Espace et opérations

Description

L'espace, ce milieu si particulier, pourrait constituer le quatrième champ de bataille. Le spatial constitue un véritable outil de souveraineté national et de puissance, un "pourvoyeur d'efficacité militaire". Notre perception de la dimension stratégique du spatial, qu'il soit militaire ou civil, se renforce chaque jour. Voici les actes d'un atelier de l'Ecole de Guerre qui s'est tenu à l'Ecole Militaire à Paris, en juin 2012.

Sujets

• Securite
• Défense
• Armée

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 octobre 2012
• Nombre de lectures: 32
• EAN13: 9782296505858
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-98409-7
EAN : 9782296984097
Titre
Sous la direction du

Général Pascal VALENTIN
Directeur de l’Ecole de Guerre





ESPACE & OPERATIONS

ENSEIGNEMENTS ET PERSPECTIVES








L’Harmattan
REMERCIEMENTS
Cet ouvrage reprend les actes du premier « Atelier de l’Ecole de Guerre » qui s’est tenu à l’Ecole Militaire, à Paris, le 27 juin 2012, sous le même titre.

Je voudrais tout d’abord remercier toutes celles et tous ceux qui nous ont fait l’honneur d’assister à cet atelier consacré au thème : « Espace & Opérations », aux côtés des officiers stagiaires de la promotion « Maréchal JUIN » de l’Ecole de Guerre.
La grande originalité de cette demi-journée réside dans le fait qu’il s’agit avant tout d’une activité de formation qui répond à un double objectif pédagogique :
– sensibiliser les futurs décideurs de nos armées aux questions spatiales de Défense ;
– bénéficier d’une vision croisée de la part d’officiers stagiaires utilisateurs du spatial militaire et de représentants d’organismes qui concourent à la mise en place et à la gestion de ces moyens.
A ma connaissance, cette approche pratique et pragmatique de l’Espace militaire est une première, en tout cas à l’Ecole de Guerre. Je ne doute pas qu’elle intéresse également l’ensemble des représentants de la communauté spatiale française, qu’il s’agisse des chercheurs, des industriels, du monde institutionnel ou des journalistes, que je remercie vivement de leur présence, ce 27 juin, dans l’amphithéâtre Foch.

Je tiens ensuite à remercier et féliciter le Général Bernard MOLARD avec lequel nous avons initié ce projet il y a près d’un an.
Je voudrais également dire ma gratitude au Colonel Laurent CHARRIER, Cadre professeur à l’Ecole de Guerre, responsable du module « Espace », qui a pris en charge la mise en œuvre de notre projet depuis de nombreux mois.

Merci également à Madame Christine-Claire PASCALLON-FOURGEAUD qui, en un temps record et avec une remarquable efficacité, a réussi à compiler toutes les contributions écrites dans cet ouvrage de qualité.

Je suis reconnaissant aux officiers stagiaires de la promotion « Maréchal JUIN » qui ont accepté, à une période particulière de leur scolarité, de témoigner de leur expérience de « praticiens opérationnels de terrain ».
Général Pascal VALENTIN
PREFACE
Général Didier CASTRES
Sous-Chef d’Etat-Major « Opérations »

Dans notre histoire, la puissance militaire se jugeait à l’aune des victoires remportées à terre ou en mer.

Avec le 20 ème siècle, une troisième dimension, qu’elle soit aérienne ou sous-marine, a élargi le champ de « l’espace de bataille ». Aujourd’hui, le cyber et l’Espace redimensionnent une nouvelle fois la puissance militaire. Ces nouvelles dimensions ajoutent à la complexité de la planification et de la conduite des opérations comme elles renforcent et diversifient l’expression de la puissance militaire des nations qui les maîtrisent.

L’Espace est devenu essentiel : essentiel dans notre quotidien ; essentiel dans le fonctionnement des Etats ; essentiel et central dans l’anticipation et la gestion des crises.

Les officiers de l’Ecole de Guerre sont habitués à tracer des lignes d’opérations dans leurs exercices de planification. Ils savent que, désormais, l’ensemble de ces dimensions doit être pris en compte.

