Crise, crises et crisologie européenne
214 pages
Français

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Crise, crises et crisologie européenne , livre ebook

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Description

Au sommaire de ce numéro : DOSSIER : Quantifier et mettre en crise la dette souveraine / Sur les logiques sociales du champ du pouvoir européen / Dépasser la crise de l'histoire de l'intégration européenne / Usages scientifiques de "la crise" de 2008 et suite / VARIA : L'abolition symbolique du politique, de nécessité vertu / CHANTIER DE RECHERCHE : Poor linkage and lacking representation / LECTURES CRITIQUES

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782336358260
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
N° 44 | 2014

POLITIQUE
EUROPÉENNE


SOUS LA DIRECTION D’ANTOINE MÉGIE ET ANTOINE VAUCHEZ
Copyright
Revue publiée avec le soutien de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS, du laboratoire Pacte Grenoble et de la Fondation nationale des sciences politiques.

Politique européenne
Centre d’études européennes de Sciences Po
28, rue des Saints-Pères
F – 75 007 Paris
Tél. (+ 33 1) 45 49 83 52
Fax (+ 33 1) 45 49 83 60
politique.europeenne@sciences-po.fr
< www.portedeurope.org/ >

©L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’école polytechnique 75005 Paris
< www.librairieharmattan.com >
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
Harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-70837-9
Personnages
Directeur de la revue
Antoine Mégie, Université de Rouen
Directeurs adjoints
Céline Belot, Pacte, Sciences Po Grenoble
Sophie Jacquot, Centre d’études européennes Sciences Po
Frédéric Mérand, Université de Montréal
Olivier Rozenberg, Centre d’études européennes, Sciences Po
Comité de rédaction
Céline Belot, Pacte, Sciences Po Grenoble
Didier Chabanet, Institut Universitaire Européen, Triangle, ENS de Lyon
François Foret, Université Libre de Bruxelles
Sophie Jacquot, Centre d’études européennes Sciences Po
Annabelle Littoz-Monnet, Institut des Hautes études internationales et du Développement, Genève
Antoine Mégie, Université de Rouen
Emmanuel Mourlon-Druol, Université de Glasgow
Frédéric Mérand, Université de Montréal
Stephanie Novak, Hertie School of Governance Berlin
Romain Pasquier, CRAPE/IEP de Rennes
Olivier Rozenberg, FNSP, Centre d’études européennes de Sciences Po
Sabine Saurugger, Sciences Po Grenoble, Pacte
Virginie Van Ingelgom, Université catholique de Louvain, ISPOLE
Antoine Vauchez, CNRS, CRPS/CESSP
Julien Weisbein, Institut d’études politiques de Toulouse, LaSSP
Conseil scientifique
Pierre Allan, Université de Genève
Richard Balme, Sciences Po
Stefano Bartolini, Centre Robert Schuman, Florence
Simon Bulmer, University of Sheffield
Renaud Dehousse, Centre d’études européennes, Sciences Po
Guillaume Devin, Sciences Po
Patrick Hassenteufel, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
Reinhard Heinisch, University of Pittsburgh
Bastien Irondelle, CERI, Sciences Po
Markus Jachtenfuchs, Hertie School of Governance, Berlin
Jean Leca, Sciences Po
Patrick Le Galès, Centre d’études européennes, CNRS
Christian Lequesne, CERI, Sciences Po
Paul Magnette, Université Libre de Bruxelles
Anand Menon, University of Birmingham
Yves Mény, Institut universitaire européen, Florence
Pierre Muller, Centre d’études européennes, Sciences Po
Claudio N. Radaelli, University of Exeter
Andy Smith, Centre Émile Durkheim, IEP de Bordeaux
Ezra Suleiman, Princeton University
Yves Surel, Université Paris II
Assistante édition : Claudette Gorodetzky, Pacte, Sciences-Po Grenoble
Sommaire Couverture 4e de couverture Titre Copyright Personnages Sommaire Dossier Introduction - Crise, crises et crisologie européenne Quantifier et mettre en crise la dette souveraine Sur les logiques sociales du champ du pouvoir européen Annexe - Fiches biographiques Dépasser la crise de l’histoire de l’intégration européenne Usages scientifiques de « la crise » de 2008 et suite : le cas des European Studies ANNEXE 1 Varia L’abolition symbolique du politique, de nécessité vertu Chantier DE RECHERCHE Poor linkage and lacking representation Lectures - CRITIQUES Sarah Wolff Carolyn Ban David Engels Numéros parus Adresse
Dossier
Crise, crises
et crisologie européenne
Introduction - Crise, crises et crisologie européenne

