Articles politiques : Idées, organisation et pratique anarchistes
240 pages
Français

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Articles politiques : Idées, organisation et pratique anarchistes , livre ebook

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Description

Figure emblématique et fondatrice de l’anarchisme, Errico Malatesta a contribué à de nombreux journaux, en créant lui-même plusieurs, au cours de sa longue vie à cheval sur les xixe et xxe siècles. Cette anthologie, parue initialement en 1976 chez 10/18, est ici rééditée, revue et augmentée par son traducteur et préfacier, Frank Mintz. On y retrouve des textes théoriques sur les principes de l’anarchisme, des interventions sur la pratique révolutionnaire (syndicalisme, propagande, abstentionnisme, lutte contre le fascisme, etc.), sur divers soulèvements populaires (semaine rouge d’Ancône, révolutions russe et espagnole, etc.) et sur certaines figures anarchistes et socialistes (Sacco et Vanzetti, Kropotkine, etc.).
Les réflexions de Malatesta, loin d’être dépassées, continuent de présenter une grande actualité pour qui se réclame de la vaste et riche tradition de l’anarchisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 mai 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782895967576
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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articles politiques
idées, organisation et pratique anarchistes -->
par frank mintz

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La collection « Instinct de liberté », dirigée par Marie-­Eve Lamy et Sylvain Beaudet, propose des textes susceptibles d’approfondir la réflexion quant à l’avènement d’une société nouvelle, sensible aux principes libertaires.
© Lux Éditeur, 2019 www.luxediteur.com
© Frank Mintz (Israël Renov), 1979 Cette anthologie est d’abord parue en 1979 dans la collection « UGE 10/18 ». Nous la republions ici dans une version corrigée et augmentée par le même traducteur, Frank Mintz, alias Israël Renov.
Dépôt légal : 2 e  trimestre 2019 Bibliothèque et Archives Canada Bibliothèque et Archives nationales du Québec
ISBN (epub) 978-2-89596-757-6
ISBN (pdf) 978-2-89596-947-1
ISBN (papier) 978-2-89596-292-2
 


