L état et sa politique extérieure
264 pages
Français

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L'état et sa politique extérieure , livre ebook

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Français

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Description

Dans le cadre de négociations en vue de formaliser un traité de paix, les diplomates font bon usage de documents géographiques. Lors de certaines négociations, des géographes sont associés. Aujourd'hui, les géographes ont moins les faveurs des gouvernements et des médias. Les attaques maladroites contre la géographie classique, dans le sillage des évènements de mai-juin 1968, ont causé du tort à cette discipline. L'auteur de cet ouvrage propose de montrer que la géographie est d'une grande utilité pour les diplomates.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2014
Nombre de lectures 11
EAN13 9782336352756
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Territoires de la Géographie
Collection dirigée par Jean-Marie Miossec
jean-marie.miossec@univ-montp3.fr
Science de l’homme dans son milieu, science de la localisation, la géographie décrypte les relations des sociétés et de leur environnement, le rôle de l’étendue et de la distance dans l’organisation de l’espace. Elle se préoccupe de l’action humaine dans les modifications de son oekoumène et de la réactivité des sociétés et de leurs optimisations spatiales face aux aléas et aux conflits. Tous les champs spatialisés sont de sa compétence. Ils sont inventoriés dans le jeu multiscalaire auquel sont désormais soumis toute société et tout individu, du global au local. C’est sur la qualité de l’entrecroisement de ces échelons et la capacité des protagonistes à en accroître l’efficience que repose l’amélioration ou l’altération des cadres de vie et de la gouvernance des territoires et des ressources.
Destinée à un public d’universitaires, de chercheurs, d’étudiants, de professionnels de l’aménagement et au public éclairé, la collection Territoires de la Géographie est ouverte à tout type de production inédite : ouvrage, thèse et rapport de synthèse d’habilitation à diriger des recherches, actes de colloque, synthèse de programme de recherche… L’ambition de cette collection est de livrer aux lecteurs des clés de l’explication du monde actuel et en devenir, dans sa complexité, sa diversité et ses nuances qui, seules, le rendent vivable et viable.

Déjà parus

Jean-Marie MIOSSEC, Rivages d’Europe. Personnalité et avenir d’un continent ouvert , 2013.
Laurent TOUCHART, Les territoires de l’eau en Russie , 2014.
Titre
Jean-Pierre VILLARD





L’ÉTAT ET SA POLITIQUE EXTÉRIEURE

La géographie des diplomates
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-70286-5
Remerciements

Je remercie le Professeur Jean-Marie Miossec d’avoir accepté cet ouvrage dans la collection « Territoires de la géographie » des Editions L’Harmattan et Bernard Pellet, compagnon typographe de l’Atelier-Musée Encre&Plomb à Chavannes-près-Renens (Suisse), pour avoir préparé le manuscrit en vue de son impression.
Avant-propos
Armand Frémont, dans Aimez-vous la géographie ? , déclare sa flamme à la science d’Eratosthène, celle sur qui aucune muse ne s’est cependant jamais penchée. « J’écris ce livre parce que j’aime la géographie. Depuis l’enfance, j’ai toujours été fasciné par les cartes, par les images du monde, par ce qu’elles révèlent ou par ce qu’elles cachent des fruits de la terre, des visages des hommes, de leur bonheur ou de leur misère, de leurs travaux et de leurs rêves. … Mais aimez-vous la géographie ? Les Français l’ignorent, paraît-il. Les Américains encore plus, semble-t-il. Elle laisse, après les classes, à tort ou à raison, l’impression d’une discipline ennuyeuse, platement énumérative, un pensum dont les noms et les images ressassés deviennent à la longue des clichés : … Elle n’est rien, ou presque, à côté de l’histoire, la belle savante, la dramatique, la narrative. Elle n’existe pas face à la littérature ou à la philosophie. Les savants des sciences dures la considèrent comme bien molle. La géographie s’est imposée tardivement à l’université. Et le grand public, obstinément, c’est-à-dire les élèves devenus adultes, en conservent, parfois avec tendresse, le plus souvent avec dérision, le souvenir d’une école lointaine, parfois celle des parents et même des grands-parents, en ce qu’elle avait de plus naïvement archaïque. … Et pourtant, qui ne fait de la géographie, qui n’a besoin de la géographie ? Le voyage est devenu une activité des plus courantes. L’homme d’affaires découvre les cinq continents, les délocalisations, les nouveaux marchés, les coûts différenciés. Le touriste moyen se délecte d’Espagne et de Tunisie, des rizières de Bali, des tours de Shanghai, des déserts africains, de la forêt amazonienne, des villes historiques d’Europe. Ne serait-ce pas là quelque peu de la géographie ? … Peut-être le citoyen du XXI e siècle peut-il ainsi se passer d’une géographie scolaire qu’il trouve bien fade. Mais, en inversant la proposition, peut-être aussi en a-t-il plus que jamais besoin pour comprendre, pour mieux comprendre cette ouverture sur le vaste monde, comme chaque habitant pour saisir son espace quotidien devenu de plus en plus complexe, son quartier, son village, son pays, sa ville, sa région. L’homme du XXI e siècle doit faire continuellement le grand écart entre ce qui l’entoure chaque jour et ce qui le sollicite ou l’écrase à une échelle continentale ou planétaire. N’y aurait-il pas beaucoup de géographie dans cette façon de vivre qui est maintenant la nôtre ? » (27 ; pp. 7-8).