POLITIQUE EUROPÉENNE
N° 44 | 2014
Antoine Mégie et Antoine Vauchez
[p. 8-22]
Introduction
Crise, crises et crisologie européenne 1
Antoine Mégie
Université de Rouen

Antoine Vauchez
Université Paris 1

Q ui pourrait aujourd’hui encore en douter ? L’Europe est entrée en crise . L’accumulation de chiffres, de rapports et de colloques en donne un aperçu presque quotidien et forme un inventaire sans concession des multiples « échecs », « déclins », « dysfonctionnements », et autres dérives qui caractérisent désormais l’Union européenne (UE). Jusqu’ici l’UE apparaissait comme l’acteur qui allait au chevet des pays en crise, la voila désormais qualifiée elle-même « d’homme malade de l’Europe ». Cette crise européenne est multiforme semble-t-il si l’on suit la très grande variété des significations qui semble s’attacher à la notion. Ce n’est plus seulement de la « Grande recession » des cinq dernières années dont il s’agit (voir Politique européenne n° 41), mais bien plus largement d’une succession de crises qui s’enchâssent les unes aux autres : crise économique d’une UE qui aurait trop tardé à organiser un gouvernement européen ; crise des États excessivement dépensiers et prisonniers des marchés ; crise institutionnelle d’une Union dont pas moins de quatre présidents se disputent la représentation (Parlement, Conseil européen, Présidence tournante, Commission européenne) ; crise de leadership en l’absence de successeurs à la chaîne continue des pères fondateurs et refondateurs ; crise démocratique d’une Union qui n’a cessé d’accroître ses domaines d’intervention sans pour autant faire apparaître les contrôles démocratiques équivalents ; crise de définition du « projet européenne » (par exemple suite au rejet du projet constitutionnel) ; voire, last and not least , crise civilisationnelle d’un continent dont le « modèle social » résisterait mal à la mondialisation. Un véritable inventaire à la Prévert s’écrit désormais au quotidien dans le cours même de la politique européenne.

Le projet de ce dossier n’est ni de conforter ni de contester ces diagnostics, pas plus qu’il ne prétend produire un nouvel état des lieux de l’Europe en crise. Il entend en revanche décoder le sens de cette crisologie et faire apparaître, derrière l’apparente objectivité et simplicité qu’elle revêt, le travail de construction sociale et intellectuelle, un ensemble de luttes symboliques pour en définir le sens et, au final, une recomposition des pouvoirs et des savoirs légitimes au niveau de l’UE. En d’autres termes, il s’agit en l’espèce d’ouvrir la boîte noire de la crise, en repartant d’un travail sur les discours et les registres critiques. Si le foisonnement des discours que la crise contribue à produire n’est assurément pas réductible à un seul processus, ni à un seul mouvement, les usages discursifs dominants s’inscrivent dans une rhétorique de la déploration (« le déclin », « les dysfonctionnements », « les carences ») qui propose autant de mots d’ordre se voulant efficaces , c’est-à-dire capables de convaincre, voire de convertir, à l’ardente obligation de la réforme qu’elle soit institutionnelle, économique, financière, morale, etc.

Il faut dire que la notion même de « crise » est d’un naturel accueillant tant elle autorise des rapprochements géographiques et des comparaisons historiques souvent inattendus (la « crise de 1914 », la « crise des années 1930 », la « Grande récession » de 1929, etc.). Et ce tout particulièrement dans le cadre européen puisque cette notion entretient avec le processus d’intégration communautaire une proximité singulière et ancienne. Parce qu’elle a été conçue précisément comme « solution » à la crise des États-nations au sortir de la seconde guerre mondiale, et qu’elle a été portée par un ensemble d’élites marquées à bien des égards par la « crise des années 1930 » (Cohen, 2012a), l’Europe a d’emblée fait du registre de la « crise » un vecteur essentiel de toutes les stratégies de (re)fondation, formant de ce fait entre « crise » et « relance » un couple fonctionnel. Nombre des critiques mentionnées plus haut ont été formulées dès les années 1950.

En ce sens, comprendre la « crise de l’Europe » revient à identifier des entrepreneurs de crise, réformateurs politiques, écono

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