L'Europe, nouvelles approches

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Description

Trois thématiques sont ici abordées : celle l'Europe en construction, avec la naissance de la Coopération politique et du Service européen d'action extérieure ; celle des frontières, à travers la géopolitique des oléoducs reliant l'Asie centrale à l'Europe et la mission EULEX au Kosovo ; celle des acteurs de la construction de représentations communes, avec une analyse sur les diplomates français à Berlin de 1871 à 1930, et une réflexion sur la massification du spectacle télévisé du football.

Sujets

• Politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 avril 2012
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782296489387
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

L’Europe, nouvelles approches

Cahiers defare n° 2

L’Europe, nouvelles approches

© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
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ISBN : 978-2-296-96686-4
EAN : 9782296966864

Éditorial

Sommaire

Entre soumission politico-administrative et
goût de l’initiative individuelle. Les diplomates français en
poste à Berlin de 1871 aux années 1930
Marion A

Naissance d’une politique étrangère : les Neuf et la CSCE
Maria G

La mise en place du Service européen pour l’action extérieure :
le regard de la Pologne sur la naissance de
la diplomatie européenne
Marcin K

Les bâtisseurs du « Grand Stade » : les acteurs publics et
privés de la première massification du spectacle télévisé de
football en France et en RFA (1950-1962)
Jean-Christophe M

Les relations russo-azerbaïdjanaises lors de la bataille des
oléoducs de la mer Caspienne vers l’Europe
Olga S

La mission EULEX, défi pour l’Union européenne :
contribuer à l’établissement d’un État de droit au Kosovo
Camilla C avec DenisR

Les auteurs

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Éditorial

L’Europe,nouvellesapprochesinaugure lesVariaqui accueilleront,
en alternance avec les actes de Journées d’études, ou couplés avec eux, les
articles des étudiants travaillant au sein defare, préparant une thèse avec
l’un des professeurs de notre équipe, ou bien avec les professeurs associés
au laboratoire. Il contient six premiers textes qui reflètent les thématiques
autour desquelles s’est construitfare.
L’EuropeUne Europe en construction qui tente, en premier lieu.
d’affirmer une identité politique depuis les années 1970 jusqu’à aujourd’hui.
Ce processus difficile est illustré par les articles de Maria Gainar, sur la
naissance de la Coopération politique, et ceux deCamilla Carini, sur la
missionEULEX, etde Marcin Kulczyk, sur le Service européen d’action
extérieure, qui se répondent aux deux bouts de la chaîne.Lesfrontières,
ensuite. Olga Shabelnikova met au jour les enjeux stratégiques liés à la
découverte des hydrocarbures de la mer Caspienne, et au passage des oléoducs
entre la Russie et l’Azerbaïdjan. Ce faisant, elle souligne la résistance
des paramètres classiques de la puissance en des temps de mondialisation
marqués par les flux transnationaux.Dufaitde la multiplication de jeunes
acteurs étatiques, parmi lesquels l’Azerbaïdjan, aucœur de son étude,
les questions de sécurité etde contrôle desvoies d’approvisionnementen
matières premières demeurentdes questions centrales.Lesacteurs, enfin.
Marion Aballéa etJean-Christophe Meyertémoignentde l’imbrication des
acteurs publics etprivés dans la relation franco-allemande, etconfirment
l’impossibilité, aujourd’hui comme hier, d’écrireune histoire des relations
internationales qui soit une histoire purementpolitique, abstraite de son
environnementsocial etculturel. C’est une spécificité de l’« École française »
de penser ensemble, le public etle privé, l’entre-deuxde leurs déclinaisons
parapubliques, associatives, etd’inscrire leur relation dansune redéfinition
permanente. À partir de la presse des deuxpays, etdes archives écrites de
l’Institutnational de l’audiovisuel, Jean-Christophe Meyer analyse le jeuet
lestensions entre les représentants des fédérations, des clubs de l’élite, de la
presse sportive etdes fabricants detéléviseurs, aumomentoùlatélévision