Introduction
Malatesta et notre époque
Q UEL EST LE LEGS ­d’Errico Malatesta aujourd’hui ? Quatre grandes questions, une partie de l’héritage de Malatesta, surgissent des textes écrits entre 1892 et 1931 et présentés dans cet ouvrage :
(1)  L’exploitation sociale impitoyable des travailleurs avec ou sans emploi se perpétue : « On sait que dans une seule grande bataille, on tue plus de gens que dans la plus sanglante des révolutions ; que des millions d’enfants meurent en bas âge chaque année faute de soins ; que des millions de prolétaires meurent prématurément du mal de misère. » En 2017, 785 millions de pauvres existent sur notre planète selon la FAO (Food and Agriculture Organization, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Et le capitalisme met en danger, par sa cécité inhérente, l’espèce humaine et la Terre.
(2)  Une révolution sociale libertaire est nécessaire :
Les anarchistes l’ont dit mille fois, et toute l’histoire le confirme : propriété individuelle et pouvoir politique sont deux maillons de la chaîne qui opprime l’humanité, les deux tranchants de la lame du poignard du criminel. Il est impossible de se libérer de l’une sans se libérer de l’autre. […] Ce qui importe le plus, c’est que le peuple, tous les hommes, perdent les instincts et les habitudes moutonniers, inculqués par un esclavage millénaire, pour apprendre à penser et agir librement. Et c’est à cette œuvre d’émancipation morale que les anarchistes doivent se consacrer avant tout.
Malatesta écrit ces lignes dans ­l’Italie de Mussolini et il connaît aussi bien les tares de l’Union soviétique depuis 1917 que celles des démocraties bourgeoises de ­l’Angleterre, de la France et de ­l’Italie. Quatre-vingt-dix ans plus tard, la situation est sensiblement la même.
(3)  Des antagonismes divisent encore les libertaires :
Et certains se sont éloignés de toutes les associations ouvrières qui proposent la résistance et l’amélioration des conditions dans l’ordre actuel des choses, ou ils s’y sont mêlés avec le but avoué de les désorganiser. […] Comment la même tactique pourrait-­elle être adoptée par les éducationnistes persuadés qu’il suffit de la propagande et de l’exemple de quelques-­uns pour transformer graduellement les individus et, par conséquent, la société, et les révolutionnaires convaincus de la nécessité d’abattre par la violence une situation qui ne se maintient que par la violence […].
(4)  La révolution doit être faite selon les valeurs anarchistes :
Nous devons faire comme le chirurgien qui coupe quand il faut, mais évite d’infliger d’inutiles souffrances : en un mot, nous devons être inspirés par le sentiment de l’amour des hommes, de tous les hommes. […] C’est de Bakounine que vient la critique radicale toujours vivante du principe de l’autorité et de l’État qui l’incarne. Elle est toujours vivante, la lutte contre leurs mensonges, contre les deux formes servant à opprimer et à exploiter les masses : la démocratique et la dictatoriale. […] Et surtout, la haine intense de tout ce qui dégrade et humilie l’homme, l’amour illimité pour la liberté, toute la liberté, sont toujours vivants.
Ces quatre problèmes vitaux, Errico Malatesta les a toujours liés à son action incessante contre les autoritaires et pour stimuler ses camarades afin de préparer l’insurrection. Il a secoué, remis en question des fondements de l’anarchisme : le syndicalisme, une grande partie des idées de Bakounine et de Kropotkine, et l’attitude libertaire optimiste vis-à-vis des masses en période révolutionnaire.
Pourtant, les articles de Malatesta sur deux périodes quasiment insurrectionnelles, Ancône en 1914 et les occupations d’usines en 1920, sont une démonstration des capacités spontanées et libertaires des syndicalistes et des foules d’« inconnus » :
À l’œuvre donc, cheminots, marins, mineurs, travail leurs agricoles, des moulins, des fabriques de pâtes, des ports et de toutes les industries. Emparez-vous des richesses qui sont à votre portée, chassez les patrons, et ­mettez-vous tous d’accord pour poursuivre la production et l’échange des produits. Vous avez fait la révolution sans verser une goutte de sang.
En Italie, l’anarchisme ne s’est pas enraciné parmi les travailleurs agricoles et industriels ni chez les militants issus de la bourgeoisie de gauche. La lenteur de la prise de conscience populaire et le carcan des partis et des syndicats italiens, les désaccords répétitifs entre les camarades, la corruption et l’égarement moral de son pays ont certainement accentué chez Malatesta la recherche inquiète de l’équilibre et du bon sens.
Les critiques idéologiques et pratiques de Malatesta sont implacablement anarchistes et, depuis la Première Guerre mondiale, aucun secteur de la gauche italienne (qui va de Mussolini –  alors socialiste impétueux en paroles  – à Nenni et Bordiga, sous-­entendu Gramsci et Togliatti) n’a mené une réelle politique prolétarienne. Malatesta fouette les lâchetés des autoritaires et, souvent, des libertaires, et il défend une insurrection préparée et efficace.
C’est cette persévérance malgré l’impasse qui rend Errico Malatesta profondément actuel. Les sociétés capitalistes démocratiques-­autoritaires sur le plan interne et dictatoriales à l’étranger, comme les dictatures athées et religieuses, de l’Iran à la Corée du Nord, constituent aujourd’hui le même bloc totalitaire que celui qu’a connu Malatesta. L’insurrection anarchiste morale et matérielle réfléchie qu’il nous propose est une riposte toujours aussi solide.
Frank Mintz (Israël Renov)
 


À propos de la présente édition
J ’ AI REVU LES TRADUCTIONS (personnelles ou, pour la plupart, celles du Réveil anarchiste et d’un camarade anarchiste collaborateur d’André Prudhommeaux) pour éviter les italianismes et des lourdeurs. Bien entendu, je suis seul responsable du style et du sens que je donne à tous les textes ­d’Errico Malatesta présentés dans cet ouvrage. Je remercie de leur aide Antonia Fontanillas, Abel Paz, Alexandre Skirda et le Centre international de recherches sur l’anarchisme (CIRA) de Suisse.
 


Biographie de Malatesta (1853-1932)
«  L E MEILLEUR [ET SEUL] LIVRE de Malatesta, c’est sa vie. Il n’est donc pas possible de comprendre sa figure historique par la valeur éternelle de sentiment et de pensée qu’il a laissée dans ses écrits, sans tenir compte de l’itinéraire complet de sa longue existence liée au mouvement social et révolutionnaire de plus d’un demi-siècle. D’où la nécessité, avant de passer à une exposition suffisamment complète de ses idées, de connaître, pour le moins sommairement, l’histoire de sa vie [ 1] . »
Le camarade que nous citons a été, avec Malatesta, un des organisateurs du mouvement anarchiste italien. Luigi Fabbri (1877-1935) représente une génération plus jeune et non moins courageuse et réfléchie que celle de Malatesta. Son livre Dictature et révolution, écrit en 1921, sur l’Union soviétique, est la première analyse anarchiste du marxisme-­léninisme au pouvoir. Fabbri s’est échappé de ­l’Italie fasciste en 1926 pour se réfugier en Uruguay où il éd

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