Comme Armand Frémont, j’aime la géographie, et l’histoire aussi, cela depuis le temps où l’institution scolaire m’a reçu au collège de Valency, dans l’Ouest lausannois. L’école primaire fait le bonheur des petits écoliers car elle est le temps des certitudes ; une institutrice enthousiaste nous initia à la Préhistoire, jusqu’à l’époque celtique, celle-ci consistant pour nous, petits Vaudois, en une approche du destin des Helvètes. Je me passionnais pour la vie des hommes que l’on appelait alors de la pierre taillée et de la pierre polie, suivant leurs progrès jusqu’à leur maîtrise du fer. La géographie, par l’étude des cantons suisses, nous sensibilisait à la différence, plaines, vallées et montagnes, populations aux langues et aux coutumes distinctes. Elle me transportait par la pensée en des pays lointains, habités par des peuples étranges, que j’imaginais perdus dans les sables ou dans les glaces, et rêvais de visiter. Entre la géographie, l’histoire et moi, ce fut un coup de foudre, comme seuls les enfants peuvent les vivre.

Bien des années plus tard, après avoir passé le concours d’admission au Service diplomatique et consulaire du Département fédéral des affaires étrangères, je participe à un séminaire de droit international public à l’Institut des hautes études internationales (HEI) de Genève. La personne qui dirige le séminaire a choisi le cas des îles Åland, qui ferment l’entrée du golfe de Botnie entre la Suède et la Finlande, pour illustrer la question du traitement des minorités ; un classique des manuels de droit international. Je lui demande en quoi les îles Åland « font problème », pourquoi leurs habitants sont minorisés au sein de l’Etat finlandais ? A ma grande surprise, j’ai pour toute réponse d’abord un silence embarrassé, ensuite une explication besogneuse qui dénote son ignorance de la géographie humaine de ces îles. Cet exemple sera suivi de beaucoup d’autres au long de mon parcours professionnel en diplomatie. A HEI, comme c’est le cas dans des institutions similaires, la formation aux relations internationales repose alors sur trois piliers : le droit international public, l’histoire des relations internationales, qui inclut l’histoire des relations diplomatiques, et les relations économiques internationales. Donc, pas de géographie ; or à Genève la chose surprend d’autant plus que l’Institut de géographie de l’Université s’est forgé une solide réputation dans le domaine de la géographie politique. La faute aux institutions qui préparent aux études en relations internationales ? Un peu, sans doute, mais, de manière plus générale, avant tout aux géographes, ou plutôt à des géographes qui, durant le dernier quart du XX e siècle, font de la discipline un brouet d’économie, de sociologie et d’anthropologie pompeusement nommée troisième période de l’histoire de cette discipline.

Après une phase mathématique, pratiquée dans l’Antiquité, consistant en la définition et la mesure des formes et des dimensions de la terre, la géographie devient au XIX e siècle, dans le cadre de la formation des écoles allemande, française et anglophone, une science humaine étudiant les peuples dans leur interaction avec l’espace physique qu’ils occupent, sans pour autant que la première phase soit devenue obsolète. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais surtout à partir de la décennie 70, apparaît donc cette troisième phase, dont les tenants les plus radicaux en viennent à nier toute utilité à la géographie physique. Une telle vision des choses ferait de la géographie une science parfaitement inutile à l’étude des relations internationales, comme d’ailleurs à de nombreuses activités pratiquées en dehors des aulas de l’université. D’aut

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