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s’impose commeun acteur nouveaudansununivers sportif déjà fortement
médiatisé.
Audelà,un certain nombre de cestextestémoignentde l’attention portée
aux« méthodes » de l’action internationale dans le cadre dudéveloppement
d’une nouvelle approche de l’activité diplomatique qui n’estplus réduite à la
gestion des relations interétatiques, mais qui estconçue commeun ensemble
de pratiques de communication etde négociation. Dans ce cadre, Marion
Aballéa souligne dans son introduction le changementd’approche que cela
induitchezl’historien qui saisitle diplomate dans l’exercice de son métier,
etle définitpar les pratiques professionnelles, qui lui sontpropres, dansun
contexte local. Maria Gainar décompose de manière fine les étapestypes
d’une négociation en analysantle déroulementde la conférence d’Helsinki.
Les « pourparlers multilatérauxpréparatoires » setransformentenvéritable
négociation :la définition des procédures est un enjeucrucial pour la
Commission qui saisitl’occasion d’affirmer son autonomie politique lors de
l’introduction de la coopération économique parmi les sujets àtraiter avec
l’Est. À chaque étape,un éventail de possibilités s’offrentauxnégociateurs
exprimantla partde hasard propre à ce processus. Mais les choixqui sont
alors faits attestent une stratégie globale qui estaucœur de la réussite de cette
première CSCE. L’exemple de la conférence d’Helsinki présente aussi l’intérêt
de restituer l’importance dusecretalors que l’injonction detransparence
dans les négociations diplomatiques réapparaît, périodiquement, depuis la
conférence de la Paixen 1919, et témoigne d’une différence d’approche
entre Européens etAméricains sur cette question. L’analyse de Marcin
Kulczyk porte, quantà elle, surune négociation d’histoire immédiate.
L’originalité de son analyse estde s’intéresser auquatrième « Grand » : la
Pologne, età la manière dontcelle-ci a adapté ses structures diplomatiques
dès2002, avantl’entrée dupays dans l’Union, en créant une Académie
diplomatique, eten commençantà mutualiser certaines représentations à
l’étranger avec celles d’autres pays dugroupe de Višegrad. En définitive,
l’enjeuestcelui de la création d’une culture diplomatique commune fondée
surun fonctionnementen réseaux, qui respecte néanmoins les spécificités
nationales.
Laissons maintenantauxlecteurs le soin d’apprécier la diversité des
analyses proposées ici ainsi que la maturité dont témoignentleurs auteurs, et
souhaitons que d’autres étudesviennentenrichir rapidementcette collection
naissante.

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Entre soumission politico-administrative et goût de
l’initiative individuelle. Les diplomates français en poste à
Berlin de 1871 aux années 1930

Le renouveaudel’historiographie des relationsinternationalesdepuis
unevingtaine d’années, etcelui,plus récent, desétudesconsacréesaux
1
pratiquesdiplomatiques,ont profondément modifiéleregard des
historiens sur lesacteurs officielsdela diplomatiequesont lesdiplomates
accréditésdans lescapitalesétrangères: déboulonnésdeshautes sphères
delanégociation où sescellait lesortdes nations, ils sesont trouvés
replacésdans la banalité d’un quotidienfaitde dépêches recopiées, de
coupuresdepresse épluchées, destatistiquescompilées, detélégrammes
déchiffrés.Élargissant leregardtraditionnellementcentrésur quelques
grandesfigures pour tenterdesaisir l’ensemble d’uncorps professionnel,
cettenouvelle histoire diplomatique insistesur l’importance des
pratiquesetdes savoir-fairestrictement professionnelset techniques,
à côté d’unemondanité desalons longtemps perçue comme dominant
l’actiondiplomatique.Ce faisant, elletend àréduirelaspécificité dela
professiondiplomatiquepar rapportauxautresgrandscorpsdel’État, à
faire desdiplomatesdesfonctionnaires (presque)commelesautres, aux
ordresd’une administrationàla chaîne de commandementcentralisée
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