Gbagbologie
127 pages
Français

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Description

Cet essai est le premier d'une série d'ouvrages que l'auteur entend consacrer à la pensée et à l'œuvre politiques de Laurent Gbagbo, Président de la Côte d'Ivoire. Il revient sur les soubresauts qui ont jalonné l'histoire de la transition politique en Côte d'Ivoire, l'avènement conflictuel du multipartisme et l'enfantement douloureux de la démocratie depuis l'accession de la Côte d'Ivoire à l'Indépendance jusqu'aux élections présidentielles d'octobre 2010. L'auteur retrace l'histoire de l'engagement politique de Laurent Gbagbo.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 179
EAN13 9782336270173
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gbagbologie

Sèèd Zehe
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296132047
EAN : 9782296132047
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace Avant-propos Préface - La « gbagbologie » expliquée aux Nuls INTRODUCTION Première Partie : Laurent Gbagbo, père de la démocratie ivoirienne
I – L’opposant Gbagbo revendique l’article 7 de la Constitution II – Le FPI a le « vent de l’Est » en poupe
Deuxième Partie : La prise progressive et démocratique du pouvoir
I – Le long combat pour la démocratie II – De l’ombre à la lumière
Troisième Partie : La problématique de la prise du pouvoir et de sa consolidation dans un contexte de crise politique
I – La prise du pouvoir par les urnes II – Gbagbo face à la tentative de coup d’Etat du 19 septembre 2002
CONCLUSIONS GENERALES
A mon père,
ZEHE Gaspard
alias « ZEHE Gbagbo », premier militant FPI de Bédy-Goazon, parti le 5 décembre 2008,
Sans avoir pu rencontrer son leader.
Dieu bénisse ton âme, papa. « I po man zouhou boï ».
Et comme tu me l’as enseigné, « c’est le bananier qui remplace le bananier. »
Avant-propos
« Gbagbô » signifie en Wê (ma langue maternelle), un « tout », c’est-à-dire un ensemble de procédés, une « logique entière » dont chacune des composantes joue sa partition aux fins d’atteindre l’objectif visé.
Par transposition en Science politique, je désigne par « gbagbologie » un « tout politique », c’est-à-dire la somme de tout ce qui permet à un projet politique, ou à celui qui l’incarne - en l’occurrence le militant, l’homme politique, le leader d’un groupement, de bousculer tout un système de pensée unique, sans jamais craquer, ni renoncer à ses principes, ni monnayer son combat, en parfaite connaissance des risques encourus, en vue d’arriver à ses fins – au sommet du pouvoir, avec pour alliés sûrs : la détermination, la ruse et le temps (DRT). Cette trilogie (détermination, ruse, temps) est donc mise au service de l’action politique, permettant au leader de faire progresser ses idées, en même temps qu’elle permet de combattre le système en place : - Par la détermination, le leader de l’opposition ne lâche rien de ses idées, à savoir « l’avènement de la démocratie et de l’Etat de Droit en Côte d’Ivoire, par des moyens pacifiques, sans la lutte armée »( 1 ) ; - Par la ruse , l’opposant Laurent Gbagbo donne l’impression de reculer, à chaque fois qu’il sent le danger ou un obstacle incontournable. Quelques exemples( 2 ) permettront de comprendre cette ruse qui lui a valu le célébrissime surnom de « boulanger »( 3 ) ; - le temps, « l’autre nom de Dieu » ( 4 ), faisant le reste, Laurent Gbagbo s’appuie toujours sur le temps, gagne souvent du temps et gagne dans le temps, comme s’il jouait avec le temps.
Tels sont les principes-clefs de notre étude portant sur la « gbagbologie » , en d’autres termes les principes essentiels qui fondent et pérennisent le combat politique de Laurent Gbagbo, l’opposant trentenaire devenu Président de la République de Côte d’Ivoire, à la surprise générale !
Préface
La « gbagbologie » expliquée aux Nuls
Admiré ou détesté, le président ivoirien, Laurent Gbagbo, ne laisse jamais indifférent.
