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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 mai 2011 |
Nombre de lectures | 40 |
EAN13 | 9782296460515 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 3 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,1850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
E SSAIS SUR L ’E UROPE
ET LE SYSTÈME INTERNATIONAL
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Derniers ouvrages parus
François HULBERT, Le pouvoir aux régions (2 e édition), 2011.
Arno TAUSCH, Philippe JOURDON, Trois essais pour une économie politique du 21ème siècle , 2011.
Valérie LE HENO, La désobéissance : un moteur d’évolution , 2011.
Philippe BOUQUILLION et Yolande COMBES (sous la dir. de), Diversité et industries culturelles , 2011.
Georges FERREBOEUF, Participation citoyenne et ville , 2011.
Philippe GOOSSENS, Les Roms : dignité et accueil , 2011.
André CHAGNON, Malades et médecins : pour mieux se comprendre, Eux et nous , 2011.
Philippe DELOIRE, Et si la France disait oui à l’Europe , 2011.
Jean MONTANIER et Alain AQUILINA, Violences, loi du silence, loi du plus fort , 2011.
Dominique ROTH, Economie et psychanalyse. Le progrès en question , 2011.
Claude OBADIA, Les lumières en berne ? Réflexion sur un présent en peine d’avenir ., 2011
Levent ÜNSALDI, Le développement vu de Turquie , 2011.
Maurice T. MASCHINO, Cette France qu’on ne peut plus aimer , 2011.
Véronique WASYKULA, RMI : vous devez savoir , 2011.
Antoine BRUNET, Jean-Paul GUICHARD, L’Impérialisme économique. La visée hégémonique de la Chine , 2011.
Louis R. OMERT, Le Sursaut. Essai critique, social et philosophique , 2011.
Jean-Pierre DARRÉ, De l’ère des révolutions à l’émancipation des intelligences , 2011.
Jean-Pierre LEFEBVRE, Pour une sortie de crise positive, Articuler la construction autogestionnaire avec le dépérissement de l’État, 2011.
Jean-René FONTAINE et Jean LEVAIN, Logement aidé en France, Comprendre pour décider , 2011.
Irnerio Seminatore
E SSAIS SUR L ’E UROPE
ET LE SYSTÈME INTERNATIONAL
Crise, multilatéralisme et sécurité
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54628-8
EAN : 9782296546288
Fabrication numérique : Socprest, 2012
INTRODUCTION
Les essais inclus dans ce recueil expriment un projet sous-jacent :
réunir en unité des contributions diffractées, mais ordonnées à une même préoccupation, d’ordre général ;
éclairer les principaux problèmes de la scène internationale d’aujourd’hui et en saisir simultanément les constantes et les implications, théoriques, politiques ou philosophiques ;
réfléchir aux variations majeures de la conjoncture et en dégager des perspectives visibles dans les évolutions de l’environnement actuel.
Dans leur ensemble, ces différents textes peuvent être tenus pour des exercices de réflexion à caractère réaliste, sur l’Europe et le système international. Pour l’esprit des lecteurs, ils s’organisent d’eux-mêmes en trois sections : crise, multilatéralisme et sécurité, et ils étalent sur ces sujets des interprétations parfois antinomiques, visant à donner sens et orientation à l’analyse du temps présent et à sa conceptualisation.
En choisissant le mot « essais » pour ce recueil, j’ai entendu dégager une approche qui préserve ces contributions de la logique de l’immédiat et de la contingence. Ainsi, le souci de faire la part du concept et de son abus a conduit, dans le cas du texte sur « multilatéralisme et multipolarité », à opérer par des distinctions d’ordre conceptuel, aboutissant à une approche qui jette les jalons d’une science et conscience stratégique de l’Europe, dans une phase d’équilibre entre conjoncture interne et internationale. Une intervention sur la crise actuelle me paraissait inévitable et j’ai formulé une hypothèse, inhabituelle et abstraite, sur son issue, celle d’une crise économique et financière ayant des implications de caractère politico-stratégique. Quant à l’architecture européenne de sécurité, je me suis efforcé de présenter un tableau aussi exhaustif que possible d’un cadre inépuisable et mouvant.
Pour les contributions sur l’Asie centrale et pour les voeux d’une Ostpolitik mondiale de l’UE, j’ai réuni des contributions présentées à l’occasion de symposia régionaux sur les thèmes de la démocratie et de la modernisation de ces pays. J’y ai mentionné le poids d’un passé pluriséculaire qui constitue le soubassement culturel et historique de la recherche de légitimité des régimes en place. L’importance de la stabilité politique est un élément influent du nouveau « grand jeu » entre les puissances majeures de la scène internationale. Dans ce tour d’horizon, des esquisses d’analyse ont été brossées sur la Russie et la Chine, sur leurs ambitions et sur leur vocation à jouer un rôle grandissant dans un monde de compétition et de rivalité, sans fin prévisible.
I. L’EUROPE À LA QUÊTE D’UN ORDRE INTERNATIONAL POUR UN NOUVEL ÉLAN DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE L’UE. « LE TRAITÉ DE LISBONNE », ET APRÈS ?
I.I. PRÉMISSES ET CONSTATS
Après une longue période de réforme des traités et de rationalisation d’une activité législative dispersée, le temps du débat stratégique s’inscrit désormais à l’ordre du jour de la politique internationale de l’Union.
L’UE doit se mettre à l’heure de la politique globale et de ses enjeux.
Quelles leçons tirer de cette décennie d’efforts, marqués par les difficultés structurelles d’existence internationale de l’UE, qui sont essentiellement politiques ?
Tout d’abord, celle d’adapter sa structure de décision aux impératifs d’action de la multipolarité. C’est le sens profond de la création de deux nouvelles figures de l’architecture de l’UE, le président du Conseil de l’UE et le haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et du Service européen d’action extérieure. Il s’agit là d’un dispositif dicté par un effort d’adaptation euro-centré, plutôt que par les exigences de gouvernabilité internationale ou par l’influence des nouveaux paradigmes géopolitiques et stratégiques du monde multipolaire.
Cette nouvelle centralité institutionnelle n’est guère à confondre avec la centralité politique ou stratégique, ou avec la fonction de souveraineté et de Leadership, qui appartiennent formellement au Conseil de l’UE {1} et qui demeurent inchangés. La pluralité des cadres institutionnels prévus pour la politique internationale de l’Union, la politique étrangère et de sécurité commune, la politique européenne de voisinage (2004), l’Union pour la Méditerranée (2008), le Partenariat oriental (2009) et la complexe cartographie des relations d’association et de coopération dans le monde n’ont pas permis à l’Union de faire mûrir un concept stratégique central et global, une cohérence stratégique d’ensemble, ou de lui suggérer l’exigence, pourtant fondamentale, d’adopter une rationalité géopolitique et systémique forte.
Cette absence d’unité conceptuelle est lisible dans l’éclatement des initiatives de l’Union. En effet, l’objectif fondamental de ces initiatives a été d’éviter l’émergence de zones de rupture, constituant des espaces d’exclusion autour de sa périphérie. Elle est visible dans l’ensemble des cadres multilatéraux prévus pour leur gestion. En outre, dans cette dialectique centre – périphérie, les attentes de la périphérie ont dominé les capacités du centre à les satisfaire. Entre-temps et au cours de ces évolutions, le centre, le vieux noyau dur, s’est distendu politiquement.
Cette absence d’unité conceptuelle et d’unité directrice est identifiable