Je tiens à féliciter le Général Pascal VALENTIN d’avoir pris l’initiative d’organiser ce premier « Atelier de l’Ecole de Guerre » et de l’avoir dédié à l’Espace.
Je forme le vœu que cet ouvrage alimente la réflexion, non seulement des officiers de l’Ecole de guerre, mais également de toutes celles et ceux qui veulent en savoir plus sur la nature de la contribution du spatial à l’efficacité de nos armées en opération.
INTRODUCTION
Général Pascal VALENTIN
Directeur de l’Ecole de Guerre

L’Espace, ce milieu si particulier, est porteur d’espérance et de rêve pour certains et, pour d’autres, il constituerait le quatrième champ de bataille. De manière plus pragmatique, nous savons que le spatial constitue un véritable outil de souveraineté nationale et de puissance, un « pourvoyeur d’efficacité militaire ». Ainsi, chaque jour qui passe ne fait-il que renforcer notre perception de la dimension stratégique du spatial, sous tous ces aspects, qu’ils soient militaires ou civils.
Le programme spatial français est né au début des années 60, sous l’impulsion du Général DE GAULLE. Dès 1961, la France s’est dotée d’une agence spatiale, le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES). Très tôt, grâce au développement de la fusée DIAMANT , qui s’est révélée un succès, notre pays est devenu la troisième nation, après l’Union Soviétique et les Etats-Unis d’Amérique, capable d’envoyer, de manière autonome, un satellite dans l’Espace.
A l’initiative de la France, l’Europe s’est alors progressivement dotée de capacités spatiales à la mesure du potentiel offert par l’Espace. Ainsi, en fédérant ses efforts dans l’Agence Spatiale Européenne (ESA), créée en 1975, l’Europe a non seulement acquis l’autonomie d’accès à l’Espace avec le lanceur ARIANE , mais elle a également mis en place un véritable programme scientifique permettant de faire progresser la science, de maîtriser les technologies spatiales et d’en explorer les applications possibles.
Le soutien des plus hautes autorités politiques françaises à un effort industriel et technologique important en faveur du spatial ne s’est jamais démenti. Il permet à notre nation d’occuper, aujourd’hui encore, dans ce domaine, la première place en Europe. Le chiffre d’affaires consolidé de l’industrie spatiale française (environ 2,7 milliards d’euros en 2009) représente environ la moitié du chiffre d’affaires de l’industrie européenne. De même, les budgets spatiaux français civil et militaire ( soit 2 milliards d’euros par an au total), représentent à eux seuls le tiers des budgets spatiaux européens.
Au-delà de ces chiffres, la France est le seul pays européen à maîtriser l’ensemble des technologies spatiales. Elle demeure un acteur de classe mondiale dans des domaines aussi variés que les systèmes de lancement, les satellites d’observation optique, les satellites météorologiques, les satellites scientifiques ou encore les satellites de télécommunications. Les nombreuses coopérations conduites avec des puissances spatiales établies, comme les Etats-Unis et la Russie, ou émergentes, illustrent la reconnaissance de l’excellence technologique de la France.
Les systèmes spatiaux contribuent grandement à l’autonomie de décision de la France. Grâce à leur accès
« non intrusif » à toutes les zones du globe, les systèmes spatiaux d’observation de la Terre, notamment les systèmes qui produisent de l’imagerie haute résolution, sont de précieuses aides à l’appréciation des situations. Cet aspect est particulièrement important pour la crédibilité de notre dissuasion qui doit reposer sur une capacité autonome à appréhender les situations ; aptitude qui a été à l’origine du développement de nos satellites HELIOS .
Le spatial constitue également une vitrine témoignant du niveau technologique des réalisations françaises, fait d’autant plus important que le club des puissances spatiales s’est élargi. La Chine, l’Inde et le Japon sont désormais des acteurs majeurs dans ce domaine, tandis que le Brésil, la Corée du Sud et plusieurs autres pays intensifient leurs efforts.
Enfin, la maîtrise des outils spatiaux est un atout pour la politique étrangère de notre pays grâce à la crédibilité et au « statut stratégique » qu’elle lui apporte.
L’Espace est très souvent apprécié, étudié, perçu, à travers ses apports technologique, scientifique, politique et stratégique. Il n’est bien sûr pas étonnant que ce soit à travers ces différents prismes qu’il soit abordé lors des différents colloques, séminaires ou autres symposiums qui lui sont consacrés. Pourtant, déployées sur le terrain, nos armées ont progressivement pris conscience que l’Espace contribue au renforcement de l’efficacité de leurs actions. Les conflits et opérations militaires récents impliquant des armées occiden