un exemple – non exempt de critiques – remarquable et rare de l’honnêteté intellectuelle, celle des hommes qui refusent les compromissions.
Un élément tout personnel me « rapproche » d’Arthur Koestler. Il a commencé à écrire son autobiographie à l’âge de quarante-six ans. C’est exactement l’âge que j’avais lorsque je me suis décidé à écrire mon premier livre {1} , recueil de souvenirs personnels mêlés à l’histoire d’une communauté et d’une famille en terre arabe, d’un exil et d’un nouveau départ, à la suite d’un rêve dans lequel mon père – disparu seize auparavant – me demandait de prendre le relais. Il avait eu quarante-six lorsque je suis né… Il ne me restait plus qu’à écrire et chercher à « comprendre »… Comprendre qui et quoi ? Le monde, bien sûr, et d’abord moi-même !
Des lectures comme celles de Koestler allaient m’y aider.

A l’âge de soixante-quatre ans, Arthur Koestler écrit dans la préface d’une réédition de La Corde raide :
« J’avais quarante-six ans lorsque j’ai écrit cette autobiographie. Aujourd’hui à soixante-quatre ans, je l’écrirais évidemment de façon différente, mais il serait malhonnête d’y changer quoi que ce soit : on ne doit pas plus réécrire sa vie qu’on ne peut la revivre […] Cependant […] ce que je pense des événements et des hommes qui y sont évoqués, y compris l’antihéros de cette histoire, est demeuré inchangé [...] » .

Je viens d’avoir soixante-quatre ans…
Né dans l’empire austro-hongrois, Arthur Koestler écrivit dans sa langue maternelle, l’allemand jusqu’à sa naturalisation britannique en 1948. Journaliste scientifique au sein du puissant groupe de presse et éditorial Ullstein avant de devenir écrivain, il s’intéressa à bien des domaines et combattra le fascisme dès la première heure, au péril de sa vie. En 1933, il figure sur la liste des écrivains interdits par les nazis. Le 10 mai, à Berlin et dans dix-sept villes universitaires sont organisés des bûchers destinés à détruire les écrits juifs, mais aussi des pans entiers de la littérature allemande ou étrangère relevant, selon la propagande nazie, de « l’esprit antiallemand ». Koestler figure au nombre des écrivains « maudits », aux côtés de Hannah Arendt, Walter Benjamin, Bertolt Brecht, Alfred Döblin, Lion Feuchtwanger, Sigismund Schlomo Freud, Heinrich Heine, Edmund Husserl, Thomas et Heinrich Mann, Wilhelm Reich, Erich Maria Remarque, Arthur Schnitzler, Kurt Tucholsky, Stefan Zweig, etc. Communiste militant depuis 1931, il rompt avec le Parti à son retour de la Guerre d’Espagne après la victoire de Franco et n’aura de cesse de dénoncer les dérives staliniennes. Interné en France en 1939 en tant que « ressortissant d’une nation ennemie », juif et suspect d’activités gauchistes, il élargira son combat à la dénonciation de tous les totalitarismes.
Survol biographique
Naissance à Budapest, dans l’Empire austro-hongrois, le 5 septembre 1905 d’Arthur, fils unique d’Henrik Köstler et d’Adela Jeiteles.
En 1917, le jeune Arthur prend pour la première fois conscience de ce qui sera le symbole et le but de sa vie, sa « flèche dans l’azur » thème évoqué plus tard dans son remarquable livre, La Corde raide.
En 1919, Arthur quitte Budapest. La famille s’installe à Vienne.
En 1922, Arthur entame des études d’ingénieur à l’Ecole polytechnique de Vienne, la Technische Hochschule.
1925 Koestler brûle son livret universitaire, après une épique discussion avec un étudiant russe, mettant fin à son cursus universitaire (cf. La Corde raide).
Le 1 er avril 1926, Arthur quitte le vieux continent et s’embarque pour la Palestine.
En 1927, il est nommé correspondant de la Nil und Pales-tina Zeitung à Jérusalem.
En 1929, il devient correspondant de plusieurs journaux du groupe de presse allemand Ullstein.
Promu rédacteur scientifique de la Vossische Zeitung à Berlin en 1930.
Participe à l’expédition scientifique polaire du Graf Zeppelin.
En 1931, devient membre du PC allemand (KPD).
En 1932, commence ses activités d’agent du Komintern.
L’année 1933 voit Koestler en pleine activité à Paris, sur ordre de Moscou. Il écrit pour divers journaux européens.
Mars 1935, il épouse Dorothe Asher (ou Ascher selon les sources).
En 1936, il couvre la guerre civile en Espagne pour le News Chronicle.
En 1937, les phalangistes l’arrêtent. Il est condamné à mort par les sbires de Franco, dont le général Queipo de Lla-no Il frôle de très près la mort et finit par être échangé contre un otage phalangiste des Républicains espagnols.
En 1938 paraît son livre-témoignage, Un testament espagnol. L’exécution sommaire de Boukharine le conduit à rompre avec le Parti com

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