Deux combats, essentiels, ont forgé et structuré sa réputation. D’une part celui historique, dans la clandestinité d’abord puis à ciel ouvert, contre ce qu’il appelait « la dictature PDCI » (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), l’ex-parti unique, qui régenta sans partage le « Pays des éléphants » en trompant son monde en faisant passer ce qui était un « mirage » pour un « miracle » 5 . D’autre part, son combat contre l’Etat français pour qui Gbagbo était le mauvais cheval pour atteler sa « vitrine » 6 que feu Félix Houphouët-Boigny aimait tant entretenir auprès de ses pairs africains et dans la sous-région dont il était devenu le cerbère attitré. Pour des générations d’Africains, nés surtout après les indépendances, à tort ou à raison, il fait leur fierté au même titre que les Patrice Lumumba ou les Thomas Sankara, trop vite éliminés. Ces deux combats, l’un interne et l’autre externe, mais l’un dans l’autre, constituent les faces d’une même réalité, la Françafrique, dont la Côte d’Ivoire houphouétiste était « la fille aînée ». La remise en cause réelle ou supposée « des intérêts français dans le pays (…) provoque l’émergence d’un nouveau nationalisme ivoirien » 7 plébiscité par nombre d’Africains, pas seulement francophones.
Tout en reconnaissant avec Edna Diom le poids de l’«héritage empoisonné » qu’est la Côte d’Ivoire post-houphouëtiste 8 , les contempteurs du président ivoirien lui opposent une longue liste de reproches. Retenons-en quelques uns : sa volonté de s’éterniser au pouvoir, reportant indéfiniment les élections présidentielles, alors que son mandat s’est achevé en 2005. Tout se passe comme si, in fine, le conflit armé de 2002 qui a abouti à la partition du pays était au service de cette volonté, même s’il se bat comme un beau diable, d’accord en accord, pour recouvrer son unité. Par ailleurs le néopatrimonialisme de l’époque houphouëtiste, qui était déjà une systématisation de la corruption, s’est mué en gestion prédatrice systémique qu’on ne peut pas qualifier que de mal gouvernance. Celle-ci constitue le principal talon d’Achille de celui que l’auteur, Sèèd ZEHE, appelle « Woody » (le courageux) et dont l’entourage filerait le même mauvais coton que les vieux barons inoxydables du PDCI, que ce soit dans les affaires de « la filière café-cacao », du « Probo-Koala » ou le harcèlement de journalistes trop téméraires.
Est-ce à dire, à travers cette double face, à la fois admirée et détestée, que la « gbagbologie » avant d’être « une vision » messianique du destin politique du chef de l’Etat ivoirien se décline d’abord comme un être hybride qui greffe l’humain et la bête à l’instar du mythologique centaure ? En tout cas, cet être hybride marie bien le lion et le renard, deux figures animales que Machiavel conseillait naguère au prince et au souverain. En effet écrit l’auteur du Prince  : « Car s’il n’est que lion, il n’apercevra point les pièges ; s’il n’est que renard, il ne se défendra point contre les loups ; et il a également besoin d’être renard pour connaître les pièges, et lion pour épouvanter les loups. Ceux qui s’en tiennent tout simplement à être lions sont très malhabiles » 9 . A cet égard, Laurent Gbagbo est un bon disciple de Machiavel, en ce sens qu’il a su prendre en 2000 le pouvoir au général Robert Guéi, le nettoyeur des écuries d’Augias, et surtout a su le conserver, ayant même réussi l’exploit de passer un mandat blanc de 2005 à 2010.
Au fil des pages de l’ouvrage de Sèèd ZEHE, on découvre que le bon disciple de Machiavel fait preuve d’une grande maîtrise des conseils stratégiques du mentor de Laurent de Médicis (tiens, encore un Laurent!), maître de Florence, en neutralisant un à un ses adversaires, pourtant mieux pourvus en ressources politiques (tel le « balayeur » Guéi, un général d’armée de surcroît !) dans des alliances et des deals où le plus futé des politiciens se retrouverait à peine. Son coup fumant n’a-t-il pas été d’aller chercher le parrain de ses adversaires pour réconcilier ceux-ci avec lui ? Il faut dire que l’APO (Accord politique de Ouagadougou) du 4 mars 2007 après cinq années de vaines négociations a laissé bien de monde pantois et sceptique, à commencer par l’auteur de cette préface. Belle leçon de réalisme ou de cynisme politiques ?
Nous voilà à la veille de la présidentielle de tous les dangers et de tous les défis fixée au 31 octobre prochain par la Commission électorale indépendante 10 . Les acteurs nationaux et internationaux s’activent dans

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