L Argentine, une république désolée
204 pages
Français

L'Argentine, une république désolée , livre ebook

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204 pages
Français

Description

En décembre 2001, le système politique argentin était au bord de l'abîme. Presque neuf ans plus tard, on a tourné la page de cette crise pour en affronter une autre, d'une singulière complexité. Bien que règne la liberté, l'équilibre des pouvoirs subit une forte pression. L'auteur analyse ici le processus de reconstruction politique de l'Argentine tout en soulignant ses dangers.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782336355917
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

cas), mais qu’au même moment l’esprit les justiIant est ignoré.
ampliIée (2004);
El tiempo del « Proceso”. ConLictos
 (Edhasa 2005) ; et
Susana Villavicencio et Patrice Vermeren (Homo Sapiens, 2009).
Hugo Quiroga
L’ARGENTINE, UNE RÉPUBLIQUE DÉSOLÉE
Bouleversements politiques (20012009)
Traduit de l’espagnol par Coline Chevrin
L’Argentine, une république désolée
La Philosophie en commun Collection dirigée par Stéphane Douailler, Jacques Poulain, Patrice Vermeren  Nourrie trop exclusivement par la vie solitaire de la pensée, l'exercice de la réflexion a souvent voué les philosophes à un individualisme forcené, renforcé par le culte de l'écriture. Les querelles engendrées par l'adulation de l'originalité y ont trop aisément supplanté tout débat politique théorique.  Notre siècle a découvert l'enracinement de la pensée dans le langage. S'invalidait et tombait du même coup en désuétude cet étrange usage du jugement où le désir de tout soumettre à la critique du vrai y soustrayait royalement ses propres résultats. Condamnées également à l'éclatement, les diverses traditions philosophiques se voyaient contraintes de franchir les frontières de langue et de culture qui les enserraient encore. La crise des fondements scientifiques, la falsification des divers régimes politiques, la neutralisation des sciences humaines et l'explosion technologique ont fait apparaître de leur côté leurs faillites, induisant à reporter leurs espoirs sur la philosophie, autorisant à attendre du partage critique de la vérité jusqu'à la satisfaction des exigences sociales de justice et de liberté. Le débat critique se reconnaissait être une forme de vie.  Ce bouleversement en profondeur de la culture a ramené les philosophes à la pratique orale de l'argumentation, faisant surgir des institutions comme l'École de Korcula (Yougoslavie), le Collège de Philosophie (Paris) ou l'Institut de Philosophie (Madrid). L'objectif de cette collection est de rendre accessibles les fruits de ce partage en commun du jugement de vérité. Il est d'affronter et de surmonter ce qui, dans la crise de civilisation que nous vivons tous, dérive de la dénégation et du refoulement de ce partage du jugement. Dernières parutions Ewerton RIBEIRO,La théorie pragmatique de l’action, 2014. Fabrice AUDIE,Spinoza. Problèmes de l’idée vraie, 2014. Jean PERISSON,Une vie de héraut, Un chef d’orchestre dans le siècle, 2014. Rosemarie FERENCZI,Kafka. Subjectivité, histoire et structures, 2014. María Beatriz GRECO,Une autorité émancipatrice, Un parcours de la pensée de l’égalité chez Jacques Rancière, 2014. Auguste EYENE ESSONO,Le mythe, l’écriture et la technique, 2014. Michaela FIŠEROVÁ,Partager le visible, Repenser Foucault, 2013.
Hugo QUIROGAL’ARGENTINE,UNE RÉPUBLIQUE DÉSOLÉE
Bouleversements politiques (2001-2009)
Traduit de l’espagnol par Coline Chevrin
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-00872-1 EAN : 9782343008721
Remerciements
Nombreux sont les amis et collègues avec qui j’ai passé, durant les dernières années, de longues heures consacrées à la réflexion et aux débats. Ce serait impossible de tous les nommer. Mes remerciements à eux tous pour m’avoir fait profiter de leurs compétences.
Je voudrais transmettre ma gratitude et ma reconnaissance aux institutions où se déroulent grande partie de ma vie académique et intellectuelle, l’Université Nationale de Rosario et l’Université Nationale du Littoral. Un remerciement spécial à l’équipe de recherche « Nouvelles Formes Politiques » de l’Institut Gino Germani de l’Université de Buenos Aires, pour les échanges animés qui m’ont été d’une aide précieuse pour ce livre.
A Juan Suriano, directeur de la collection « Temas de la Argentina », mes remerciements pour m’avoir dédié, de nouveau, sa confiance et sa patience. Toute ma gratitude également a l’éditeur d’Edhasa, Fernando Fagnani, pour m’avoir accompagné dans cette entreprise.
Finalement, j’aimerais remercier mon collègue et ami, Patrice Vermeren, de m’avoir soutenu tout au long de mes recherches et de m’avoir permis de traduire et publier cet ouvrage en France.
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Prologue Un présent agité
La vie démocratique s’est transformée ces dernières années en Argentine. Des changements apparaissent dans la façon de comprendre et d’exercer la politique, dans les conditions de participation citoyenne, dans le fonctionnement des structures partisanes, dans les formes de la représentation, et ils renforcent la complexité de la vie publique. Ces changements ont lieu à la fois au sein de l’action politique et du travail institutionnel. La crise de confiance qui affecte les gouvernants et les gouvernés en est le facteur principal. La confiance est le ciment de la structure institutionnelle de l’Etat, sans elle les murs s’effondrent, mais elle est aussi ce qui donne leur permanence à la forme et au caractère de la société.
En vingt-six ans de démocratie ininterrompus, la démocratie électorale qui s’est consolidée s’est éloignée des principes fondamentaux de la démocratie républicaine, par la fragilité des contextes délibératifs, par le manque de respect vis-à-vis de la séparation des pouvoirs, et par l’inconstance du contrôle des décisions de l’Etat. On sait que la vie démocratique est organisée et légitimée par l’activité électorale, mais celle-ci est insuffisante pour en être l’unique fondement. La vie démocratique est plus large, elle ne se termine pas lorsque la transmission légitime du pouvoir devient réalité ; elle contient d’autres formes d’expression, non institutionnalisées, qui donnent lieu à de nouvelles formes de représentation. Les mouvements informels sont l’autre facette de la vie démocratique, et ils élargissent le champ classique de l’action politique représentative.
Les mouvements de rue sont souvent menaçants de par leur violence politique et sociale, qu’il s’agisse des blocages permanents des rues et des routes, et de la pratique des «escraches», ces actions ciblées contre une personne.Qu’ils soient plus ou moins organisés, ils constituent l’aspect informel
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