Force des armes, force des hommes
244 pages
Français

Force des armes, force des hommes , livre ebook

-

244 pages
Français

Description

La force technologique induit une grande vulnérabilité et se diffuse rapidement jusqu'à se retourner contre ses créateurs. S'il faut des armes très perfectionnées pour détruire un objectif militaire avec le minimum d'effets collatéraux, les moyens les plus rustiques suffisent à un terroriste pour détruire aveuglément une cible civile avec le maximum de dégâts. Au respect des faibles dont la culture occidentale fait grand cas s'opposent certains chantages et abus. Les excès de confiance démobilisateurs que lui procure la force de ses armes technologiques lui font parfois oublier que l'asymétrie des conflits réside aussi dans la force des hommes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2005
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296392779
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Force des armes,
force des hommes Histoire de la défense
Collection dirigée par Sophie de Lastours
Cette collection se propose d'étudier les différents aspects qui composent
l'histoire de la défense. La guerre, la technologie, la sécurité n'ont cessé de se
transformer, de se construire et même de se détruire les unes par rapport aux
autres. Elles sont en perpétuelle mutation. L'apparition de nouvelles menaces
a toujours conduit les sociétés à tenter de s'adapter avec plus ou moins de
succès et parfois à contre-courant des idées reçues.
Des questions seront soulevées et des réponses données, même si beaucoup
d'interrogations demeurent. L'histoire, la géographie, le droit, la politique, la
doctrine, la diplomatie, l'armement sont tous au coeur de la défense et
interfèrent par de multiples combinaisons.
Ces sujets contribuent à poser les défis et les limites du domaine de la
défense à travers le temps en replaçant les évènements dans leur contexte.
On dit par exemple que dans ce XXIe siècle naissant, les guerres entre Etats
sont en train de devenir anachroniques au bénéfice de conflits tribaux ou
religieux, mais seules des comparaisons, des études détaillées qui s'étendent
sur le long parcours de l'histoire permettront de le vérifier.
Déjà parus
Olivier POTTIER, État-Nation : divorce et réconciliation ? De la loi
Debré à la réforme du service national, 1970-2004, 2005.
Jean-Paul MAHUAULT, L'épopée marocaine de la légion étrangère,
1903 — 1934, ou Trente années au Maroc, 2005.
Association nationale pour le souvenir des Dardanelles et Fronts
d'Orient, Dardanelles Orient Levant 1915-1921. Ce que les
combattants ont écrit, 2005.
Jean-Pierre MARTIN, Les aigles du Frioland, 2004.
Marie LARROUMET, Mythe et images de la légion étrangère, 2004.
Olivier POTTIER, Les bases américaines en France (1950-1967),
2003.
Honoré COQUET, Les Alpes, enjeu des puissances européennes.
L'union européenne à l'école des Alpes ?, 2003.
Jacques BAUD, Les forces spéciales de l'Organisation du Traité de
Varsovie (1917-2000), 2002.
Amaury CARRE de MALBECK, Le Cadre juridique des Opérations
extérieures de la France aujourd'hui, 2002.







Marc Défourneaux
Force des armes,
force des hommes
"De leurs épées, ils forgeront des socs de charrue,
et de leurs lances, des faucilles."
(Isaïe, 2)
L'Harmattan L'Harmattan Italia L'Harmattan Hongrie
5-7, rue de l'École-Polytechnique Via Degli Artisti, 15 Kônyvesbolt
75005 Paris 10124 Torino Kossuth L. u. 14-16
FRANCE ITALIE 1053 Budapest Du même auteur :
L'attrait du vide, Calmann Lévy, 1967.
L'appel du vide, ISI, 1981.
Do you speak science ?, Dunod, 1981 (rééd. 1991).
Do you speak chemistry ?, Dunod,1984.
L'anglais des sciences, Assimil, 1994.
Guerre des armes, guerre des hommes, ADDIM, 1994.
Stratégies économiques en Bosnie Herzégovine, Fondation pour les
Études de Défense, 1997.
Gestion des sorties de crises et reconstruction de la paix,
Fondation pour la Recherche Stratégique, 2000.
© L'Harmattan, 2005
ISBN : 2-7475-8098-9
EAN : 9782747580984 Première partie
DE L'ANIMAL À L'HOMME
Chapitre 1
La notion de force
"Nous allons créer le monde... si j'ose risquer ce néologisme",
déclarait Dieu le Père devant un aréopage d'anges ailés. "C'est une
entreprise sans précédent !", ajoutait-il avec emphase en cherchant
où poser la première pierre pour la cérémonie inaugurale.
C'était dans la Genèse ingénue du dessinateur Jean Effel. Là, une
fois la première pierre posée, Dieu le Père entreprenait de fabriquer
des étoiles en nombre astronomique, qu'un diable malintentionné
convertissait parfois en comètes en leur ajoutant malignement des
queues. Puis il créait la Terre et les océans, auxquels le même
diable venait ajouter son grain de sel. Puis il créait le chapeau d'où il
tirait le premier lapin. Tout cela en l'espace de cinq jours puisque,
d'après l'Ancien Testament, ce n'est qu'au sixième jour de la
Genèse qu'il créa enfin l'Homme.
Les scientifiques tendent à considérer que ce furent là de très
longues journées, car après le big bang, il s'écoula encore quelques
milliards d'années avant l'apparition de notre Terre au centre
présumé de l'univers, puis pas mal de temps encore avant l'apparition
des premières molécules organiques et des premières formes de
vie. Or celles-ci ne constituaient qu'un prélude encore lointain à
l'apparition de l'Homme lui-même car, entre les deux événements,
la vie sur terre connut encore une longue succession de mutations
génétiques d'où émergèrent d'innombrables espèces de végétaux et
d'animaux, depuis l'amibe jusqu'aux mammifères supérieurs.
Parmi les résultats de ces mutations figuraient certainement de
nombreuses créations sublimes. Seulement, en ces temps reculés
où l'on ne subventionnait pas la créativité et où l'on ne légiférait
pas en faveur des espèces menacées, le seul critère de succès était
la sélection naturelle. De cet immense foisonnement, seules survé-
5 curent donc les espèces adaptées ou capables de s'adapter au milieu
ambiant. Malheur aux autres ! Les rapports entre le milieu naturel
et les espèces vivantes étaient en effet régis par une règle simple et
draconienne : le milieu naturel fournissait tout ce qui est nécessaire
à la vie — l'air, l'eau, la nourriture, la lumière et la chaleur -- mais en
dernier ressort, il avait tous les droits parce qu'il était le plus fort.
Même lorsqu'il avait des caprices déraisonnables tels que
glaciations, volcans ou chutes de météorites, c'était aux espèces vivantes
de s'adapter, ou alors de disparaître à l'instar des dinosaures. Et
même en dehors de ces cataclysmes, la vie des individus était une
lutte perpétuelle pour survivre à la faim, à la soif, au froid ou à la
chaleur.
Alors, lorsque les individus survivaient, c'est parce que
l'adaptation génétique de leur espèce les avait dotés de divers outils et
équipements naturels leur permettant, tout à la fois, d'exploiter les
apports de la nature et de se protéger contre ses rigueurs. Ainsi,
pour vivre au grand air ou sous l'eau tout en résistant au froid,
certaines espèces disposaient de couches de graisse, parfois
complétées par d'épaisses fourrures. Pour résister à la soif pendant la
traversée de déserts arides, d'autres espèces disposaient de bosses
pour emmagasiner l'eau. Pour gratter ou creuser le sol et façonner
des matériaux de construction, beaucoup disposaient de becs,
dents, griffes ou cornes, voire de queues en forme de truelle pour
bâtir des barrages. Tout cela ne remettait pas fondamentalement en
cause la suprématie de la force de la nature, mais permettait au
moins d'en lisser les à-coups et d'en atténuer certaines rigueurs.
Seulement, même lorsqu'on parvenait à survivre aux rigueurs du
milieu naturel, on n'en était pas quitte pour autant : encore fallait-il
que les espèces survivantes coexistent entre elles. Or, lorsque deux
espèces coexistent initialement dans un même écosystème en ayant
des taux de reproduction différents, l'espèce la plus prolifique se
multiplie aux dépens de l'autre. Et même lorsqu'un équilibre
démographique a été trouvé entre les diverses espèces, une hiérarchie de
la force subsiste encore entre elles : la "loi de la jungle", qui veut
que les antilopes mangent l'herbe et que les lions mangent les
antilopes, de même que les petits poissons mangent le plancton avant
d'être eux-mêmes mangés par plus gros qu'eux.
6 Et ce n'était pas encore fini. En effet, même en supposant que ni
les lions ni le milieu naturel ne lui fassent de misères, une antilope
n'était pas à l'abri de tous les problèmes : encore lui fallait-il
coexister avec ses congénères. De fait, à l'intérieur de chaque espèc

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents